Ton plus bel avis.
Better Call Saul
Six ans avant de croiser le chemin de Walter White, Saul Goodman, connu sous le nom de Jimmy McGill, est un avocat qui peine à joindre les deux bouts, à Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Pour boucler ses fins de mois, il n'aura d'autres choix que se livrer à quelques petites escroqueries. Chemin faisant, il va faire ...
Lire le résumé complet >
Terminée | Américaine, US | 45 minutes |
Aventure, Drame, Crime, Drama, Comédie | AMC, NETFLIX (FR) | 2015 |
0 avis favorable
0 avis neutre
0 avis défavorable
Avis sur l'épisode 6.13
Avis favorable | Déposé le 22 août 2022 à 12:27 |
Better Call Saul se termine dans une grande cohérence, avec panache et pudeur. Une fin de série parfaite pour un spin-off qui a débuté comme une étrange petite anomalie absurde et a progressivement dévoilé ses atouts pour proposer une oeuvre qui fera date dans l’histoire de la télévision. Car ce qui restera de Better Call Saul, ce n’est pas sa filiation avec Breaking Bad (BCS ayant bien trop souvent joué avec les attentes des spectateurs pour mieux les frustrer au jeu des références et des cameos), ni l’incroyable richesse psychologique de ses personnages principaux. La série marquera les esprits pour son travail de la narration par l’image, sa capacité à en révéler souvent bien plus par un cadrage, une lumière, un focus sur un objet et un mouvement de caméra que la quasi totalité des séries que j’ai vues. Car elle est là, la grande intelligence de cette série, qui aura toujours privilégié le sens de l’image que celle de ses dialogues, souvent vains, mensongers, trompeurs, biaisés, au sein desquels un « I love you » ne se dit qu’au moment de la rupture. L’image, elle, ne trompe pas. Jimmy ne répondra jamais sincèrement à la question sur la machine à remonter le temps. Mais il aura gardé toute sa vie, jusqu’à sa fuite d’Albuquerque, ce livre qui appartenait à son frère et que celui-ci lui lisait sans doute plus jeune avant de dormir (comme on le voyait avec « Les aventures de Mabel » en saison 3), et cela en dit bien plus sur le personnage que n’importe quel dialogue. Il faut donc accepter que ce personnage nous échappe, quitte le cadre, dans ce plan final parfait qui nous rappelle que malgré tout l’attachement que nous avons pour Jimmy, malgré la rédemption de Saul dans ses derniers instants, ce personnage doit désormais accepter de disparaître, d’échapper à sa propre légende pour le bien de tous. On pourrait y voir une réponse à la conclusion de Walter White, iconisé jusque dans ses derniers instants sur fond de « Baby Blue », nous demandant un dernier élan d’empathie pour un personnage génial mais détestable qui n’aura cessé de provoquer le chaos autour de lui. Des 3 issues proposées par les oeuvres du BreakingBadVerse, celle de Saul est donc assurément la plus mature, la plus radicale, la plus émouvante. Il va être difficile d’accepter désormais que tout cela est terminé, que nous ne disposons pas de machine à remonter le temps pour revivre encore et encore cette incroyable histoire, mais que nous sommes condamnés à les revivre en connaissant la fin, comme Gene devant ses vieilles VHS... |
Avis favorable | Déposé le 21 août 2022 à 23:16 |
Spoiler
Je dois être le seul qui ai trouvé ce final non pas prévisible et triste, mais plutôt surprenant et étonnamment positif ? Certes, j'ai été franchement assez détruit quand Saul décide de vendre Kim contre la glace que bouffaient les fourmis en saison 4 (je n'aurais jamais imaginé que ce foutu plan revienne me hanter une dernière fois). Je croyais complètement à sa plaidoierie de victime face à Mary Schrader, dont le retour est inattendu et prodigieusement plein de sens. Jusque dans l'avion, je pensais que Slippin' Jimmy/Saul/Gene continuait de vouloir glisser vers les magouilles, quand il apprend que Kim a tout dit sur Howard. Cela est sans doute aidé grâce à un Bob Odenkirk fabuleux dans son ambiguïté. Quelle ne fut pas ma surprise quand nous retrouvons Jimmy lors de ce procès final complètement transformé. L'épilogue de la prison est une perfection et rarement ai-je vu une fin aussi douce pour le spectateur, à la fois satisfait de voir le personnage principal tomber car il le méritait amplement, mais aussi soulagé de savoir qu'il est enfin en paix avec lui-même. Et j'avoue que j'ai toujours un faible pour les fins ouvertes, telles que ce superbe échange (à sens unique) de "bang bang" final. Tout l'épilogue dans la prison est une perfection assez évidente. J'ai un peu parfois boudé mon plaisir sur la série, je l'avoue, mais il faut aussi reconnaître qu'elle n'a pas toujours été des plus abordables ou encourageantes pour le fan moyen, bref, pas toujours très "casual-viewer friendly". Mais quand ici on reprend la symbolique des moments les plus cultes de la série, difficile de faire le difficile. Le parallèle du plan avec la cigarette du début de série, ou l'enchaînement entre le panneau "EXIT" et le retour en flashback de Chuck, sont deux exemples qui m'ont achevé.. Ce flashback avec Chuck est aussi inattendu et vient d'ailleurs nous donner peut-être "un" moment de plus où Jimmy est devenu Saul (parce qu'il est clair désormais qu'il n'y a pas de moment unique). Autant je ne suis pas fan fan de la formulation un peu lourde pour la série de "hey tu ferais quoi si tu avais une machine à remonter le temps" utilisée à deux reprises par l'épisode, notamment dans une scène d'intro avec Mike presque trop fantaisiste pour être vrai (avec une certaine image d'oasis fictif dans le désert), qui donne du grain à moudre à la théorie "Saul s'imagine des trucs". Mais bon, un final qui serait parvenu à me réconcillier avec Mike aurait été un véritable exploit, que je ne demandais pas non plus. Et cette même formule "time machine" est reprise par la suite dans l'épisode (avec un gros zoom sur le livre éponyme) tout ça pour évoquer des regrets... mais après tout, c'est aussi ce que le très cartésien Walter rétorque à Saul quand il lui pose la question, prouvant un peu l'hypocrisie de ce dernier, qui tentait une sorte de magouille verbale pour ouvrir une confidence. L'ultime scène entre les deux protagonistes des séries montre bien tout le contraste entre leurs visions respectives sur la chute des deux hommes. Et si d'un côté, on assiste au retour jouissif inattendu du vrai Jimmy, de l'autre, le final nous explique aussi que Saul a toujours existé dès Slippin' Jimmy. "So you were always like this", selon Heisenberg - qui ne s'est jamais vraiment caché à la fin de sa nature néfaste, contrairement à Gene qui continuait de faire semblant. Le final réalise alors la prouesse de donner à la fois tort et raison à Chuck, et à tout le débat sur la nature de Saul. Et l'épilogue ambigu entretient d'ailleurs la question, qui au fond n'a pas de réponse tranchée, puisqu'on assiste certes à une certaine rédemption par le regard de Kim et du spectateur, mais tout ça derrière les barreaux d'une prison inconnue où Saul se sent à son aise. Kim reviendra-t-elle ? Jimmy s'échappera-t-il ? (je ne pense pas, dans les deux cas). Quoiqu'il en soit je dois avouer que je ne m'attendais pas à une fin si géniale qui parvient à répondre à toutes les questions de la série, en recentrant tout sur la pierre angulaire de la série, le trio Jimmy/Chuck/Kim. Jolie prouesse qui donne envie de se refaire le BB-verse ! |
Avis favorable | Déposé le 18 août 2022 à 18:51 |
La fin parfaite et espérée pour cette série, à mon sens. J’ai l’impression que les auteurs ont retenus la leçon de la fin de BB, ont compris que l’entre-deux tiède ne fonctionnait pas et ont donc offert un résultat plus radical, plus en raccord avec l’esprit de la série. Donc ici, pas de vilaine balle perdue qui clôt tristement l’affaire, la malchance et le destin sont mis sur le côté, ici Saul garde le contrôle et termine avec le magnifique costume du perdant magnifique. Le personnage joue durant une heure à l’ascenseur émotionnel, passant de la poubelle à une négociation inespérée et une peine de prison réduite par rapport à ses crimes, avant de s’exploser tout seul en vol, comme un grand, le tout pour sauver la seule chose qui semble vraiment compter à ses yeux, plus que l’argent : le regard de Kim. Ce regard qu’il reçoit après sa « plaidoirie » est magnifique. Rhea Seehorn mérite tous les prix d’interprétation du monde de cette année. Il y a aussi une tonne de bonnes choses dans ce final, notamment les flashbacks qui pour une fois apportent quelque chose en illustrant via la mise en abyme du voyage dans le temps, tous les moments clés qui auraient pu changer la destinée de Jimmy (s’enfuir avec l’argent de Lalo, la rencontre plus générale avec Walter White ou se rapprocher de son frère au lieu d’en faire un rival). Il y a aussi plein d’autres pistes posées par ci par là qui donnent l’impression que cet épisode (cette série ?) est inépuisable et qu’on pourrait le regarder plusieurs fois afin d’y découvrir plein d’autres petits trésors (il n’y a que moi qui ai trouvé, lors de la scène dans l’avion, lorsqu’il prend sa décision d’enfoncer Kim (du moins, c’est ce qu’on veut nous faire croire), avec sa calvitie et son visage ridé, Jimmy a un faux-air de Chuck ?) Mais pour l’heure, je retiens ce dernier échange, sublime et incroyablement triste entre Jimmy et Kim, le temps d’une dernière cigarette partagée, désamorcé avec réussite par un trait d’humour. Puis Jimmy McGill disparait définitivement de nos vies, via un travelling et un mur qui le cache. Magnifique dernier plan, vraiment. Better Call Saul a réussi sa sortie avec force et émotion, confirmant par la même son rôle de véritable chef d’œuvre contemporain (quelle série arrive à sa cheville ?) et ça me donne envie d’applaudir à tout va. Bravo, adieu et merci. |
Avis favorable | Déposé le 17 août 2022 à 23:26 |
Globalement, il faut dire que je suis quand même resté sur ma faim avec cette saison 6. Néanmoins, force est de constater que ce series finale est tout bonnement maîtrisé et absolument logique. Ce que l'on perd en terme de rebondissement ou d'imprévisibilité, on le gagne en émotion et nostalgie — et ça, c'est la recette qui fonctionnera toujours à mes yeux. "Saul Gone" nous permet donc d'assister à la disparition de Saul Goodman, qui laisse place, définitivement, à Jimmy McGill. La beauté de ce changement réside surtout dans son désir de se racheter auprès de son Amour de toujours, Kim — et c'est en cela que l'épisode porte un aspect quasiment poétique. Car, après tout, Kim Wexler fut la seule dont l'estime lui était encore précieux (hors Chuck), si bien qu'il ait été jusqu'à troquer, à jamais, sa liberté en signe de rédemption ultime. Belle symbolique. Je garderai un très bon souvenir de Better Call Saul après ces 7 longues années. Merci à Peter Gould, Vince Gilligan et Bob Odenkirk ! |
Avis favorable | Déposé le 17 août 2022 à 22:25 |
Vous avez déjà tout dit, et sans aucun doute beaucoup mieux que moi. Désormais, Saul n'est plus et laisse place à Jimmy. Lui et Kim semblent enfin apaisés, dans une scène finale qui est tout simplement magnifique. Je suis un peu frustrée car je dois désormais faire le deuil de ces personnages qui nous ont accompagné pendant des années. Avec des hauts et parfois quelques bas, mais toujours avec talent. Merci Mike, Lalo, Nacho, Howard, Gus, Chuck, Kim et Jimmy <3 |
Avis favorable | Déposé le 17 août 2022 à 20:37 |
Selon moi, cette fin est une totale réussite, car elle est en accord avec l’esprit de la série. Oui, il n’y a pas de retournement de situation inattendu ou de prise de risque folle, et c’est normal. Je pense que cette fin est supérieure à celle de Breaking Bad qui était un peu trop complaisante. D’abord, elle reste fidèle aux personnages et conclut leurs arcs de manière cohérente. Ensuite, elle fait sens tout en nous réservant quelques surprises (la séquence de cavale, le retour de Marie Schrader et de Bill Oakley). Mieux, elle donne matière à réfléchir et enrichit la mythologie de Breaking Bad au travers des références placées ici et là. La nostalgie ressentie est palpable. À partir de là, selon moi, Better Call Saul rentre définitivement dans le panthéon des meilleures séries de tous les temps. Cette dernière saison aura eu ses moments forts comme ses moments de faiblesse (le ventre mou de la première partie de saison, la mort précipitée de Lalo et Nacho…). Mais, c’était aussi le cas des saisons précédentes : Better Call Saul a les qualités de ses défauts. Regarder la série, c’est profiter d’une vision artistique sans compromissions et comme c’est rare dans le monde télévisuel ! Bien sûr, seules les années nous diront avec certitude si ce pronostic est juste. Après tout, nombreuses sont les œuvres de fiction pourtant autrefois encensées à avoir mal vieilli, à être tombées dans l’oubli. Quoiqu’il en soit, c’est avec un immense plaisir que je me revisionnerais d’ici quelques années l’intégralité des épisodes. Peu importe si mon appréciation de la série change en positif ou en négatif. Cela fait sept ans que je te suis. Que de bons moments passés au côté de Jimmy et Kim et ces souvenirs, je les chérirais ! Tu as beaucoup compté pour moi, même si tu nous auras fait subir deux longues années d’attente avant la saison finale. Tu auras adoré nous faire languir, tu auras adoré nous torturer l’esprit avec mille et une hypothèses. Mais, je te pardonne ! Maintenant, il est temps de nous quitter… Comme disait Saul à Francesca, « Well, I guess, that’s it. Quite a ride, huh? » (« Eh bien, je suppose qu’on a fini. Sacrée aventure, hein ? ») Enfin, je réitère ce que j'avais écrit dans ma critique de l’épisode « Lantern » de 2017 : « Loin de moi l’idée de cracher sur l’héritage laissé par Breaking Bad, l’une des meilleures séries de tous les temps, mais ce que Better Call Saul perd en termes de rythme et d’action, elle le gagne en réflexions philosophiques et en fond, bref, en réflexivité. Le résultat sera sûrement au-delà des attentes de la plupart des spectateurs ; à l’inverse il ne correspondra peut-être pas à ce que d’autres espéraient, mais la moindre des choses est d’aller jusqu’au bout pour se faire sa propre opinion. Car j’ai l’intime conviction que Better Call Saul tient le bon bout et qu’il y a cette étincelle prête à jaillir. La série touche du doigt quelque chose d’authentique en rapport avec la condition humaine qui vaut la peine d’y investir du temps. Et lorsque s’achèvera la série, vous envierez ceux qui demain ou dans un mois, voire dans des années, s’immisceront à leur tour dans cet univers si particulier, habité par des personnages qui méritent qu’on s’y attache. Vous serez alors heureux, à ce moment-là, de ne pas être passé à côté. À côté de quoi ? Au pire, d'une très bonne série ; au mieux, à côté de l’une des meilleures séries modernes. » Merci Better Call Saul. Merci Peter, Vince, Bob et Rhea. Merci. Plus de détails dans ma critique |
Avis favorable | Déposé le 17 août 2022 à 14:21 |
Peu de bonnes séries auront réussit leur fin. Même breaking bad et cette mitrailleuse dans le coffre on peut y trouver à redire. Là cette fin est juste absolument parfaite. Toute la complexité de saul est parfaitement retranscrite. |
Avis favorable | Déposé le 17 août 2022 à 12:11 |
Qu'ajouter à l'avis de Clara? Je n'avais pas été convaincue plus que ça par les épisodes précédents, mais on ne peut reprocher aux auteurs un manque de cohérence, et en digne finale, celui ci m'a rattapée au tournant. (comme Giszmo, je ne bouderai pas mon plaisir, et je ferai taire mon cynisme fondamental). Farewell, Jimmy, et merci aux auteurs. |
Avis favorable | Déposé le 16 août 2022 à 22:46 |
Si je devais partager mon ressenti a chaud je dirais que c'est un final parfait mais pas mémorable ... une conclusion logique, intelligente, émouvante mais ... mais tagueule espèce de connard jamais content, toujours un truc à dire putain, tu peux pas juste kiffer merde hein ... c'est mieux peut-être tes films de c.. Après quand on se pose 2 seconde, qu'on repense à l'épisode assis sur le trône entre 2 tiktok, quand on pousse fort à s'en détruire les veines, on se dit qu'il était quand même ouf ce final ... le désert avec Mike, la capture, le face à face avec Marie, Walter, la découverte par Saul des aveux de Kim, le procès, la clope .... non il y'a quand même des scènes marquantes meme si .... OH TAGUEULE Aucune prise de risque quand même Merci Vince pour tes deux série qui resteront a jamais dans mon cœur ! |
C’est l’histoire d’un homme qui cherche son âme jusqu’en enfer.
D’abord, il va voir Charron, le garde-barrière, le passeur. A celui-ci, il dit qu’il n’a qu’un regret, celui de ne pas avoir gagné assez d’argent. C’est ça qui le défini, qui l’a toujours motivé. Alors Charron le fait passer.
En enfer, le diable le reçoit. Le diable est obsédé par le détail comme d’habitude. Il veut toujours contrôler son univers. Il n’écoute pas vraiment ce que l’homme vient lui raconter. Mais par contre, quand l’homme lui raconte son histoire, sa sentence est irrévocable : « Donc tu as toujours été comme ça. » Car Saul n’a pas d’âme. Il n’en a jamais eu. Comme le diable, qui lui, l’a perdu dans un processus chimique.
L’homme revient sur terre et il est confronté à ses crimes. Il va jusqu’au bout du processus. Sans âme, il peut se libérer et faire la chose qu’il rêvait sans doute depuis tout petit : se défendre lui-même contre un système qui n’a jamais voulu de lui. Dans Breaking Bad, Walter White, une fois mort dans le Granite State, devenait un surhomme nietzschéen capable de faire sortir une mitraillette de sa voiture. Dans BCS, Saul, une fois mort, va réussir l’impossible : réduire sa peine à sept ans, avec un complément de glace à la menthe. L’histoire de Better Call Saul, c’est l’histoire d’un homme mal aimé par son frère qui va jusqu’à perdre son âme, son humanité même, pour prouver au monde que ce dernier avait tort. Et tout s’orchestre dans ce sens : de la venue de Marie, veuve quasi biblique, à celle de Kim, dont il a besoin pour lui montrer qu’il accepte sa sentence. Mais pas parce c’est un homme bon – il n’est plus humain -, mais juste pour prouver aux yeux du monde qu’il est le meilleur avocat du monde (comme l’indiquait le mug troué).
Et pour ça, il va devoir remonter dans le temps pour qu’on voit enfin son frère s’intéresser à son travail d’avocat, pour qu’on comprenne enfin que la dynamique complexe des deux personnages (et non Chuck seul) était responsable de la situation. Gould et Gilligan démontre ainsi, avec une grande force et de manière quasi contradictoire (mais cohérente) avec le reste de la série que l’humanité se construit au fil des autres. Il n’y a pas de bien, ni de mal, mais des nuances de gris qui évoluent en fonction des rencontres. En fonction de ce qu’on revoit aux autres et à ce qu’ils nous renvoient. L’idée d’un mal inhérent n’a pas de sens, puisqu’il n’est qu’un construct relationnel, voire situationnel. En ce sens, ce final vient frontalement s’opposer à celui de Breaking Bad. « I did it because i like it » disait Walter. « I did it, because i and the others like it » pourrait répondre Jimmy.
On est, non pas face à la noirceur nihiliste attendue, mais bien un cri de rédemption finale par et pour les autres. Dans le bus qui mène à la prison, les prisonniers hurlent son prénom comme pour le ramener à la vie, mais le travail de Saul a été effectué et il peut partir en paix. C’est ça sans doute le vrai sens du titre de la série (et là où l’épisode tient du génie). Car c’est Jimmy lui-même qui a appelé à l’aide Saul. Le « Better Call Saul », il se l’est appliqué à lui-même. Il a fait naitre cette personne sans âme, pour prouver qu’il était le meilleur avocat du monde. Une fois effectué, Saul/Soul is gone effectivement et dans la prison rédemptrice, Kim peut enfin accepter de fumer une cigarette avec ce Jimmy retrouvé.
On ne pouvait que très difficilement faire une meilleure fin.
Tes premiers paragraphes... Bordel.
Je ne sais pas ce que tu prends, mais ça a l'air pas mal ^^
J'aime beaucoup ton interprétation des choses, Koss :)
@Nick : J'avoue que je suis parti loin.
@JO : Merci, tu es plus capable d'apprécier que M Padiwak........