Là on nous embarque dans une autre (sous-)aventure du troisième Docteur, mais cette fois avec Tom Baker dedans, et le plot est certes turbo-débile, avec des scientifiques nazis et un robot géant, mais Baker est tout de suite phénoménal et vole toute l’attention. Il laisse derrière lui UNIT. Il laisse la Terre. Et nous on est tous prêts à le suivre dans l’aventure. 

12/20

Beaucoup plus client de cette partie, pour de nombreuses raisons.

Tout d'abord, je pense que la relation entre SJS et le Robot est vraiment le coeur de cette intrigue, et aurait dû être exploité bien plus tôt. Ce Frankesntein des temps modernes est bien plus intéressant que le plan des EVIL scientists ! En fait, je trouve que le design grotesque du Robot est totalement justifié lors de ses scènes avec SJS : le contraste entre cet énorme boîte de métal maladroite et la svelte SJS est pertinent, et intéressant.

J'apprécie aussi beaucoup un Docteur plus calme et sérieux, qui met à profit ses connaissances en sciences pour essayer de régler la situation. En parallèle, le Brigadier a le mérite d'essayer de régler la situation sans l'aide du Docteur (même si le résultat n'est pas fameux).

Les effets spéciaux sont toujours délicieusement ringards, mais j'ai vraiment apprécié cette partie, qui exploite enfin à sa juste valeur son postulat de base. Dans l'ensemble, cette première aventure pour Tom Baker est relativement satisfaisante, malgré un léger ventre mou lors de l'épisode 3.

Cette dernière partie est dans la même veine que la troisième : assez classique et perfectible, mais plus divertissante.

On a encore une fois de grosses facilités : Kettlewell qui obéit à Winters juste avant de rebasculer de camp, c'est prévisible. Harry et Sarah volontairement laissés vivants, c'était vraiment gros. Et ce truc immonde : le compte-à-rebours se stoppant pile avant la fin... et reprenant à 300 quand il est ré-enclenché... Je suis également un peu déçu que Mrs. Winters n'ait pas de vraie fin.

De manière générale on se concentre plus sur le robot en lui-même, et malheureusement c'est un peu kitschouille. L'hommage du climax avec King Kong à la fin est évident quand il "prend sous son aile" Sarah Jane. Les effets spéciaux sont bien sûr peu convaincants mais il y a en effet une certaine esthétique visuelle intéressante. Tout comme cette fin bout de ficelle où le Docteur détruit le robot géant avec un seau de mousse ! Mais dans l'idée c'était plutôt malin, inverser le mécanisme de croissance, et cohérent avec ce qui précédait. Dans l'ensemble le scénario de l'épisode était assez soigné pour nous amener petit à petit chaque twist de façon convaincante. C'est plus l'exécution qui prêche avec pas mal de facilités en termes de timing, décisions et autres, sur lesquelles il faut fermer les yeux.

Une fin pas mal si pas transcendante, donc. Il aurait fallu je pense quelque chose de plus intimiste et de plus centré sur le rapport Sarah Jane/K1, même si ce dernier a tout de même eu un développement assez intéressant, quoique classique SF.

DOCTOR: It was a wonderful creature, capable of great good, and great evil. Yes, I think you could say it was human.

Robot est donc une histoire sympathique qui souffre un peu de sa propre caricature plus elle avance. On notera quelques réflexions classiques mais efficaces en rapport avec le robot, surtout au début selon moi, une superbe introduction du Docteur, un très bon rôle de Sarah Jane et et tous les personnages à côté (Harry, Le Brigadier, Benton, Winters et Kettlewell) soit attachants, soit intéressants. Kettlewell a un sort assez tragique, le Brigadier quant à lui possède pas mal de bonnes répliques :

BRIGADIER: You know, just once I'd like to meet an alien menace that wasn't immune to bullets.

L'intérêt principal du sérial reste tout de même sa superbe introduction de Tom Baker, avec ses phrases déjà cultes, drôles ou intéressantes :

DOCTOR: Would you like a Jelly Baby?

DOCTOR: There's no point in being grown up if you can't be childish sometimes.

Il est en fait amusant de noter que derrière cette histoire de thriller terrestre à base de complots, de scientifiques et de militaires, le Docteur de Tom Baker prend une posture beaucoup plus infantile, désinvolte. L'idée d'entamer le run de Tom Baker par une histoire écrite totalement à la base pour les chaussures de Jon Pertwee, c'est en fait parfait pour démontrer immédiatement en quoi ce Docteur sera différent de son prédécesseur. Quoi de mieux que de faire jouer Tom Baker chez l'adversaire Jon Pertwee pour s'apecevoir en quoi Baker est totalement nouveau ? C'est un procédé qui sera souvent repris dans la série (par exemple pour Matt Smith et Peter Capaldi).

A la fin de ce sérial, les choses sont clairs : Tom Baker en a marre de UNIT, marre de la Terre, il veut s'éclater, être beaucoup plus alien et voyager avec Sarah Jane. Cela préfigure en fait parfaitement bien de l'ère à venir : une ère beaucoup plus décomplexée en termes de Docteur, beaucoup plus alien en termes de scénario, moins politique en apparence, le tout avec des éléments de culture SF toujours très marqués à la manière de King Kong ou de Frankestein ici. En cela, Robot est une transition vraiment réussie et un parti pris très bien géré.

Maintenant, la véritable ère de Four peut commencer !

Moyenne du sérial : 13.25/20