Le concept est évidemment high et jubilatoirement régressif, il y a des gags qui fonctionnent (Abed qui s’appelle 4ème mur ou ce monde où le sexe n’existe pas), mais un épisode complet dessus ????

J'ai mis 12 à l'épisode, car il est plutôt sympathique en soi. Un dessin animé, c'est original, et le début de l'histoire reste assez intéressant et amusant (j'ai particulièrement apprécié les fausses pubs, que j'ai trouvées très bien faites).

C'est après que cela dégringole pour moi. En effet, je trouve qu'on est dans une putain de facilité qui me dérange. On nous a servi du délire méta pendant plusieurs épisodes, et puis là plus rien. Une lueur d'espoir avec la dépression de Jeff (bon ok, dit comme ça, je vous l'accorde, c'est horrible), mais qui finit comme un coup d'épée dans l'eau. Même la scène de fin, où tout le monde rit à sa blague sonnait comme un mauvais sitcom des années 90. Reste à savoir si cela est fait exprès avant le final ? Rien n'est moins sûr...

Mouais, comme Gizmo l'explique très bien (je vais faire court du coup), l'épisode manque cruellement d'enjeu, répète les mêmes éléments encore une fois et donne la désagréable impression de faire du sur-place.

C'est fun par moment mais sans plus.

Alors oui, c'est drôle, c'est inventif, c'est meta, c'est Dan Harmon, c'est génial (si on veut). Mais moi, je peux pas. D'ailleurs, c'est la première fois depuis la saison 4 que j'ai hésité à accélérer l'épisode ...

Parce que je m'en fiche, de G.I. Joe. Je n'avais pas vu "My Dinner with Andre", mais l'épisode qui le parodiait était brillant. Car il ne parlait pas tellement du film de Louis Malle, mais plus d'Abed, et de son évolution au cours de la saison 2. Ici, tout est clair dès le début. Les scénaristes l'avouent même à travers le personnage d'Abed, qui fait référence à son épisode en stop motion de la même saison 2. Dès le début, on comprend qu'on est dans un délire "regardez, on fait du meta, mais y'a un gros twist parce qu'en fait la réalité est bien plus triste et sordide".

Et j'y ai presque cru. Lorsqu'il est sous-entendu que Jeff a essayé de se suicider, j'ai repris espoir. Une fin de saison qui tournerait autour du profond désespoir de Jeff, du terrible constat qu'il est finalement revenu à la case départ ...

Mais non, comme pour Shirley avec l'épisode des Meowmeowbizz, on nous ressort toujours les mêmes caractérisations à la louche. Jeff est un égocentrique qui a peur de vieillir. Voilà. Le reste, à la fin de l'épisode, c'est du pilotage automatique, avec chacun qui y va de sa petite vanne sur le sujet. D'ailleurs, il y a un autre bel aveu de faiblesse de la part des scénaristes sur le perso de Shirley. OK, elle a 3 enfants. Mais le personnage ne se limite pas qu'à ça, tout du moins si on essayait un peu de le développer ...

Mais je m'emporte, je m'emporte, et je ne parle pas du coeur de l'épisode, de la parodie des G.I. Joe. Comme je l'ai dit, je m'en fiche de G.I. Joe. Les blagues étaient rigolotes, bien que légèrement vues et revues. Y'a du boulot, mais j'avais plus l'impression de regarder un épisode du Joueur du Grenier que de Community ...

Pour finir, comme je l'ai déjà dit dans la critique de l'épisode précédent, je trouve que cette saison s'est plantée dans les arcs à développer. Pourquoi intégrer Duncan dans cet épisode, pour 2 répliques de perso animé, alors que le personnage mériterait enfin un peu de développement ? Le mettre dans l'épisode D&D aurait été bien plus judicieux. Pourquoi avoir concentré une bonne partie des intrigues de la saison sur Buzz Hickey, personnage sympathique mais clairement dispensable, alors qu'on ne sait rien de la nouvelle situation de Jeff, ou de la plupart du Study Group ?

J'adore Community, mais cette fin de saison a intérêt à rattraper les erreurs commises depuis 3/4 épisodes, sinon mes notes baisseront en conséquence. Car je ne regarde pas Community que pour me marrer. Il y a bien plus dans cette série, et ce serait une honte de passer à côté. On se réveille, Harmon !