Des roses étalées aux côtés des débris de verre. La pluie qui verse ses larmes à l'intérieur de la maison. La chaleur du soleil et celle d'un groupe d'amis. Une main qui effleure une épaule et ravive l'espoir. Lenù, dont le regard s'éclaire ou s'assombrit au fil des espoirs achevés et des trahisons silencieuses.

Des hommes élevés pour être en colère, et des femmes pourtant capables de donner la vie obligées de subir leur rage. Des femmes oppressées, et des hommes incapables d'accepter ce qui n'est pas sous leur contrôle. Lenù, l'exeption de cette maison.

Des jeunes filles mariées avant d'avoir connu la tendresse d'un regard ou la plénitude d'une belle complicité. Des destins qui grandissent ensemble avant de se séparer. Lenù, emportée par le désir et impuissante face à la présence de Lila.

Lenù connait Lila par cœur. Et il est évident qu'elle sait exactement ce qu'elle a en tête, tout comme nous. Sa cruauté et ses deux visages sont de plus en plus toxiques pour Lenù, qui continue malgré tout de l'accompagner dans sa vie. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que Lila a compris que son amie s'éloignait : pour l'amour, pour l'éducation, pour d'autres contrées. Et elle ne peut tout simplement pas le supporter. De son côté, Lenù ne considère pas sa relation avec Lila comme dangereuse, mais plus elle s'éveille, plus une part d'elle distance sa vieille amie. Que de petits grains de sable qui s'ajoutent, un à un, et séparent leurs deux chemins.

La série sait faire dans les dialogues comme elle sait faire dans les silences. Dans les plans rapprochés de regards souffrants comme dans les plans d'une pluie qui tombe et d'un collier accroché. Dans les instants où la musique anime l'image, et les instants où la brutalité d'une conversation s'imisce absolument partout. L'image illustre l'histoire, et c'est particulièrement vrai lorsqu'aucun mot n'a besoin d'être prononcé.