Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Avis sur les épisodes
J'avais oublié de noter cet épisode à l'époque, sans doute parce que les autres avis avaient déjà tout dit.
Je note encore une fois la beauté de BCS, qui prend les mécaniques de Breaking Bad pour les sublimer par un surplus d'humanité incroyablement touchant. Walter était dirigé par son orgueil, sa volonté de prouver à Skyler sa supériorité, sa capacité à soutenir ses proches. Jimmy de son côté n'essaie jamais d'utiliser son ascension criminelle comme un levier sur Kim, il ne se croit jamais dans la position de sauveur démiruge que se fantasmait Walter (la fameuse scène "I'm the one who knocks !" souvent mal interprétée par une partie des fans). Cet épisode en est la preuve puisque c'est finalement Kim qui sauve Jimmy, une fois de plus. Toute la beauté de bcs vient de cet équilibre entre les personnages sans cesse renouvelé, l'impression que ce couple, malgré son improbabilité apparente, fonctionne sur un parfait équilibre.
Toute l'intrigue des Kettleman renvoie à la saison 1 ainsi qu'au prototype de ce que devait être la série : un format comique racontant les escroqueries à la petite semaine de Saul. C'est plaisant, surtout en contrepoint de l'intrigue anxiogène de Nacho. De ce côté, la série fait toujours la synthèse de beaucoup d'idées déjà exploitées, que ce soit dans cette chasse à l'homme silencieuse et inexorable qui rappelle Jesse dans El Camino ou bien lors de la confrontation avec les jumeaux sur le parking qui nous rejoue la fameuse confrontation que Hank avait connue en saison 3. Rien de bien neuf sous le soleil, donc, à part ce face à face bien dérangeant avec l'observateur (le personnage a une sacrée dégaine) qui apporte un peu de neuf dans un récit plutôt classique.
Un mid-season finale qui restera dans les mémoires pour cette scène finale tétanisante, un peu moins pour la culmination d'un plan finalement assez "basique" et un peu trop dilué dans les épisodes précédents par rapport aux standards de la série. Mais, comme toujours avec Better Call Saul, j'en retiendrai cette capacité à en dire bien plus par des petits détails que par de longs dialogues : la séquence de la cannette qui nous confirme définitivement qu'Howard est profondément quelqu'un de bon (une excellent réflexion trouvée sur reddit : "You know Chuck did that with his sodas because Jimmy kept fucking with him"), cette gerbe de sang qui recouvre le tableau au dos duquel est détaillé toutes les étapes du plan de Kim et Jimmy ce plan incroyable sur la bougie (j'ai cru durant un instant que Saul y voyait un rappel à la lanterne de Chuck avant de comprendre de quoi il en retournait)...
Cependant, l'effet du retour de Lalo aurait été bien plus percutant à mon sens si on avait vraiment perdu de vue le personnage. Je cerne l'intérêt de l'excursion allemande, mais je reste persuadé que Lalo était bien plus effrayant lorsqu'il était absent, une ombre planant au-dessus de Kim, Gus et Mike, que lorsqu'il faisait des duels de machette en Europe de l'est.
Incroyable, et parfois un peu inquiétant, de ne toujours pas savoir comment la série va réussir à raccorder les wagons à 6 épisodes de la fin, mais les interviews de Gilligan et Gould donnent confiance. L'attente - la dernière - va être longue jusqu'à juillet...