Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Dire qu'on a dévoré cette première saison d'"Alchemy of Souls" est un euphémisme ! 20 épisodes de plus d'une heure pourtant ce n'est pas rien, mais une fois commencé, il est impossible de s'arrêter - surtout dans la deuxième partie.
J'imagine que la série ne sera pas pour tout le monde - il s'agit d'un drama, et même si on est plutôt dans le haut du panier niveau budget on reste sur une série vite filmée et vite produite, dans un univers fantasy un peu kitsch à mi-chemin entre la k-pop et la Corée historique, avec des ralentis cheveux au vent, de la musique "émotionnelle" et beaucoup trop de flash-backs. Personnellement j'adore !
Parce qu'au fond, ce qui compte c'est d'avoir des personnages ultra-attachants portés par des acteurs excellents, une intrigue rythmée, pleine de rebondissements pour la plupart imprévisibles, et beaucoup, beaucoup d'humour et d'émotion. Et puis ce qui est bien quand le scénario va à tout allure, c'est qu'on n'a pas le temps de réfléchir aux facilités scénaristiques ! On est dans un divertissement populaire dans le meilleur sens du terme, généreux, foisonnant, parfois chaotique mais toujours excitant.
Mais fondamentalement, ce qui fait que la série fonctionne aussi bien, c'est son duo de héros. Le scénario est très malin et permet de créer une dynamique réjouissante entre les deux personnages - avec un jeu d'alternance de rapport de domination entre le jeune maître capricieux et sa servante effrontée - qui est en fait une magicienne surpuissante et hors-la-loi, privée de ses pouvoirs mais ni de son intelligence, ni de son assurance. Ils sont tous les deux bourrés de défauts et ont un compas moral parfois douteux, ils passent leur temps à se chamailler, et la complicité et l'attachement qui se développent rapidement entre eux apparait de manière organique et naturelle. On y croit complètement. Ils sont archi attachants, et très, très mignons.
Arg, grosse déception que cette deuxième saison.
J'imagine que le succès de la première saison les a poussés à en modifier la fin pour préparer une suite. Au début j'étais plutôt séduite, surtout par la version "dark et badass" de Jang Uk, il faut bien avouer.... mais au fur et à mesure que les épisodes passaient j'ai de plus en plus lâché l'affaire. Au fond cette deuxième saison illustre en creux les qualités de la première :
- ils ont choisi un ton résolument plus sombre, une image plus travaillée et plus cinématographique... Bref ils se sont pris au sérieux. Et du coup, autant en saison 1 les facilités scénaristiques faisaient partie du charme de ce joyeux bazar, autant en saison 2 elles plombent l'intrigue. surtout que le rythme est plus lent, on a plus le temps de réfléchir entre les scènes. Et puis bon, globalement le scénario est beaucoup moins bon, il y a tellement de fois où on se dit "mais ???? pourquoi ????". Et les images sont devenues plus jolies mais très statiques - on a perdu cette impression de virevoltement permanent.
- corrolaire du premier point, l'humour ! C'était un point fort de la première saison - mais là il y en a beaucoup, beaucoup moins. et c'est vraiment dommage parce que quand il réapparaît c'est comme un rayon de soleil, les acteurs ont un vrai talent comique !
- Mais surtout, le fait de changer d'actrice pour Mudeok/Buyeong/Naksu... même si c'est justifié par le scénario par une explication capillotractée et que ça pouvait potentiellement mener à des scènes intéressantes (pratique d'avoir une héroïne dont l'âme vagabonde de corps en corps), pour moi ça ne fonctionne pas du tout. La nouvelle actrice est pas mal, mais elle n'a juste pas le charme, l'humour, l'effronterie et l'oeil pétillant de celle qui jouait Mudeok. Et elle n'a pas du tout la même alchimie avec l'acteur qui joue Jang Uk. Et autant dans la première saison leur couple était organique, complice, naturel - autant là on se demande vraiment pourquoi Jang Uk retombe amoureux d'elle. Et mettre ça sur le dos du destin, c'est vraiment une énorme paresse scénaristique.
Bref, une déception. Mais la saison 1 était vraiment jouissive et chaudement recommandée.
Avatar est une série dont la qualité croit crescendo. En effet, si la saison 1 était déjà très chouette et au dessus du lot des productions télévisuelles lambda, cette saison 2 permet de franchir un gros gap en qualité, tant du point de vue graphique que de l'écriture.
Cette saison sera en effet celle de l'arrivée de deux des personnages les plus emblématiques de la série, la très badass maîtresse de la terre Toph, et la redoutable soeur de Zuko, Azula ; celle d'un développement assez génial de Zuko l'anti-héros complètement perdu dans son exil et de son magnifique oncle Iroh, modèle de patience et de sagesse ; celle de la découverte d'un royaume de la terre bien plus cohérent, construit et complexe qu'en saison 1, avec notamment une moitié de saison centrée sur la ville de Ba-Sing-Se et sa terrifiante police secrète.
Graphiquement, on n'atteint pas encore les sommets de la saison 3 mais il y a déjà des passages absolument incroyables dans la qualité de la mise en scène et de l'animation.
Par contre, est-ce parce que j'aime tellement Toph ? toujours est-il que je trouve le début de saison assez laborieux avant son arrivée à l'épisode 6.
Avatar est une série que j'adore et que je connais par coeur, pour l'avoir vue lors de sa première diffusion, puis revue régulièrement avec mes enfants au fur et à mesure qu'ils étaient en age d'apprécier la série.
Pourtant, cette première saison est celle que j'ai le moins revue - tout simplement parce qu'elle est de loin la moins bonne. Je ne sais pas si c'est une question de budget ou d'expérience des studios, mais graphiquement cette saison est très inégale - et très loin de la qualité qu'elle atteindra par la suite. Le ton est encore très gamin : malgré la gravité des évènements dépeints, la série a tendance à souvent trop désamorcer l'émotion avec une blagounette, et c'est un peu dommage. L'équilibre humour/émotion sera bien meilleur par la suite. Et l'univers d'avatar est encore bien vide : on ne ressent pas encore l'ampleur du conflit entre ces quatre grandes cultures - chose qui sera merveilleusement corrigé dans les deux saisons suivantes.
Cependant, comparée à l'offre en matière de série animée familiale, cette saison 1 d'avatar est déjà très clairement dans le haut du panier : le monde est original et intéressant, avec une mythologie cohérente et bien maîtrisée; la maîtrise des éléménts est une super idée qui donne lieu à beaucoup d'inventivité graphique et scénaristique; et surtout la plupart des personnage est déjà là et ils sont déjà extrêmement attachants et intéressants. Iroh, Zuko et Aang en particulier ne ressemblent à aucun archétype que j'aie pu voir ailleurs, et sont des personnages merveilleux.
Enfin, il y a quelques épisodes objectivement très bons dans cette saison. L'esprit bleu et le final en 3 épisodes notamment figurent à mon avis dans le panthéon des meilleurs épisodes de la série, toutes saisons confondues.
Avis sur les épisodes
Ce pilote m'a un peu décontenancée.
Du côté de Ciri, c'est un quasi sans faute. La reine Calanthe n'a que quelques scènes mais elle est d'emblée inoubliable, et on est vraiment pris aux tripes par la chute de Cintra. J'ai adoré.
Par contre, côté Geralt, ils adaptent une très bonne nouvelle du bouquin en lui retirant sa substance et il en ressort une aventure de fantasy assez générique, alors qu'il s'agissait à l'origine d'une parodie savoureuse de Blanche-Neige, noire omme il se doit, et avec un véritable dilemme moral... On a vraiment l'impression d'avoir donné de la confiture aux cochons. Et c'est complètement déconnecté du reste de la série, le montage coupe et hache l'émotion apportée par l'autre storyline.
C'est un peu dommage mais ça donne tout de même vraiment envie de voir la suite.
J'adore le fait qu'ils aient développé le passé de bossue de Yennefer ! Ils fallaient oser et ils l'ont fait, c'est très, très bon.
Et à côté de ça, Jaskier est absolument parfaitement casté, je l'aime déjà - et la série introduit la thématique du racisme envers les non-humains à la fois dans la storyline de Geralt et de Ciri, de manière assez fine j'ai trouvé.
Inutile de dire que cet épisode m'a infiniment plus convaincue que le pilot. J'ai toujours du mal avec Cavill en Geralt, mais pour le moment il ne joue finalement que les faire-valoirs, et ça me va très bien.
Cet épisode, c'est un peu un passage imposé dans l'univers du Witcher - le combat entre Geralt et la stryge fait en effet l'objet de la toute première histoire écrite sur le personnage - histoire devenue culte depuis, et faisant d'ailleurs l'objet de l'intro du premier jeu.
Et ma foi, j'ai trouvé cette partie vraiment bien faite - bien mise en scène, prenant aux tripes, et très révélatrice de ce qu'est Geralt - tant du point de vue moral que du point de vue de ses aptitudes. Limite ils auraient dû la mettre dans le pilote.
Du côté de Yennefer et des magiciens, c'était vraiment intéressant aussi - toujours très noir avec ce postulat fascinant de perte/gain poussé à l'extrême ici - et j'ai particulièrement aimé qu'ils parodient Cendrillon sur la fin de l'épisode, et le parallèle entre la stryge et yennefer. Les parodies de contes de fées sont un aspect que j'adore dans les nouvelles du Witcher.
Il y avait peut-être quelques longueurs à part ça, et la chronologie est un peu confuse vu que seul l'age du roi Foltest et une allusion à la reine Calanthe nous permettent de comprendre que la storyline de Yennefer se déroule une cinquantaine d'années avant celle de Geralt. Et le jeu de "qui manipule qui" entre Yen et Ystredd avait du potentiel mais tombe un peu à plat.
Mais bon, c'était cool quand même. Jusqu'ici la série est bien mieux que ce à quoi je m'attendais et je meurs d'envie de voir les épisodes suivants.
Bon, côté Ciri c'est assez kitsch et surtout ce n'est pas très intéressant - on sent qu'ils ont été peu inspirés pour meubler son histoire avant sa rencontre avec Geralt...
Côté Yennefer, ce n'est pas tellement plus satisfaisant. Là aussi, c'est un "entre deux" à inventer par rapport aux bouquins, et le scénario patauge - et ça me gêne un peu que Yen ne sache pour le moment que faire des portails et se laisse submerger par l'assassin sans rien essayer d'offensif, et soit réduite à son désir d'enfants. Son discours au bébé à la fin était émouvant, cela dit.
Par contre du côté de Geralt et Jaskier, c'est le pied total - j'adore la nouvelle dont cet épisode s'inspire, et l'épisode lui fait honneur. L'histoire de Duny et Pavetta a quelque chose de poétique, tout droit sortie d'un conte de fées, et lance en beauté la légende de Ciri et Geralt... et même plus. Mais ne spoilons pas. Très très réussi en tous cas <3