C'est un super épisode avec plein de bonnes choses et pour une fois, les deux parties sont au niveau.

C'est vraiment très intéressant de voir que lorsqu'Helen commence à changer peu à peu ses avis sur Sierra et Sacha, ces deux personnages semblent se transformer totalement. Sacha apparaît comme de plus en plus manipulatif, et surtout Sierra ressemble ici enfin trait pour trait à sa version dans le récit qu'on avait eu de son point de vue : fragile, tourmentée, oppessée par sa mère mais courageuse à la fin, et non pas comme une pimbêche irresponsable qu'Helen voyait il y a encore trois épisodes.

Il y a aussi cette scène où Stacey raconte l'histoire de deux astronautes qui s'aiment et se perdent de vue à travers l'espace mais se retrouvent miraculeusement car en fait ils ne s'éloignaient pas mais "tournaient en orbite l'un vers l'autre", métaphore pas du tout subtile sur le fait qu'Helen et Noah considèrent chacun de se remettre ensemble.

Et puis il y a cette seconde partie sur Noah où la série trouve vraiment une idée de génie pour son run final (il ne restera que trois épisodes) : faire que les victimes de Noah l'exposent. C'est absolument génial d'utiliser le mouvement MeToo dans cette série dont le personnage principal est un pervers qui s'imagine comme un bon père de famille qui fait de son mieux. Le fait qu'il existe différentes versions à l'histoire de la série s'aligne naturellement et merveilleusement bien sur les enjeux liés à une cancellation de Noah.

Forcément, on a un peu de peine pour lui, qui s'est manifestement amélioré depuis une ou deux saisons (même dans le point de vue des autres) et qui a déjà été en prison pour sauver Helen, mais le souvenir du Noah prédateur n'est pas loin derrière (gros PTSD sur Noah dans la piscine avec sa fille, ce qui est arrivé pas loin du moment avec Eden...). C'est d'autant plus "bien fait" que la série est assez nuancée sur ce point : certes on cite ouvertement Weinstein et le publiciste de Noah a l'air d'être un giga connard ("let's go décrédibiliser les victimes"), mais Eden par exemple aurait pu complètement faire un scandale à la fin de l'épisode vu comment Noah l'a attrapé en public, et il s'en sort finalement pas mal quand elle lui propose de ne pas empireer son cas s'il s'éloigne d'elle maintenant.

Plus globalement la fin d'épisode où il prend, par TROIS FOIS, la décision de se rapprocher de plus en plus de ses victimes (en allant voir la journaliste, puis en contactant Eden, puis en se rendant sur place) sans se rendre compte qu'il ne peut qu'aggraver son cas d'obsédé, est une succession de malaise et de gêne totale. Le pire c'est que tout ça arrive car Noah n'a pas écouté la conseillère en image de son agence d'édition, qui lui recommandait de ravaler son égo pour 2 secondes et se mettre à la place de ce que la victime a subi - preuve encore une fois de la misogynie dormante de Noah qui s'est permis nonchalament de dire à son boss que cette conseillère gérait tout à sa place et n'y connaissait rien... Yes Noah.

Il faut aussi souligner le talent de Dominic West qui campe toujours un personnage à la fois détestable et charmeur, ce qui fait que tu ne peux juste pas le détester comme si c'était un pédophile ambulant et que tu écoutes sa défense et son point de vue, mais que tu es toujours inconfortable quand n'importe quel autre personnage nous rappelle ce dont il est capable.

Je suis hyper intéressé de voir le choix de sortie qu'ils vont prendre.