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Contrairement aux autres finals de saison de la série, Utopia, The Sound of Drums et Last of the Time Lords sont trois épisodes assez différents les uns des autres et cela n'impacte pas leur qualité en temps que final mais en fait 3 épisodes que l'on peut prendre plaisir à regarder pour des raisons totalement différentes.
On va donc commencer par Utopia ; Utopia est un épisode qui construit principalement son identité par son ambiance totalement unique : il s'agit de la fin de l'univers. Et c'est souligné par des décors très sombres en dehors, mais à l'intérieur ce sont des hangars colorés et lumineux mais néanmoins détériorés. L'ambiance "fin de l'univers" est totalement réussi et c'est clairement la plus grande force de l'épisode, puisqu'il traite la thématique du dernier espoir pour la vie humaine dans l'univers tout entier. Espoir donné par la promesse d'une cité nommée Utopia, dont le ciel serait parsemé de diamant. Et la thématique de l'espoir est une thématique qui sera au coeur de ces trois épisodes. Et dans ces trois épisodes l'espoir que porte le peuple se repose respectivement sur les personnages du professeur Yana, du premier ministre Harold Saxon et de Martha Jones.
Utopia est donc un épisode qui se veut comme une introduction à cette trilogie portée sur le personnage du Maître, qui est mon antagoniste de fiction préféré pour beaucoup de raison mais on y reviendra plus tard. L'une des meilleures choses qu'apporte cet épisode est le retour de Jack Harkness, délaissé dans le final de la saison 1 mais qui a eu le droit à un spin-off entié dédié à son personnage (d'ailleurs regardez Torchwood surtout la saison 3 mais ne regardez JAMAIS la saison 4 svp). Le retour de Jack Harkness fait plaisir et son alchimie avec le 10ème Docteur et Martha est satisfaisante même si je préfèrai le quatuor 9ème/Rose/Mickey/Jack. Cet épisode explique également l'immortalité de Jack Harkness (chose qui ne sera jamais expliqué dans son propre spin-off bizarrement). Bien qu'il aurait très clairement pu être enlevé de ce final sans que son absence ne le gêne dans les grandes lignes, c'est toujours un plaisir de voir Jack Harkness et en rajoute un peu au côté spécial de la trilogie.
Mais évidemment Utopia est surtout connu pour être le retour du personnage du Maître et ce avec l'un des meilleurs twists de la série. Toute la séquence entre Martha qui découvre la montre et le professeur Yana qui révèle son vrai visage est de très loin l'une de mes séquences préférées de la série : tout est parfaitement maîtrisé, tout est fait pour donner de l'importance à ce twist et c'est honnêtement difficile de ne pas apprécier ce passage qui est tout simplement millimétré et qui frôle la perfection. Bien qu'on n'ai pu le voir pas très longtemps qu'en temps que Maître, Derek Jacobi fait du bon travail et reste un minimum mémorable (bien plus que le Maître d'Eric Roberts qui a pourtant eu le droit à un film entier dédié à lui).
En résumé, Utopia est un épisode absolument incroyable en temps qu'introduction de trilogie tant dans ses décors vraiment beaux que dans ses dialogues provoqués par la présence de Jack Harkness et surtout dans son twist absolument magistral. Mais une introduction de trilogie n'est rien sans ce qui arrive derrière et il est temps de parler donc de ma partie préférée de cette trilogie : The Sound of Drums. Si Utopia était porté par ses décors, son ambiance et ses twists, The Sound of Drums est porté par le seul personnage du Maître.
Car c'est le Maître qui rend de cet épisode un épisode absolument incroyable : il crée la plupart des scènes d'actions de l'épisode, que ce soit la fuite du Docteur, Martha et Jack ou la mort du président des Etats-Unis. Mais il est également l'un des épisodes se centrant le plus sur la comédie, et sur ce point cet épisode est un pur délice. Que ce soit les scènes de dialogue entre le Maître et le Docteur qui ne restent jamais sérieuses bien longtemps, ou la scène où il détruit une partie de la population mondiale sur de la musique techno (Voodoo Child !), ou même la scène où il assassine tous les membres du gouvernement en faisant des grimaces (ou la scène des Teletubbies même si c'est une référence à The Sea Devils). John Simm prouve en un épisode qu'il est un excellent Maître : il est menaçant, cruel et hilarant. Et porter à lui tout seul un épisode, c'est une tâche extrêmement difficile qu'il réussit à merveille et The Sound of Drums est un épisode qui arrive à manier avec perfection tout ce que j'attends d'un épisode, le tout avec une satire politique encore plus exagérée qu'elle ne l'était dans n'importe quel épisode pondu par Russell T Davies (pas de la série car il y a quand même The Happiness Patrol qui reste un cran au-dessus à ce niveau).
En revanche, après un Utopia excellent et un The Sound of Drums proche de la perfection, Last of the Time Lords est... une belle régression. Il en reste un bon épisode globalement, le Maître a toujours ses moments de comédie mémorables (la scène où il danse malheureusement supprimé de la VF comme d'autres scènes de l'épisode) et Martha Jones est absolument fantastique dans cet épisode et a effectué bien plus en un seul épisode que n'importe quelle compagne a fait jusque là ou fera après. Mais quelque chose dans le rythme me pose problème, là où les dialogues d'Utopia et The Sound of Drums portaient les épisodes, Last of the Time Lords en est parfois un peu soporifique. C'est un peu normal, l'épisode est bien plus sombre et on ne parle plus d'arrêter une invasion mais d'arrêter la victoire d'une invasion. Et c'est là où ça pose un autre problème : la conclusion n'est pas vraiment très bonne. Je veux bien pardonner les deus ex machina des deux premières saisons, et là même si je trouve assez inventif et symbolique le fait que le Docteur ai pu se servir du réseau instauré par le Maître pour se servir de l'espoir (thématique principale de la trilogie) pour sauver le monde, le coup du bouton reset ça ne fonctionne juste pas pour moi. C'est vraiment dommage de finir une trilogie sur un épisode dont je n'ai jamais spécialement envie de regarder (alors que Parting of the Ways et Doomsday étaient clairement dans la parfaite continuité de leur première partie !), et ça m'énerve particulièrement car à cause de cet épisode je ne peux juste pas considérer cette trilogie comme étant mon final préféré de la série. Les problèmes sont aggravés par la non-présence de Jack Harkness et du 10ème Docteur, qui retirent totalement de l'équation tous les bons dialogues qu'on a pu avoir dans les précédents épisodes. Et si Martha Jones est vraiment courageuse, elle n'est juste pas très intéressante à voir intéragir avec des personnages secondaires.
Mais l'épisode n'est pas non plus dénué de qualité, les décors réussissent totalement à donner la sensation d'un monde détruit et impossible à sauver, à l'instar d'Utopia, comme quoi la boucle est bouclée. Et la famille Jones est particulièrement intéressante puisqu'elle arrive à se reconstruire dans cet épisode au long de toute l'année qui s'est écoulée et qui les aura traumatisé à jamais. Sauf si vous regardez l'épisode en VF, parce que la scène où la mère et le père de Martha s'embrassent est également supprimé de l'épisode. Le twist sur Jack Harkness qui est en réalité Face de Boe est tout autant surprenant que sortant totalement du sol.
Mais pour revenir à ce que je disais dans l'introduction, cette trilogie traite de l'espoir sous plusieurs angles. L'espoir de voir la civilisation humaine arriver à combattre la fin de la création elle-même, l'espoir de voir la population humaine sauvée par un politicien auquel ils accordent tous une confiance aveugle, l'espoir donné par Martha Jones qui sauve à elle toute seule l'humanité tout entière, l'espoir placé envers le Docteur, l'espoir pour le Docteur de ne plus être le dernier Seigneur du Temps dans l'univers ou même l'espoir pour Martha de voir que le Docteur puisse voir en elle qu'elle est tout autant capable de Rose (spoiler : Rose n'aurait sûrement pas été capable de sauver l'humanité en se baladant sur toute la planète une année entière sans se faire prendre). Et c'est là où on arrive au problème de la saison : Martha Jones.
Ou plutôt comment elle est traitée, parce que je trouve que Martha Jones reste une excellente compagne dans les faits. L'idée de voir que le Docteur n'arrive pas à faire son deuil de Rose et se sert de Martha pour l'oublier et de le punir après est brillante, mais ça ne marche juste pas pour plusieurs raisons. Premièrement, parce qu'il est juste horrible avec Martha par moment. Que ce soit dans The Shakespeare Code où il l'emmène dans une époque et un lieu où elle peut littéralement être esclavagisée pour sa couleur de peau, ou pour toutes les fois où il la comparait à Rose en disant qu'elle ne la remplacerait pas. En lui proposant un unique voyage au début et en étant insistant sur le fait que ce n'est qu'un seul voyage, c'est assez cruel surtout quand on voit qu'il voulait inviter Donna sans problème dans The Runaway Bride. Et pourtant Martha a veillé sur lui pendant plusieurs mois dans Human Nature et a traversé la Terre entière pour lui dans Last of the Time Lords, c'est pas comme si elle était incapable, elle ne mérite pas ce traitement qu'il lui a infligé. Et c'est sûrement ce qu'elle essaye de lui dire dans la scène finale de Last of the Time Lords.
Ça ou alors elle lui reproche le fait de ne pas être tombé amoureux d'elle alors qu'elle était amoureuse de lui durant toute la saison car Russell T Davies est tellement incapable de faire une compagne qui ne soit pas amoureuse du Docteur que c'était prévu que dans la saison 4 la compagne soit encore une humaine amoureuse du Docteur, avant que Catherine Tate n'arrive pour réinterpréter Donna Noble et louée soit cette décision. Et c'est particulièrement horrible de voir à quel point la romance est forcée de la part de Martha, car la relation amicale aurait totalement pu marcher entre eux deux, et la rendre amoureuse de lui est une décision que je trouve totalement stupide (sauf peut-être pour Human Nature). Et on ne saura jamais si c'est ce qu'elle a voulu lui dire, tellement cette scène est juste beaucoup trop expédié et subtile. Heureusement pour Martha, elle reviendra dans la saison 4 ainsi que la saison 2 de Torchwood le temps de quelques épisodes et ça la permet de mieux s'affirmer en temps que personnage sans qu'elle dépende du Docteur et c'est clairement la raison pour laquelle j'adore Martha, car la saison 3 ne m'a clairement pas convaincue vu comment elle est maltraitée par le Docteur ainsi que le scénariste.
Mais du coup que penser de cette saison 3 ? Pour moi c'est la plus solide de toute la série étant donnée qu'elle ne possède aucun mauvais épisode et que le point le plus bas de la saison reste quand même un épisode sur Shakespeare qui se sert bien du personnage pour se sauver. Cette saison 3 a également une continuité très forte, pas autant que la saison 1 mais le seul épisode vraiment dispensable pour tout comprendre est Blink (et non seulement il est important pour des saisons suivantes, mais en plus on skip pas Blink sinon on est inhumain). Niveau musique, Murray Gold arrive à être encore au-dessus de ses propres standards (notamment avec All the Strange, Strange Creatures et This is Gallifrey, deux de mes musiques préférées de la série). Même si le traitement de Martha m'énerve, elle reste quand même très agréable à voir et David Tennant se débrouille extrêmement bien. La trilogie finale est excellente, même si je trouve la troisième partie en retrait. Si je trouve que la saison 1 est la meilleure de la série majoritairement pour l'histoire qu'elle essayait de raconter, en terme d'épisode et de continuité la saison 3 se situe dans les mêmes standards de qualité. C'est également la première saison vraiment belle à regarder niveau effets spéciaux (sauf Lazarus, et encore) et j'apprécie les choix de couleurs donnés à certains épisodes. C'est la saison que j'ai le plus vu et beaucoup d'épisodes sont des réelles pépites (Gridlock, Human Nature/The Family of Blood, Blink) sans que cette saison n'ai vraiment aucun problème qui l'impacte excepté le traitement de Martha Jones (qui a quand même ses bons moments je le rappelle).
Voyage of the Damned est l'épisode de Noël de la saison 4 et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'une réelle évolution par rapport aux deux précédents. Là où The Christmas Invasion se contentait de présenter le nouveau Docteur et The Runaway Bride était surtout là pour voir Catherine Tate performer au sein du show, ici on a le droit à une histoire beaucoup plus ambitieuse pour Noël. Puisqu'en effet, ce n'est pas une simple invasion d'aliens qui va être le danger de l'épisode mais une réplique du Titanic de l'espace qui menace de s'écraser sur Terre en détruisant toute vie dessus au passage !
C'est un épisode dont le concept le rend déjà digne d'être supérieur aux épisodes de Noël précédents, puisque Russell T Davies s'est enfin décidé à donner des enjeux d'ampleur mêlé à une créativité hors norme, c'est quand même vachement cool de se dire qu'un épisode se passe sur un Titanic galactique ! Et les décors dans ces épisodes sont juste magnifiques, la dichotomie entre le Titanic neuf et ses salles de fêtes colorées, et le Titanic en pleine destruction et ses couloirs en feu est juste superbe et la réalisation donne à cet épisode un réel sentiment d'évolution par rapport à tout ce qu'a pu apporter la série jusque là.
Mais l'un des autres points forts de l'épisode c'est son cast : on a Astrid, qui tombe bien évidemment amoureuse du Docteur puisqu'on parle d'un personnage créé par Russell T Davies, mais dont la perte à la fin de l'épisode est sublimement filmé et montre au Docteur que quoi qu'il fasse, il subira inévitablement des pertes. Mais on a également le couple des Van Hoff, souvent moqués à cause de leur obésité ; Bannakaffalatta, un cyborg qui se sacrifiera pour sauver les autres ; M. Copper, le chef des renseignements de la Terre mais qui n'a jamais fait de réelles études dans ce domaine ; l'aspirant Alonso Frame et surtout Rickston Slade, un personnage totalement antipathique qui passe son temps à se moquer des autres (notamment le couple Van Hoff) et à ignorer la mort des gens, n'étant gentil qu'à une occasion et étant celle de remercier le Docteur pour l'avoir sauvé, avant de se vanter que grâce au crash du Titanic il est devenu riche en ayant revendu ses actions.
Et sur les milliers de personnes qui étaient à bord du Titanic, seuls Alonso, M. Copper et Rickston en sont ressortis vivants. M. Copper en profitera pour dire au Docteur que de toutes les personnes du voyage ce n'était probablement pas Rickston qu'il voulait sauver, mais que si il pouvait choisir qui pourrait vivre et qui pourrait mourir ça ferait de lui un monstre. Une très bonne occasion de revenir sur le complexe de demi-dieu que le 10ème Docteur possède, dont il a fait preuve dans The Runaway Bride et The Family of Blood.
Mais voilà, en plus d'être super bien réalisé, bien rythmé, d'avoir un cast très attachant et un concept plutôt original, cet épisode traite de sujets sérieux et engagés tels que la discrimination (notamment la grossophobie et le racisme montré par les cyborgs), le capitalisme et la peine de mort. Mais surtout, c'est le premier épisode de Noël à avoir des vraies ambitions d'épisode de Noël et à proposer quelque chose de radicalement différent, et rien que pour ça Voyage of the Damned est un épisode absolument exceptionnel.
À l'instar de Smith & Jones, Partners in Crime est un épisode qui signe le début d'une saison avec une rencontre entre le Docteur et sa compagne. Excepté que dans cette situation, on a déjà vu la compagne Donna Noble dans The Runaway Bride. Cet épisode est un épisode qui n'est donc pas là pour introduire Donna, mais pour la réintroduire d'une façon différente. Et sur ce point-là, ça marche à perfection ! Le côté colérique de Donna est un peu adouci mais elle reste toujours autant hilarante à voir intéragir avec le Docteur et ça en donne un épisode très divertissant et satisfaisant à regarder. Toutes les scènes où le Docteur et Donna investiguent sur la même affaire mais ne se rencontrent pas sont vraiment drôle et le caractère impulsif de Donna marche.
Surtout qu'il est contrebalancé par le fait que Donna est déprimée dans cet épisode. Elle est déprimée d'avoir refusé la proposition du Docteur de venir avec elle, et elle commence à redevenir heureuse dès la proposition du Docteur. Le Docteur, de son côté, se décide ENFIN à exprimer des regrets à propos de comment il a traité Martha Jones durant la dernière saison, il parle même d'avoir détruit la moitié de sa vie ! C'est cool parce qu'on sent enfin une évolution du personnage par rapport à sa relation avec Martha. J'aime aussi énormément la scène du retour de Rose, avec une version plus discrète de Doomsday qu'on entend dans le fond durant quelques secondes, ce passage me donne des frissons à chaque fois. Et c'est le retour de Wilfred qui était présent dans l'épisode précédent aussi, et dieu sait que j'aime ce personnage !
Quant à l'intrigue principale de l'épisode, elle est un peu oubliable (les Adiposes sont quand même assez mignons) mais comme pour Rose à l'époque ils servent surtout à appuyer la réintroduction de Donna. Ils sont sympathiques, et les propos anti-exploitation de l'épisode fonctionnent sans pour autant être au centre ou trop subtil. C'est un très bon épisode dont la force réside plus dans ses dialogues et son humour absurde que dans sa menace.
The Fires of Pompeii est un épisode historique et si par nature je n'aime pas trop les épisodes historiques, cet épisode arrive à être convaincant de part son esthétique absolument magnifique (les décors sont très colorés et retranscrivent bien l'Antiquité et certains plans sont juste sublime) mais aussi par sa façon d'utiliser Donna.
Car dans cet épisode, Donna ne se contente pas de suivre le Docteur : elle est choquée de voir qu'il ne peut pas sauver les milliers de victime du mont Vésuve et passera l'épisode à se sentir mal pour les victimes, jusqu'à réussir à convaincre le Docteur de sauver au moins quelques personnes (à savoir Peter Capaldi et sa famille). Et Donna est extraordinaire dans cet épisode, elle est drôle, courageuse, provocatrice, elle porte à elle seule une partie de l'épisode.
Quand au scénario de l'épisode en lui-même il est plutôt sympathique, bien qu'imparfait il parle de façon très juste du dilemme de sacrifier des milliers pour sauver des millions, des paradoxes temporels liés à l'empêchement de l'explosion du Vésuve et les monstres de l'épisode sont un peu moche mais quand même assez convaincant. J'ai pas grand chose à dire de plus sur cet épisode, je pense que tout ce qu'il fait il le fait bien sans être non plus exceptionnel.