Une bonne introduction, qui ne perd pas de temps.

J'ai grincé des dents lors du male gaze du héros sur sa camarade artiste, avant que la série ne me surprenne en révélant qu'il s'agit d'un personnage transgenre, et que Yaguchi ne sait plus quoi faire de ce regard. J'ai espoir que la série soit suffisamment intelligente sur ce sujet, d'autant plus que je n'ai pas beaucoup de souvenirs de personnages ouvertement transgenres dans un animé (à vrai dire, il n'y a que le cas de Tokyo Godfathers qui me vient à l'esprit, et Yamato dans one piece récemment).

C'est tout doux, c'est charmant, un mélange entre le genre "tranche de vie" et le shonen (modéré pour le moment).

La scène où Yaguchi explique à sa mère comment l'art a développé son regard sur le quotidien est jolie, je suis curieux de voir comment la série va réussir à évoquer une progression (et donc des palliers, des critères d'évolution typiques du shonen) dans un milieu où le subjectif prime.

L'animé aborde frontalement le sujet de la transphobie , je ne pensais pas que cela viendrait si tôt et la scène est vraiment touchante (même si rapidement dédramatisée). La transphobie ordinaire du héros est mise en abyme à travers son approche de l'art : il ne s'intéresse qu'à la forme et non au fond, critique sa pensée trop limitée et sa méconnaissance de ses propres goûts. Plus de doute, le mangaka Tsubasa Yamaguchi a du recul sur son personnage.

Très satisfait que le récit remette Yuka sur le devant de la scène, ainsi que sa relation avec Yatora qui sonne très juste et démontre toute l'évolution des 2 personnages depuis le premier épisode. L'animé aborde des questions extrêmement violentes (la transphobie ordinaire, le "burn out"/la tentation du suicide dans les écoles d'art) avec beaucoup d'intelligence et de pudeur, et la progressive prise de conscience de Yatora vis à vis de ce que vit son amie, entre soutien et maladresse, est extrêmement touchante.