J'ai été plus emballé par Mike dans cet épisode (sauf la scène finale un peu trop cinématographique pour la série). Les séances chez le psy étaient une histoire à nouveau anecdotique mais sympa. Qui l'eut cru ? Le deuil de son fils est bien la meilleure chose liée au personnage.

Il faut dire qu'à côté l'intrigue de Nacho et des Salamancas est de plus en plus moyenne.

Better call Saul ou l'art de l'Attente.

Une des mécaniques de la séries est de faire attendre le spectateur qui voit défiler des scènes en sachant qu'il n'en découvrira le sens que plus tard (des fois c'est à la fin de la dite-scène, parfois quelques épisodes plus tard comme lorsque Chuck montre comment mettre enlever du scotch d'un mur). Dans cet épisode, on a le droit à quelques exemple de cette tactique: l'intro ou quand Jimmy repeint la vitre de son magasin.

Mais surtout, l'épisode complet est un épisode d'attente. Il ne s'y passe pas grand chose de palpitant, il y a du gros remplissage mi-épique mi-nimportenawak qui tâche (l'attaque d'une vingtaine d'hommes armés par les deux frères) et on frôle parfois l'anecdotique (le mytho à la réunion, même si ça permet de voir un peu d'émotion traversait les yeux de Mike).

Mais ainsi va BCS, nous faire patienter pour nous ébranler quelques épisodes plus tard.

Je commence à être bien emmerdée pour donner mon avis sur cette série. Car comme le dit Koss, elle est intéressante alors même qu'il ne s'y passe pas grand chose. Pourtant, on se laisse porter, car tout reste d'une excellente qualité.

(bien contente de ne pas faire la critique de cet épisode, tiens !)

La série est devenue véritablement maitre dans l’art du : « Il ne se passe rien, mais c’est quand même fascinant ». Cet épisode souligne la condition des 4 héros (Saul, Kim, Nacho et Mike) à vouloir échapper à leurs conditions (les quatre, par des manières bien différentes). Je retiens surtout la partie de Mike et cette séance dans le cercle de la gestion du deuil, qui offre un contrepoint parfait à « I broke my boy » du S1E06. Parce que c’est surtout Mike lui-même qui s’est brisé. On le comprend très bien ici, cette manière qu’il a de toujours vouloir s’occuper, cette rigueur morale et dans son travail, n’est qu’un échappatoire au deuil. Une manière pour lui d’exorciser cette peine lancinante. Et on peut penser que lorsqu’il meurt au bord de l’eau, c’est bien vers son fils que vont ses pensées.