Cette séquence introductive avec Jeff sur l’hélico, l’armée panamienne bien clichée, mais aussi les plans furtifs de tous ces visages familiers, sous fond de musique épique et avec le générique qui s’enchaîne derrière… les frissons !

Quel plaisir de retrouver 17 des candidats les plus emblématiques de l’histoire (et Amber) dans ce premier All-Stars ! Avec en plus un twist de trois équipes qui justifie déjà bien son pitch : bigger, better, plus incisif et avec d’aussi petites tribus, dès le début, ça ne rigolera pas : impossible de se cacher ou de cacher sa réputation !

Par rapport à une saison de newbies, ça ne rigole pas en termes de rythme niveau stratégie : le pied à peine posé sur la plage, ça y va de bon train. Toutes les tribus ont des dynamiques sans doute tellement intéressantes que le montage, qui compose pour la première fois avec trois tribus, ne sait plus où donner de la tête. Les relations passées existantes entre les différents personnages sont ici clairement assumées et interviennent déjà dans l’équation.

ROB M.: All-Stars Survivor is gonna be so cutthroat it's not even gonna be fun. Nobody trusts anybody. Nobody trusts anybody, do you understand?

Chez les Saboga (jaunes), Jerri remarque qu’elle vit sur la même plage que Tina, qui la détestait, et est donc plus proche de Jenna. Rupert le petit nouveau s’accorde aussi avec Jenna pour renverser les deux gagnants : Tina et Ethan, mais aussi à Rudy par leurs atomes crochus, et notre petit fan favourite se place donc très bien. Chez les Chapera (rouge), les deux Rob dont les réputations les précèdent, partent déjà en stratégie, mais les fortes personnalités omniprésentes clashent déjà (Alicia, Rob M., Sue… un cocktail incroyable). Rob M. s’allie plutôt à Amber, pour ses beaux yeux et parce qu’elle est clairement la plus calme de l’île. Chez les Mogo Mogo (vert), le chaos est particulièrement présent, avec une alliance féminine qui se dessine, mais surpris par Rich aux aguets, ils admettent leur complot et en rigolent avant de passer à autre chose. En même temps avec des joueurs aussi stratèges que Lex, Rich ou Shii Ann, difficile d’imaginer un début autrement que chaotique ! Ils doivent carrément CALMER leurs ardeurs pour réussir à tout de même faire un abri qui tienne la route !

Les éléments de survie sont donc en retrait mais font tout de même briller les égos des personnages ou leurs aspects loufoques (Rudy qui veut boire de l’eau non-traitée car après tout “il a fait pire au Vietnam” ahah). Ce All-Stars va encore plus loin dans la dureté des conditions en ne leur donnant qu’un minimum syndical pour vivre et en empêchant les tribus d’acquérir le feu, même celles qui vont au conseil. Dur ! Mais mérité pour un retour : ils ont signé pour revenir, il faut marquer le coup.

Avec 3 tribus et 18 personnages, ce premier épisode arrive pourtant à tenir un équilibre fort dans son montage. Certains sont égaux à eux-mêmes (Rudy, Sue qui démoralise tout le monde direct et raconte qu’elle a bu de l’eau des lacs canadiens avec des fientes de castor, ou encore Big Tom, qui assurent tous les trois un gros capital humour), tandis que d’autres veulent changer d’approche (Jerri se veut plus discrète). Les plus gros noms sont au centre des rapports, comme le légendaire Hatch chez les Vert, dont la réputation est vue assez différemment par Lex et Shii Ann :

LEX: He was the king when he was playing with a bunch of sheep.

SHII ANN: I personally think... what fun would it be if the king left the first day?

Enfin, après une grosse introduction, Jeff ne rencontre les candidats et les tribus ne se découvrent qu’aux deux tiers de l’épisode lors de la première épreuve, ce qui laisse le temps au spectateur et aux tribus de s’accomoder. Leurs premières interactions sont funs mais limite trop courtes, on en redemande ! Mais voir la tête de Colby quand Jerri débarque, suffit à mon bonheur pour l’instant.

Cette saison a été très différente à vivre lors de sa découverte pour moi dans la mesure où, pour la première fois, je savais déjà qui l'emporte, malheureusement. Cela risque de ne pas être super intéressant à la longue. Mais les enjeux sont tellement grands que cela ne gâche presque en rien le plaisir.

Plein de questions brûlent nos lèvres : jusqu'où pourront bien aller le trio emblématique de la saison 1 Rich, Sue et Rudy ? Jerri et Colby se retrouveront-ils, et qu’adviendra-t-il du cast de Australia, de loin la saison la plus représentée car la plus populaire à l’époque ? Les gagnants s’en sortiront-ils ? Les stratèges en herbe partis trop tôt (Rob Mariano, Shii-Ann) iront-ils plus loin qu'avant ?

A en juger par le départ prématuré de Tina, grande gagnante lors de la saison la plus vue, on voit bien que tous les paris sont ouverts. Ce n’est guère surprenant que la tribu avec la moyenne d’âge la plus élevée, clairement la moins sportive, élimine son maillon faible féminin sur le plan physique et dangereux socialement sur le long terme. Quelque part, cette tribu et cette candidate semblait condamner. On peut questionner la répartition initiale des équipes, même s’il est difficile de composer dans une configuration 3 * 6 entre répartition des gagnants, des personnes qui se connaissaient déjà dans les saisons, etc.

Franchement, le casting est tellement quasi sans fausse note (on sent juste qu’Elisabeth d’Australia et Colleen de Borneo ont dit non, nous donnant à la place Amber et Jenna L.) que cet épisode aurait pu ressembler à n’importe quoi, il reste jouissif au possible. L’épreuve n’a aucun suspens, on aimerait plus d’interactions cross-tribus, et Tina n’a que peu de temps pour marquer, mais qu’importe ? Le premier conseil épique sous la pluie (récupérée en guise d’eau potable tellement les conditions sont affreuses), est déjà hyper riche en complexité et en suspens, on peut légitimement croire qu’entre une Tina toute innocente et un duo Jenna/Jerri qui ont l’air de sorcières, les bons et honorables Rupert/Rudy (swing votes) choisiront d’éliminer Jenna, se ralliant ainsi à Ethan l’autre homme valeureux du camp… et il n’en est rien. Les arguments d’Ethan ont beau être cohérent (personne ne re-votera pour un gagnant), ils ne suffisent pas. Jenna a beau avoir été hyper peu fine dans sa stratégie et maladroite, il semblerait que l’argument du million de dollars déjà obtenu par les gagnants fasse mouche. Cela donne le ton : ce ne sont pas forcément les fan favourites qui iront loin.

Un retour tonitruant qui prouve qu’un All-Stars était la bonne idée inévitable.