J’abhorre la façon dont le segment “Précedemment” dresse un portrait de l’agresseur Ted en tant que médiateur tandis que Gandhia est l'émotive incohérente. A nouveau la preuve que le montage et la production se rendent complice contre la victime.

Gandhia est ostracisée, son agresseur ne voulant plus avoir affaire à elle du fait évident d’une culpabilité et d’un déni. Gandhia analyse à juste titre que les autres le suivent. Notamment Clay, comme le vieux petit sac à merde qu’il est, qui dit qu’il a toujours vu Gandhia comme “une femme à problèmes” dès la première seconde où il l’a vue, histoire de lever tous nos doutes sur le fait que c’était un connard sexiste raciste. La culture du viol a encore de beaux jours devant elles avec ce genre de personnes qui osent dire “moi si tu avais frotté ta bite contre moi, je n’aurais pas attendu le lendemain matin pour te dire de l’enlever !”.

Cela se transforme ensuite en une “division des genres” où les filles sont soudées autour de Gandhia tandis que les hommes (surtout Clay) croient à la vision de l’agresseur.

Helen est la seule voix de la raison, en tant que marine elle déclare avoir travaillé plusieurs années dans un centre d’aide de victimes de viols et repérer tous les signes pointant du doigt le fait que l’histoire de Gandhia est de loin la plus proche de la vérité. Cela fait un peu de bien d’entendre une personne croire explicitement Gandhia.

C’est pourtant là que le jeu est pervers et inhumain et que la production aurait DÛ intervenir pour exclure Ted ou a minima en parler. Puisqu’au moment du vote, Helen a malheureusement le fardeau de choisir entre forcer une égalité (et risquer de partir sur un tirage au sort), ou bien voter contre Gandhia malgré ses convictions pour “apaiser les tensions” et ne pas risquer l’élimination. J’ose espérer que, même si on ne l’a pas vu, une part d’elle a aussi voté pour que Gandhia parte afin qu’elle ne doive plus vivre avec son agresseur, quand bien même celle-ci a déclaré qu’elle pourrait le supporter quelques jours de plus. Jane l’institutrice a beau croire Gandhia, elle voulait voter uniquement contre Clay (encore une fois le jeu prenant les devants sur la réalité humaine) pour garder Ted pour les épreuves, forçant Helen à devoir choisir entre Clay et Gandhia. Or, une seule des deux options lui assurait que agresseur et victime ne partagent plus une plage, quand bien même elle reconnaît que Clay vient d’une “ère et d’une aire” où les femmes ne sont pas mises à égalité avec les hommes.

Et toute cette toxicité dégouline jusque sous la forme de sexisme banalisé dans la vie quotidienne où les mecs vont à la pêche toute la journée et se prélassent, tandis que les femmes font tout le reste du boulot et se prennent quand même des remarques. Ce qui fait resortir tous les clichés les plus puants comme quand Brian dit que c’est “l’ordre naturel des choses depuis des milliers d’années”, avant de plaisanter sur le sujet “oh j’ai un petit linge à laver en plus les filles”. On sent que Brian ne croit pas sincèrement ce qu’il dit et relèvent de l’ordre du chauvinisme banalisé en second degré, mais ses propos apparaissent juste comme d’extrême mauvais goût vu le contexte de cette tribu et vu la position de Ted et Clay.

L’épreuve de confort naze ne présente aucun suspens. Sur Sook Jai, depuis l’élimination de Jed, Stephanie son unique alliée est en conflit avec les autres puisqu’elle est la seule à récupérer de la nourriture (des calamars échoués sur la plage) et critique les 5 autres à rester ensemble à faire le feu. Tout semble donc préparer de façon grossière et évidente son départ prochain…

Au conseil, Clay l’enflure déverese sa haine sur le parchemin en n’étant pas capable de la respecter par un prénom, ce qui énerve à nouveau Jeff. Quelle saison infernale, on comprend que Jeff a toujours dit qu’il l’a détesté.

Bref, un nouvel épisode à jeter. Sur certains points, cet épisode est même encore pire que le précédent, puisqu’il prend sans équivoque (à part Helen, écrasée par la décision optimale dans le jeu) le parti de l’agresseur, et que cela aboutit à l’éviction de Gandhia. Gandhia méritait mieux, Helen méritait mieux, et le public méritait mieux que de les voir dépeintes en méchantes, avec un confess de sortie douloureux qui sous-entend là encore que Gandhia a manipulé sa tribu alors qu'en regardant bien ce qu'elle dit par son point de vue, elle reste tout à fait cohérente et n’aurait jamais dû devoir “prendre sur elle” et ignorer la situation. Cela me désole de voir qu’elle s’estime coupable de son élimination. C’est sans doute pour le mieux qu'elle s'en aille, pour elle.

Le terreau est désormais trop pourri, la suite de la saison même si elle est bonne (spoilers : elle ne l’est pas du tout) sera à jamais tâchée par cette immondice de mecs sur Chuy Gahn encore là et Helen (et Jan) qui ont dû compromettre leurs valeurs pour espérer poursuivre le jeu.