Très bon épisode en effet - Sam est vraiment un personnage attachant, et son courage politique, cohérent depuis la première saison et ses tâcles envers la colonisation et l'impérialisme, sonnent toujours justes.

Alors évidemment rien n'est crédible, le fait que cet acte politique ait zéro conséquences sur sa carrière et sur l'avenir du club est évidemment bien pratique pour le scénario, mais en même temps ça a le mérite de poser de vrai questions sur le financement du foot et l'importance des prises de positions des "stars".

J'aime aussi beaucoup comment la série souligne depuis le début que le foot n'est pas qu'un sport masculin. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Montrer des petites filles et des jeunes femmes qui jouent au foot, d'autres qui sont fans, et d'autre qui gèrent et font partie de l'industrie du foot, c'est vraiment cool.

Le retour de Jamie dans l'équipe allait forcément faire des étincelles. Mais ce n'est pas la partie la plus importante de l'épisode. Celle-ci revient plutôt à Sam, qui incarne une problématique assez actuelle dans le monde du sport : que faire quand des causes nous touchent en tant que joueurs et que l'on souhaite faire passer un message ?

Ted Lasso y va frontalement, et même si cela est imaginé et que cela existe dans le monde des séries, si tout le monde pouvait être un petit peu plus comme dans Ted Lasso la série, le monde du sport se porterait sans doute bien mieux.

Un vrai chouette épisode, avec Ted qui rabiboche sa relation avec Sam, tout comme Jamie.

Dans l’énorme majorité des séries, un subplot sur un personnage secondaire qui doit s’occuper d’une adolescente, cela donne une intrigue mineure, un épisode de remplissage qu’on a vite envie de voir se terminer pour passer à autre chose (on peut même s’y manger une grosse louche de sentimentalisme collant). Ted Lasso en fait au contraire une petite merveille d’écriture. Vraiment fort. 

Tout comme je suis surpris envers le tacle non masqué et en pleine gorge envers Dubaï. C’est très courageux et osé. Cela tranche avec beaucoup de productions, exemple Le Joker, qui dénoncent les très riches (tout en ayant un budget de plusieurs millions de dollars, soit dit en passant), mais sans oser réellement dénoncer, juste que cyniquement ils savent que cela va toucher une partie de leur audience tout en prenant pas le risque de froisser quelqu’un. Ted Lasso, non. Il cite. Dubaï. Et il dénonce, de manière violente, appuyé et courageuse. Cela m’a impressionné et renforcé mon admiration pour le show.

Pour finir, Led Tasso est un délire des scénaristes qui se sont fait plaisir d’inventer le temps d’une scène le double maléfique de leur débonnaire personnage principal. 

La série est pleinement conscience d'en être une. Rien de ce qui se passe dans cet épisode n'est en lien avec la réalité. De la PDG qui donne raison à une petite fille à un footballeur qui renonce à des millions. Et pourtant ça marche, car tout se fait à chaque fois sur le fil et on sent que la bascule vers un avenir sombre pointe à l'horizon (la psy, le club qui ne gagne pas et qui n'a plus de sponsor, etc.).

Difficile en réalité de faire plus "2020-2021" que cette série, ilôt d'inscouscience dans un océan de cynisme et de mauvaises nouvelles. Comme une naive bouée de sauvetage.