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Dans le dernier épisode de Breaking Bad, une courte scène nous montre Jesse caressant une boîte en bois qu'il avait fabriqué en classe, la seule chose faite de ses mains qui l'a rendu fier, et une perspective pour lui de s'accomplir un jour dans quelque chose d'épanouissant. J'aime beaucoup cette scène très courte dans le final, car elle dit beaucoup de chose sur Jesse : les regrets d'un passé révolu (les études qu'il a abandonnées), l'ironie de sa situation présente (il est à ce moment lui aussi prisonnier d'une "boîte"), et l'espoir d'un jour renouer avec lui-même, retrouver sa dignité et le contrôle de sa vie. Cette scène, donc représente tout ce qui m'a fait aimer Breaking Bad : sa capacité à jouer avec le récit, avec l'intelligence du spectateur et avec la force de l'image.
Je n'ai malheureusement pas retrouvé grand chose de tout cela dans El Camino. Le problème est finalement semblable à Better Call Saul : Vince Gilligan se refuse à faire du fan service, à l'exception de 2 scènes, balancées dans les 30 dernières minutes, qui me semblent étrangement sous-écrites. Mais, contrairement à BCS, il ne capitalise pas sur la série-mère pour explorer de nouvelles voies ou éclaircir des pans de son récit. El Camino ne nous apprend rien, le premier et le dernier plan sont les mêmes, Jesse a certes changé, mais le message est le même. Comme si Gilligan lui-même reconnaissaît toute la vacuité de l'exercice.