On retrouve enfin les attaques de Titans. J'aime particulièrement que Rod Reiss, le roi déchu dont personne ne connaissait l'identité, soit devenu un Titan sans visage condamné à ramper.

Par contre, le conflit est un peu fade. C'est dommage, on sent nettement moins la tension par rapport à de précédents affrontements de Titans, tout se déroule trop facilement, trop rapidement.

Au moins Historia aura atteint son but, j'espère qu'on la verra moins par la suite après ce surdosage du personnage en ce début de saison.

Un excellent épisode, peut-être le meilleur de l'animé à ce stade.

On sent le souffre, la sueur et le sang, l'âpreté de la victoire. L'épisode est d'autant plus puissant qu'il évite avec brio le pathos, utilisant Livaï comme point d'ancrage de cet impossible dilemme. L'absence quasi-totale de musique sur les 3/4 de l'épisode participe bien de ce moment hors-du-temps, où la mort devient l'issue la plus souhaitable.

L'animé fait encore un bel usage du silence avec cette traversée de Shiganshina. Ce qui  n'était que jusqu'à présent une arène de combat redevient un champ de ruines, la déambulation à travers les décombres est particulièrement poignante. Le traumatisme de la bombe atomique est encore prégnant au Japon, la transformation de Bertholt ayant directement fait référence au champignon nucléaire. C'est d'ailleurs, je pense, ce qui permettra au manga de s'ancrer dans l'imaginaire collectif à l'avenir (au-delà de sa qualité d'écriture) : la force d'évocation des Titans qui donne avecun concept simple et terrifiant un visage aux catastrophes qui ont parsemé l'Histoire de l"humanité.

Le background est vraiment démentiel.

Mais... Mais je ne comprends pas de tout condenser en un épisode. Il y avait LARGEMENT de quoi en faire un double épisode, rien que pour expliciter un peu plus les fondations historiques des Titans racontées trop rapidement. Tout est balancé en 30 secondes en 1 échange autour d'une table, c'est affreusement frustrant. Pareil pour le premier mariage du père d'Eren, avec un peu plus de scènes de ménage ("OH nooon Josééé !"), la trahison du fils aurait été bien plus déchirante. J'ai fortement pensé à Naoki Urasawa qui construit quasiment toujours ses mangas sur des twists (souvent pétés), mais gère parfaitement la structure de ses flashbacks pour construire en très peu de temps une vraie empathie pour ses personnages. Là, l'émotion a pointé le bout de son nez, mais l'épisode ne lui laisse pas du tout le temps de se développer.

Sinon, je suis très hypé par le contexte industriel qui va amener un changement de décor bienvenu à la série. J'ai par contre un peu peur pour tout le pan "mystique" qui entoure les Titans, tous les liens avec la famille royale, etc... Clairement pas l'aspect que je préfère de l'oeuvre, j'espère qu'on évitera un tunnel d'exposition comme en début de saison 3 pour poser les enjeux du nouveau monde.