C'est toujours un peu ennuyant à mon goût, l'histoire s'enlise, mais globalement cette partie est plus intéressante parce qu'elle parvient à surprendre au moins par deux fois : d'abord la révélation que la statue Melkur du jardin, source de tous les maux des habitants, est en réalité un TARDIS... Et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de celui du Maître. Un des rares éléments bien vus à mon sens concernant le retour de cet antagoniste tant attendu.

Le retour du maître décrépit donc, celui de The Deadly Assassin joué par un autre acteur, Beevers (avec un maquillage un peu moins creepy et un acteur moins charismatique malheureusement que Peter Pratt, mais bon). C'est annonciateur d'une dernière partie avec plus d'enjeux, du moins je l'espère. Le statu quo de l'épisode bouge en effet très peu puisqu'à part apprendre des trucs sur la "source" et le pouvoir d'harmonie de Traken, les personnages ne font que s'enfuir, s'échapper, se cacher, se rejeter dans la gueule du loup en criant de ne pas faire confiance à Kassia, en vain. D'autant que ce qu'on apprend sur la Source, ce sont des infos non partagées avec le spectateur, donc en hors-champ, avec une veille histoire de parchemin un peu pourrie. C'est vraiment un manque de confiance et/ou d'ambition de la part des scénaristes de ne pas être rentrés vraiment dans les détails de cette technologie pacifique et ce gardien immortel. Ç'aurait pu juste être un choix comme un autre, si on voulait par exemple faire une histoire légère, fun ou autre, mais c'est ici grave car on sent que c'est bien sûr à l'origine de toutes les motivations du Maître, ce qui est important.

Il faudrait vraiment bousculer le scénario plan plan à base de techno-blabla (une constante cette saison) sur la "source" des Trakeniens. Il est toujours autant dommage que la particularité de ce système, le fait qu'ils vivent tous en paix et en harmonie, ait été complètement reléguée au second plan au profit d'une intrigue "politique" lambda. J'aurais aimé voir vraiment un peuple Bisounours et pacifique par exemple. Au lieu de ça, ils pratiquent la prison et l'exécution, bref, très classique.

Il y a quelques éléments très mal gérés dans le scénario : premièrement, le fait qu'il soit établi que le Melkur soit la cause de tous les malheurs qu'il se passe... et personne ne fait le lien avec le fait que ce soit limite le meilleur ami de Kassia depuis l'enfance. Il est question d'un traître, il est évident que ça ne peut être qu'elle aux yeux des autres Consuls, mais ça ne percute pas.

Puis on a le fait que le sonic screwdriver du Docteur ne peut pas les libérer d'une simple prison, vraiment c'est très très grossier, et si le Maître a immédiatement reconnu le Docteur, il devrait tout de suite comprendre que les enfermer n'y changera rien.

Ensuite, il n'est jamais dit explicitement que Nyssa n'est pas la fille de Kassia, mais seulement de Tremas, et donc que Kassia n'est que sa belle-mère. Ça rend les enjeux émotionnels plus difficiles à saisir.

Enfin, encore une erreur concernant Nyssa. Pourtant, c'est un personnage relativement attachant et l'actrice est plutôt charismatique, et le fait qu'elle assomme plein de gardes et délivre le Docteur, c'est assez cool. Ce n'est donc pas en soi la faute du personnage, mais de son écriture : quand le Docteur et Tremas se font enfermés puis libérés, Nyssa les délivre... donc retrouve son père qui aurait pu être exécuté... mais ne s'intéresse qu'au Docteur qu'elle connait depuis 2 jours... Un point d'écriture qui m'a vraiment fait tiquer. Bref.

Ce n'est toujours pas glorieux, maintenant voilà, le Maître est de retour et ça ne peut être qu'assez excitant, la révélation progressive de son comeback est relativement bien gérée par le sérial, même si l'histoire dans laquelle il s'est embarquée n'a pour le moment pas du tout exploité le potentiel de cet ennemi et préfère se livrer à un jeu du chat et de la souris, c'est pénible.

The Keeper of Traken est donc toujours une histoire répétitive, pas très drôle ni fun, qui manque cruellement d'ambition par rapport à son pitch initial et à son introduction. Mémorable uniquement pour le retour du Maître à ce stade, qui n'a pas été servi et dont l'attente se fait sentir...