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Avis sur les saisons
Avis sur les épisodes
Après 2 épisodes plus calmes qui instauraient la légitimité de Brannox en nouveau Pape, le vernis se craquèle et le Vatican se voit assailli de toute part. Là où la foid e Pie XIII et l'assurance que Dieu était de son côté lui permettait de se sortir de tous les mauvais pas, Jean-Paul III révèle très rapidement les limites de son pouvoir. Il le confesse à 2 reprises durant l'épisode : il a accepté ce rôle par vanité et se demande déjà pourquoi il a quitté sa campagne anglaise. Il n'a ni tendresse, ni compréhension pour les choses du monde et est très vite submergé par la réalité, lui qui espérait réintégrer de la poésie dans l'Eglise.
Cette saison 2 semble donc bien décidée à nous présenter "le monde d'après", celui où même le Pape ne fait plus le poids face au populisme et doit se résigner à se salir les mains pour garder sa part du gâteau. Ce qui est foncièrement amusant avec cette saison 2, c'est son absence de manichéisme là où la saison 1 dessinait des frontières assez nettes entre les bons et les mauvais. Ainsi nous rappelle t-on que Voiello, qui était jusqu'à présent l'ange gardien du Pape à tendance mafieux, a commandité le meurtre du Pape précédent, et que son affection pour Jean-Paul III pourrait rapidement vriller si celui-ci venait à se positionner contre son secrétaire d'Etat. De même, l'abandon de l'impôt italien consacré à l'entretien du Vatican peut sembler effectivement nécessaire, d'autant plus qu'on peine à croire à la "faillite du Vatican" qu'annonce Voiello. Enfin, nous partageons le regard de Jean-Paul III qui est finalement un personnage assez antipathique et déceptif. Son incapacité totale à avoir un regard sur le réel est assez révélateur du rôle qu'occupe le Pape aujourd'hui, et d'une certain inadéquation entre politique et religion.
La série avoue tourner à vide, comme son Pape.
John Paul III n'est que mondanité, et il a besoin de l'avis de Sharon Stone sur l'Eglise pour envisager sa première prise de position. La seule obsession de ce Pape consiste à faire illusion, à exister hors de l'ombre de Pie XIII et de son frère mort. Comme nous le prouve la télévision dans une pièce vide que nous voyons quasiment chaque épisode cette saison, l'Eglise n'a semble-t-il aucune réponse aux problèmes du monde, à l'image de cette intervention assez pathétique d'un Pape cherchant davantage la posture que le propos. L'occasion pour Jean-Paul III de gagner en assurance, mais très brièvement, la série/le showrunner/Dieu/le Destin ramenant déjà sur le devant de la scène la figure de Pie XIII.
par contre, l'intrigue d'Esther est toujours aussi nulle, et la grève des nonnes ne prend pas l'ampleur espérée. Dommage.
Le Vatican s'écroule et Jean-Paul III perd face au monde la chose qui lui tient le plus à cœur : son apparence.
Le mystère entourant la boîte est en ce sen très malin, la série nous a tellement habitué à flirter avec le mystique et l'inexplicable que je n'avais jamais envisagé une réponse aussi simple. Mais voici donc ce qui précipite la chute du Pape : le prosaïque, la laideur du monde qu'il refuse d'affronter. Lui qui prétendait ne vivre que pour réinjecter de la poésie dans le réel et réintroduire du "juste milieu" dans la religion, c'est par son absence totale de sens du réel et d'engagement qu'il engage le Vatican dans les pires impasses.
C'est encore une fois Voiello qui incarne une certaine sagesse, mais qui paye ici le prix de ses décisions et de son orgueil. Ses "dernières décisions" étaient touchantes, le spectateur en vient à regretter le départ de celui qui incarnait un "mal nécessaire" au Vatican. Voiello a conscience que le monde est trop complexe pour la religion, et en ce sens il fait un meilleur pape que Jean-Paul III. Car cest justement par son incapacité à définir le Mal que Jean-Paul III s'écroule...
Jude Law quand même <3
La reprise du générique de la saison 1 <3
Cette intro, ce personnage, c'est incroyable à quel point la série a progressivement désespéré les croyants et les spectateurs pour ne rendre que plus cathartique le retour de Pie XIII. Le focus sur le docteur et sa femme était très joli, presque dommage que l'épisode n'opte pas pour le huis-clos total, l'attentat contre le Vatican tombant un peu à plat, ne nous donnant qu'une vision très parcellaire de ce "nouveau Vatican".
La série semble défintivement avoir construit Malkovich comme un anti-héros, le roi fou s'enfermant dans son palais et se coupant du monde face au chevalier blanc, le "Old Pope" venant réclamer ses terres. C'est une très alléchante perspective.