Tales of the Tardis
Classic Doctor Who duos are reunited as they board a very special TARDIS on a nostalgic voyage through space and time.
En cours | GB | 90 minutes |
Science-Fiction & Fantastique | BBC iPlayer, | 2023 |
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Avis sur l'épisode 1.03
Avis favorable | Déposé le 07 novembre 2023 à 17:03 |
Ce p'tit coquin de Colin Baker qui vient canoniser SA version de Peri (qui était la même que celle de Moffat d'ailleurs) au grand dam des autres versions (Peri abusée par son beau-père quand elle était jeune, Peri qui fait le deuil de sa mère, etc.). Le duo fonctionne bien, même si Colin Baker cabotine un max en vieux Docteur. On sent que les années Big Finish sont passées par là. Peri, par contre, est super bien. Filez-lui un autre rôle dans un spin-of random. J'ai d'ailleurs compris la fin un peu comme ça, à la fois canonisation des Big Finish et ouverture vers un futur spin-of. |
J’adore Vengeance on Varos, et je suis ravi de voir que c’est cette histoire qui a été choisie pour le conte de cette ère. Autant pour sa qualité et notamment son aspect meta, que pour son lien avec le sort de Peri (même si l’ultime épisode de Peri, Mindwrap, aurait été évidemment plus pertinent, ç’aurait été probablement bien plus complexe à adapter).
Cette fois, les scènes dans le Memory TARDIS sonnent différemment. Il y a un peu moins d’émotions et de tendresse, un peu moins de développement aussi, car leur relation reste à peine effleurée par rapport aux autres Tales.
Ce qui me gêne c’est qu’il y a notamment un éléphant dans la pièce, à savoir la façon dont Six a été odieux avec Peri au début, qu’il aurait été bon de reconnaître plus explicitement, toujours dans une optique d’apporter une pommade rétroactive à la série classique et à son manque de gestion des conséquences.
Au lieu de ça, Peri mentionne vite fait quelques souvenirs qu’elle aurait préféré oublier, et Six fait mine de ne pas comprendre en parlant de limaces de l’espace qui auront presque coûté la vie à Peri. Une hypocrisie qu’elle pointe du doigt. Bon, soit.
Mais des excuses auraient été bienvenues. Ou sans aller jusque là, simplement aborder le sujet plus frontalement. Car mettre des souvenirs sous le tapis, dans un Memory TARDIS, me semble être un comble. Peut-être que j’en attendais beaucoup sur ce point en particulier car j’adore ces deux personnages malgré le lot d’épisodes ratés qu’ils ont pu subir dans une ère souvent décriée.
Je trouve tout de même plein de choses réussies : ils parviennent à capturer la malaise palpable entre Six et Peri qui n’ont pas des retrouvailles si naturelles que cela, tout en saisissant aussi leur amitié et le fait qu’ils se complètent très bien et se ressemblent sur certains points.
Il faut souligner à quel point Nicola Bryant est vraiment incroyable en Peri plus âgée. L’actrice est une ultra fan encore aujourd’hui et je pense que son rêve devient réalité : revenir dans la série. Je n’ai jamais compris pourquoi elle n’a pas pu être dans le cercle de compagnons de The Power of the Doctor (peut-être un problème de calendriers ?). J’aime beaucoup cette compagne et cet épisode lui fait vraiment honneur en soulignant son destin incroyable (probablement développé dans l’univers étendu) en reine intergalactique.
Là où l’épisode se distingue des autres est bien sûr à quel point il est tourné sur le futur : l’histoire de Peri et surtout de Six est relativement courte par rapport aux autres, et les personnages répètent à plusieurs reprises que leurs aventures ensemble sont loin d’être terminées. D’ailleurs, je pense que c’est peut-être pour ça qu’il était plus facile (et plus cohérent) d’écrire leurs retrouvailles comme deux vieilles connaissances qui ont grandi entre temps et ont envie de se retrouver, plus que deux vieux amis qui n’ont pas changé d’un pouce (d’ailleurs, les personnages évoquent dès le début leur changement d’apparence frontalement, là où Five et Tegan y mettaient plus les formes). Leur but n’est donc pas vraiment de partager plein de souvenirs ni de revenir sur leurs vrais traumas. On évoque brièvement que le roi Yrcanos est désormais mort, mais on nous épargne de nombreux détails et les éléphants dans la pièce, comme je l’ai déjà rappelé.
Reprendre cette page de la série et ne pas trop s’épancher sur son analyse pour garder une fin plus ouverte, colle donc très bien aux caractéristiques et au passif de ces personnages : Peri n’a pas construit de famille sur Terre, et elle n’a visiblement plus d’attache.
Leurs vies sont encore pleine de soif d’aventures et ils n’ont d’ailleurs rien perdu de leur dynamisme (surtout Nicola Bryant), là où Five/Tegan/Jaime/Zoe étaient manifestement plus en âge de la contemplation et des récits au coin du feu à compter leurs regrets ou leurs enfants.
Ici, le coin du feu est délaissé dans le plan final pour insister sur une vraie console de ce TARDIS miniature, qui semble encore déborder de vie et de potentiel. J’apprécie d’ailleurs beaucoup les efforts de customisation dans la réalisation du Memory TARDIS selon qui s’y trouve.
Même l’ultime réplique semble faire écho à une compagne qui viendrait tout juste de mettre les pieds dans le TARDIS, “Allons explorer les étoiles mais ramenez-moi chez moi de temps en temps pour que j’aille visiter la tombe de mon mari”. Clairement, ces deux-là n’ont pas de temps à rattraper, mais plutôt, de nouveaux souvenirs à construire !
Je vois enfin un dernier degré de lecture à ce Tales, un sens que je trouve assez beau, c’est toute la morale qu’à partir du chaos, peut naître quelque chose de bien.
C’est (timidement) relié à Vengeance on Varos par Six, mais c’est surtout pour moi un commentaire sur l’ère Six elle-même, ou sa relation tumultueuse avec Peri. C’est probablement l’ère la moins aimée du show et pourtant, ses personnages sont en droit d’être retenus avec tendresse et d’avoir plus d’aventures ensemble.
L’exercice n’était clairement pas facile, le passé de ces personnages se prêtant peu à un Tales of the TARDIS conventionnel, et même si ce n’est pas parfait, surtout avec la contrainte de temps imparti, ce petit fragment a tout de même réussi à proposer quelque chose de pertinent et qui, cette fois, donne plus envie d’en voir plus que de regarder en arrière. Que Colin Baker et, surtout, Nicola Bryant, reviennent au plus vite : le Whoniverse est clairement fait pour eux !