J'ai beaucoup apprécié cette saison qui fait énormément bouger les personnages et leurs relations. Celle entre June et Serena est complètement remaniée, complexifiée, s'éloignant de ce qu'on avait connu jusqu'ici et je trouve ça franchement génial.

June redevient elle-même, petit à petit, après le climax des évènements concernant Fred. La douleur et la subtilité reviennent en elle, on la voit en colère, certes, mais aussi plus douce et plus lucide. Elle laisse partir sa rage et son envie de vengeance pour se consacrer à son objectif premier : retrouver sa fille. Sortir de cette dynamique dark June fait donc du bien au personnage et lui permet de réellement évoluer, la rendant d'autant plus admirable et attachante.

La saison s'attache aussi à montrer le pouvoir politique, comment il s'organise vers l'extérieur mais également comment il s'effondre à l'intérieur. C'est visible au travers de la relation Janine/Lydia et plus largement, au travers du regard de Lydia qui, portée par une Foi inébranlable, semble comprendre que le pouvoir n'est pas aussi honnête qu'elle le croyait jusqu'ici. Il y a donc une multiplicité de rapports de pouvoir qui se nourrissent entre eux et qui dépassent les stades de dominant/dominé, ce qui est passionnant à suivre. À cela s'ajoute la situation de Nick, toujours entre deux, et le changement dans la façon dont les réfugié.e.s américain.e.s sont traité.e.s au Canada. La série s'inscrit dans un contexte hyper actuel et toujours très bien dépeint, avec des personnages profonds et vraiment bien écrits.

Elizabeth Moss et Yvonne Strahovski sont extraordinaires de justesse, elles sont incroyables et tiennent chacune un bout de la série pour se réunir, logiquement, au centre. J'attends donc la fin avec envie. Excellente avant-dernière saison !