Contrairement au précédent èpisode qui ne tombait jamais dans l'émotion facile tout en nous remuant à chaque plan, la fin de celui ci et sa scène de dîner final -quelle- belle- chaleur- humaine- est un peu too much à mon goût, de même que les gentils joueurs venant en aide à Sam... Mais comme on a appris à tous les aimer, ça passe, d'autant plus que tt ce qui précède est loin de tomber dans la facilité.

Passionnante, l'acquisition d'une nouvelle technique de jeu (rien que le fait que MOI, j'écrive ça à propos de foot mériterait un 17), et c'est la vie: ce n'est pas parce qu'ils finissent par l'acquérir que tout finit bien et que les gentils l'emportent....

Je viens de lire qq part  que la saison 3 serait la dernière, et ils commencent déjà à me manquer....

Si Richmont est dans une mauvaise passe, la série, elle, enchaîne les petites pépites. Une nouvelle fois, je suis soufflé par l'intelligence d'écriture, comme par exemple la relation entre Keeley et Jack qui refuse d'emprunter les poncifs du couple néo-formé qui veulent que les personnages n'arrivent pas à discuter et communiquer pour gérer les difficultés et préfèrent tout monter en épingle. Et il y a aussi toujours ce mode léger, ces petits gags qui font mouches, comme Will en faux Coach Bear, délicieux moment, Roy qui se laisse contaminer par les jeux de mots pourris de Ted, le running du « you can’t » ou le coup, plus trivial, de l'entrainement à base de cordes attachées aux pénis des joueurs. 

Enfin, j'aime la philosophie de ce sitcom, qui, ici, nous dit que parfois, il est impossible de vaincre l'adversité (le racisme ou Arsenal), mais que grâce à la solidarité entre nous, on peut créer un peu de magie pour continuer à avancer.

Je crois que c'est l'une des premières fois où une grande partie de l'épisode est consacrée à de la "technique". Pourtant, rien n'est ennuyant et au contraire, on peut voir le changement de ton et la relation collective qui se crée davantage. On est un peu comme Trent, au fond, tout excité.e.s de constater que ça fait "trois saisons" que la méthode Lasso a commencé, et que tout ça c'était peut-être pas pour rien.

J'admire toujours la façon dont la série (ouh, attention elle pourrait même être qualifiée du très convoité woke) arrive à s'approprier des sujets sensibles et réels, de la vie de tous les jours, tout en dépeignant le quotidien pas ordinaire d'une équipe de sport. L'humanité qui s'en dégage est toujours si belle et réchauffante, et ça n'est jamais ambitieux. Ici, toutes les scènes de Sam sont une réussite.

Bref, toujours un grand plaisir devant cette série.

PS : c'était mieux pour Keeley, première fois de la saison que ses moments sont réellement pertinents.

PS 2 : j'adore également comment la situation de Nate se retourne : alors qu'il était annoncé comme le grand ennemi, le némésis de Ted, on se retrouve à assister à son histoire d'amour naissante (avec Jade mais avec lui-même aussi), un twist tout en douceur digne de Ted Lasso.

La vie vraie ne rentre jamais dans la bulle Ted Lasso... Jusqu'à cet épisode. Car même dans ce petit village qu'on nous montre comme idyllique, avec ces commerçants qui répètent les mêmes gestes chaque matin, le racisme perce et vient tout casser. Et la série de montrer en creux que le multiculturalisme a déjà gagné. Nathan, fils d'un Indien, peut aller manger dans un restaurant grec pour tomber amoureux d'une blonde anglaise.

La série le dit, d'ailleurs, explicitement en ouverture par la chanson merveilleuse chanson de Cranberries (dans mon top 3 du groupe perso) : "Oh, my life Is changing every day In every possible way And oh, my dreams It's never quite as it seems Never quite as it seems" La chanson parle de tomber amoureux pour la première fois de manière intense et de voir sa vie bouleversée de bout en bout. Et c'est exactement ce qui se passe dans le double date de fin, et bientôt pour Rebecca. Or, comme beaucoup de chansons de Cranberries (presque toutes en fait), la chanson a pris une toute nouvelle tournure avec la mort de Dolores O'Riordan, surtout avec la dernière phrase de la chanson 'Cause you're a dream to me, dream to me." Tout comme la voix Dolores était une sorte de rêve éveillé, Ted Lasso, hors du temps et du monde, l'est tout autant. Difficile à ce stade de savoir si un jour la série va se réveiller ou rester peut-être perpétuellement aussi intensément amoureuse de la vie et de l'amour. Il vaut mieux sans doute la seconde solution.