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Des Deus ex machina dans The New Pope, c'est méta ?
La question ne se pose même plus quand le responsable de tous les deus ex machina se définit lui-même comme étant Dieu. La série joue sur l'opacité qui entoure Bauer et ses pouvoirs pour régler la majorité de ses intrigues. C'est un peu simpliste, mais encore une fois très cohérent dans un épisode qui présente Girolamo comme la figure ultime de ce vers quoi devrait aspirer l'Eglise. L'idée est belle, mais un peu naïve malheureusement, surtout dans une saison qui nous a rappelé plus d'une fois que le monde était bien plus complexe que ne voulait bien l'avouer Jean-Paul III.
Les meilleures scènes de l'épisode viennent évidemment du retour de Pie XIII au Vatican et les différentes réactions suscitées (très jolies scènes avec Gutierrez et Voiello). La partie "chute de Brannox" est plus inégale, les antagonismes ayant manqué un peu de force sur les derniers épisodes. Je pense qu'il a vraiment manqué un épisode pour représenter leVatican "désespéré" après l'interview ratée du Pape.
Jusqu'au bout la série aura réussi à me surprendre et à se renouveler.
Après un épisode féerique qui affirmait le statut divin de Pie XIII, je m'attendais à voir la série partir dans tous les sens pour son final et refuser de nous livrer les clés de son récit. C'est le cas... en partie. Je m'attendais à une confrontation Jean Paul III/Pie XIII, la série propose une toute autre voie en désignant l'ennemi à l'extérieur (les terrorismes) pour finalement retourner nos attentes avecun twist très efficace.
L'énorme qualité de The Young Pope/The New Pope, c'est de traiter la religion dans tout ce qu'elle recèle de plus beau et de plus laid à travers le personnage de Pie XIII. Et ce final réitère cet exploit, notamment à travers la tirade de Jean-Paul III à l'ancien Pape : "êtes-vous Dieu ? Le Messie ? Un escroc ? Le Diable ?" C'est beau car, en fonction de notre rapport à la religion, toutes les réponses sont acceptables. Pie XIII est-il un Dieu vengeur prêt à déchaîner sa colère sur la Terre, comme lors de cette incroyable scène de déclaration de guerre ? Est-il le Messie, revenu pour délivrer un ultime message d'amour, comme lors de ce bain de foule au Vatican ? Est-il un escroc, et doit-on interpréter sa "mort" comme une mise en scène afin de se retirer loin du monde après avoir accompli sa mission ? Est-il le Diable, encourageant le fanatisme par ses miracles et provoquant le déchirement de l'eglise catholique ?
La série ne tranche pas et laisse à chacun la faculté de choisir en fonction de son envie de croire.
Très belle conclusion donc, qui apporte un point de chute logique avec la nomination de Voeillo à la tête du Vatican. Pie XIII était trop extrême pour notre monde, Jean-Paul III trop fragile pour affronter le réel. Voeillo est un homme de foi mais aussi un politicien, il est donc le plus à même d'incarner la religion dans notre monde.
L'intrigue au Vietnam n'était clairement pas celle que j'attendais dans la série, le personnage de Jack commençant doucement à me lasser, mais la saison a géré avec intelligence les révélations pour traiter avec justesse du destin brisé de l'oncle Nicky sans tomber dans le soap. Contrairement à tout ce qu'on pouvait imaginer, l'histoire est tristement banale, et c'est davantage le souvenir du Vietnam que celui de son frère que Jack a tenté d'enterrer à son retour.
L'épisode est donc particulièrement chargé en émotion, et apporte à nouveau quelques nuances plus cruelles à Jack, jusque dans cette très belle dernière séquence où les trois protagonistes décident de réparer les erreurs du passé et de reprendre l'Histoire où elle s'était arrêtée.
Un bottle episode pas totalement abouti, la faute à l'intrigue de Kevin un peu trop redondante des saisons passées et à Randall/Beth qui font du surplace depuis le milieu de saison... Reste une jolie scène avec Rebecca qui revit la salle d'attente de la mort de Jack, mais là aussi son monologue est un peu trop appuyé, alors que l'implicite aurait été préférable.