Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Ce scénar <3
C’est assez ouf d’imaginer que le script a été écrit par un fan de 17 piges qui a soumis son script appelé “The Planet That Slept” et qu'il s'est révélé pourtant plus ingénieux et mieux peaufiné que celui de bon nombre de scénaristes de “renom” du show.
On y trouve certes un aspect très “monster of the week”, en soi pas dingue même si l’épisode est très rythmé et que la réalisation fait honneur à l’action, ce qui est plutôt rare. Cette conclusion doit effectivement répondre à la "menace" des Marshmen avec quelques techniques scientifiques sorties du chapeau... mais pour une fois, méga cohérente. En effet pour faire fuire les créatures du marais, le Docteur utilise leur capacité d’apprendre très vite pour leur faire tenir des bonbonnes d’oxygène et libérer eux-même ce qui les "empoisonne" et les force hors du vaisseau. C’est malin.
J’aime beaucoup, beaucoup la révélation finale qui donne tout son sens à l’histoire sur le fait que les trois races présentées ne forment qu’une seule et même espèce. De l’araignée toxique qui sort de son oeuf, à la créature qui rampe dans les marais et qui est douée d’intelligence et d’adaptation, aux humanoïdes qui finissent par procrastiner à vie, c’est brillant comme concept. Un des plus beaux twists qu'il m'ait été donné de voir avec celui de The Face of Evil, délivré en plus de façon assez subtile et progressive, avec plusieurs indices des précédents épisodes (la guérison rapide de la blessure d'Adric, les plaquettes de cellule, les derniers mots du Premier Décideur...) qui convergent ici vers une réponse évidente et pourtant surprenante. Un très beau message sur la procrastination, une belle illustration du cycle évolutif de la vie, ainsi que l'importance d'accepter la différence des autres, et de prendre des décisions pour agir.
Ce que le sérial perd un peu en visuel (on passe en effet tout notre temps dans le vaisseau et non plus dans la magnifique brume du lac grâce au “Mistfall” des débuts), il le regagne en intérêt dans l’histoire. C’est somme toute très bien fait. D'autant que finalement, les décors du vaisseau ne sont pas si mal, au contraire. C'est assez varié, on n'a pas l'impression que tout va se casser la gueule et c'est bien filmé. Les costumes aussi sont globalement convaincants, j'ai déjà parlé des créatures des marais mais j'aime aussi le fait que le peuple ne porte pas qu'une seule couleur, bien que la combinaison Bibimdom des trois décideurs est le fashio faux-pas qui dénote.
Il y a encore quelques légers défauts, comme le rôle de Romana. Elle est certes hypnotisée et non capturée ou autre, mais ce n'est pas super bien expliqué ni méga original (et Lalla Ward, c'est toujours pas ça). Malgré quelques détails comme celui-ci un peu clichés, sous ses airs classiques, cela fait du bien d'avoir une histoire qui sait s'éloigner des sentiers battus. Le Doc n’a pas pour principal objectif de gagner la confiance du peuple, où il n’y a pas de vrais méchants, tout simplement. Juste un peuple, une énigme, une réponse, des messages.
Les Décideurs qui ne peuvent juste toujours rien décidé et procrastinent pour toujours, c’est aussi assez ironique et j’aime beaucoup tous les messages du sérial à ce sujet, et notamment le fait que parler et débattre, c'est bien, mais prendre des décisions et agir, c'est parfois la meilleure chose à faire. Un message très "Doctoresque", le personnage de Four étant toujours dans les actes. Contrairement aux chefs de cet épisode, le Docteur ne décide pas : il agit. Et l'épisode met ainsi extrêmement bien en valeur la ressource que constitue le Docteur pour ce peuple.
Ce sérial introduit également Adric qui, pour une raison qui m’échappe encore, est un compagnon ultra détesté. Je l’ai bien aimé dans cette histoire et je sens pour ma part qu’il a du potentiel. Il paraît que Matthew Waterhouse s’entendait très peu avec Tom Baker et a été une des raisons du départ de ce dernier en fin de saison… mais en même temps, Tom Baker a l’air d’être quelqu’un de très gentil en apparence et qui ne s’entend pourtant avec personne, sans doute très égocentrique et clairement bully et insecure en privé… du moins à l’époque et avec tous ses problèmes, depuis le départ d’Elisabeth Sladen. Bref, j'aime l'inclusion d'Adric qui, je pense, est ce qu'il faut pour redynamiser le show.
Enfin, cette histoire est également la première de la “Trilogie E-Space” (Exo-Space-Time Continuum), se déroulant dans une sorte d’univers parallèle où les coordonnées sont opposées à l’univers que connaît le TARDIS de base. Un concept sympa qui liera ensemble les deux prochains sérials également. Toujours une bonne idée de sérialiser la série à mon sens.
Full Circle est un exemple d’une histoire extrêmement classique qui innove en fait sur plein de petits niveaux, et une belle preuve qu’un fan peut écrire pour la série en mettant à l’honneur les personnages du Docteur et impressionner avec un scénario très intéressant et étonnamment mature. Il faut tout de même saluer que mon concept préféré de l'épisode (le regard sur l'évolution) est apporté non pas par le jeune scénariste, mais par le showrunner de la saison, Bidmead, qui n'a donc pas eu que de mauvaises idées.
Contrairement aux deux premiers sérials, son envie de vouloir "réinsuffler de la science" dans les histoires prend ici tout son sens et se marrie à merveille au pitch de base. Avec en plus l’introduction du nouveau compagnon et la lancée d’un fil directeur sur un univers parallèle “négatif”, ce n'est pas seulement la saison, mais presque toute l'ère Doctor Who 80’s qui démarre enfin. Ce n'est finalement pas un hasard que ce soit suite à cette histoire, pourtant objectivement de bonne qualité, que Tom Baker fit part de sa décision de ne plus revenir : le besoin de changement l'avait finalement enfin rattrapé.
Note moyenne : 14.5/20