Je ne sais pas si c'est le meilleur épisode de la série, mais le ton plus sombre, plus adulte, avec une mise en scène recherchée et au service de l'histoire, de jeunes actrices très talentueuses et la voix-off d'Elena qui nous quitte pour la seconde moitié de l'épisode, accentuent la qualité merveilleuse de cette série absolument bouleversante.

Parce qu'en un épisode, nous assistons à un déballement de misère, d'affrontements, de déterminisme social, d'amour gâché, d'amitié perdue... Et pourtant, j'ai connu des histoires plus déprimantes que celle-ci. Rien ne va, à ce moment-là de l'histoire, mais il y a quand même, envers et contre tout, cet espoir qui ne disparait jamais vraiment.

Il réside en la capacité de Lila de croire en l'amour parce qu'elle l'a vécu, et ce même si elle se rend, totalement vaincue et anesthésiée, à son mari.

Il réside en la force de caractère d'Elena, qui enfin lève le ton et déclare haut et fort ce qu'elle veut, et ce même si sa famille ne la soutient pas.

Il réside en la résilience de tous ces autres personnages, qui malgré la misère et le manque d'issues, s'entraident et se battent pour survivre.

Chacun a une part d'ombre et de lumière, chacun est humain, et rarement une série n'avait aussi bien montré ce clair-obsur unique, propre à l'humanité. Le temps qui passe, et la relation entre Elena et Lila qui semble se faner, tout en ayant cette racine si profonde que rien ne pourra jamais les éloigner très longtemps, quoi que l'histoire veuille nous faire croire.

Tout d'un coup, les deux adolescentes sont devenues femmes, l'une entre dans la lumière en prenant sa vie en main, l'autre entre dans les ténèbres en perdant espoir.

C'est poignant, sombre, mature, mais aussi terriblement sensible et humain. Une série de haute volée.