Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Et bim, tu parles d'une intro efficace.
Là où la plupart des épisodes de la série classique démarre toujours par une résolution un peu nulle du cliffhanger précédent à base de "le Docteur VS un monstre" ou "la compagne en danger qui hurle", The Ark in Space a le bon goût de nous saisir immédiatement par rappeler à quel point l'arche est le dernier espoir de l'humanité. En termes d'enjeux, c'est vraiment crédible et solennel. L'actrice incarnant Vira est vraiment ouf, un des meilleurs personnages secondaires pour sûr. Pendant ce passage, on sent à quel point elle comprend tout le poids qu'elle a sur ses épaules.
Ce speech a l'air de rien mais est écrit et présenté de telle sorte qu'il fait une pause dans le récit, à mi-chemin de ce sérial. Il est important de rappeler les enjeux pour donner du poids ensuite au côté huis-clos, afin qu'on prenne au sérieux la situation. Elle risque en effet de devenir plus "bout de ficelle", plus claustrophique aussi, mais on risque de basculer sur des problématiques de type "il faut accéder à X endroit et utiliser Y objet pour défaire les Wirrns". Ce qui est d'ailleurs le cas ensuite.
Mais pas n'importe comment : le Docteur découvre en effet le point faible des Wirrns avec cette idée assez géniale de projeter les ondes cérébrales de la créature dans son propre cerveau. Une belle façon de nous montrer l'origin-story du problème. A nouveau, l'épisode a le bon goût de prendre le temps d'expliquer les concepts clés et ingénieux de son histoire, et de vulgariser la chose pour le spectateur lambda avec quelque chose auquel les humains peuvent se raccrocher : ici, le Docteur évoque notamment le fait que "les gitans croient que la rétine peut retenir la dernière image d'un mort" (un concept directement référencé par l'épisode de 2013, The Crimson Horror).
Tom Baker impressionne avec son Docteur résolument alien et pourtant si charismatique, enfantin et humain, et il l'explique très bien lui-même :
Le Docteur semble toujours comprendre la situation et avoir une longueur d'avance sur le spectateur tout au long du sérial, avec des idées pourtant pas sorties du chapeau. Que ce soit ses prédictions sur le comportement des Wirrns ou la façon dont il faut procéder pour se sortir de ce mauvais pas. Tout est limpide, les personnages ne négligent pas les dangers inutiles, aucun humain ne fait quelque chose de stupide. C'est tout con à citer comme "qualités" alors que ce sont des principes de base, mais on sait tous que dans un huis-clos, ce genre de défauts de comportements irrationels pour bousculer le scénario est monnaie courante et qu'il est très dur de s'en éloigner, même dans les oeuvres de fiction modernes.
Il y a notamment ce passage assez cool où Vira est vraiment à deux doigts d'exécuter le Docteur parce qu'il semble être possédé par la créature, et Sarah Jane l'en empêche. Il s'avère que c'était une fausse alerte, mais Vira a pourtant totalement eu raison de le faire, et aucun personnage ne revient là-dessus.
Ce Docteur est donc résolument malin, et aussi résolument narcissique. Ce qui rend du coup toutes ses piques drôles, là où elles auraient pu être irritantes. Mais le sourire de Tom Baker est tout bonnement contagieux. Tu sens que cet acteur est né pour ce rôle et qu'il a très vite compris que ça serait le rôle de sa vie.
Les Wirrns se révèlent être de très bons antagonistes dans cet épisode. La larve verte a beau être assez lente et faible, le côté claustrophobique et le fait qu'on sache qu'inévitablement, elles gagnent du territoire, réussit à rendre la menace crédible. Le stade "intermédiaire" du Wirrn qui possède Noah est de plus vraiment sacrément bien foutu, je pense d'ailleurs que c'est un design qu'ils auraient dû garder plus longtemps. En parlant de Noah, c'est bon de voir que même possédé, il combat pour la race humaine. Le montage est assez cool dessus puisqu'on se rend compte qu'il est réellement condamné à perdre toute humanité, pile quand le message de la Terre est diffusé sur le fait que ces humains sont les élus censés montrer que l'humanité perdurera toujours. C'est assez ironique.
La solution en question pour se débarrasser des Wirrns, et la séquence de la projection cérébrale du Docteur pour comprendre ce qu'a fait la Reine en arrivant à bord, donne tout son sens à l'épisode 1 et à pourquoi on a passé 10 minutes à introduire le concept du système de sécurité automatique qui projette des décharges électriques sur des êtres organiques. C'est tout con mais c'est à nouveau le signe qu'aucune scène n'est de trop dans ce sérial, définitivement très bien écrit.
Bel effort également de ne pas garder l'idée du Noah complètement hypnotisé/manipulé par la créature comme dans l'épisode 2, ici il a la maturité de les prévenir et de retarder l'inévitable. Cela nous rend plus sympathique à sa mort certaine. Et j'ai beaucoup aimé la petite phrase de Vira :
Encore une fois, l'actrice est vraiment cool, l'épisode prend le temps de développer son perso et ses sentiments. Et le choix du vocabulaire est vraiment bon également, avec ici aucune notion vraiment d'amour, simplement "d'appareillage", pourtant on sent bien que c'est pareil pour elle et qu'elle a perdu l'amour de sa vie.
Malgré tout ça l'épisode est encore assez drôle, Sarah et Harry étant en forme, et j'aime également le duo de médecin tout juste réveillés du cryo-sommeil, qui se plaignent de ne pas être restés sur Terre et sont assez comiques :
Reste que la phrase sexiste d'Harry est tout de même sacrément agaçante, ce personnage étant quand même destiné à être un peu le goujat bogoss qui préfère sortir les armes :
J'ai cependant bon espoir que Sarah ne se laissera pas faire dans la suite de leurs aventures et saura l'éduquer un peu. Les deux comparses ont globalement une bonne dynamique.
The Ark in Space ne faiblit pas et il est difficile d'imaginer une dernière partie décevante. Certes, le cliffhanger final est un peu bateau et tombe justement dans ce que je citais au début de mon avis comme du cliff basique cliché de DW, avec un monstre en carton (la version la plus moche des Wirrns, en plus) qui attaque le Docteur, mais j'y crois !