Encore une année de passée, cela ne nous rajeunit pas, tout ça, j’ai l’impression, dites-moi.
L’heure pour moi d’un petit bilan des séries matées cette saison est donc venue. Et comme la vie d’un fan de séries est une longue course, avec ses étapes, ses moments de plaisir, d’autres de peine, comme un Tour de France de cyclisme en sorte, en voici mon classement.
- Le maillot jaune
- Les vainqueurs d'étapes
- Le maillot vert
- Les étapes de plaine
- Le maillot blanc
- Les étapes de montagne
- Le maillot à pois
- Les derniers tours de piste
- Les sorties hors-piste
- Les journées de repos
- Les cols de première catégorie (mes abandons)
- Les crevaisons
- La voiture-balai
- Les chutes
- Les échappées
Le maillot jaune - le vainqueur
Better Call Saul : Après une première saison de tâtonnements, ce spin-off racontant comment le gentil (même si déjà escroc) Jimmy deviendra Saul Goodman, l’inénarrable avocat au porte-feuille à la place du cœur de Breaking Bad, a trouvé son rythme de croisière sur la deuxième et confirme avec une troisième de haute volée. S’habillant d’une structure assez originale (une montée en tension pour la première partie de saison, suivie d’une descente plus anecdotique en apparence, mais capitale pour comprendre la métamorphose) le rendu a été époustouflant, dans le genre force tranquille. Bien sûr, on peut trouver à pinailler, les parties sur Mike sont moins réussies, tandis que l’intrigue avec le Cartel s’adresse exclusivement aux fans des aventures de Walter White, mais le trio Jimmy + Kim + Chuck a tout soufflé sur son passage. D’une rare intelligence, d’un travail continu pour rendre les épisodes beaux et surtout avec un respect total envers sa propre mythologie, Better Call Saul force le respect. Le mien, du moins.
Jimmy se fait beau pour aller chercher son prix.
Les vainqueurs d’étapes
Ils ont brillé cette année.
American Crime : Un troisième crime américain (le dernier, la série a été annulée) toujours aussi prenant. Dans cette saison, plusieurs personnages subissent les répercussions d’un fléau mondialisé : l’exploitation d’êtres humains (par le travail proche de l’esclavage des Mexicains illégaux ou la prostitution). La structure du récit prenant une forme très déstabilisante (des protagonistes disparaissent à mi-parcours de manière inattendue), les acteurs au top (Lili Taylor, quelle femme) et une tension sous-jacente m’ont donné une grande claque, pour un récit poignant à la fois humaniste et pessimiste. Salutaire. Vraiment dommage que cette série s’arrête.
Au-delà des murs : La série fantastique raconte, en trois épisodes, l’histoire d’une femme qui se perd dans un labyrinthe présent derrière les murs d’une maison et y rencontre moult créatures et un intrigant jeune homme du passé. Rien d’inédit, mais une belle atmosphère, rappelant parfois Silent Hill, de belles idées et un beau final avec une émouvante histoire d’amour à travers le temps, le genre d’idée que Marc Levy aurait salopé, mais qui touche sa cible ici.
Beau Séjour : En Belgique, Kato, une ado, est retrouvée morte dans une chambre d’hôtel ; une enquête débute. Avec son univers entre Twin Peaks, Broadchurch et Les Revenants, la série belge néerlandophone est une agréable réussite qui tient bien la route grâce à une très bonne idée : le fantôme de la victime (excellente Lynn Van Royen) participe à l’enquête et peut interagir avec certains vivants comme son père, sa meilleure amie ou le flic véreux qui s’occupe de l’affaire. On obtient une série policière efficace et servie par de belles scènes (les échanges entre la revenante et ses proches notamment).
Master of None : Impossible de ne pas la citer, même si cette saison 2 m’a moins emballé que la première. Je trouve qu’Aziz Ansari favorise un peu trop la forme expérimentale (le dating, la vie new-yorkaise) et le message (sur le racisme, l’homosexualité, les applications) et oublie un peu de travailler le fond (c’est souvent prévisible comme la réconciliation finale de l’épisode sur Thanksgiving, ça ne lésine pas sur les clichés telle la partie italienne et c’est rarement hilarant). Malgré ces petites réserves, le show reste très attachant car léger, et on ne s’ennuie jamais à suivre Dev, son périple italien, sa vie new-yorkaise, son boulot, ses amis, ses histoires d’amour et ses (nombreux) repas. Et surtout il n'a pas son équivalent pour mettre en scène (et de manière émouvante) les débuts d'une relation amoureuse, ses petits moments magiques où l'on sent qu'on tombe amoureux de la personne en face, minute après minute.
Le maillot vert - le meilleur sprinter
Fleabag : J’avais découvert Phoebe Waller-Bridge avec la série Crashing et pour tout dire, je l’avais détestée : vulgaire, égoïste, immature, elle incarnait un personnage irrécupérable et énervant. Fleabag reprend peu ou prou le même rôle, mais agrandit le cadre, donne un background (sa relation avec sa sœur notamment), une richesse et des fêlures et finit, semblant de rien, par déboucher sur une série touchante, qu’on a envie de serrer dans les bras et faire partager à tout le monde. Six épisodes de vingt minutes, rarement une sitcom n’était partie d’aussi loin pour gagner mon cœur.
"Yes !!!!! Maillot vert !"
Les étapes de plaine
Bon an, mal an, ces séries continuent leur petit bout de chemin, loin des premiers rôles.
Broadchurch : La saison 3 des aventures d’Alec Hardy et Ellie Miller propose une nouvelle enquête, après une saison 2 décevante. On se retrouve dans le schéma classique des demi-douzaines de suspects ayant des secrets ou quelque chose à cacher. Sans jamais être renversante, une ultime saison solide.
The Strain : La série avec les vampires a appris de ses erreurs et notamment de sa deuxième partie de saison 1 en chute libre niveau qualité. Cette saison 3, à l’image de la 2, est plus constante et n’hésite pas à enrichir son background. Malheureusement, elle est retombée lourdement dans ses travers dans un season finale bien loupé qui a enchaîné les maladresses et les frustrations (les gentils ont une nouvelle fois laissé échapper le Maître alors qu’ils le tenaient à leur merci, zut alors).
Z Nation : Cette saison 3 relève le niveau de la calamiteuse saison 2 en dispersant les membres de l’équipe et en modifiant les relations entre eux. Le souci est que selon les personnages qui se retrouvent au centre des épisodes, cela peut être bien et divertissant (quand c’est le Doc) ou horriblement long (quand c’est Citizen Z). Il m’a fallu tout de même de l’abnégation et de la volonté pour arriver au bout de la saison pour un final qui tue (provisoirement ?) la quasi-intégralité de son casting. En tout cas, même si je continuerai la course lors de la saison 4, j’ai fait le deuil : Z Nation ne retrouvera jamais plus son degré de débilitude géniale de la saison 1.
Le maillot blanc - le meilleur espoir
American Gods : Je n’aurais pas misé beaucoup dessus, mais une bonne surprise est sortie du matériel de base (un énorme fourre-tout avec des divinités dont une dévore par le vagin ceux avec qui elle fait l’amour, un leprechaun, une morte ressuscitée, des litres de sang et Gillian Anderson déguisée en David Bowie ou en Lucy de I Love Lucy). American Gods, en assumant son n’importe quoi et son délire, a accompli une saison prometteuse et combative, qui a toujours surpris son auditoire et lui a permis de se construire un réseau solide de fans.
Poupoupidou pour American Gods.
Les étapes de montagne
La mode, en ce moment, est-elle à ces séries trash et décalées, où des personnages cartoonesques vivent des situations extravagantes dans un esprit provoc, des effusions de sang et un humour potache ? En tout cas, ces séries ont souvent un parcours très montagneux, très inégal, avec des pics d’intensité et d’autres moments de descente où la qualité chute dangereusement.
Ash vs Evil Dead : Une deuxième saison plus folle et plus fun, mais le bilan est gâché par une happy end totalement incongrue qui sonne comme une blague de mauvais goût.
BrainDead a failli gagner un prix à la fin de cette année, mais une deuxième partie beaucoup plus faible a fait baisser la cote de cette histoire de fourmis extraterrestres se nichant dans le cerveau des humains pour les contrôler. Dommage.
Dirk Gently’s Holistic Detective Agency : La série a eu un peu de mal à confirmer son pilote de malade, ralentie par des longueurs, un sentiment de fouillis et un personnage principal loupé, sorte de Doctor Who fatiguant. Sympa, mais cela a beaucoup ressemblé à l’un de ces espoirs sportifs avec du talent qui n’arrivent pas à durer sur la longueur d’une saison complète.
Preacher : Si la première saison aura été une longue introduction pas toujours convaincante, la deuxième semble se lancer sur des meilleurs rails. Jamais la dernière pour proposer des idées extrêmes (Dieu en fan de jazz, des anges suicidaires, un cowboy de l’enfer), ni pour éclabousser les spectateurs d’hémoglobine, il manque juste une régularité qui permettrait de faire passer Preacher dans la catégorie supérieure.
Le maillot à pois - le meilleur grimpeur
Legion : Si je venais à comparer l’adaptation des Comics (Marvel & DC) à une montagne de difficultés identiques (relâchement des scénarios, humour omniprésent qui annihile tout enjeu, donc tout intérêt), Legion arriverait à gravir le col de ces obstacles, grâce à une inventivité de tous les instants. En effet, la série sort des schémas classiques et propose un voyage dans l’esprit d‘un schizophrène aux pouvoirs exceptionnels, un périple peuplé de scènes surprenantes, d’instants de grâce et de créatures monstrueuses. Prenant le parti du contre-pied des structures ordinaires et empruntant parfois le déroulement absurde d’un cauchemar éveillé, Legion a lâché du monde dans la montée. Mais pour les plus vaillants, ce fut une belle récompense.
Legion casse la baraque.
Les derniers tours de piste
Anciens champions, ils font un dernier tour d’honneur et finissent un peu à bout de souffle.
Man Seeking Woman : Cette troisième saison a montré, très vite, des signes d’essoufflement du concept (Mike de plus en plus lourd, beaucoup d’épisodes sur les parents ou beaux-parents, des parodies de films trop évidentes) et a préféré sagement prendre sa retraite avant la saison de trop. L’arrivée de Lucy (la nouvelle amoureuse) a été bénéfique (au point d’éclipser Jay Baruchel) et permet à la série de clore dignement la recherche (burlesque) du Grand Amour de Josh.
Rectify : A échappé de peu à la crevaison, car cette quatrième saison est assez laborieuse. Alors que tout semblait être quasiment dit à la fin de la saison 3, Rectify revient à la surprise de tous. Ce fut un miracle que la série ne se soit pas rétamée, car elle s’est mise beaucoup de bâtons dans les roues. Anti-spectaculaire au possible, bâclée parfois (la résolution de l’enquête sur le viol et le meurtre d’Hanna tombe du ciel), avec des enjeux limités (on s’ennuyait vite dès qu’on retournait voir la famille Holden à Paulie), je n’ai tenu que pour Daniel, que pour voir ce fascinant personnage revenir vers la lumière.
Les sorties hors-piste
Hors des sentiers balisés, je me suis perdu, j’ai souffert, mais (souvent) cela valait le coup.
Channel Zero : Là où The Exorcist ou Outcast ont montré leur incapacité à renouveler le genre horrifique et se sont contentées de répéter les codes existants, Channel Zero a pris des risques. Des risques d’ennuyer le spectateur, de le perdre par le caractère vaporeux de l’ensemble, mais cette variation sur les creepypastas a accouché (avec douleur, je le répète) d’un objet fascinant, malsain et déroutant.
Quarry : J’ai failli me faire avoir par les premiers épisodes poussifs et convenus. C’est une fois que (paradoxalement) l’action s’est faite plus discrète que la série a déployé subrepticement ses charmes vénéneux, en laissant exister ses personnages torturés ou perdus pour une reconstitution réussie des années 70. Et si, en tête de peloton, le couple principal Mac et Joni a été beau dans son combat pour rester en vie (dans tous les sens du terme), le reste des personnages n’a pas été en reste, notamment Buddy le tueur à gages psychopathe homosexuel, vivant toujours chez sa moman à 30 ans et rêvant de se réorienter dans un travail légal. Quarry est une série qui grandit au fur et à mesure de son déroulement pour devenir fascinante et addictive.
Twin Peaks : Dire que j’ai attendu ce retour est un euphémisme. Et comme tout le monde, je me suis pris un vilain mur, hermétique et abstrait. En fait cette série, toujours en cours de diffusion, questionne notre côté masochiste. Car David Lynch, en grand pervers, ne nous facilite pas la tâche et se plaît à tester notre patience et nos limites de téléspectateurs. Et malgré tout, malgré la lenteur du récit, son côté dispersé et la perte de nos repères, on revient semaine après semaine prendre une fessée sur nos illusions. Dans quelques semaines, on saura s’il s’agissait d’un coup de génie ou d’une mauvaise blague. Wait and see.
Jour de gloire pour Quarry.
Les journées de repos
Beaucoup de nouveautés parmi les séries à vocation comique encore cette année, il m’a été possible de picorer des gags parmi :
Baskets et son clown dépressif dont la deuxième saison a été plus constante grâce à Louie Anderson (un homme pourtant) parfait en mère de famille dépassée par la médiocrité de ses fils.
Dear White People et sa communauté black en révolte.
People of Earth et son groupe d’individus ayant été enlevés par des extra-terrestres.
The Good Place et son paradis parfait.
The Mick et sa Nounou d’enfer en mode trash et provoc.
Voire Son of Zorn et son Musclor en dessin animé interagissant avec de vrais acteurs (pour les jours où j’étais moins exigeant avec ce que je regardais).
De cette liste, je vais mettre en avant Trial & Error avec son avocat qui débarque dans une communauté redneck défendre un homme accusé du meurtre de sa femme. Sous la forme d’un mockumentary, la série retrouve l’esprit de Parks & Recreation ou The Office et ses personnages farfelus, névrotiques ou débiles. Même si elle n’a jamais confirmé le niveau exceptionnel de son pilote hilarant, la sitcom a été un très agréable divertissement.
Les cols de première catégorie sur lesquels j’ai peiné
Ces quatre poids lourds ont croulé sous les louanges des critiques, sur le site comme ailleurs. Pourtant, lors de leurs ascensions, j’ai calé.
Fargo : Tiré du chef-d’œuvre des frères Coen, les saisons de Fargo ont toujours pâti, selon moi, d’un trop grand nombre d’épisodes, qui les obligent à faire du remplissage. Dans cette troisième saison, j’ai eu l’impression que la série ne faisait que cela, essayer de gagner du temps pour permettre à un scénario moins riche que d’habitude d’arriver aux dix épisodes commandés. Trop de palabres et d’inertie m’ont fait baisser les bras à mi-parcours.
Mr. Robot : La première saison avait été une grande réussite, mais le succès est monté, à mon avis, à la tête des scénaristes qui ont fait une deuxième saison prétentieuse et ampoulée. Avec des durées d’épisodes au-delà du raisonnable, la deuxième saison s’est montrée belle mais froide et creuse et pour moi, son visionnage fut une expérience très pénible. Il me reste encore quatre épisodes à regarder, mais rien que d’y penser, j’ai envie de pleurer.
Stranger Things : La nostalgie des années 80 et son lot de références ou clins d’œil, c’est bien. Mais un peu plus d’originalité, d’idées neuves, de surprises et de rythme et un peu moins de moments de remplissage vain ou de Winona Ryder qui surjoue comme un cochon auraient donné une meilleure série.
Westworld : Là, je vais me faire des ennemis, mais je suis resté sur ma faim avec cette série. Trop mal équilibrée (on va trop souvent du côté des programmeurs pour des scènes souvent identiques et cela casse totalement le rythme), la série avance ses pions très lentement. Il y a vraiment de bonnes idées, mais elles sont ensevelies par de nombreuses approximations (la révolte de Maeve trop facile, tous les humains qui se comportent comme de grands psychopathes dès le pied posé dans le parc), des lourdeurs (trop de robots se mettent à déconner trop vite sans que la sécurité du parc ne s’en émeuve) et de racolage (HBO oblige, les robots sont systématiquement déshabillés). En fait, mon plus grand regret est que les scénaristes n’ont jamais laissé la série vivre, trop occupés à imposer leurs idées (de manière forcée comme la story de William/MIB) et ont loupé l’essentiel : faire une immersion totale dans un jeu vidéo grandeur nature.
Belle métaphore de Westworld (l'homme à terre étant moi).
Les crevaisons
Ça tanguait depuis un petit moment, mais là, c’est confirmé, les pneus sont à plat, ça n'avance plus.
Doctor Who : Je venais de rattraper mon retard sur la série, j’allais enfin pouvoir suivre une saison en direct. Et bah, je n’ai pas été gâté. Écrite par un producteur à qui on a plus ou moins imposé cette dernière saison, elle ne fut qu’une succession d’épisodes moyens qui se délitaient tous au bout de vingt minutes. Elle a même touché le fond avec la trilogie sur les Moines qui restera comme un des pires moments de la série depuis ses débuts. Sans cœur et sans envie, cette dixième saison ne fut qu’une longue traversée du désert, que même les deux derniers épisodes plus convaincants ne suffisent à sauver. Et pauvre Bill, pourtant interprétée par une battante Pearl Mackie, elle n’a pas été mise à l’honneur par les histoires et rejoint de facto le rang des compagnons secondaires du Docteur (Martha, Donna (?)), tandis que Nardole aura bien divisé la rédaction de Série-All, mais au final, n’aura eu qu’un rôle assez anecdotique. Bref, une dernière course pour Moffat et Peter Capaldi sans gloire, ni panache.
The Affair : Après deux saisons pas évidentes, The Affair s’est effondrée sur elle-même, à une saison de l’arrivée. Ayant donné la résolution de l’affaire de l’accident mortel, la série change de braquet et propose un aftermath des personnages. Cela aurait pu être une bonne idée, mais le résultat n’a pas vraiment été intéressant, voire ennuyeux à mourir. Alison et Cole se disputent la garde de leur enfant, tandis que Noah pète un plomb et devient parano (en plus d’être mytho). Sans plus de jus dans les jambes, cette troisième saison a été une longue route triste.
The Last Man on Earth : Tandy Miller a eu raison de moi et de ma persévérance. Cela faisait bien une saison et demi que chez moi l’agacement et la frustration avaient succédé à l’enthousiasme, mais je continuais vaille que vaille, espérant, Dieu sait pourquoi, un miracle. Cette troisième saison a été de trop et a confirmé que la série ne sortirait jamais de ses histoires anecdoctiques, de ses personnages pas travaillés et se contenterait de réciter sa petite recette éternellement, sans se remettre en question. Avec l’arrivée d’un nouveau personnage (un gamin muet, sans background, uniquement introduit pour donner du grain à moudre aux situations (plus très) comiques de Will Forte), la coupe est pleine et je me suis résolu à abandonner.
La voiture-balai
La liste de séries dont j’ai, pour X et Y raisons, abandonné au bout de quelques épisodes :
24 : Legacy, Blood Drive, Designated Survivor, Flaked, Girlboss (cette pâle copie de Fleabag), la deuxième saison d’Outcast, Santa Clarita Diet, Stan against Evil (ce démarquage vilain d’Ash Vs Evil Dead), The Exorcist, The Mist, etc, etc…
Allez, ouste !
Les chutes les plus spectaculaires à l’avant du peloton
Ces séries étaient parties pour une place sur le podium, mais elles se sont méchamment viandées.
Missions : Encore un échec de la fiction française. Pourtant, il y avait de l’ambition, à savoir créer de la science-fiction francophone, mais faute de personnage consistant, d‘acteur au top, d’un scénario surprenant ou d’idées pas honteusement plagiées ailleurs, tout s’est rapidement écroulé. Sur Mars, la gravité est plus faible que sur Terre, pourtant dans Missions, tout pèse des tonnes.
Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire : Une atmosphère à la Pushing Daisies et le grand retour de Barney Stinson, cela pouvait être très bien. Cela est juste une série horripilante, avec des gamins horripilants (sauf Prunille tout chou), des personnages horripilants (Mister Poe) et un narrateur horripilant, racontant toujours la même histoire (les enfants arrivent dans un nouveau foyer, Olaf déguisé débarque pour les tuer et aucun adulte ne le reconnaît ou ne croit les mioches), ce conte pour petits est vite un désastre.
The Get Down : Autant la première partie m’avait emporté en racontant avec enthousiasme les débuts du hip-hop dans le Bronx des années 70, dans une tornade d’images et de sons, autant la deuxième partie a manqué d’air et a enchaîné les mauvais choix. Délaissant le côté immersif du Bronx des seventies, avec une Mylene devenant de plus en plus égoïste et détestable, des intrigues devenant moins intéressantes ou lourdement écrites et une fin torchée en deux minutes due à l’annulation du show trop onéreux, le soufflé a fini par tristement retomber, bouffé par les facilités et la boursouflure.
The OA : Mon gros éclat de rire de la saison, le gros navet d’une connerie tellement cosmique que je ne peux y penser qu'avec sympathie. Sans subtilité, sans vraisemblance, The OA est un enchainement débile de péripéties crétines qui culminent par une chorégraphie d’un ridicule achevé (elle est là, sur ce lien, pour ceux qui veulent se marrer encore un coup), du grand n’importe quoi qui ne tient jamais debout et des énormes facilités pour permettre à l’histoire de continuer. Un jour, le monde se rendra compte que The OA est un puissant nanard, à regarder au deuxième degré pour bien rigoler.
"Série à terre, série à terre."
Les échappées enfin rattrapées
Cette année, j’ai terminé Treme. Même si cette série de David Simon est moins spectaculaire que The Wire (si, si, c’est possible), elle est un vrai raz de marée de personnages touchants, de musique, d’humour, de tristesses, de joies et de bonheurs. Une vraie série humaniste et enthousiasmante.
Lorsque mon fils sera plus grand, voilà trois dessins animés, que j’ai visionnés cette année, que je ne lui montrerai pas (pas avant une bonne seizaine d’années environ) : South Park (j’en suis à la saison 10 et à voir je m'approche de la fin de son âge d'or), BoJack Horseman et surtout Rick and Morty à qui j’ai donné une deuxième chance, après avoir galéré sur la saison 1. Bien m’en a pris, car j’ai (re)découvert une saison 2 folle, des centaines d’idées par épisode, des gags sur la physique quantique, des voyages intergalactiques, des multi-univers et des aliens en forme de testicules ou de cul (on ne se refait pas).
J’ai aussi débuté le Doctor Who, période classique. Un premier Docteur, vieillard fatigué et râleur, qui, accompagné de Susan (sa petite-fille naïve/énervante qui se met toujours en danger) et d’un bellâtre arrogant, combat des monstres ridicules incarnés par des comédiens en combinaison dans des décors de carton-pâte, sur un rythme assez lent et mou. Culte forcément.
La technique pour tenir la saison 1 avant une deuxième plus convaincante.
Voilà, ça en fait du temps perdu devant l’écran, non ? Maintenant, je laisse la place à Jo_ qui présentera elle aussi son bilan de cette année.
À plus dans le bus.