Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Avis sur les épisodes
Sans doute le pire épisode de la série, tout tourne totalement à vide.
Je suis assez client de Frank Dubosc, mais je ne l'ai pas trouvé très convaincant dans certaines scènes, comme lors de la confrontation avec Gabriel. L'écriture n'aide pas, évidemment. On atteint vraiment le niveau d'écriture Marc Cherry : un enjeu > un quiproquo / un gag > une résolution psychologie de comptoir (on nous rejoue même 2 fois le même dans cet épisode, chapeau !), tout est prévisible de bout en bout et augure de biens tristes intrigues si la saison ne se prend pas rapidement en main (Hervé et sa comédienne de métro / Sofia jalouse du couple de Gabriel / Noémie qui n'a plus aucune nuances).
Tout mes espoirs reposent désormais sur Anne Marivin, seul personnage dont l'évolution m'intrigue cette saison.
Un épisode étonnamment qui réussit à surprendre en prenant à revers des intrigues en apparence ultra prévisibles.
José Garcia et son hoquet se révèlent touchants, Noémie retrouve un peu de couleurs, Hervé prend un tournant inattendu et Sofia/Camille pose des questions intéressantes. Anne Marivin fait aussi du bien, la série avait vraiment intérêt à introduire de nouveaux agents pour qu'ASK reste crédible.
Bref, un très bon épisode, porté par l'énergie d'une Camille Cottin qui est toujours fabuleuse en lead.
L'épisode est vraiment malin.
C'est le grand crépuscule de la série, qui parvient à cerner tous les paradoxes qu'elle cultive depuis la saison 1. Entre idôlatrie de ces guests et vrai regard critique, entre discours social sur le cinéma et pantalonnade bourgeoise un peu facile, entre série carte postale à visée internationale et petite production complexe signée France Télévision...
La série est parvenue à tisser quelque chose d'assez subtil dans son parallèle entre la figure d'Andrea et celle de Fanny Herrero, créatrice et ancienne showrunneuse partie à la fin de la saison 3. Fanny Herrero s'est battue pour incarner la figure d'une showrunneuse pendant 3 ans, avant de capituler face aux assauts trop virulents des producteurs (Besnehard en tête) et des réalisateurs. Comme Andréa, le combat pour préserver ses talents et donner un visage humain à son entreprise prend ici l'eau de tous les côtés. Gabriel le répète depuis le début de saison, "j'en ai marre d'être considéré comme le gentil de ce milieu". La série semble ici faire le bilan de la douloureuse inhumanité et réalité d'un milieu dont elle entretientbien trop souvent l'apparat, devant et derrière la caméra.
Dix pour cent se termine avec panache.
Dans la fiction, la victoire est bien souvent de mise. Quand défaite il y a, elle est tragique, déchirante et lourde de conséquences. Dix pour cent propose une troisième voie, un véritable art de perdre, une défaite nécessaire pour se libérer et mieux se retrouver (comme l'évoque la superbe LUMIERE qui illumine Andréa lorsqu'elle accepte sa défaite). La série aborde sa fin avec beaucoup de sérénité et une grande humilité, rendant hommage au chemin parcouru, aux symboles semés (Jean Gabin </3), aux égarements (Hicham qui ouvre et ferme l'épisode, ayant finalement trouvé sa place dans la famille ASK) et aux belles victoires (Nicolas Maury, Stéfi Celma, Laure Calamy et Fanny Sidney comme incarnations de l'avenir, devant et derrière la caméra). Rarement une fin de série m'aura autant ému dans son intelligence et sa pure et franche émotion.
Petit regret sur la guest, toutefois. Jean Reno est plutôt bon, mais quand on sait que l'épisode avait été pensé pour Gérard Depardieu, et que celui-ci a lâché l'équipe au dernier moment, on ne peut que regretter ce qu'aurait pu être l'épisode. Car finir avec panache est plus l'apanage de Cyrano de Bergerac que de Godefroy de Montmirail.