La fin sauve quand même l'ensemble. Toute la partie autour de l'antenne est affreuse et rappelle les pires heures d'UNIT. Il y a vraiment des fans de DW qui aiment cette période d'ailleurs ? Qui sont-ils ?

Le twist sur le mystérieux homme blanc mystérieux est une bonne idée, mais le fait que Five soit en blanc n'a strictement aucun sens, ni explication. Ah oui et Adric est une belle tête à claque.

Inévitablement, les régénérations ont un peu moins de gueule en 1981 qu’en 2010 ou 2013. Petite course poursuite dans les champs, puis le Doc tombe d’une antenne, incapable de se rattraper aux barreaux, et paf, adieu Tom.

Il n’empêche que malgré ce climax un tout petit poil anti-climatique, à base de course dans un champ britannique et du Maître qui s’arme de techno-blabla pour duper le Docteur, dans l’ensemble, qu’est-ce que c’est bien ! Déjà, Anthony Ainley et son rire machiavélique, je ne m’en lasse pas. Je n’ai pas vu le Maître de Roger Delgado, apparemment ayant fortement influencé celui d’Ainley, mais qu’importe, il a tout à fait la carrure du Maître : over-the-top comme il le faut.

Ensuite, minute Tegan oblige, peut-on prendre un instant pour contempler le sass légendaire de sa réponse au Docteur lorsque celui-ci complimente le Maître au lieu de trouver un moyen de sauver Tegan et lui ? :

DOCTOR: What a brilliant mind.
TEGAN: And what a waste of two more brilliant minds if we don't do something soon.

Damn girl <3

Ce n’est pas que les autres compagnons sont inutiles. Adric est toujours assez cool pour ma part, même si je n’aime pas trop le fait qu’il soit devenu aussi doué que Romana pour piloter le TARDIS et assister le Docteur dans les tâches scientifiques - on sent que les scénaristes s’étaient un peu trop accommodés à avoir un compagnon qui pige tout et comprend le TARDIS, bref, une Romana, sous le coude. Mais je trouve la dynamique Adric/Docteur vraiment bonne et l’acteur assez attachant malgré son côté amateur. Quant à Nyssa, elle a certes moins de temps pour briller que Tegan, surtout car elle est un peu une pièce rapportée dans la team TARDIS, mais elle parvient tout de même à transmettre beaucoup pendant la scène où elle observe sa planète natale disparaître sous ses yeux. Nyssa est typiquement la compagne plus effacée à mon avis, mais assez attachante malgré tout.

Ensuite, même si on finit effectivement dans une campagne anglaise avec une grosse antenne de télé en guise de solution pour annuler l’entropie forcée de l’univers et sauver toute la création elle-même… peut-on aussi prendre un moment pour admirer les enjeux que tente de poser (avec succès) ce final ? C’est quand même assez ouf et c'est bon d'avoir une histoire aussi ambitieuse pour le départ d'un Docteur aussi emblématique, "la fin de l'Univers". En plus, à nouveau le sérial fait quelque chose de très malin avec les décors puisqu'on a déjà expliqué la réutilisation de l'antenne de Logopolis.

Et puis, il y a cette idée géniale d’avoir fait apparaître cet être blanc, “The Watcher”, en avance. Guidant Nyssa jusqu’au Docteur (hors-champ), surveillant l’arrivée de Tegan, se confiant à Adric et même au Docteur lui-même pour, sans doute, le guider dans ses pas : tout cela pour révéler au final qu’il s’agissait de la prochaine version du Docteur, Peter Davison. Voilà qui constitue une entrée en la matière fort alléchante. Du timey-wimey qu'on peut tout à fait associer par l'effondrement de l'univers sous l'effet de l'entropie - quoi de plus beau pour mixer un peu la ligne temporelle du Docteur et faire aider une version future de lui-même ?

Et puis ce qui est beau, c’est qu’on a le droit lors des derniers moments du Quatrième Docteur, à toute cette séquence de flashbacks sur les ennemis les plus marquants du Docteur, et tous les compagnons de Tom Baker. Complètement inspirées par ce passage assez fondateur, les scènes dans la nouvelle série de ce genre (dans Journey’s End ou dans The Doctor Falls qui est presque un copié-collé) montrent à quel point cet instant “fanservice” a une importance. Déjà que Logopolis était lourd en termes de lore avec ses premières parties, ce genre de scènes novatrices font très New Who et ont durablement marqué la série.

C’est en fait sans doute une des premières fois, hors épisodes spéciaux, que la série se permet vraiment du vrai fanservice. Revoyant les visages de Sarah Jane, Harry, le Brigadier, Leela, K9, Romana I, Romana II, la vie du Quatrième Docteur défile sous ses yeux, le rendant à nouveau plus “humain” que jamais, lui qui pourtant semblait petit à petit devenir l’ombre de qui il était durant tous ces événements dramatiques, abandonnant son TARDIS, rejetant ses compagnons et rejoignant même le Master. Mais, c’est parce qu’il savait déjà que sa mort était inévitable, et qu’il a bien vécu.

Tout l'épisode est d'ailleurs tout à fait drivé par les compagnons plus que par le Docteur parfois, et quel meilleur résumé pour le Docteur qui n'aura jamais été aussi proche de ses amis ? Et en même temps, si détaché de la Terre et de ses humains chétifs ?

On peut même voir dans le fait qu’il parvient à se rattraper avec le câble fébrile, pour lâcher quand il tient une structure solide, une forme de suicide à mes yeux, satisfait de sa dernière mission, content d'avoir bien vécu, et sachant inévitablement que c'était le prix à payer pour sauver l'univers. Quelle belle fin d’arc et quelle belle dernière réplique.

DOCTOR: It's the end. But the moment has been prepared for.

Adieu Tom Baker, tu resteras clairement mon Docteur classique préféré, un de mes Docteurs préférés tout courts (au moins dans mon top 5 sinon mon top 3 ou 2). Le Docteur le plus emblématique de la série, et pour de bonnes raisons.

Malgré une ultime saison un peu en-dessous de la moyenne de Four, on peut dire que la fin a fait totalement honneur à son run de qualité, puisque Logopolis est sans aucun doute dans mon top des sérials de Tom Baker, avec une ambiance excellente et une bande-son remarquable, son lot de concepts géniaux, de personnages attachants et de dialogues et scènes mémorables. Il faut aussi noter à quel point cet épisode est un condensé des multiples facettes de l'ère de Four : on a quelques séquences oniriques vraiment marquantes (les multiples TARDIS du début, The Watcher), des concepts de Sci-Fi très techniques et geeks (les Logopoliens mathématiciens, les CVE), un peu d'humour décalé par Tegan, et même pour finir un retour sur la bonne vieille Terre dans des scènes dignes de l'ère Pertwee.

Four qui avait débuté sa vie par aider une dernière fois UNIT dans Robot, avant de s'enfuir pour un bon moment de la Terre moderne, mais ne pouvant s'empêcher d'y retourner et de le faire découvrir à tous ses compagnons aliens parce qu'il y tient, meurt finalement là où il a commencé.

Pour moi, il n'y a pas plus belle régénération que celle-ci, tout comme il n'y a pas meilleur Docteur que Four.

Adieu Tom ! Peut-être te reverra-t-on un jour ? Who nose ?

Note moyenne : 15.75/20