The Handmaid's Tale
The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Dans une dictature où la stérilité a frappé les femmes, ces dernières sont divisées en trois catégories : les Épouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction.
En cours | Américaine, CA, US | 50 minutes |
Drame, Science-Fiction, Drama, Science-Fiction & Fantastique | Hulu | 2017 |
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Avis sur l'épisode 5.08
Avis favorable | Déposé le 27 octobre 2022 à 17:13 |
Encore plein d'éléments intéressants dans cet épisode qui fait considérablement (c'est presque surprenant) avancer l'intrigue. J'étais tellement sceptique que j'attendais une énième péripétie à la fin, mais non : l'espoir envahit tout, et c'est probablement l'une des fins les plus heureuses que la série ait pu connaître (même si, encore une fois, le "c'est trop beau pour être vrai" plane). June et Serena, c'est une nouvelle fois intéressant. J'ai particulièrement adoré le jeu de Moss ici, les expressions de son visage et ce qui se passe dans ses yeux ont changé. Plus de douceur, de vulnérabilité, comme si elle "redevenait" elle-même, une version pré-Gilead ou en tout cas une version pré-rébellion. Au fond, elle se libère enfin de Serena, elle s'en est libérée dans la grange et malgré le lien qui les unit (aussi vrai que terrible), elle choisit de dépasser sa rage. Parce que Fred est mort et que Serena reste soit au centre, sans papiers, ou bien chez les Wheelers qui la considèreront comme une Servante. Elle l'a, sa vengeance, parce que Serena est déchue. Sans cruauté aucune de la part de June alors que Serena refuse l'ironie de la situation, elle la laisse partir, la laisse à son propre sort. Après tout, elle a d'autres choses à régler. J'ai également apprécié June/Luke. Ce dernier, malgré tous ses efforts, refuse quelque part de voir que sa femme a changé, parce qu'elle était à Gilead quand lui a réussi à s'enfuir. Il y a tout ce pan de sa vie qui lui est inconnu mais il fait comme s'il n'existait pas. Quand June lui dit qu'elle n'a pas besoin de lui, elle ne le fait pas par colère ou pour le rejeter. Elle ne le dit pas dans une optique de "j'aimerais ne pas avoir besoin de toi" où quelqu'un essaie de se prouver qu'il peut s'en sortir seul.e. C'est la pure et simple vérité : June n'a pas besoin de sa protection. On ne peut pas faire plus clair mais pourtant, pour le comprendre, il faut accepter ce qu'elle a dû endurer pour en arriver là. Et malgré tout, dans cet épisode, on revient juste à deux parents voulant récupérer leur fille (ce qui est quand même le fioul de la série). Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu ce ton, car tout était aveuglé par la colère, les traumas, la survie. Aujourd'hui, la possibilité de récupérer Hannah est là, enfin. Pour terminer, j'ai aimé la sincérité de June/Lawrence. Ce dernier est trop ambigü depuis le début, et enfin, nous avons droit à de l'honnêteté. Il est dépassé. Par ce qu'il a fait (aider des fanatiques religieux) et parce qu'il commence à être dépassé. Je n'exclue pas la possibilité qu'il ne sorte pas vivant de la saison, par ailleurs. Il n'empêche que c'était agréable d'avoir de la clarté de sa part et aussi de celle de June qui, vraiment, laisse partir sa rage pour redevenir June Osborn. Elle se trouve aussi à l'intersection des États-Unis et de Gilead : tous deux ont besoin d'elle, ont besoin de l'utiliser. Elle ne veut pas aider les USA tant qu'elle n'a pas sa fille, leur reprochant à juste titre leur inaction. Dans le même temps, le New Bethléem serait promu par sa simple présence là-bas, mais cela nécessiterait qu'elle reconnaisse Gilead. Il y a donc d'autres intérêts et d'autres rapports de pouvoir qui sont en jeu et qui seront explorés lors des deux derniers épisodes, qu'Hannah revienne auprès de ses parents ou non. |
Le plan “Nouveau Bethlehem” de Joseph est un peu dur à avaler, mais en revanche la confrontation Joseph/June très intéressante permet d’entrevoir enfin un peu ce qui trotte dans la tête de ce dernier depuis la mort de sa femme. Et la réponse est simple mais cohérente : une culpabilité qui le pousse à avancer avec ce qu’il a entrepris, car s’il s’arrête pour contempler les horreurs commises au nom de son égo (”j’ai sauvé le monde”), il se suiciderait. Je pense qu’il aura toujours une part de déni mais je trouve néanmoins toujours ce personnage intéressant.
L’échange entre June et Serena en prison, qui donne suite à l’épisode précédent, permet de mettre des mots sur ce que l’épisode précédent montrait : Serena et June sont liés à jamais d’autant plus suite à l’accouchement dans la grange, Serena est une nouvelle servante, June lui révèle qu’elle ne lui pardonnera jamais mais qu’elle reste une meilleure chrétienne qu’elle, etc. Rien de nouveau mais c’est bon de voir que même avec la retombée d’adrénaline, leurs positions sont les mêmes.
La situation avec Hannah devient invivable, mais j’aime la façon par laquelle l’épisode nous amène à croire que June va aller héroïquement braver la frontière pour retourner à Gilead (ce qui serait très frustrant, et assez idiot même si compréhensible). Sauf qu’elle se ravise, patiente, et finit par être “récompensée” par Tuello. Il y a tout un tas de choses assez ambigues et fortes qui se déroulent : qui a vraiment envoyé la cassette anonyme d’Hannah, Nick ? Ou le passage extrêmement dur où June lâche à Luke qu’il n’a rien foutu en 7 ans.
La fin est ainsi une vraie bouffée d’espoir, mais on sait qu’elle est relative. Toutefois, malgré la redondance de certains thèmes inévitables et un statu quo qui s’installe (Serena retourne chez les Wheelers, June hésite à retourner vers Gilead, etc.), j’apprécie tout de même bien la tournure assez politique du combat de June, et j’aimerais que ça soit encore plus prononcé par la suite.