Premier roman policier d'Agatha Christie - et première apparition d'Hercule Poirot - dont je suis loin d'être un grand fan.

S'il est plaisant de découvrir la rencontre entre Hastings et Poirot, l'intrigue a vieilli et on sent que l'écriture de la Reine du Crime n'est pas encore assez rodée au genre et que certains rouages manquent de fluidité. L'adaptation s'en sort convenablement, notamment grâce à la complicité entre Poirot et Hastings et au petit charme désuet de l'ensemble. Après La Maison du Péril en saison 2, on sent que la série ne maîtrise pas encore totalement le format long, et il est d'un côté assez rassurant qu'elle se fasse la main avec des romans moins ambitieux.

J'attendais de pied ferme cette adaptation de mon roman préféré, et la série tire avec brio profit du passage au format long pour donner suffisamment d'ampleur à ce récit assez unique, un des récits fondateurs du thriller avec cette course-poursuite contre un tueur à la mécanique machiavélique. La réussite de l'ensemble tient donc de la très grande qualité du roman de base, mais l'adaptation dispose aussi de certaines qualités : les scènes avec Donald Sumpter en Alexander Crust, la diversité des environnements, la dynamique Poirot/Japp/Hastings...

Un petit bémol sur le véritable assassin, un peu trop effacé et anecdotique dans son interprétation. 

Très bel épisode, le premier de la "nouvelle série" qui tranche par un ton plus sérieux et des adaptations plus ambitieuses.

Il s'agit sans doute d'un des épisodes les plus stylisés de la série, et même si certains effets ont vieilli (la caméra à l'épaule est parfois un peu usante), il se dégage de cet épisode un parfum très particulier, un charme retro qui restitue à la perfection la quintessence de la mécanique policière d'Agatha Christie. L etravail sur la photographie et la lumière est vraiment très réussi et prouve que la série a franchi un cap.

A ce très bel écrin s'ajoute un casting de haute volée (Aidan Gillen, Marc Warren) et surtout Rachael Stirling qui illumine tout l'épisode.

J'avais beaucoup aimé le roman, malheureusement l'adaptation est faiblarde.

Les changements opérés sont sans intérêt (pourquoi cet ascenceur ?) et les indices trop grossiers pour ne pas identifier le coupable, les suspects étant de toute façon trop peu nombreux. La réalisation retombe dans quelque chose de très convenu après l'épisode précédent qui avait vraiment amené la série vers autre chose.

Reste le clin d'oeil de Paul McGann en docteur, amusant...