Dès ce premier épisode, il est certain que cette saison risque de déplaire à certains amateurs de la première. Ceux qui ont pensé que la série ne tenait que sur le principe selon lequel le personnage principal, étant de toute façon au stade du suicide, pouvait se permettre d'être complètement cash avec tout le monde puisque de toute façon, rien ne pouvait lui arriver de pire. C'est sur ce principe que se basait le principal ressort humoristique de la série. Et pourtant, si cette série est si géniale, c'est forcément pour d'autres raisons, non?

Il y a d'une part le génie d'écriture de Ricky Gervais, qui sert, d'une manière un peu moins binaire qu'en saison 1, le propos comique de la série, mais aussi l'évolution de toute cette bande de marginaux, tous aussi touchants les uns que les autres (même le psy arrive à être touchant tellement il est pathétique). Alors certes on s'oriente ici vers plus d'émotion et un peu moins de rire, mais quand même, ça fait tellement de bien de regarder quelque chose d'aussi génial...

Cette saison était trop courte. Alors qu'on aurait pu la savourer comme un bon vin, on a tout gâché en la regardant entièrement pendant le week-end. Traversée à la fois par un spleen incroyablement communicatif et un humour comme on n'en trouve nulle part ailleurs, cette saison était assez différente de la précédente pour ne pas faire dans la redite, et assez proche pour ne pas déplaire; les nouveaux personnages s'intègrent parfaitement, et les partants nous manqueront énormément. Ce dernier épisode est d'une puissance émotionnelle rare, et en même temps il y a un côté "feel good" qui met du temps à nous lâcher. Se dire que ces deux saisons se suffisent à elles mêmes serait ici une erreur puisque j'avais déjà dit ça en fait de saison 1, ce qui m'aurait privé de cette magnifique deuxième saison.