Les pires couples de séries, sauce Série-All

Le 14 février 2018 à 10:55  |  ~ 29 minutes de lecture
Prenons le contre-pied de l'amour cette année, avec quelques exemples de relations bien nazes.
Par RasAlGhul

Les pires couples de séries, sauce Série-All

~ 29 minutes de lecture
Prenons le contre-pied de l'amour cette année, avec quelques exemples de relations bien nazes.
Par RasAlGhul

Logo article Les pires couples de séries

 

Ah la Saint-Valentin… toujours là pour nous rappeler qu’il y a des Real Madrid/Paris Saint-Germain en même temps !

Il y a deux ans maintenant, Série-All innovait en proposant quelque chose qui ne s’était jamais fait auparavant : un dossier sur les couples de séries favoris de la rédaction. Je sais, toujours à la pointe de la modernité.

On était repartis sur le même procédé cette année, jusqu’à ce qu’un phare dans la nuit nous montre nos erreurs. Le soleil qui nous illumine tous, l’illustre inventeur du Vrickavrack et détracteur numéro un de The OA, Nick a proposé qu’on prenne la Saint-Valentin par l’autre bout ; qu’on célèbre l’amour en parlant des pires couples possibles dans les séries ! C’est vrai que c’est chiant de devoir toujours regarder des relations toujours plus parfaites les unes que les autres. Alors pour une fois, allons contre les conventions et étudions ce qui se fait de pire.

Voici donc quelques exemples de couples, qui nous montrent qu'écrire une bonne relation amoureuse n’est pas si facile que cela. Et, en comparaison, ton couple, ton célibat ou la franche amitié que tu partages avec ton hamster possèdent mille fois plus de valeur !

 

 

 

La partie de Galax

 

House et Cuddy : Dr House

 

House et Cuddy, Dr House

 

Probablement l'une des séries les plus représentatives du syndrome "ce couple a tué la série". Remise en contexte : Dr House est un des plus gros cartons de la chaîne de l'époque. Après un petit buzz lors des premières saisons et un âge d'or quasiment incontesté constitué par les saisons 3 et 4 où les audiences battent des records et où l'équipe créative se démène pour envoyer du lourd, patatra ! La nouvelle team de médecins qui a tenté de relancer le show n'équivaut pas à la première. Les cas médicaux se répètent. Et les personnages commencent à retomber dans les mêmes dilemmes et les mêmes problèmes. Les audiences fléchissent et d'ici la fin de saison 6, sont même passées en-dessous du niveau de la première saison. Du coup, les scénaristes doivent remédier à la situation et trouver une solution, et vite. Un nouveau fil rouge pour la saison 7. De quoi relancer le show et amener du changement. Intervient alors le personnage de Lisa Cuddy. Directrice de l'hôpital, elle a toujours été le contrepoids de House, le canaliseur, le compas moral, le soutien comme la challengeuse selon le besoin des épisodes. Le créateur de Dr House a avoué s'être basé sur le modèle de Sherlock Holmes pour la série : House est Holmes, lunatique et méthodique, Wilson est Watson, acolyte terre-à-terre mais occasionnellement imprévisible. Dans l'univers Dr House, Cuddy est la Irène Adler du Docteur House. L'ambiguïté de leur relation a toujours été présente.

Petite différence : à ma connaissance, jamais dans aucune réinterprétation de Sherlock Holmes, Irène Adler et Sherlock Holmes n'ont fini ensemble. Et c'est bien pour une raison : toute leur relation repose sur l'ambiguïté, le doute. Les scénaristes de Dr House n'y ont vu qu'un moyen de relancer la série et ses enjeux, et ont franchi la ligne : toute la promo de la septième saison est basée sur ce couple. En soi je n'ai rien contre l'idée. La saison précédente avait habilement posé les jalons pour nous amener à comprendre que ce couple était inévitable, et le final de saison 6 était justement entièrement basé sur cette idée en jouant habilement avec l'ambiguïté de leur duo. Mais tout ça ne tenait justement que parce qu'il y avait cette ambiguïté. Du coup, nous nous sommes retrouvés avec une saison 7 plombée par ce couple qui ne fonctionne pas. Montrer les limites des deux personnages, oui, les limites de la série par contre, c'est plus gênant. Le climax de saison 7 pourrait aisément agir comme le moment Jump the Shark pour la série : House, jaloux et grognon, prend sa voiture et défonce le mur de Cuddy, celle-ci tire la gueule "C'est pas bien House !". Fond noir.

Le show n'a définitivement plus eu la même saveur après. Même s'il y avait plein d'autres problèmes, il est très probable mettre ensemble les deux personnages les plus emblématiques et a-romantiques du show ait contribué à faire de leur saison la pire de la série, de loin.

Morale de l'histoire : ne défoncez pas le mur de vos petit(e)s ami(e)s avec leur voiture, c'est pas bien.

 

Mike et Susan et tout ce qui a suivi (Mike et Eddie, Susan et Jackson, Mike et Catherine... oui je fais un paquet cadeau) : Desperate Housewives

 

Susan et Mike, Desperate Housewives

 

Wisteria Lane est une rue iconique dans le paysage des séries TV et a été le théâtre d'une dramédie culte : la vie des Desperate Housewives. Pour rappel, la (mythique) scène d'ouverture de la série montrait une ménagère américaine menant une vie de rêve, qui décide de se tirer une balle dans la tête. De là découle tout un tas de péripéties tantôt dramatiques, tantôt comiques, toujours plus ou moins basées sur un même concept faisant le sel de la série : ce qu'il y a derrière le masque, les apparences et les stéréotypes. Ainsi, la ménagère apparemment heureuse est une meurtrière, la commère du quartier est une maîtresse chanteuse, la bimbo locale déteste sa vie, la mère de famille quasi-puritaine et glaciale devient alcoolique, etc. Bree, Lynette et Gabrielle ont toutes eu des intrigues parfois hilarantes, parfois dramatiques, clairement tirées par les cheveux la plupart du temps, avec des hauts (Lynette et son cancer) et des bas (Gabrielle et son obsession pour une poupée...).

Et puis, il y a toujours eu la quatrième. Susan. Fan-favourite pendant de nombreuses saisons pour une raison qui m'échappe encore, Susan est la petite dernière à être arrivée, charmante, maladroite, un peu boulet sur les bords et assez candide mais bienveillante, très souvent au cœur des enjeux dramatiques et du climax de saison, d'ailleurs. Et elle est très belle et célibataire. Et puis un jour elle rencontre Mike, nouvel arrivant dans le quartier. Il est tout pareil : benêt mais pas stupide, attachant, bienveillant, très beau et célibataire. Sauf qu'il est aussi dark et ténébreux. Allez, mettons-les en couple ! Mais il semble cacher d'horribles secrets... Le flirt s'arrête. Sauf qu'en fait non, Susan se faisait des idées, c'est un Bisounours. Il n'est pas trop tard pour réparer les dégâts ! Dommage, à la suite de quiproquos ou encore d'amnésie, le couple se brise à nouveau. Puis se rabiboche. Sans cesse. Et c'est toujours la même chose. Pendant six-sept saisons. Alors, contrairement à House et Cuddy, le couple va bien ensemble. Et c'est justement ça le problème : tous les obstacles que les scénaristes fabriquent ne fonctionnent donc jamais et ne sont jamais crédibles.

Comble du comble : à la fin de la (superbe) saison 4, au terme de laquelle le couple semble enfin solide... flashforward ! Tous nos personnages avancent de cinq ans dans le futur ! Gabrielle a deux enfants ! Bree est devenue célèbre ! Les enfants de Lynette ont grandi ! Et Susan rentre à la maison pour embrasser... un autre homme que Mike ? Et chic alors, c'est reparti pour un tour... je me demande vraiment comment ils vont réussir cette fois à faire réaliser aux personnages qu'ils sont faits l'un pour l'autre... oh tiens comme par hasard ça va prendre vingt-trois épisodes... Du coup pour meubler, Susan se trouve des petits copains, Mike sort avec à peu près tous les personnages féminins secondaires du quartier et les fait passer pour des catins totales (Eddie) ou des psychopathes manipulatrices (Katherine) alors que les personnages étaient avant ça et redeviendront après des femmes totalement normales. Et quand le couple finit enfin par se stabiliser, le show ne sait plus quoi en faire, Mike devient totalement transparent et inutile, si bien qu'il est dégagé de la série comme une crotte à quelques épisodes du final de série, avec l'une des pires sous-intrigues jamais improvisée (une histoire de vengence de mafieux où Mike a défendu un pote qui avait des problèmes ou un bail comme ça).

Je ne dis pas que le couple n'a jamais été attachant, il l'était souvent. Ils étaient mignons à leur début, leur romance part en fait d'une bonne idée d'illustrer les difficultés de la vie à deux après un coup de foudre (même si elle est juste tombée sans cesse dans la surenchère et ne justifiait jamais vraiment les ruptures et les rabibochages), et leur intrigue en saison 5 suivant le flashforward était probablement même la meilleure. Reste que pour ma part, Susan est de très loin la moins intéressante des quatre Desperate principales (voire même des cinq, en incluant Eddie) en partie à cause de son couple, que Mike est un des personnages les plus inintéressants et ennuyants, et que si le duo formait une belle paire, leur histoire a occupé une proportion beaucoup trop grande et a fini par être un vrai poids mort dans la série.

Morale de l'histoire : ne faites pas de bricolage torse-poil et ne tombez pas dans votre haie en tenue d'Eve ou d'Adam.

 

Don et Megan : Mad Men

 

Changement radical de ton. Voilà un couple qui ne va manifestement pas du tout ensemble, mais qui pour une fois bonifie complètement la série, là où les deux précédents l'ont rendu bien pire.

 

Don et Megan, Mad Men

 

Don Draper est un homme extrêmement difficile à décrire en quelques phrases et un personnage beaucoup trop complexe pour être réduit à un couple (et à des partenaires, il en a pourtant eu un bon lot au cours des sept saisons de Mad Men !). Mais certaines choses l'ont toujours défini : son rapport aux femmes, toujours teinté de fascination, de domination et de culpabilité (sauf avec Peggy) (parce que Peggy elle est au-dessus de tout), et le fait qu'il n'arrive à avoir aucune attache, aucune identité et aucun lien stable avec personne, mais qu'il puisse cerner tout le monde et voir la société comme personne ne peut la voir. Un loup solitaire au cœur de pierre. Parfait pour être un génie de la publicité. Tout le pilote de la série s'attache à nous révéler certaines parties de sa personnalité pour qu'on identifie le bonhomme et qu'on pense cerner le personnage... avant de nous montrer qu'après le boulot, il rentre chez lui embrasser sa femme et ses enfants. Boum. La machine est en marche. Qu'est-ce qu'il se trame derrière ce personnage ?

Après un parcours tumultueux, parsemé d'amants des deux côtés, de colère froide et de frustration, le couple Don et Betty Draper explose enfin en saison 4. Peu après, Don "découvre" Megan, qui était présente en arrière-plan depuis assez longtemps, et il se passe plus ou moins ce qu'il se passe toujours quand Don Draper rentre dans une pièce en voyant une jolie fille intéressée. À la différence notable que cette fois, c'est Megan qui fait des avances. Toute la saison 5 s'attache à montrer la nouvelle vie de couple de Don Draper. Megan est l'archétype de la petite amie de Don Draper, mais également la première à avoir autant confiance face à lui. Elle est exactement ce dont il avait besoin à ce moment-là – et réciproquement. Contrairement à Betty Draper, Megan est chaleureuse, jeune, sincère, rêveuse, bien dans sa peau. Betty était ménagère, Megan veut être actrice. Betty respecte Don, Megan l'adore. Leur seul point commun ? En apparence, elle peut former avec Don le couple parfait. Après la passion des débuts, les deux partent en voyage et semblent tomber amoureux. Mariage, soirée entre amis, vie commune.

Pourtant, je crois bien que pas un seul instant lors de l'entièreté de cette saison 5, je n'ai cru à leur histoire. Lors de la (brillante) toute dernière scène du final de la saison 5, Don est seul au bar et une belle inconnue lui demande s'il est seul. Et c'est la confirmation : il repart dans ses travers.

Le couple n'était pas encore assez fragile pour cesser d'exister """juste""" à cause d'une liaison de Don. Il vivra encore tout au long de la sixième saison, mais avec cette sensation toujours palpable d'un retour à un train-train hypocrite et terriblement solitaire pour les personnages. Une "preuve" que Don est incapable d'aimer ou de se sentir aimé même lorsqu'il l'est. Une illustration de l'illusion de la nouveauté. Et un bis repetita de son histoire avec Betty : clash et rupture, en beaucoup moins violent cette fois et après beaucoup moins de temps ensemble, car même les ruptures commencent à perdre de leur attrait. Don en ressort presque indifférent, ce qui est terrifiant. Megan aussi a d'ailleurs été pas mal transformée au cours de ces années passées avec Don, et a largement pu prendre de l'assurance dans toute l'histoire. Un peu comme Betty, pour le coup.

Tout le couple est totalement dépareillé et pourtant il a duré deux saisons et sur plusieurs années de récit, approfondissant deux superbes personnages au passage. La saison 5 est sans aucun doute l'une des meilleures de la série, en grande partie à mon sens pour ce changement radical de dynamique sur un coup de tête de Don et toute la déception logique et attendue qui s'en suit, et jusque dans la fin de saison 6, le couple permettra de faire avancer les personnages – et surtout Don Draper – vers leur acte final. Le couple aura même permis, je trouve, de complètement transformer l'image du couple Don/Betty, qui apparaît en fait maintenant comme une évidence, en témoigne le tout dernier épisode de la série. Bref, Don/Megan, un couple qu'il est bon de ne pas vouloir imiter, mais qui est juste parfait dans l'histoire que raconte Mad Men.

Morale de l'histoire : si ta moitié ne réagit pas d'un cil quand tu fais la prestation de ta vie, c'est le signe qu'il faut vite te tirer.

 

 

La partie de Jo_

 

Christian Troy et Liz Cruz : Nip/Tuck


Christian Troy, Liz Cruz... et un pauvre bébé

 

Vous souvenez-vous de cette série ? Diffusée il y a quinze ans, elle racontait le quotidien de deux chirurgiens plastiques, Sean McNamara, père de famille névrosé, et Christian Troy, coureur de jupons avéré. Nip/Tuck surprenait à l'époque par sa cruauté et par son irrévérence (rappelez-vous la scène où Christian accepte de coucher avec une femme uniquement si elle met un sac sur sa tête...).

Seulement, dès la saison 4, la série fait du surplace. On a fait le tour des personnages et les scénaristes essaient de choquer, au détriment de la cohérence des propos. C'est comme ça qu'on arrive à ce que Christian couche "dans son sommeil" avec Liz, l'infirmière lesbienne de son cabinet. Cela pourrait s'arrêter là, mais on décide d'aller encore plus loin. Atteint d'un cancer et pensant qu'il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, Christian décide d'épouser Liz. Comme ça. Sur un coup de tête. Et elle accepte, en plus !

Ce couple improbable ne survivra même pas une saison, le chirurgien n'étant finalement pas à l'article de la mort. En effet, le corps médical avait inversé son dossier avec un autre (oui oui, sérieusement). Vous l'aurez compris, cette relation amoureuse n'avait pas lieu d'être. Outre le fait qu'elle a été écrite avec une truelle, elle n'apportera strictement rien à la série et marquera définitivement sa fin qualitative.

Morale de l'histoire : ne laisse pas ton fils de 11 ans écrire un scénario à ta place.

 

Donna et Casey : That '70s Show

 

Donna et Casez, That 70's Show

 

That '70s Show est pour moi une des meilleures sitcoms des années 2000. Elle a su se renouveler pendant sept saisons (la 8 ne compte pas vraiment, deux personnages du casting principal sur quatre ayant déserté), sans tomber dans la facilité. À l'instar de Ross et Rachel dans Friends, la série comporte également son couple star : Donna et Eric, se cherchant pendant plusieurs saisons, puis s'aimant enfin au grand jour, pour le bonheur des spectateurs fleur bleue dont je fais partie. Bien sûr, tout n'est pas rose, et leur histoire est entrecoupée de ruptures. Il semble donc logique que durant ces laps de temps, chacun aille voir ailleurs.

Donna, jeune femme forte, indépendante et mature se dirige donc tout naturellement vers... Casey Kelso. Non content d'être le frère de Michael, il est surtout égocentrique, prétentieux et macho. Tout le contraire de ce à quoi peut aspirer Donna. Il est vrai que j'ai, de base, un problème avec ce personnage, que je trouve assez mal casté et n'apportant franchement pas grand chose à la série. Toutes les filles sont censées tomber en pâmoison devant lui, et je n'ai jamais compris pourquoi. Donna nous a suffisamment prouvé dans les épisodes précédents qu'elle avait tendance à fuir ce genre de stéréotypes. Alors pourquoi la coller avec ce mec, si ce n'est pour nous faire réagir ? Me concernant, ça a plutôt bien marché, et pas forcément dans le bon sens du terme. Mais je suis assez vieux jeu : comme avec Ross et Rachel, j'ai du mal quand on touche à des couples qui, selon moi, doivent finir ensemble.

Morale de l'histoire : faire réagir, c'est bien. Énerver, c'est moins malin.

 

 

La partie de Nicknackpadiwak

 

Beth et Jerry : Rick and Morty

 

Beth et Jerry, Rick et Morty

 

Chose étonnante : même dans les dessins animés les plus trash (South Park, Les Simpson ou American Dad!), il existe un statu quo sur les couples parentaux. Ils peuvent traverser toutes les épreuves du monde, ils resteront ensemble quoi qu’il arrive à la fin de l’épisode. Même s’ils sont aussi mal assortis que Beth et Jerry dans Rick and Morty. Durant les deux premières saisons, il est, en effet, difficile de comprendre pourquoi Beth, la dynamique fille de Rick et maman de Morty reste avec Jerry, son mari gros boulet fadasse, crétin, pleutre, immature qui se retrouve dans les subplots les plus navrants (l'ablation de son pénis pour qu'il serve de cœur lors d'une transplantation) et les moins drôles du show.

Que fout-elle avec lui ? Tout le monde se pose la question – même les auteurs, comme en témoigne l'épisode 2.07 où les époux projettent la vision qu'ils ont l'un de l'autre (un monstre sanguinaire pour Beth, des créatures toutes molles pour Jerry). Puis, au début de la saison 3, le couple décide enfin de se séparer et on a tous cru au miracle. Mais malheureusement, cela ne dure pas et après dix épisodes, Beth retourne avec Jerry car elle (ou son clone, on n’est pas sûrs) réalise qu'elle a besoin de Jerry dans sa vie pour avancer, la canaliser, la définir, qu'il est sa constante, sa valeur refuge. Faux, Beth ! Tu as autant besoin de lui que d'un furoncle sur le derrière !

Morale de l'histoire : on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas son mari.

 

Josh et Lucy : Man Seeking Woman

 

Josh et Lucy, Man Seeking Woman

 

La sitcom Man Seeking Woman suit Josh et sa quête de l'âme sœur : chaque situation est prétexte à partir en un délire total, l'incursion dans le burlesque, l'extrême et le parodique. Dès le début de la saison 3, après moults échecs amoureux, Josh trouve enfin son âme sœur en la personne de Lucy qu’il vient de rencontrer. Et en effet, comment ne pas craquer pour la pétillante brune, pleine d'humour et de malice ? Sauf qu’à partir de ce moment, Josh va montrer son vrai visage. Soit un horrible casanier, un pantouflard toute catégorie, qui ne rêve que de couper son couple du reste du monde extérieur et passer sa vie sur le canapé à mater des films.

Oui, la vision de l'amour de Josh pue les pieds et le renfermé. Pas aidé par Mike, son ami toxique, il devient l'archétype du ronchonchon dont le manque de confiance en lui le fait partir en vrille pour le moindre détail. Ok c'est le fond de commerce de la série, mais c'est fatigant. La série se termine définitivement par une grosse happy-end où les deux tourtereaux finissent ensemble, direction mariage et bébé, mais on ne peut s'empêcher de ressentir beaucoup de peine pour la pauvre Lucy qui va se retrouver clouée sur les tristes rails de la routine et de l'ennui.

Morale de l'histoire : il faut toujours se méfier du Josh qui endort.

 

Ezekiel « Zeke » Figuero et Mylene Cruz : The Get Down

 

Zeke et Mylene, The Get Down

 

Après avoir revisité, dans son style visuel très caractéristique, Shakespeare grâce à "Romeo + Juliette" et le Paris de la Belle Époque dans "Moulin Rouge", Baz Luhrmann nous propose un nouveau voyage dans le temps, via le Bronx des années 70 lors de l'émergence du mouvement hip-hop, avec The Get Down. Et comme il aime bien faire, c'est un couple qui fait office de porte-drapeau pour cette immersion. Ici il est formé de Zeke, génie de la plume et du micro, et de Mylene, qui rêve de devenir une star de disco. Et je suis persuadé que dans la tête des scénaristes, ces deux-là symbolisent l'amour beau, vrai, fort, passionné et passionnel. Sauf que dans les faits, c'est autre chose, à cause de Mylene, cet affreux personnage. Égoïste, prétentieuse, pleurnicharde, boudeuse, gamine et opportuniste, elle ne cesse de jouer au chat et à la souris avec Ezekiel, l’envoyant sur les roses régulièrement, puis le sifflant comme on appelle un chien lorsqu'elle a besoin de lui.

Bref, au fur et à mesure des épisodes, il est impossible de ne pas la prendre en grippe. Mais si elle est comme ça, Mylene, ce n’est pas trop de sa faute en fait, c'est à cause des scénaristes de The Get Down. Je vais faire un procès d’intention, mais je soupçonne l’équipe créative d’être entièrement masculine. Comment expliquer autrement des personnages féminins si mal écrits ? Ou les changements constants de comportement de Mylene ? D’ailleurs, le côté versatile voire incohérent de la diva trouve son apogée lors de sa prestation au Ruby Con, où soudain la petite fille sage se lance dans une chorégraphie à faire rougir Miley Cyrus. Mylene est tellement plus un rouage de la mécanique du scénario pour faire évoluer Zeke qu’un personnage qu’elle en devient irritante, tout comme on désespère de voir son amoureux transi ne jamais s’affranchir de cette plaie. Et c’est cela, avec plein d’autres choses, qui font que la deuxième partie de la série retombe comme un soufflé.

Morale de l'histoire : Last Night, A Diva killed my serie.

 

La partie de RasAlGhul

 

Paul et Lindsay : You’re the Worst

 

Paul et Lindsay, You're the Worst

 

Il y a énormément de mauvais couples dans You’re the Worst, mais celui de Paul et Lindsay remporte définitivement la palme du plus agaçant. À tel point qu’il a longtemps été le boulet d’une saison 2 de très bonne facture, et l’ancre qui a coulé petit à petit la saison 3.

Les personnages ne vont pas du tout ensemble : Lindsay est une femme qui ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes, elle est vulgaire, honnête avec qui elle est en évitant toujours d’être hypocrite, même si ça la rend parfois méchante. Paul est lui dans le plus pur type du "nice guy", un trope que la série utilise ad nauseam : benêt, aimant des choses pittoresques, voulant simplement une famille et étant prêt à accepter tout et n’importe quoi pour être encore avec sa femme. Petite liste non-exhaustive :

 

  • Il se fait poignarder.
  • Il accepte de voir Lindsay coucher avec d’autres hommes. Voir, littéralement.
  • Il se fait "voler" son sperme et Lindsay devient enceinte (such a Petra Solano move).

 

Tout cela transforme Paul en serpillère et Lindsay en mauvaise personne, alors que les personnages de base sont bien plus complexes que cela. Toute cette mauvaise comédie trouvera son apogée – si l’on peut dire – dans la quatrième saison, avec un Paul désormais en mode alt-right. Comme ça, d’un seul coup. Il décide de rendre la vie de son ex-femme absolument misérable ; dans l’idée c’est pas bête, de voir enfin les rôles s’inverser. Dans la pratique néanmoins, c’est réalisé avec la finesse d’un pachyderme sous stéroïdes. Et je pense que, en plus de la progressive dégénérescence qualitative des scénaristes, cela a aussi quelque chose à voir avec l’incapacité qu’a eu ce couple à nous faire ressentir quoi que ce soit d’autre que de l’irritation.

Morale de l'histoire : lorsque tu poignardes ton mari, ta relation est finie. Lorsque tu te fais poignarder, il est tant de se barrer.

 

Barry et Iris : The Flash

 

Barry et Iris, The Flash

 

Les séries de super-héros, et particulièrement celles de l’Arrowverse, ont la fâcheuse tendance à sur-développer des histoires de couples. C’est bien utile mercantilement pour remplir des conventions, mais c’est particulièrement embêtant lorsque ces histoires sont écrites avec les pieds. Et il n’existe pas beaucoup de couples qui réussissent à nous passionner, ou nous faire vibrer. Dans tout cet univers de la CW, ce qui peut s’apparenter au couple le plus fonctionnel reste Gypsy et Cisco, dans The Flash.

Mais les mauvais couples sont légions: Olicity (quand le curseur est mis sur le drama), Oliver et Laurel, Oliver et The Huntress, Caitlin et tous ses prétendants, Kara et James… Si on rajoute tout ce qui touche Jim Gordon dans Gotham, on a là de nombreux cadavres qualitatifs.

Également dans The Flash, le couple le plus iconique de la série est également un bon exemple de mauvaise écriture. Déjà, Iris et Barry partagent l’alchimie d’un bout de bois avec une cuillère en plastique. Les deux personnages ont été avec des personnes bien meilleures et surtout faites pour eux (Eddy pour Iris, Patty pour Barry). Mais non ! Restons fidèles aux comics quand cela nous arrange !

La relation souffre donc d’un problème d’alchimie. Elle est également pénalisée par le fait que Barry et Iris soient quasiment frère et sœur. Alors bien entendu, pas au sens biologique du terme, mais quand on a Joe West qui dit que la plus belle chose qu’il ait pu voir ait été le mariage de ses deux enfants, on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine gêne.

Si l’absence d’alchimie et la gêne ne vous suffisaient pas, la relation est tout simplement mal écrite. Pas une seconde on ne se sent investi dans le couple ; on passe par toutes les épreuves classiques (et franchement chiantes) des deux qui se tournent autour…

Bref, rien n’est nouveau, rien n’est bien, tout n’est que manque d’alchimie et amour platonique. C’est très bien pour une amitié, et encore. Mais pour un couple, c’est un gros non !

Morale de l'histoire : si ton conjoint n'arrête pas de faire des jeux de mots avec le verbe "courir", bah : run Iris, run !

 

Bonus de la jalousie

 

Dev et Francesca : Master of None

 

Dev et Francesca, Master of None

 

Nick : Francesca est belle, très belle, trop belle pour Dev. Je ne vois pas ce qu'elle lui trouve. Et si Aziz Ansari n'était pas le showrunner/producteur/scénariste de la série, leur amourette n'aurait jamais eu lieu et c'est de moi qu'elle serait amoureuse (c’était le bonus jalousie, merci) !

 

Ras : Je ne peux qu’être d’accord avec l’ami Nick sur ce coup-là. Sans s’embarrasser de considérations, Francesca est trop bien pour Dev, et si Master of None raconte très bien les débuts d’histoire amoureuse, avec la lente mais sûre montée du désir, force est de constater que les deux personnages n’ont pas de grandes chances de former un couple un tant soit peu fonctionnel. Alors certes, il y a de l’alchimie ; certes Francesca et le fade Pino maintiennent en assistance respiratoire une relation qui semble déjà morte ; certes, quand il le veut, Dev peut vraiment être quelqu’un de charmant. Mais le fait qu’Aziz Ansari ait la multiple casquette de showrunner/producteur/scénariste de la série, et que certains fantasmes brouillent la perception entre la fiction et le réel, rendent cette relation intéressante à voir, parce qu’elle nous montre tout ce qu’il ne faut pas faire.

Morale de l'histoire : si tu veux arrêter d'avoir des sentiments pour ton amie, ne danse jamais avec elle sur Un anno d'amore. Cela paraît pourtant évident.

L'auteur

Commentaires

Avatar nicknackpadiwak
nicknackpadiwak
Et n'oubliez pas : The OA, c'est nul.

Avatar RasAlGhul
RasAlGhul
@Galax En fait, pour Don et Megan, c'est que j'ai progressivement pas aimé le personnage de Megan. Certes, la scène d'ouverture de la saison 6 pue la classe, avec Don qui va à LA, la musique de fond... Mais en fait il n'y avait vraiment que ça entre eux ; la passion dévorante, mais pas vraiment quelque chose de plus derrière. Cela a d'ailleurs énormément pénalisé le personnage de Megan, qui a eu du mal à exister au-delà de l'ombre (certes extrêmement imposante) de Don. Et donc, j'ai trouvé que ce couple, bien que flashy et sexy, n'a pas apporté grand-chose à Don, et encore moins à Megan. Bon, ça nous a quand même donné droit à Zou Bisou Bisou donc bon, rien n'est perdu entièrement.

Avatar Koss
Koss
Je ne comprends pas très bien la partie sur Beth et Jerry. Puisque justement, c'est le fait que leur couple "fonctionne mal" qui fait que la série est de qualité (pas la seule raison, mais ça contribue à). La relation à mon sens rend donc le show meilleur. D'où mon interrogation sur sa présence au milieu d'autres exemples qui diminuent la qualité de leurs séries respectives;

Avatar nicknackpadiwak
nicknackpadiwak
@ Koss. Je ne comprends pas très bien le sens de ta remarque. Tu es d'accord, tout le monde est d'accord, le couple fonctionne mal voire pas. Pourtant les créateurs du show s'obstinent à les laisser ensemble. Pourquoi? C'est tout le sens de mon paragraphe. "La relation à mon sens rend donc le show meilleur. D'où mon interrogation sur sa présence au milieu d'autres exemples qui diminuent la qualité de leurs séries respectives" Cite moi quand Jerry a tiré la série vers le haut. A quel moment???

Avatar Koss
Koss
"Pourquoi? C'est tout le sens de mon paragraphe. " Parce que ça donne de bonnes storylines à la série tout simplement. ^^ "Cite moi quand Jerry a tiré la série vers le haut. A quel moment??? " Pas Jerry (encore que Jerry, j'aurais des exemples au passage). Mais juste le couple Jerry-Beth et le fait qu'il soit dysfonctionnel, source de très nombreux bons moments de la série (l'épisode chez la psy par exemple).

Avatar Altaïr
Altaïr
Ah j'aurais dû écrire un paragraphe sur Barney et Robin, du coup.

Avatar Jo_
Jo_
@Altair : on a dit "des couples", pas des "combles d'un scénario inexistant" :D

Avatar Altaïr
Altaïr
@Jo_ :)

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