Episode mineur, le monstre n'est qu'un prétexte mais l'épisode est rempli d'humour. Les acteurs jouent très bien et les dialogues sont bons.

Le premier épisode qui ne soit pas centré sur le docteur et ça fait du bien, le personnage principal est vraimant attachant.

Je salue beaucoup le scénariste de la série, RTD. Il faut du courage pour faire un tel épisode expérimental aussi tôt dans le processus du nouveau Docteur voire de la nouvelle série.

Il y a des tas de thématiques intéressantes dans cet épisode, qui reste un des plus uniques de la série de par son mélange de tons et de genres très particulier.

Cet épisode est l'histoire d'un homme de la vie de tous les jours, de comment le Docteur peut influencer sa vie au quotidien mais également de la vraie vie humaine qu'il y a derrière. L'intégration de Jackie au scénario est la meilleure chose de l'épisode et Camille Coduri se révèle dans ce qui est de loin le meilleur épisode de son personnage. Il y a également en filigrane le fait que ceux qui touchent le Docteur se brûlent les ailes.

ELTON: Salvation and damnation are the same thing.

Parallèlement, on prend plaisir à suivre le montage d'Elton, format très original et novateur à l'époque, une histoire dont les traits sont largement grossis pour le spectacle, donnant lieu à un second degré ambiant hyper délicieux. Le nombre de gags absurdes tout en étant assez subtils à dénicher est juste énorme et il faut un vrai talent pour pouvoir écrire un tel genre d'humour.

Là où l'épisode se ramasse un peu est non pas dans son ennemi, qui était certes cliché et kitsh au possible mais issu d'un concours pour enfants donc c'est pardonnable. Non, l'épisode se plante surtout dans son dernier acte sur le ton de l'épisode qui n'est plus en raccord avec son histoire. Le drama joué autour d'Ursula et Elton ne prend pas trop, les visages sur le monstre sont presque trop glauques pour un épisode de ce genre, la résolution est pathétique et surtout le second degré devient quasiment absent - alors que théoriquement on se situe toujours dans le point de vue d'Elton. Ca devient juste gênant par moment, en fait. La façon dont le Docteur ramène Ursula étant bien sûr LE gros défaut de l'épisode... Une vie sur une dalle de pierre ? Avec une "sorte" de vie sexuelle ? Ugh. Malaise.

De même, le twist sur la mère d'Elton, s'il colle bien à toute la morale "voici la vie que tous les humains mènent et pourquoi elle est tellement belle" qu'Elton veut faire passer en racontant l'histoire de ses amis de LINDA, ce twist reste un peu étrangement amené, on est censé comprendre qu'Elton avait tenté d'oublier la mort de sa mère ? Cela tranche avec sa vie normale et ce qu'on sait de lui.

C'est un peu dommage, mais c'est suivi par une réplique absolument magnifique, ce qui permet tout de même d'achever le dernier acte sur une haute note :

ELTON: The world is so much stranger than that. It's so much darker, and so much madder. And so much better.

Marc Warren délivre formidablement bien cette ligne et cela fait l'épisode pour moi.

Cruellement sous-estimé car considéré comme l'un des pires épisodes (pas ici mais sur la plupart des sites de fans anglophones, je vous jure ça fait peur les notes sur cet épisode !), Love and Monsters ne démérite pas, bien qu'il n'atteigne pas tout à fait tout son but, il reste très attachant et atypique, étant une vraie expérience d'épisode low-budget, sans notre casting habituel. Et la prise de risque est toujours à saluer, surtout quand on écrit aussi bien les personnages que RTD.

Je l'avais déjà apprécié au premier visionnage, plusieurs années avant, et là, en le revoyant, en ayant oublié la chute, je le trouve encore mieux. Pour toutes les raisons avancées par Aureylien,Goulou et Koss.

Et effectivement, pour moi, cet épisode n'est pas si léger. C'est extrêmement touchant, porté par un Marc Warren formidable (je suis totalement d'accord avec toi, Aurey, quel putain d'acteur).

Cet épisode, c'est quasiment un manifeste : oui, on assume le nanard, on assume notre amour de l'humanité et surtout des petites gens, dont la vie ordinaire recèle de vraies grandes tragédies, et on annonce celles à venir.

Pour moi aussi, du vrai, du bon doctor Who. Et avec les deux épisodes qui précèdent, c'est une belle série dans mon entreprise de re-visionnage.

J'ai bien aimé l'épisode, c'était assez spécial et différent des autres épisodes mais c'était pas mal du tout.

DU GROS n'importe quoi. D'un bout à l'autre. Il va de soi que j'aime. Pourquoi faire ça, direz vous? Russel T et Orangina Rouge semblent partager la même réponse. Et ça me va.