excellente idée - très Moffat avant l'heure
modernité de l'écriture de cette ère qui préfigure le ton du revival
n'est d'ailleurs pas sans rappeler la prestation de Capaldi dans The Zygon Inversion
je retrouve pas mal de McCoy dans le Capaldi de la saison 9 et 10
Twelve/Bill qui a vraiment une forte inspiration Seven/Ace
Elle a l'air très très bien cette ère dis donc.
Dès la scène d’introduction super où le Docteur refuse de tuer Mordred et le Brigadier arrive pour prendre le relai et faire le sale job (grosse vibe de Death in Heaven sur cet aspect-là), j’ai su qu’on avait affaire à une ultime partie qui sait être plus généreuse avec son histoire.
Le Brigadier globalement est vachement bien dans cette partie et cela suffit à laisser globalement une très bonne impression de sa présence sur l’histoire. Le fait qu’il tire à vue sur le démon final en guise de “bonjour” est assez marrant, en rajoutant en plus un “qui ne tente rien...”. Le fait qu’il dupe même le Doc pour lui voler le pistolet et retourner tuer le démon est super marrant, et il se comporte pourtant toujours avec une classe indéniable :
Ce personnage est vraiment juste trop cool sur tous les aspects, il résume parfaitement le côté décalé et attachant de la série et plusieurs scènes ici lui font tout à fait honneur. C’est aussi une forme d’adieu pour sa dernière apparition dans la série avec un soin certain de le montrer comme un petit retraité qui passe le flambeau à une nouvelle génération, clairement représentée par Ace et par les femmes, dans une scène finale symbolique assez forte et cool où Ace, Bambera, Shou et sa femme Doris (qu'on fait enfin apparaître !) partent en vadrouille avec Bessie tandis que les mecs restent jardiner et cuisiner. La série a fait pas mal de chemin depuis les ères chauvinistes et cette scène finale est vachement intéressante de ce point de vue là.
L’histoire du jour ne casse toujours pas trois briques. Le design de la bête destructrice n’est pas trop mal fait, le costume est convaincant (quoique toujours filmé du même côté), j’aime l’effet de bave entre ses crocs (qu’est-ce que la série ne me fait pas écrire…), sa voix est assez imposante. Le problème c’est que ce monstre est au final super mollasson et lent, tout à fait immobile, avec un “show don’t tell” minable sur ses pouvoirs démesurés. Mordred qui se réconcilie en hors-champ avec sa mère, celle-ci qui décide de tuer tout le monde avec un missile en disant qu’elle peut s’échapper, puis qu’elle va mourir avec : le scénario est clairement confus et peu clair, je pense que le script de base a été vachement compliqué à mettre en oeuvre sur le lien entre Merlin, Arthur et Morgaine, et cela se ressent.
Cela dit j’aime bien le speech de Seven pour faire changer d’avis Morgaine, en lui rappelant juste les horreurs que provoque la violence. Le revirement de Morgaine est un peu facile, mais elle avait déjà été définie comme étant une méchante avec de l’honneur, ce n’est pas si choquant que cela et au moins plutôt original comme résolution à base d’arrêter un compte-à-rebours. Cela fait le lien au côté assez “violent” (toute proportion gardée) de l’épisode, avec quelques plans sur le champ de bataille dévasté assez beaux, même si on n’adhère jamais plus que ça aux enjeux entre des soldats d’UNIT sans nom et des chevaliers pantins de Morgaine.
C’est vachement “new who” dans l’idée et Sylvester McCoy est impressionnant. Et à nouveau : tant mieux, il le faut pour contrebalancer ses moments de bouffonnerie, qui sont ici appréciables à leur juste valeur. Je suis assez fan des moment où il interrompt de façon comique des duels à l’épée par exemple, un petit running-gag du serial. Tout est question de timing, et c’est ce que dit le Docteur dans une citation assez fameuse qui résume assez bien tout son personnage, son ère, voire peut-être la série dans son entièreté :
Cette dernière partie arrive à trouver du coup tout le ton juste entre comédie et drama, ce qui en fait un point fort et de très loin la haute note de ce sérial. Le gag des balles d’argent de la partie précédente se révèle être un McGuffin vraiment utilisé dans l’histoire par Ace puis le Brigadier pour se défaire du démon, ce qui est inattendu et bien vu. Avec un certain auto-détachement, l’épisode fait aussi référence à l’aspect joueur d’échecs qui caractérise le Septième Docteur, en détournant la situation vers un jeu de “poker” :
Au-delà des jeux de mots sur Ace qui me font bien rire (la relation Ace-7 étant toujours mignonne comme tout), cette petite section clairement méta montre bien que Battlefield avait une visée différente depuis le début et par rapport à la saison 25 : bien loin d’un Docteur aux 3 coups d’avance sur ses adversaires dans un jeu lent à base de calculs et de prédictions, ici, tout est plus une question de bluff et de légèreté. Le Docteur fait des paris sur le futur et sa version future de lui le lui rend bien. Le sérial fait croire en effet à plusieurs tournures d’histoire et mêle plusieurs ambiances (alienne, chevaleresque, militaire) en jouant avec nos attentes, en prenant certains gags au pied de la lettre et en plaisantant avec les morts supposées du Brigadier par exemple.
En cela Battlefield est un serial beaucoup plus imprévisible que les précédentes histoires solennelles de Seven - qui lui restent bien supérieures néanmoins à mes yeux car elles m’impressionnent plus - mais c’est aussi un serial qui sait habilement jongler entre fun, légèreté et idées plus profondes même autour de ses éléments les plus excentriques comme ses personnages du Roi Arthur. C’est donc une ultime partie inattendue avec un Brigadier au top de sa forme, pas mal d’idées et des erreurs de scénario qu’on peut sans problème passer outre, ce qui nous laisse avec un bon souvenir dans l’ensemble.
Note moyenne du sérial : 12.25/20