Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Une très bonne saison pour Doctor Who qui est la meilleure des trois premières à mon sens.
Cette saison se base sur un postulat simple : le départ de Rose. Car ni nous ni le Docteur n’avions réellement fait notre deuil. De ce fait, la saison possède un petit défaut : la dynamique Martha/Docteur met du temps à démarrer. C'est ce qui fait tout son intérêt, contrairement à la dynamique Rose/Docteur qui n'est plus conflictuelle dès l'épisode de régénération de David, ce qui fait que les personnages n'évoluent plus d'un pouce. Non, Martha va petit à petit s'affirmer, charmer le Docteur et nous charmer également, et ce dernier va petit à petit se dévoiler.
Tennant et Agyeman n'ont pas une alchimie folle ensemble, surtout par rapport aux binômes Eccleston/Pipper et Tennant /Tate, mais les personnages ont une relation tout de même très particulière et bien rendue. Ils passent beaucoup de temps à se chercher, Martha n'est considérée au début que comme une passagère, et c'est un pari qui marche à mon sens. J'aime beaucoup cette idée de la laisser dans l'ombre de Rose pour qu'elle évolue et gagne le respect du Docteur, à partir de The Lazarus Experiment jusqu'au final, c'est très bien mené. Et puis ce n'est pas linéaire comme évolution : dans le final, quand les enjeux prennent en importance, que le Docteur devient un peu plus tendu et antipathique et qu'il recommence à négliger Martha, celle-ci le voit bien et cela motivera aussi son départ dans le final. Bref, après une saison 2 complètement plate et unilatérale au niveau de la relation Docteur/Compagne, qui se reposait surtout sur ses personnages secondaires (Sarah Jane, Mickey, etc.), cela fait du bien de voir une saison où la dynamique entre le duo principal est aussi bien mené et évolue autant sur tous les épisodes. Cela ne sera plus vraiment refait avant Clara en saison 8, et c'est dommage car certes cela peut destabiliser au début, mais le conflit ça amène toujours à une résolution et à de très bons moments.
Bon, je préfère évacuer l'éléphant dans la pièce : cette saison a elle aussi eu droit à son épisode nulos comme en saison 2, je parle bien sûr d'Evolution of the Daleks. C'est le seul très mauvais épisode de la saison, tous les autres ont quelque chose pour eux. Mais putain qu'il est mauvais.
Mis à part ça, cette saison possède de très nombreuses qualités par rapport à ses prédécesseurs et même par rapport à toutes les saisons qui suivront.
Premièrement, elle est sombre. Elle est plutôt réaliste, obscure et vraiment noire par moment. Autant visuellement que dans les thèmes abordés et les histoires, la saison est vraiment sombre. Le two-parter de la famille de sang, Gridlock, Blink, Hooverville, Utopia, le final avec l'Empire de Saxon et les Toclafanes... la saison est beaucoup moins "marrante" que les précédentes. Elle est aussi beaucoup moins "triste" au sens pathos pur, comme l'était la saison 2 très larmoyante par moments. La saison 3 est beaucoup plus froide. Elle perd quasiment tout le côté kitsh de la saison 1 (à quelques exceptions près, notamment les Sorcières et la race humaine du futur). J'ai beaucoup apprécié cette noirceur dans le ton et l'ambiance général qui se dégage de la saison.
Deuxièmement, l'arc est génial. Les épisodes se suivent et sont fluides, et il faudra attendre la saison 8 avant de retrouver de telles choses. Beaucoup de standalones servent un propos soit par rapport à la relation Docteur/Martha (Gridlock, 42), d'autres préparent de manière évidente le fil rouge autour de Mister Saxon (Lazarus, Utopia) et certains cumulent les deux (le two-parter avec la montre). La fin de saison en trois temps est une excellente idée que la série ne retentera pas avant la saison 9, ce qui est bien dommage car la fin de saison est vraiment ce qui vaut le détour. YANA, le Maître, Saxon, la montre, la famille de Martha, tout vient se mêler dans l'épisode 12 ce qui donne une vraie cohésion à l'ensemble de la saison.
Le budget des effets spéciaux a clairement monté et cela se voit dans des épisodes qui aujourd'hui restent magnifiques, Blink en tête. La musique est de loin la meilleure des 4 premières saisons, voire même de toutes les saisons du show. Certaines pistes sont juste emblématiques, telles que This is Gallifrey ou All Those Strange Strange Creatures. La musique du two-parter de la montre regorge de belles musiques (Just Scarecrows to War, The Dream of a Normal Death, The Doctor Forever...), tout comme l'épisode Blink. D'autres pistes à noter : le thème de Martha, le thème de Boe et la chanson de Tallulah "You Put the Devil in Me". Du très bon.
Dernier gros progrès par rapport aux autres saisons : ce que la saison fait au niveau de la mythologie et du Dixième Docteur. Ce dernier peut enfin montrer l'étendue de son jeu qui était bloqué constamment sur "le copain de Rose" dans la saison 2, ce qui le limitait un peu dans ses mouvements. La saison 3 explore la mythologie de Gallifrey, des Seigneurs du Temps (grâce à Martha qui le questionne justement) et bien sûr à la fin, par le Maître, que John Simm joue à la perfection. David Tennant montre qu'il en a dans le ventre et livre sa meilleure prestation dans le fantastique The Family of Blood. Son Docteur commence enfin à laisser apparaître ses traits de caractère qui le définiront plus tard, avec son large égo, sa façon de pardonner, son aversion pour les armes... tous ces éléments étant encore à un stade fin, loin de la caricature dans laquelle le personnage tombera parfois en saison 4. Pour moi, la saison 3 représente l'apogée de ce Docteur, là où il prend beaucoup plus ses aises que dans sa première saison et où il nous réserve encore de belles surprises.
Bref, une saison particulière, vraiment innovante sur plein d'aspects, qui souffre surtout d'un énorme ventre mou entre les épisodes 4 et 7, mais qui a une dernière floppée d'épisodes juste ahurissante !
Moyenne de la Saison 3 - 14.50
Classement :
- Blink - 19
- The Family of Blood - 18
- Human Nature - 17
- Last of the Time Lords - 17
- The Sound of Drums - 16
- Utopia - 16
- Gridlock - 16
- Smith and Jones - 15
- The Shakespeare Code - 13
- 42 - 13
- The Runaway Bride - 12
- Daleks in Manhattan - 12
- The Lazarus Experiment - 11
- Evolution of the Daleks - 8
Excellente saison, sans aucun doute l'une des meilleures de la série.
Le relooking était risqué mais fonctionne à merveille : le nouveau showrunner Steven Moffat a parfaitement réussi à rénover la série tout en conservant son charme. L'image est en effet très belle, les nouveaux thèmes de Murray Gold sont excellents également. Le nouveau Docteur est génial et il ne va faire que progresser au fil des années. On s'attache très vite aux compagnons, que ce soit Amy, Rory ou River.
Pour la première fois vraiment, chaque épisode a sa place : le nouvel arc est très passionnant, et distillé tout au long de la saison, avec de nombreuses références aux propres épisodes de celle-ci, et une dynamique entre Le Docteur, Amy et Rory qui évolue selon les moments. Ce n'est pas toujours parfaitement intégré mais le soin apporté à l'écriture des personnages est là.
Même si le premier épisode et le double-final viennent éclipser un peu les autres, à l'exception de celui sur Vincent Van Gogh et le Noël, la saison est constante dans le très bon comme peu de saisons le sont.
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Sans doute l'une de mes préférées.
Mon top :
- The Eleventh Hour - 19
- The Big Bang - 18
- The Pandorica Opens - 18
- A Christmas Carol - 18
- Vincent and the Doctor - 18
- Flesh and Stone - 17
- The Time of Angels - 16
- Amy's Choice - 16
- The Beast Below - 16
- The Lodger - 16
- The Vampires of Venice - 14
- Cold Blood - 12
- Victory of the Daleks - 11
- The Hungry Earth - 10
Première saison de Doctor Who, sans elle, tout le show n'aurait jamais été ce qu'il est aujourd'hui. C'est avec beaucoup d'impatience et de nostalgie que j'ai commencé à la regarder, espérant qu'elle soit à la hauteur de la réputation de la série elle-même. La réponse est : bien évidemment, oui, elle l'est !
La saison est pour moi très synthétique de Doctor Who à ses débuts, avec un potentiel excellent que certains épisodes révèlent, et aussi les dérives de la notion de "divertissement" à l'époque qui s'éternisent, dans des épisodes très médiocres.
On sent déjà pourtant que tout est là : tous les épisodes alternent entre histoire se déroulant dans un univers lointain dans le futur, et récit d'apprentissage historique. Ce dernier point est d'ailleurs une particularité très précise de la saison, que l'on nommera par la suite les "pure historical" - les épisodes historiques ne basant leur intrigue que sur le contexte et l'époque, sans ajouter de menace alien ou d'anachronisme. Ce n'est pas un hasard que ces histoires soient d'ailleurs généralement les meilleures de la saison. La seule chose extra-terrestre de ces épisodes, ce sont nos héros !
Et c'est là toute la beauté de cette première saison, c'est bien sûr la synergie entre les 4 protagonistes. Chaque histoire permet toujours de faire avancer les relations au sein du groupe et la team fonctionne extrêmement bien, particulièrement le duo Ian/Barbara, et l'ouverture progressive de One. Je suis ultra fan de Barbara d'ailleurs en tant que compagne bienveillante, sage, méticuleuse et pourtant avec certains défauts (idéaliste, etc.).
Il y a cependant de nombreuses imperfections dans cette saison (sinon ce ne serait pas drôle, la série n'aurait jamais pu faire mieux). Premièrement, de manière évidente, la qualité est beaucoup trop variable d'un épisode à un autre. Les épisodes sont en effet beaucoup trop nombreux (la preuve est que leur nombre diminuera de plus en plus au fur et à mesure que la série avance).
Deuxième problème, les histoires du futur ne sont pas à la hauteur. Le budget était dérisoire et cela se voit dans la plupart des cas. Le manque d'ambition empêche des histoires comme The Keys of Marinus ou The Daleks de vraiment briller.
Troisièmement, Susan. Susan, ma chère Susan, je suis désolé de te le dire mais pour une première, tu es l'une des moins bonnes compagnes que le Docteur ait eu. A l'exception de quelques moments intéressants (le plus souvent sous la plume de John Lucarotti) tu ne brilles jamais. Plus un boulet qu'autre chose dans les histoires, Carol Ann Ford est en partie responsable car elle n'a clairement pas su calmer ses cordes vocales quand on aurait souhaité qu'elle soit plus sobre. Pour autant, l'actrice n'est pas servie dans ses histoires et c'est la raison qui la poussera à partir de la série : elle considère qu'elle passait son temps à être prisonnière et à crier, ce qui ne l'intéressait plus, et elle a bien raison.
Enfin, la saison est finalement très inégale, avec un début tonitruant selon moi. An Unearthly Child est un opener incroyable, et si la seconde histoire, The Daleks, part en cacahuète, rien que pour l'introduction de ces ennemis cultes, elle vaut le coup. Inside the Spaceship prouve dès le début que la série peut tenter des épisodes à concept assez fous, avec un aspect Twilight Zone ultra risqué et intéressant.
Et on enchaîne avec trois histoires honorables : l'excellent Marco Polo malheureusement perdu, l'honorable (mais inégal) Keys of Marinus qui est sans doute l'histoire futuriste qui se défend le mieux grâce à son panorama de paysages et d'intrigues, et enfin, le sublime The Aztecs, mon préféré de la saison, qui en regroupe toutes ses meilleures qualités : personnages, aspect éducatif, lore, le tout sous un rythme maîtrisé.
Le dernier tiers de la saison constitué des deux dernières histoires sont clairement en-dessous et répétitifs, Sensorites et Reign of Terror étant trop longues et avec pas mal de parties mauvaises malgré les bonnes idées. On sent ainsi que la dynamique s'essoufle, et qu'une nouvelle saison ferait du bien à la série.
Mais qu'importe : j'adore cette saison 1 malgré ses défauts. Elle contient encore aujourd'hui certains de mes épisodes absolument préférés (les premières parties de Unearthly Child et Aztecs, tout Marco Polo et Inside the Spaceship...).
En fin de compte, même si le niveau est sacrément hétérogène, non seulement toutes les bases sont déjà là pour faire de la série une légende, ce qu'elle est devenue. Mais en plus, cette saison possède aussi un certain caractère pur, une identité propre avec ses épisodes qui s'enchaînent constamment sans pause, sa team qui, malgré les faiblesses de Susan, est dans l'ensemble l'une des meilleurs team TARDIS que le show ait eu, ou ses thématiques qui se répondent d'une histoire sur l'autre sur la science et l'histoire.
Classement de la saison :
- The Aztecs - 15.75
- Marco Polo - 15.57
- Inside the Spaceship - 15.5
- An Unearthly Child - 15
- The Keys of Marinus - 12.67
- The Daleks - 11.86
- The Reign of Terror - 11.5
- The Sensorites - 10.67
Moyenne de saison (par histoires / par épisodes) : 13.57 / 13.21, un très très gros écart car les meilleures histoires de la saison sont toutes les plus courtes (sauf Marco Polo), et les quatre plus faibles sont les plus longues, ce qui explique que cette saison me laisse un souvenir tout de même très positif, même si en réalité en peinant à travers les épisodes, je la trouve vraiment longue et poussive sur sa fin notamment.