Bordel l’acteur du chef des Gardiens, possédé par l’esprit de l’architecte Kroagnon… est le pire acteur de la série classique so far. Chacune de ses apparitions m’horripile. Il parle comme un zombie, à deux à l’heure, pire que les Daleks. Il surjoue, ne croit pas en ce qu’il dit, parle seul pour déballer ses plans, effectue des mouvements horribles, et n’a pas suivi les conseils du réal apparemment. Quelle horreur, il ruine à lui seul une partie de l’épisode... et rend caduque toute crédiblité du grand méchant.

Et puis, je sais que la série s’en fout toujours un peu des enjeux d’une saison sur l’autre même dans la nouvelle série qui nous sert des versions différentes de paradoxes temporels ou une histoire de fantômes toutes les deux saisons… mais quand même, moi qui suit fan de la saison 23 et de Mindwarp, voir le Docteur dire aussi nonchalamment “oh l’Architecte a trouvé un moyen de transplanter un cerveau dans un corps, c’est une technique connue qui se fait”, c’est abusé. Quand on pense que les Time Lords ont brisé leurs règles pour éviter ça... c'est agaçant, ce manque de respect à ce qui précède.

Bref, cette dernière partie est encore plus décevante que les deux précédentes. Le lore est tout pourri en fait. Au-delà de l’acteur horrible, l’architecte n’est pas caractérisé, à part une vague idée de “tout pour le visuel, aucune considération pour l’être humain”. Ce qui est un propos un peu con tel quel, et jamais approfondi avec une vraie morale sur l’art ou la politique. Et puis, quel bordel aléatoire sans nom ces tours : les Kangs, les mamies cannibales, l’obéissance aux règlements, les robots éboueurs, le Pex… rien n’a de sens au final et les ultimes “révélations” (si on peut appeler la fin des événements ainsi ?) n’apportent rien.

Le monde n’a vraiment AUCUN foutu sens (les mamies qui se procurent du thé et passent leur temps à faire des napes, mon dieu…) et c’est quand même rare dans la série classique, toujours cheap mais souvent ultra créative. Je trouve que la réal fait au contraire ce qu'elle peut : la scène du "duel" entre Mel et le robot dans la piscine n'est pas moche, elle n'a juste pas à exister dans l'histoire...

Tout est très lent et le Docteur met un temps monstre à apprendre des informations que le spectateur possède déjà. Je pense que le serial a grillé toutes ses idées dans la première partie.

DOCTOR: Well, you see, Kroagnon is undoubtedly a very clever and very proud being, and like many clever and proud beings likes to be appreciated by his equals. [...] In all honesty, I am the only obvious candidate.

Un autre grand problème, c’est la team TARDIS actuelle. Mel est ultra soulante ici, à cause de l’écriture qui abuse de son cri de souris. Elle ne fait rien de l’histoire et est toujours une compagne coquille vide à deux histoires de sa fin. Le Docteur quant à lui, n’est constitué à ce stade que de gimmicks de McCoy (son accentuation, son côté Looney Tunes qui se cogne sur tout), qui commencent à m’agacer puisque petit à petit je ne vois que ça. Il est à la fois marrant, à la fois tendre, à la fois humble, mais pas trop - cf son dialogue ci-dessus qui est la seule partie qui m’a fait sourire de l’épisode. Il est en fait pour l’instant pas caractérisé, puisque JNT souhaitait sans doute un Docteur classique ultra lambda pour calmer les furies autour de Colin Baker. Et en effet, après vérification, il s'agit encore d'un script écrit sans que le cast ait été fait, et sans direction précise sur la caractérisation du Docteur, faite donc en réécriture brèves et quasi invisibles.

Il ne reste qu’un seul truc qui marche vachement bien dans cette partie et qui me fait rester gentil avec ce serial : Pex. Je trouve le perso ultra attachant, avec une vraie petite évolution, et une fin certes frustrante mais émouvante. J’aurais aimé qu’il devienne compagnon - et quatre ou cinq ans plus tôt, il aurait sûrement été promu ainsi (si des persos comme Nyssa peuvent devenir compagnon...).

Plus globalement, le fait que dans la tour (cessons de dire “les tours”, on a jamais vu la couleur de la deuxième, encore un aspect cruellement sous-exploité du lore…), tous les peuples finissent par s’unir par eux-mêmes pour renverser leur dictature, c’est assez original. Tout le monde se retrouve un peu en haut sans raison mais il y a un côté old-school dans cette approche, puisque c’est le pitch de beacoup d’épisodes de l’époque Hartnell notamment.

Mais bon, tout n’est pas parfait non plus là-dessus : les Kangs qui se moquent de Pex en chantant en choeur “poule mouillée”, c’est ultra cringe et insupportable. Et le Doc n'a vraiment pas fait grand-chose dans tout ça - son plan de pousser le méchant dans une porte est pété. Et quid des Kangs jaunes ? Remarque, je m'en tape...

En tout cas, dès sa première apparition j’ai apprécié Pex, et si je trouvais au début qu’on n’avançait pas assez sur le lore de la tour au profit des intrigues personnelles, il apparaît finalement que c’est la partie que je retiens le plus du sérial, vu comment le scénario principal est une déception.

Paradise Towers était vraiment plein de promesses, mais comme Time and the Rani, c’est un nouvel échec pour McCoy et la nouvelle saison. Malgré des pointes d’humour réussies au début, un world-building très prometteur et un super perso secondaire, très vite, la non-caractérisation du lore, du Docteur, de Mel, des secondaires et du méchant doublé d'un acting épouvantable, gâchent vraiment tout le potentiel d’une satire SF parodique basée sur des tours dystopiques. Un concept qui en jette pour un résultat à jeter. Quel dommage.

Note moyenne du serial : 10.5/20

Il y a un joli message dans cette association entre les différents habitants des tours pour contrer une menace commune, mais l'ensemble fait quand même un peu pitié tant les épisodes précédents ont brassé du vide au lieu de construire ses personnages. Idem pour le méchant et sa bataille finale avec le Docteur totalement risible, ainsi que la résolution clichée et prévisible.

Bref, après Time and the Rani, c'est un second flop pour l'ère McCoy. Les 2 partent de bonnes idées (la Rani déguisée en compagne/les tours comme symbole de disparités sociales), mais l'ensemble s'effondre rapidement en un gloubi boulga laborieux et sans ambition...