2 jours 8 heures 51 minutes devant l'écran
Moyenne
13.6
Nombre de notes
73
Nombre d'avis
31
23
Favorables
2
Neutres
6
Défavorables
Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Avis sur les épisodes
L'avis de Contrairement sur
Dexter / 8.11 Monkey in a Box
Comment, avec des acteurs passables et des moyens techniques semble-t-il suffisant, on peut en arriver à un tel degré de nullité ? Les scénaristes devraient avoir honte. Tout est mauvais, absolument tout. Mention spéciale pour la réalisation grotesque de la scène où Debra se fait tirer dessus. J'ai rarement vu une réalisation rendre si ridicule une scène. Je ne comprends pas vos notes qui laissent penser que Dexter est une série médiocre mais regardable.
Moi qui croyais naïvement que s'il fallait tuer Saxon, c'était principalement parce qu'il connaissait le secret de Dexter. Mais apparemment, c'pas un problème. Livrons-le donc à la police, il aura probablement la courtoisie de ne pas trahir Dex. Après tout, c'est juste un serial-killer, pas une balance. Je mets 5 pour l'ensemble de la série depuis la saison 3 (quoi que les saisons 4, 5 et 7 sont sensiblement meilleures que la troisième et la septième).
J'ai rarement vu un personnage plus fade et creux que Dexter... et pourtant le mec part avec une longueur d'avance : il est serial killer. Je suis assommé par tant de nullité.
L'avis de Contrairement sur
Dexter / 8.12 Remember the Monsters?
J'ai été initié aux séries par Dexter (j'avais 13-14 ans quand j'ai vu la première saison), et je ne l'en remercie pas. Ces centaines d'heures de ma vie que j'ai gâché devant des séries de merde, c'est à Dexter que je le dois. Il aura indéniablement ruiné mon hygiène culturelle pendant presque une décennie - bon vent à lui.
Rétrospectivement, je suis certain que l'engouement qu'ont provoqué en moi et chez des milliers d'autres personnes les deux premières saisons de Dexter était complètement immérité. Depuis le début, depuis le tout premier épisode, Dexter s'est montré telle qu'elle était : une série américaine de chiotte, usant de tous les procédés les plus pitoyables du genre. De mémoire, pas une seule fois on nous aura montré la moindre marque de raffinement dans cette série. En dépit du sujet sulfureux, tout aura toujours été désespérément lisse et sans intérêt dans Dexter, à commencer par le caractère du personnage principal. Je me pardonne un peu de m'être laissé avoir, parce que j'étais jeune, mais force est de reconnaître que Dexter fait partie de ces innombrables daubes américaines sans saveur, à laquelle on s'est attaché arbitrairement. Même Walking Dead passerait pour un chef d'oeuvre en comparaison...
L'avis de Contrairement sur
Fargo / 1.01 The Crocodile's Dilemma
N'étant pas excessivement friand des frères Coen, et encore moins de Fargo, j'avais laissé de côté l'idée de tenter la série. Malgré tout, les notes de la seconde saison sur le site (sur lequel j'interviens très peu mais que je consulte souvent ; love you guys <3) m'ont déterminé à voir un peu ce que ça donne.
En règle générale je trouve que la réalisation des séries américaines est pitoyable relativement aux budgets dont elles jouissent, donc j'ai apprécié, en regardant ce pilote, de tomber sur un truc un peu plus léché qu'à l'accoutumé, même si ça n'égale malheureusement pas le soin qu'apportent Vince Gilligan & Co à leurs séries. A première vue je dirais que c'est une réalisation propre mais pas très significative, dans la mesure où les plans ne paraissent pas lourds de sens ; après, ça n'est qu'un pilote, peut-être que je changerais d'avis rétrospectivement.
Sinon, pour ce qui est de l'esprit, le côté un peu surréaliste des dialogues ne me déplaît pas, je le trouve assez bien dosé. C'est dans la veine du film, avec un je-ne-sais-quoi en plus qui me séduit davantage.
Globalement je suis donc emballé, ça présage de bonnes choses. Le personnage de petite fiotte qu'incarne Freeman n'est pas étranger à mon engouement pour la série, je suis enthousiaste à l'idée de le voir dans tout un tas de situations rocambolesques.
Bref, ça vaut bien son 14, surtout si on compare ça à toute la drouille qui se fait en matière de séries.
L'avis de Contrairement sur
Game of Thrones / 3.09 The Rains of Castamere
Episode assez classique sur la forme, avec une première partie pour nous endormir, où tous les personnages rencontrent du succès dans leurs entreprises, puis une transition en suspend (assez délicate, car elle ne doit pas être trop grossière) où on commence à pressentir la catastrophe arriver, et enfin la partie finale, qui consiste à malmener l’ascenseur émotionnel du spectateur. Comme c'est un procédé narratif très canonique, et que sa réalisation dans cet épisode est tout à fait standarde (plan sur la mère Stark inquiète, plan sur des élements troublants, plans sur la mère Stark très inquiète, musique ambiguë...), on ne peut pas dire que ce soit un coup de génie, mais ça a le mérite d'être efficace, et de donner une cohérence à l'épisode. Dommage que tous ne soient pas aussi léchés sur le plan narratif, ça ne coûte pourtant pas plus de dollars, seulement un petit effort supplémentaire de matière grise, que ces passionnés de scénaristes devraient fournir la joie au coeur.
Mais ce que j'ai apprécié par-dessus tout - et le mérite en revient exclusivement à l'auteur, et non pas à la série - c'est ce rappel, par la mort massive de personnages principaux, que l'unique sujet de Game of Thrones est le pouvoir politique dans une configuration donnée. Je vais me la jouer intellectuel, mais le projet ''artistique'' Game of Thrones tel qu'il semble être conçu n'est rien d'autre que l'illustration de ce que Foucault appelle la ''microphysique du pouvoir''. Grossièrement, il s'agit de ne pas oublier ce fait primordial, à savoir que le pouvoir et son exercice sur un territoire et sa société ne se trouvent jamais en un lieu précis, mais parcourent au contraire l'ensemble de la société, et se manifestent dans une multitudes de micro-faits sociologiques (prenons simplement le pouvoir dans la sphère éducative : il dépend de la multitudes des relations parents-enfants, enfants-professeurs, professeurs-éducations nationale, etc., etc.). Game of Thrones ne fait que donner un panorama de ces différentes infiltrations du pouvoir dans les couches d'une société donnée, en montrant la microsociologie du pouvoir, qui passe par des individualité et leurs relations entre eux. Conséquemment, les personnages ne sont pas le centre de l'histoire, et l'intérêt principal réside moins dans leurs évolutions personnelles que dans l'illustration qu'ils sont de la ''microphysique du pouvoir''. Aussi est-il si facile de les tuer, en dépit de tout le temps qu'on leur a consacré auparavant : car ce n'était pas en tant qu'héros que nous les suivions, mais en tant qu'ils étaient chacun l'illustration d'un rouage dans la mécanique du pouvoir. Rappeler l'esprit général de la série en butant du Stark à gogo est donc une très bonne chose à mon sens, j'ai kiffé ma race.
A ce sujet, le parallèle avec The Wire est éloquent, puisque la série avait exactement la même ambition, et en tirait les mêmes conclusions : il fallait se débarasser des personnages sans remord quand on leur en avait sucé toute la moelle sociologique désirée.
Je finis sur ma lancé (je poste peu mais long!) pour saluer ceux qui apprécient beaucoup toute cette culture autour de l'héroïc fantasy dans des sociétés imaginaires qui sont le cadre des intrigues. J'étais auparavant un peu dédaigneux de cet engouement, mais je bats ma coulpe, car il y a sans doute chez certains qui aiment cette culture un intérêt intellectuel, qu'il soit plus ou moins conscient, plus ou moins prononcé. Si j'ai mis entre guillement la ''démarche artistique'' du projet GoT, c'est qu'elle n'a finalement pas grand chose d'artistique, et cela vaut pour The Wire également, mais aussi pour tout un tas d'autres œuvres ''artistiques''. Certes, les moyens engagés sont artistiques : on met en scène des personnages, on travaille à la plume leurs caractères, on créer artistement des tensions dans l'intrigue, on choisit tel plan évocateur, etc. ; mais ce n'est pas, en dernier ressort, un effet esthétique que l'on veut produire par le biais de ces moyens, mais une certaine excitation intellectuelle à voir ce petit monde évoluer (selon différente approches : celle du pouvoir pour GoT, et celle des relations entre les différentes classes sociales pour The Wire, pour ne prendre que ces deux exemples). Et il ne fait aucun doute que le kiff des auteurs de cette littérature réside dans la modélisation de sociétés caricaturales dont ils sont les créateurs, et à faire varier les paramètres par le truchement des intrigues. Ils prennent alors plaisir à dérouler le fil de l'histoire, et à faire de temps à autres jouer leur omnipotence en introduisant un élement nouveau que seuls les dieux peuvent faire intervenir. En dernière instance, la bonne maîtrise de cet exercice exige un minimum de substance théorique : car irrémédiablement, dans cet exercice de modélisation, l'artiste quitte le champ de l'art et est attiré vers les concepts, et, en l'occurence, vers les sciences humaines. Chacun s'acordera à dire que les meilleurs dans le domaine sont les plus instruits en matière de sociologie, d'histoire, d'économie, de religion, et de politique. Et c'est là que le bas blesse. Le produit final, que sont ces livres, ces films, ou ces séries, ont le cul entre deux chaises. Ils sont un jeu intellectuel sympathiques (si on les regarde d'un œil éveillé, bien sûr), mais ne valent rien scientifiquement, car ils se contentent d'illustrer mais n'expliquent rien ; et ils sont un produit artistique médiocre, car ce n'est pas le but recherché, et qu'on ne peut pas faire un si grand panorama tout en restant au top niveau ; même Dostoïevski n'y parviendrait certainement pas, et l'idée serait de toute façon mauvaise (le style de Martin ne casserait vraiment pas trois pattes à un canard, paraîtrait-il). Mais quand même, il y a dans ce genre batard, qui à mon avis ne produira jamais quelque chose de grand, que ce soit en art, et encore plus en science, quelque chose d'intéressant et de stimulant, et je reconnais à l'attrait qu'il peut susciter sa part de noblesse (surtout lorsqu'il est accompagné d'un intérêt pour les sciences qui sont liées à l'oeuvre en question).