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Pour moi c'est un crash industriel cet épisode, à tous les niveaux. C'est du Game of Thrones façon Star Wars par Rian Johnson.
Déjà, à l'exception de quelques plans, j'ai trouvé la réalisation absolument dégueulasse. Le sombre était très mal géré techniquement (et je ne parle pas uniquement du live OCS, j'ai revu ensuite l'épisode dans de bonnes conditions), il était parfois très difficile de comprendre ce qu'il se passait à l'image. Avec une chutzpah digne de Steve Jobs ("si vos appels coupent c'est parce que vous couvrez l'antenne en tenant mal votre iphone, bande d'abrutis") le directeur photo de l'épisode prétend que ce sont les téléspectateurs qui ne savent pas régler leur télé... ça indique déjà à quel point cette équipe est boursouflée de suffisance. Sinon y'avait des cuts en veux-tu en voilà, qui empêchait de suivre l'action correctement. Tous les travers qu'on peut commettre dans une grande scène de bataille étaient là. Je comprends vraiment pas pourquoi les gens s'extasient sur la réalisation de cet épisode, alors qu'ils ont la bataille des bâtards ou l'attaque du convoi par les dragons en saison 7 comme éléments de comparaison.
Il y a aussi la fameuse facilité qui consiste à te montrer les personnages dans des situations absolument désespérées (genre 30 zombies qui entourent un seul gars, Brienne qui se fait bouffer le cou par l'un d'entre eux, etc.), pour finalement mettre un cut...puis on revient 2 minutes plus tard, et on se rend compte que par on ne sait quel miracle le personnage s'en est sorti. Ce procédé (le plus pitoyable du monde) est utilisé jusqu'à la nausée dans cet épisode (une bonne quizaine de fois je dirais).
D'une manière générale la plupart des scènes n'ont aucun sens. Le plan de défense n'a aucun sens, l'attaque n'a aucun sens, ce que font Jon et la blonde n'a aucun sens (ils glandouillent dans le ciel, on sait pas trop pourquoi...), mettre les gens dans la crypte n'a aucun sens, se servir de Bran comme d'un appât n'a aucun sens, la débilité stratosphérique du roi de la nuit n'a aucun sens... C'est stupidité scénaristique sur stupidité scénaristique, erreurs de mise en scène sur erreur de mise en scène. Le feu bleu du dragon détruit des murs gigantesques, détruit le chateau, mais pas un petit rochet derrière lequel Jon s'abrite ? Le Night King meurt à cause de l'acier forgé par le feu des dragons, mais résiste au feu des dragons ? Pourquoi ils ont tous l'air surpris que les morts se relèvent ? Pourquoi quand les morts se relèvent ils ont absolument plus aucun ennemi autour d'eux ?
On est supposé comprendre que c'est sa furtivité légendaire qui a permis à Arya de se faufiler derrière le roi de la nuit, dans un lieu clos, au nez et à la barbe d'une escouade de marcheurs blancs. Pourtant 15 minutes avant elle était pas foutu de tromper la vigilance de 5 pauvres zombies errants dans une bibliothèque (une situation qui met d'ailleurs Arya en panique, alors qu'on nous l'a montré juste avant en train de dézinguer du zombie par dizaines...).
Et puis cette mort du roi de la nuit, c'est juste plat et nul, à l'image des deux showrunners. Ils ont fait ça pour "subvertir les attentes". C'est l'unique raison, ils l'avouent eux-mêmes. "Quel personnage pourrait tuer le NK et auquel les spectateurs n'auraient pas songé ? Oh, Arya qui tombe du ciel ! Mais oui ! Nous sommes des génies de l'écriture ! Nous subversitssons les expectationnnes c génial". Pourquoi pas Podrick du coup ?
Pendant 7 saison l'idée de Game of Thrones c'était qu'au-delà des querelles politiques l'humanité devait s'unir pour affronter la mort. Pour le final il suffisait d'entremêler l'intrigue roi de la nuit avec l'intrigue Cersei, c'était le truc logique et élégant à faire. Toute la structure de la série depuis le premier épisode indiquait que c'était ce qu'il fallait faire. Mais ces deux scnéaristes de génies n'ont pas vu les choses plus loin que "BOSS d'échauffement : Roi de la nuit ; BOSS FINAL : Cersei, emballé c'est pesé". C'est d'une tristesse...
Pour répondre à Koss : Je pense que le "fan service" et le "subverting expectations" sont deux mauvaises façons mirroir d'écrire une histoire. On ne construit pas une bonne histoire en fonction des désirs de ceux qui vont la reçevoir. Aucun écrivain n'a jamais fait ça. Je ne pense pas que Rowling ait modifié son histoire au fur et à mesure pour convenir ou disconvenir aux attentes de ses lecteurs. Souvent les désirs des spectateurs vis-à-vis d'une histoire sont de toute façon induits par cette histoire elle-même. C'est pour ça que le fan service, même si c'est une facilité d'écriture, n'est jamais totalement dévastateur pour l'histoire, puisque les désirs du fan vont très souvent dans le sens du "flow" de la narration. Le "subverting expectations" que Rian Johnson et Chapi Chapo affectionnent tant est lui beaucoup plus dangereux, parce qu'en allant totalement à contre courant de ce que les fans attendent ou devinent, on va en fait à contre courant de tout ce qu'on a bâti précédemment (parce qu'encore une fois, il y a dans la tête des spectateurs ce que l'oeuvre leur a suggéré auparavant ; en plus le Star Wars de Johnson s'inscrit dans une trilogie, qui elle-même s'inscrit dans une saga ; faire comme si c'était pas le cas c'est du délire !). C'est comme ça qu'on en arrive à un manque total de cohérence, où au lieu de construire une bonne histoire on se contente de pranker le spectateur. Oh, on t'avais fait croire que Snoke était dangereux et un antagoniste capital de la saga, mais "suprise !", c'est une merde sans importance. Oh, vous pensiez comme on voulait que vous le pensiez que Deanerys allait avoir un dilemme moral entre tuer des civils et vaincre Cersei, mais "suprise !", Deanerys va juste tuer tout le monde après avoir vaincu Cersei (parce que "ding ding dong je suis devient folle"). Faire des choix scénaristiques juste pour subvertir les attentes, c'est la nouvelle plaie qui sévit à Hollywood (ça et le "progressisme" lourdingue, encore un trait que partagent Rian Johson et les deux tartes de Game of Thrones).
Dans cet épisode, à chaque instant, on voit la plume crasseuse de Benioff et Weiss. On la voit, là, bien sale bien lourde, en train de dessiner Euron qui sort opportunément de l'eau derrière Jaime. Je vais pas faire la liste de toute les incohérences, de toute les trahisons de caractères de personnages, de tous les non-sens, parce que ce serait épuisant. C'est à se demander comment il est possible d'être aussi irrespectueux de tout à chaque instant. Les nordiens, ces braves gars plein de valeurs, se mettent soudainement à égorger des femmes et des enfants ? Pour le plaisir de la souillure !
Benioff et Weiss me font l'effet d'enfants pourris gâtés d'Hollywood, sans talent et fainéants, mais bourrés d'égo. Je suis sûr que le scénario de cette saison est vraiment leur oeuvre, et qu'aucune équipe de scénaristes n'a eu son mot à dire.
Il paraît que c'est parce que l'un d'eux doit bosser sur la prochaine saga Star Wars que la fin de Game of Thrones a été écourté (et donc bâclée). Décidémment ! Une telle attitude, c'est à vomir.
Sinon j'ai bien aimé les scènes Jon Snow a Port Real, qui constate la dévastation (comme Jaime en saison 7, pendant l'attaque du convoi) et les visuels pendant les destructions. J'ai trouvé ça beau et bien fait (si le déferlement de violence de Deanerys n'avait pas été si mal amené j'aurais pu apprécier à leur juste valeur toutes ces scènes d'apocalypse, y'avait vraiment du bon là-dedans). Tout le reste me fait sourire ou me désole.