1 semaine 4 jours 13 heures 48 minutes devant l'écran
Moyenne
13.8
Nombre de notes
371
Nombre d'avis
82
81
Favorables
1
Neutres
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Défavorables
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L'avis de Zephir sur
Cowboy Bebop / 1.26 The Real Folk Blues (2)
Je ne sais pas si c'est le fait de connaître les grandes lignes mais j'ai été moins soufflé que d'autres par les épisodes "main story" avec Vicious pendant mon revisionnage. Le fait qu'il n'y en ait qu'une poignée est d'ailleurs une des principales critiques faites à la série, et si je crois que ça a été mon ressenti à l'époque, ça m'apparaît beaucoup moins gênant maintenant. En partie car le scénario n'a jamais été le point le plus brillant de Bebop, que ce soit dans l'idée générale (classique et efficace, même si on pourrait trouver Vicious caricatural) où l'enchaînement des situations (le format rend les choses difficiles il faut dire). Certains stand alone comme Pierrot le fou ou Mushroom Samba (sous estimé ici :o) ont peu à envier à la main story.
Ainsi l'épisode précédent ne m'a pas fait plus d'effet que ça, entre les énormes coïncidences habituelles (Julia - Faye) , les scènes douteuses (ce qui tourne autour du putsch de Vicious), l'introduction plutôt banale de Julia, et les scènes d'actions un peu déjà vues. (Bien sûr je me concentre sur les "négatifs" là). J'avais peur d'être déçu pour le final également.
Et en fait que nenni. Je pourrais pinailler sur certains choix (le coup classique de la personne qui survit juste assez longtemps pour parler au héros, les colombes supersoniques dans le slow motion), mais globalement c'est bien mon épisode préféré je pense et un de mes préférés toutes séries confondues.
Tout est important, et tout s'enchaîne avec une subtile urgence. L'approche de la fin est aussi pesante pour nous que pour les personnages. Ca culmine évidemment avec le montage vers la fin, d'une justesse digne des plus grandes séries, et il n'y avait pas d'autre musique à choisir. Les quelques images de l'équipage sur cette mélodie familières et les accords graves de cette version sont d'une tristesse écrasante dans le contexte.
Un autre truc que j'ai vraiment apprécié c'est comment l'épisode redéfinit (je pense) ce qui semble être un des messages principaux de la série, et a posteriori gomme quelques regrets que j'avais sur ce dyptique final. Je vais commencer par eux. Dans le précédent épisode, Julia apparaît pour la première fois dans le présent, mais j'ai trouvé ces quelques scènes plutôt génériques par rapport à la fascination qu'elle exerce sur Spike tout au long de sa vie. Evidemment, les années ont passé, le contexte n'était pas idéal, et l'amour n'a pas de raison, mais c'est quand même étrange qu'elle n'ait pas été mise en avant plus que ça, que ce soit dans ses actions ou son style relativement sobre. De plus, Spike ne donne jamais d'explication vraiment personnalisée sur cet amour. Sa réponse à Jet est plus générique qu'elle en a l'air et assez égocentrique, tandis qu'il ne répond pas à Julia quand elle lui pose la question dans le cimetière. Peut être que je pars trop loin, que c'est juste un manque d'ambition des écrivains. Après tout, sa réputation est confirmée par le barman dans Jupiter Jazz entre autres. Mais peut être est-ce intentionnel, surtout par rapport au reste de l'épisode, j'y viens.
D'abord, il y a l'explicite :
Jet Black: So what kind of woman is she? What's Julia like?
Faye Valentine: Ordinary. The kind of beautiful, dangerous ordinary that you just can't leave alone. Like an angel from the underworld. Or a devil from Paradise.
Pour moi cette ligne confirme que Julia, bien qu'une femme exceptionnelle, est avant tout une idée, un fantôme. En tout cas, encore moins une personne qui justifie la déconnexion cynique de Spike tout le long de la série. Jusque là, la série semble suggérer, rien que par la nature du Bebop et de ses héros en perpétuel mouvement, qu'on ne peut jamais totalement se couper de son passé et qu'il rattrape nos protagonistes. C'est en tout cas l'idée que j'ai le plus lue par-ci par-là. Don't leave things in the fridge, parce que tu t'en mordras les doigts - où le fruit de mer représente le passé de Spike. Mais je pense qu'un des plus gros mérites de cet épisode et de nuancer tout ça.
SPOILERS
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La tragédie de l'épisode ça n'est pas la mort de Julia. Julia était virtuellement morte, ne serait-ce que pendant une bonne partie de la série. La réelle tragédie de l'épisode commence dès le regard de Spike quand Julia lui propose de trouver un coin dans l'univers pour eux. A la fin de l'épisode 1, peut-être que Spike aurait été d'accord ; plus maintenant. La réelle tragédie, c'est que toutes les aventures avec le Bebop l'ont marqué même s'il ne l'a jamais accepté ou fait paraître, et que Vicious est désormais le boss des Red Dragons. Toutes ces années après, les rôles sont inversés. Peut être que Spike doute d'une vie en étant pourchassé, mais nul doute que la perspective serait meilleure que l'idée de pénétrer seul le QG de Vicious. Spike ne sait que trop bien qu'en fuyant avec Julia il met le reste du Bebop en danger par association. C'est pour ça qu'il va dans la gueule du loup en allant s'armer chez Annie.
Spike est mort depuis un bon paquet d'épisodes déjà. En se fermant aux autres, à commencer par l'équipage du Bebop, et en préférant un fantôme à Faye, passablement instable et énervante mais au fond profondément humaine. Bien sûr Spike est un héros maudit, il aime qui il aime, et réagit comme une personne qui vient de perdre ce qu'il aimait le plus au monde. Et si ce n'est pas une simple métaphore, son oeil cybernétique bug de temps à autres et lui fait revivre des scènes du passé, de quoi se demander en outre si tout n'est pas qu'une hallucination antemortem. Mais quand il répond à Faye "Si j'y vais ce n'est pas pour mourir, mais pour me prouver à moi-même que je suis encore vivant", ce n'est pas juste une réplique badass pour justifier un acte de folie qui va blesser ses "proches", cette phrase s'adresse aussi à l'audience et il a doublement raison - parce qu'il est probablement déjà mort symboliquement, autant protéger ceux qui vivent encore.
Spike dédaigne ironiquement l'histoire du chat parce qu'elle représente un happy ending dérivant des choix qu'il n'a pas fait. Au fond c'est lui qui vient provoquer les événements de Falling Angels et Jupiter Jazz. On peut le rapprocher du personnage de l'écrivain de Hemingway dont Jet rapporte approximativement le destin... Les neiges du Kilimanjaro sont juste une autre image pour la lumière au bout du tunnel, car il finit par mourir en rêvant de l'avion. Alors certes, il se conforte en se disant que c'était sa destination depuis le début, mais cette mort fait aussi écho à sa carrière d'écrivain ratée. Il meurt tandis qu'il se raccroche à un espoir de survie avec cet avion, et il échoue en tant qu'écrivain parce qu'il croyait retrouver le talent dont les personnes autour de lui étaient convaincues une fois les bonnes conditions réunies. De la même façon, Spike finit par mourir pour de bon parce qu'il s'accroche à son passé et à l'espoir de retrouver sa vie avec Julia. Spike aurait pu porter ce poids, mais il s'est juste laissé entraîner. "I hate stories like that [...]" dit ensuite Jet.
Le problème, déjà évoqué dans Ganymede Elegy, est que le temps ne s'arrête jamais. Et mettre son présent en sourdine en espérant que son passé devienne son futur est rarement une bonne idée. Car comme semble le suggérer Hemingway, vivre pour un futur incertain est un des meilleurs moyens d'assurer que ce futur ne vienne jamais. Même ici, quand les retrouvailles semblaient miraculeuses.
De quoi s'interroger, à mon avis, sur le réel message central de l'anime. Prenez par exemple le top comment de la vidéo de "Blue" (la dernière chanson de la série) :
Arthur Johnsonil y a 2 ans (modifié)
What alot of people fail to understand, is that Spike was dead before the series started, he knew this, and his entire existence in the show was his final lesson, to, above all else, pursue that which makes you feel real, because if you dont, you will fade away and spend your whole life in lost memories, spike was too late, his life was gone when he joined the syndicate, so he spent the whole series back tracking to find peace, but you and I, we have today, we have now, theres still time to live, and find happiness, pursue what makes you feel real, the things that make you happy and dont leave things in the fridge or you'll carry that weight, learn spikes lesson to all of us.
Donc à peu près le même constat mais une lecture bien différente. Je ne suis pas sûr que la série verse dans ce romantisme absolu et cette vision pessimiste. Spike, Jet et Faye avaient tous l'opportunité de démarrer une nouvelle vie. Mais ils étaient tous trop enchaînés à leur passé (pas forcément de leur faute d'ailleurs) pour avoir un autre mode de vie. Et tous trop blessés, fiers et socialement handicapés pour vraiment profiter de leur aventure commune et entretenir ces liens. Et avec cet épisode et l'arc de Faye, la morale "Dont leave things in the fridge" devient plus ambigue. Si enterrer des troubles passés non "résolus" est dangereux car cela peut revenir vous hanter et vous empêcher d'avancer, idéaliser son passé et espérer y trouver un meilleur futur est tout aussi dangereux. Et après tout, on utilise pas un frigo pour se débarrasser de sa nourriture...
Tout ça pour baisser la moyenne de deux centièmes :v
L'avis de Zephir sur
Game of Thrones / 4.02 The Lion and the Rose
C'est bizarre depuis cette saison j'ai l'impression que ma connaissance des livres [après la s1] ne me rend pas plus réservé qu'un néophyte. Peut-être est-ce parce que la situation assez statique - pas de découverte d'univers, de guerre - réduit l'importance de l'action, du suspense. Peut-être que les réalisateurs ont trouvé une confiance dans le succès, que la série a trouvé un semblant d'équilibre (le découpage est moins maladroit que dans le début des saisons précédentes). Mais je crois surtout que D&D sont juste plus généreux sur les détails et moins borné à ne faire qu'une illustration imparfaite du récit. Bref j'apprécie plus que jamais de voir ce récit s'épanouir, et c'est presque un petit miracle que la majorité des acteurs incarnent si bien leurs personnages, qu'ils soient essentiels ou non. Cela dit, la scène d'ouverture avait un sadisme ringard qui aurait plus sa place dans je sais pas... Hunger Games. Je n'ai pas lu ce passage mais sans les pensées de Théon l'intérêt était vraiment bas :/
Comme je l'ai dit, il y a des détails qui me tuent en ce moment. Dans le précédent c'était par exemple regard confus d'Oberyn quand Tyrion lui dit qu'il est marié, ou Jaime qui dit au revoir à Quyburn avec sa main en or. Ce coup ci des trucs cons comme Joffrey qui nomme son épée un épisode après la réplique du Limier, Oberyn au marriage (voire Oberyn tout court, jusqu'à son eye contact avec Loras Tyrell), Joffrey qui lance des pièces à Sigur Ros qui plombe l'ambiance (il allait forcément le regretter), Pycelle bien déçu, la monture de Renly...
On va pas se mentir, cet épisode c'est avant tout Port Real (qui occupe environ les 2/3 de l'épisode) et le chant du cygne d'un des personnages les plus odieux de la TV récente. Le Joffrey de la série avait un côté exagéré/décalé que je n'ai pas toujours approuvé mais chapeau à Jack Gleeson pour ses 4 saisons qui s'est vraiment mis dans la peau de son personnage sans se soucier de l'opinion publique. Joffrey qui a été au sommet de sa batardise et qui en conjonction de persos comme Bronn et Le Limier a donné une densité comique inédite en ce début de saison 4. J'ai jamais vraiment réussi à la détester - comment le pourrais je avec cette lumière dans ses yeux avant chaque coup de pute, sa gesture magnifique, son rictus quand Margaery évoque "sa" générosité dans son discours. On voit que cet épisode a été écrit par Martin : tout le monde se troll pendant le mariage que ce soit sur une musique joyeuse ou un silence un peu trop pesant. Les quelques lignes qu'Oberyn adresse à Cersei sont superbement chargées en sous entendus : d'une part il signale la fin du contrôle unilatéral des Lannisters tout en répliquant au ton hautain de Cersei, d'autre part il fait savoir à Tywin qu'il n'a pas oublié les événements liés à sa soeur et le tient pour coupable, et enfin il laisse planer une menace indirecte en rappelant que Myrcella (soeur de Joffrey et Tommen - lequel a pris 5 ans en 2 saisons) est potentiellement leur captive et pourrait recevoir un sort similaire.
Bref le mariage est tellement bien géré que l'on peut pardonner la redite avec Stannis et les pleurs pas vraiment crédibles de l'actrice jouant Shae. Et puis bien sûr le retournement de situation final qui ouvre des questions sur l'identité de la/des personnes impliquées dans le meurtre [la réponse est dans l'épisode pour les curieux] et la suite des choses. Quant à ceux qui ont lu le livre, ils ont pu apprécier la meilleure ligne de l'épisode à sa juste valeur (!)
PS : Jack Gleeson est éjecté quelque temps après avoir embrassé Natalie Dormer. Worth it. Il peut maintenant arrêter sa carrière comme il l'a annoncé et rester Joffrey a tout jamais !
L'avis de Zephir sur
Game of Thrones / 4.03 Breaker of Chains
Bon petit épisode de transition qui s'assume, ceux qui ne sont pas dans le trip vont peut être avoir du mal. On sent encore la galère avec le format épisodique, difficile de dire si le compromis "tour de piste" de D&D est optimal mais j'en doute toujours. Je pense qu'il aurait fallu faire avancer le mur de 2 épisodes, ou faire avancer Daenerys de 2 épisodes plutôt que d'avoir les deux. Et évidemment il faudrait regarder toute la saison à la suite, pauvre de nous.
Qu'Oberyn pose sa tante dans le bordel, plausible, mais la discussion sur le sexe qui était déjà en filigrane avec Sam et Gilly, bof hein .-.
Trois notes par rapport au livre :
-S'ils ne voulaient pas la désinvolture de la scène incestueuse, autant essayer d'en faire quelque chose de plus ""beau"" qu'un semi-viol. Pas compris.
-l'impro avec Arya, c'est pas mal, mais je pense qu'il y avait mieux à faire, un dialogue avec un peu de fond ou de background. Cela dit curieux de voir la suite, qui pourrait contenir ça
-toujours en deuil de Strong Belwas
L'avis de Zephir sur
Game of Thrones / 4.04 Oathkeeper
Décadence, hubris, injustice, attente, isolement, initiation ; impérialisme religieux à l'Est, lutte primaire au Nord et guerre froide de nantis au Sud, cet épisode qui montre les plus gros écarts avec le récit de base est paradoxalement celui qui en retranscrit le mieux l'esprit depuis bien longtemps. La structure est plus fluide que d'habitude et se concentre sur les points focaux plutôt que les électrons libres, l'ambiance est là comme dans la plupart des épisodes à la photo sombre, et esthétiquement c'est mon préféré des 4 pour l'instant, avec plusieurs jolis plans (même sans compter les close-ups de Dany, Margaerys et Tommen).
Big up #1 à l'acteur de Jaime qui contrebalance un peu les travers du 4x03, actuellement dans une version particulière de la crise de la quarantaine. Son identité d'épéiste arrogant fils-à-papa, un peu par défaut (étant méprisé de base pour avoir tué un roi qui menaçait de mettre Port Réal en flammes / le charisme de son père, sa relation fusionnelle avec sa soeur) a désormais perdu tout son sens.
Big up #2 pour Ser Pounce et la tête de sanglier transpercée
Big up #3 à Natalie Dormer
Big up #4 au bébé le moins frileux de Westéros
Enfin dernier big up à la réalisation de la séquence finale.
Difficile par contre de ne pas trouver la prise de Mereen un peu facile, lecteur ou non, et les CGI sur le plan en contreplongée font très cinématique de JV.