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Planet of the Dead fait parti de ces épisodes spéciaux sortis entre la saison 4 et la saison 5 pour faire patienter, et là où The Next Doctor amenait maladroitement un concept intéressant et le gâchait au bout du quart de l'épisode, Planet of the Dead est un épisode très basique et honnêtement très oubliable, pas dénué d'intérêt mais j'ai du mal à saisir le concept d'épisode spécial si cet épisode n'a rien à apporter à la série à part être le tout premier épisode en HD.
Cet épisode présente donc le personnage de Lady Christina de Souza, que j'aurais personnellement bien aimé revoir tant sa dynamique avec le Docteur est intéressante (sauf le baiser à la fin mais bon c'est un personnage féminin écrit par RTD vous vous attendiez à quoi), ses talents de voleuse professionnelle sont cependant bien mis à l'épreuve dans cet épisode et même si à cause du fait qu'on ne la reverra jamais, elle restera un personnage oubliable, elle reste quand même assez intéressante et j'aime vraiment beaucoup le fait que le Docteur refuse qu'elle vienne avec lui, non pas car elle est une voleuse (elle fait ça pour le frisson de l'aventure donc dans un sens elle est assez proche de la philosophie du Docteur) mais car le Docteur a perdu trop de gens (Rose, Martha, Donna...) et est traumatisé par ses pertes qui sont des conséquences directes de l'évolution des personnages en compagnie du Docteur (comme montré dans The Stolen Earth/Journey's End). Christina est également une femme qui prend les contrôles à plusieurs reprises et permet de s'imposer et devenir leader avant même le Docteur.
Ensuite le personnage de Malcolm Taylor est très empathique, c'est un scientifique très intelligent mais qui a visiblement beaucoup de problèmes dans ses comportements sociaux et qui est très fan du Docteur au point de s'interposer devant une militaire d'UNIT quand celle-ci menace de fermer le trou de ver avant que le Docteur ne retourne dans le monde réel. Ses comportements très sincères et à la fois très enfantins rendent ce personnage très attachant et sa micro-relation avec le Docteur est vraiment satisfaisante à voir, il rajoute un côté doux à l'épisode et j'aime vraiment ce personnage.
Quant au scénario de l'épisode, il n'est pas particulièrement intéressant mais est bien mené. Le Docteur est dans un bus qui traverse un trou de ver qui emmène vers une planète dévastée par des monstres sans réelle conscience qui dévorent tout ce qu'il se trouve sur leur passage. C'est menaçant, mais ça ne va pas plus loin. Et c'est tout ce que j'ai à dire sur l'épisode, j'aime bien le moment où le Docteur porte des lunettes de soleil et le cast est assez sympathique même si très peu utilisé, bien que les visions de Carmen je trouve ça assez incompréhensible.
En résumé, Planet of the Dead est un épisode pas particulièrement mauvais, mais vraiment très oubliable en particulier pour un épisode spécial. C'est assez dommage, mais au moins on est clairement au-dessus de The Next Doctor en terme de qualité. Les environnements sont plutôt jolis et j'apprécie les trois soleils dans le ciel, et en vrai c'est peut-être juste parce que cet épisode fait voyager qu'il n'est pas totalement sorti de ma mémoire.
Vous voulez savoir quel est le point commun entre The Shakespeare Code, The Unicorn and the Wasp et The Waters of Mars ? Ce sont tous des histoires centrés sur un personnage historique. Sauf que cette fois, c'est un personnage historique du futur. Et c'est un concept vraiment cool, puisqu'on retrouve des idées similaires aux épisodes centrés sur des personnages historiques mais sur un personnage qui n'a jamais existé et qui changera hypothétiquement le cours de l'histoire plus tard. Par exemple, il est suggéré par le Docteur que c'est la mort d'Adelaide Brooke qui influencera le futur de l'humanité, il est même fait mention d'un parallèle avec les évènements de Pompéi.
C'est un épisode dans une base sur Mars où l'ennemi principal sera un virus extrêmement nocif et contagieux qui se transmet par l'eau et qui menace d'aller sur Terre, causant ainsi la fin du monde. C'est un épisode qui a une tension vraiment bien gérée puisqu'une simple goutte d'eau peut contaminer la personne touchée. Le design des personnes infectés est vraiment terrifiant et apporte à l'atmosphère oppressante de l'épisode. Les décors de la base spatial sont vraiment très réussis, dans la lignée de ce que proposait The Impossible Planet et 42 mais en HD, j'aime particulièrement la salle avec la forêt. Mais c'est surtout les décors de Mars qui sont magnifiques dans cet épisode, la planète rouge est très bien réalisée et le côté voyage solitaire du Docteur entrepris dans Planet of the Dead est totalement réussi.
Certains dialogues entre le Docteur et l'équipage sont vraiment drôles (notamment sa relation avec les robots mais pas les chiens robots), et de manière générale l'alchimie entre le Docteur et Adelaide fonctionne. Le moment où il révèle à Adelaide que c'est sa mort dans la base Bowie One qui provoquera l'ascension de l'humanité est un moment impactant, et est agrémenté par le jeu d'acteur de Lindsay Duncan. C'est un moment qui trouvera sa finalité dans le climax de l'épisode.
The Waters of Mars est donc un peu un cross-over entre un épisode futuriste et un épisode historique, c'est un épisode dans une base sur une autre planète assiégée par des aliens mais complété avec un cast dont le Docteur connaît les noms et le sort fatal qui les attends. C'est donc un épisode où, comme dans The Fire of Pompeii, le Docteur est dans un endroit où il sait que tout le monde va décéder d'une catastrophe, et il sait qu'il ne va pas changer ces évènements car il s'agit d'un point fixe dans le temps. Sauf que dans The Fires of Pompeii, Donna Noble était présente et a suplié le Docteur de sauver certains citoyens. Ici, le Docteur est seul, et Donna n'est pas là pour l'aider à faire son choix.
Sauf que le Docteur est seul mais ça n'empêche pas que Donna est toujours dans ses pensées, et qu'il peut prendre (et prendra) totalement en pitié les membres de l'équipage. Et le Docteur est seul, il n'a jamais été aussi seul que depuis la fin de Journey's End. Sauf que c'est également le dernier des Seigneurs du Temps, et après toutes ces années il se rend compte que tout ce que la société des Seigneurs du Temps n'a jamais été et ne le sera jamais, il en est parfaitement capable de les représenter et d'agir à leur place. Les lois du temps sont les siennes, et il s'en rend compte. Le Docteur agit dans cet épisode comme une divinité, et c'est ce qui mènera à sa mort.
Cet aspect divin est plusieurs fois évoqué durant l'ère du 10ème Docteur, que ce soit son génocide des Racnoss durant The Runaway Bride ou la fin de The Family of Blood, le 10ème Docteur est un personnage qui, si il est suffisamment émotionnellement impliqué, peut se permettre de faire ce qui lui souhaite même si c'est éthiquement discutable. Et c'est ce qu'il fait : il décide de sauver le capitaine Adelaide Brooke ainsi que les derniers membres de son équipage et ainsi défier les lois du temps, qu'il pense posséder en étant le tout dernier Seigneur du Temps. Et dans cette séquence il devient un réel monstre, que rien ne peut arrêter parce qu'il est un Seigneur du Temps gagnant.
Et Adelaide Brooke en est consciente : elle sait que sa mort est importante, et elle se suicide dans sa propre maison. Dans une scène très silencieuse où la neige tombe mais dont les deux rescapés autre qu'Adelaide s'enfuient de peur, Adelaide dit au Docteur que personne ne devrait avoir autant de pouvoir, personne ne pourrait à lui seul pouvoir changer le cours de l'humanité. Qu'un Seigneur du Temps gagnant est mauvais. Et elle se suicide, laissant le Docteur seul devant ses actes. En voulant sauver des gens et en empêchant le cours de l'Histoire, le Docteur fait une énorme bêtise et il va en être puni. C'est à cet instant préci qu'il est vraiment conscient que sa mort ne sera pas loin, parce qu'il est allé trop loin.
The Waters of Mars est un chef-d'oeuvre, tant dans la forme que dans le fond. L'idée du Docteur qui est un être divin solitaire est exploité de manière très intéressante et le jeu d'acteur de David Tennant est à son sommet dans cet épisode. Couplé à des personnages intéressants, une tension extrême, des idées originales et à une conclusion parfaite, The Waters of Mars cache en lui une réelle perle qui symbolise à lui seul l'évolution du personnage du 10ème Docteur.
Mais en chaque évolution, il y a un aboutissement. Et c'est là que The End of Time rentre en scène.
"I don't wanna go!"
The End of Time est le tout dernier épisode de David Tennant mais surtout de l'ère Russell T Davies, et dernier a fait en sorte de conclure son univers sur un épisode conclusif avec une ambiance crépusculaire et au final assez étrange. Parce que là où toutes les fins de saison étaient joyeux et comiques, cet épisode a une atmosphère assez mélancolique et au final ça le rend assez poétique puisqu'on a vraiment l'impression d'assister à la fin d'un univers.
On va commencer par le Maître de John Simm : là où il était absolument hilarant dans The Sound of Drums, John Simm est ici un Maître bien plus sérieux et expérimental, qui prendra parfois un aspect squelettique qui me fait un peu penser au Maître de Peter Pratt/Geoffrey Beevers mais en franchement assez moche et qui a des pouvoirs surnaturels plus que douteux provoqués par sa scène de résurrection qui... y'a juste rien qui va dans sa scène de résurrection. J'apprécie l'idée d'une secte qui essaye de faire revivre un Premier Ministre déchu puisque ça fait parti de l'aura un peu mystique du Maître, mais en revanche rien ne va dans le concept des élixirs de vie et de... l'ADN d'Harold Saxon retrouvé sur la bouche de Lucy Saxon sur un baiser datant de plusieurs années ? À quel moment la personne ayant écrit des chefs-d'oeuvre tels que Midnight, Turn Left ou The Waters of Mars a pu laisser passer une scène aussi grossière et bourrée d'incompétence ? C'est sincèrement la scène la plus mauvaise de The End of Time et je dis ça en étant fan incontestée du Maître de John Simm. Et son jeu d'acteur reste au top dans cet épisode, il passe son temps à tenter d'attirer l'attention sans essayer d'atteindre l'humour de The Sound of Drums, car il veut montrer aux spectateurs sa folie d'une autre façon. Et en ce qui me concerne, ça fonctionne. Si John Simm de The End of Time a été ma photo de profil pendant si longtemps ce n'est pas par coïncidence, j'adore cette incarnation et particulièrement dans The End of Time. Je veux dire il y a quand même ce magnifique passage où il prend possession des 6 milliards d'être humain et la simple idée d'avoir une Terre remplie de John Simm me fait quand même vraiment plaisir !
La tonalité sérieuse de l'épisode est contrebalancé par la présence de Wilfred Mott, qui donnera à cet épisode un aspect bien plus agréable en y apportant une réelle douceur. C'est un grand-père gentil et il l'assume tout au long de l'épisode, en étant parfois ridicule mais toujours en étant très pur. La scène du café est particulièrement appréciable, voir le Docteur se confier au grand-père de Donna comme si il était la personne la plus importante à qui il pouvait se confier (même si rien n'expliquera au final pourquoi Wilfred retrouve le Docteur). Cette relation entre le Docteur et Wilfred est au final central à l'épisode puisque c'est à cause de cette relation qu'il meurt, mais on y reviendra plus tard. C'est assez satisfaisant de retrouver Bernard Cribbins aussi central dans un épisode, quand on sait qu'il était pressenti à être le 4ème Docteur à la base. Et c'est aussi satisfaisant de revoir Donna, car même si elle a la mémoire effacée les Oods, eux, ne l'ont pas oublié, et aideront le Docteur en se servant de son subconscient.
On va continuer sur les choses un peu bizarre de l'épisode, je vais commencer par les aliens cacti dont j'ai oublié le nom. Alors je ne trouve pas leur présence très intrusive et on dirait clairement un monstre dans la lignée de ce qu'a créé RTD, et c'est peut-être un hommage à sa façon de créer son univers mais je les trouve juste embarassants par moment et je peux comprendre qu'on puisse ne pas les aimer. Ils ne m'ont pas autant dérangé que Joshua Naismith et sa fille dont j'ai dû rechercher le nom sur wikipédia pour me rappeler de ces personnages vite fait introduits dans la première partie et totalement oubliés par la suite, ils sont juste pas du tout important à l'épisode au final et les voir ne servir à rien dans la deuxième partie donne à cet épisode un sentiment d'inachevé par moments. Et y'a aussi Barack Obama pour des raisons que j'ignore et qui est joué par le sosie le moins ressemblant du monde. Et ce moment où le Maître mange un hamburger, je sais pas pourquoi mais ce plan me fume. Mais ça c'est majoritairement la première partie qui a beaucoup de mal.
La deuxième partie en revanche, est absolument excellente. Là où la première partie abordait la solitude du Docteur, la deuxième partie va se reconcentrer sur les retrouvailles. D'une part avec les Seigneurs du Temps, mais d'une autre avec ses compagnons, mais on y reviendra plus tard. Là où la première partie le Docteur était seul et sentait qu'il allait être puni pour ses actions dans The Waters of Mars, et qui amenait un épisode très sérieux malgré ses défauts risibles, la seconde partie va continuer dans la thématique sérieuse mais cette fois-ci il n'est pas seul, il a récupéré ce qu'il souhaitait depuis le début de la première saison : revoir Gallifrey. Et au final c'est clairement pas ce qu'il souhaitait, car il a choisi de se rémomrer les Seigneurs du Temps comme d'un peuple sage et civilisé, alors qu'ici il est mis face à face avec la réalité : ce sont des pourritures. Des pourritures qui ont détruit l'entière existence du Maître en le torturant avec un bruit de tambour dès son enfance (qui n'était malheureusement pas mentionné dans l'ancienne série, ce qui nuit un peu à la consistance de la take de RTD sur le personnage) qui ne servira que d'un signal pour sortir Gallifrey de la Guerre du Temps. Et en particulier le conseil dirigé par Rassilon, le président des Seigneurs du Temps, qui montre son côté dictateur en punissant les deux seules personnes qui ont été contre son action, l'une de ces deux personnes revenant régulièrement au fil de l'épisode. Une Dame du Temps dont on ignore le nom, dont le mystère est volontairement laissé sur son origine ou ses pouvoirs, mais que l'on peut suspecter être la mère du Docteur : ce dernier baissera son arme au moment de la voir.
Parce que dans cet épisode, on a l'occasion de voir le Docteur prendre une arme. Ce même Docteur qui refusera juste avant de prendre l'arme, et s'opposera à Wilfred qui était un ancien militaire qui n'a jamais tué personne en expliquant qu'il a forcé des gens à perdre leur propre vie en les manipulant. Ça démontre un peu l'hypocrisie du Docteur : il refuse de tuer avec des armes, mais il tue avec ses mots, et il le regrette. Il se repenti face à Wilfred, ce dernier étant très réceptif et très amical ("and please don't die") jusqu'au moment où le Maître vient lui parler de l'étoile de Gallifrey, annonçant le retour des Seigneurs du Temps, et le Docteur prend l'arme de Wilfred. Je répète : le Docteur prend une arme, renonce à son pacifisme et ce car ceux qu'ils voulaient de retour sont de retour. Le Docteur réalise l'importance de ses actions et est déterminé jusqu'à la fin de l'épisode à assouvir ses actions. Il va pointer son pistolet face à Rassilon, le Maître, puis de nouveau Rassilon qui finissent chacun son tour à convaincre à l'un de tirer sur l'autre ("l'acte final de votre vie sera un meurtre", aussi simple qu'efficace), puis finira par tirer sur la machine lorsqu'il voit le visage de la Dame du Temps se révéler. Il se refuse à tuer, et il brise le lien. Mais le Maître décide d'avoir sa vengeance sur Rassilon, et finit par utiliser ses pouvoirs électriques (???) sur lui et le ramener en enfer, c'est-à-dire sur une Gallifrey qui a bien eu le temps d'être exposée comme dangereuse puisqu'il s'agit du Gallifrey de la Guerre du Temps (d'ailleurs la scène où Gallifrey apparaît dans le ciel aurait pu être mieux tournée car perso j'y crois pas trop). Et le Docteur fini indemne...
Jusqu'à ce qu'il entende les quatre coups qui le condamnaient à sa perte.
Et ces quatres coups, ils n'étaient pas ceux du Maître, c'était ceux de Wilfred, enfermé dans la machine à radiation. Ce n'est pas le Maître qui tuera le Docteur, c'est le Docteur qui refusera de laisser un innocent se sacrifier qui décidera de lui-même de le sauver malgré les refus de ce dernier. Et c'est comme ça que finira le 10ème Docteur : tué par sa propre humanité, sa propre volonté de laisser les gens vivre. Le "I could do so much more" est l'une de mes répliques préférées de la série, d'autant qu'il est amené avec un jeu d'acteur de David Tennant au top de sa forme. De la colère à la tristesse, il ne laissera rien passer dans cet épisode que je trouve être son meilleur en terme d'acting. Et on n'est même pas à sa scène la plus iconique. Mais avant d'y arriver, on a un long chemin à parcourir.
Car si Turn Left/The Stolen Earth/Journey's End arrivait à exploiter tout l'univers apporté et exploité par Russell T Davies dans une trilogie d'épisode absolument exceptionnelle, The End of Time arrive à donner une conclusion à cet univers de la meilleure des façons. Avant de mourir, le Docteur va décider d'aller voir tous ses compagnons les uns après les autres pour leur dire au revoir avant de se régénérer, comme une lettre d'adieu finale, car il sait que plus rien ne sera comme avant. Et ça donne l'une de mes séquences préférées de toute la série, qui démarre à partir du moment où Vale Decem commence durant la conversation entre le Docteur et Wilfred. On commence par la séquence où Martha Jones et Mickey Smith sont mariés (????????) et affrontent un sontarien, c'est probablement la scène la moins impressionnante de la séquence tant elle a peu de sens mais on s'y prend quand même. Principalement parce que c'est cool de voir qu'il en a quelque chose à faire de Martha et Mickey. La scène suivante, c'est la scène où il sauve Luke Smith, le fils de Sarah Jane Smith. C'est impressionnant de voir qu'elle a marqué une empreinte aussi importante sous l'ère RTD que durant la période du 3ème et du 4ème Docteur où elle était compagne, et voir RTD en prendre conscience fait plaisir. Mais c'est la scène de Jack Harkness que j'apprécie tout particulièrement, c'est un vrai hommage à tout l'univers de RTD. On y entend "My Angel Put The Devil In Me", de Daleks in Manhattan/Evolution of the Daleks, mais surtout une multitude de monstres introduits dans cet univers (Slitheens, Haths, Adipose, Judoons, on y voit même l'aspirant Alonso Frame de Voyage of the Damned). Et ceux qui ont vu Children of Earth (la saison 3 de Torchwood, allez la voir au passage) savent pourquoi cette scène est particulièrement tragique pour Jack Harkness et pourquoi il peine à sourire, jusqu'à ce qu'il drague Alonso. C'est un hommage pas juste à Jack Harkness, mais également à Torchwood.
Mais ma scène favorite, c'est celle qui suit. C'est celle où le Docteur voit la descendante de l'infirmière Joan Redfern de Human Nature/The Family of Blood. Déjà cette scène c'est celle qui me fait systématiquement fondre en larmes, puisqu'elle réussit à réunir le combo Vale Decem et le Docteur qui prend des nouvelles d'un personnage dont il aurait pu totalement oublier, mais qu'il a choisi d'en garder les souvenirs car elle a réussi à prendre soin du Docteur quand il était humain. Et cette scène démontre tout l'impact que peut avoir la présence du Docteur, même en temps qu'humain, sur n'importe quel personnage, et ici il est question d'un livre qui est écrit sur John Smith et le Docteur demande à sa descendante si elle était heureuse, et donne une fin émouvante à ce personnage qu'on n'avait jamais revu et qui est décédée depuis, mais qui avait de l'importance au sein. Un peu dans la lignée de ce que faisait Love & Monsters, mais ici on y revient une saison plus tard. C'est aussi un aveu de la continuité absolument exceptionnelle sous la supervision de Russell T Davies : toutes ses actions peuvent avoir une conséquence au sein de son propre univers, même si c'est dans un épisode qui aurait pu être qu'un simple filler. C'est une scène qui est encore une fois, totalement dictée par Vale Decem (l'une des meilleures musiques de la série), et qui est tout aussi anodine qu'importante au sein de la séquence.
S'ensuit la scène du mariage de Donna, c'est un écho totalement évident à The Runaway Bride et ça fait plaisir de revoir une dernière fois Wilfred et surtout de voir Sylvia Noble contente de l'existence du Docteur. C'est une scène touchante, puisque le Docteur va faire mention du père décédé de Donna, décès qui a mené à la dépression de Donna comme mentionné dans Partners in Crime. Et la scène qui suit, c'est la scène la plus logique pour finir cette séquence : le Docteur décide d'aller voir Rose avant qu'elle ne le suive dans ses aventures, en compagnie de Jackie. Il décide de lui parler une dernière fois sans que cette dernière ne puisse le reconnaître, et ça donne lieu à la fin la plus poignante d'un Docteur. Le Docteur s'approchera en souffrant de son TARDIS, mais sera aidé par les Oods qui lui transmettent les encouragements de toutes les créatures de l'univers qu'il a aidé, encore une fois les actes du Docteur ont une conséquence. Le Docteur finira seul dans son TARDIS, et finira par se mettre à pleurer avant de prononcer la phrase désormais célèbre "I don't wanna go" et nous laisser sur la scène de présentation du 11ème Docteur de Matt Smith, bien plus convaincante que celle du 10ème Docteur pour être honnête. Mais le "I don't wanna go" sort tellement du coeur de l'acteur David Tennant qu'il m'est impossible de ne pas être touchée par cette fin. Car ce qui rend cette conclusion triste, ce n'est pas juste le départ de David Tennant, c'est celui de Russell T Davies et de tout l'univers qu'il a apporté.
Et à l'exception de quelques saisons de The Sarah Jane Adventures, dont l'excellent Death of the Doctor qui reviendra sur cette séquence où le Docteur expliquera qu'il n'a pas juste cherché à aller voir les compagnons du 10ème, mais de toute son existence, détruisant un peu le côté lettre d'adieu à l'univers du 10ème Docteur mais qui paradoxalement prendra un sens bien plus fort grâce aux évènements de Day of the Doctor et Time of the Doctor qui, bien que ce ne soit qu'une coïncidence, donne à cette lettre d'adieu un sens bien plus logique puisqu'il savait que c'était sa dernière régénération et qu'il n'aurait probablement pas d'autres occasions de revoir ses anciens compagnons, ainsi qu'une saison inexistante de Torchwood (oui je déteste Miracle Day), The End of Time est la dernière occasion de revoir l'univers de Russell T Davies. Certes, on reverra quelques ennemis par-ci par-là (comme les Judoons ou les Oods) et par de grandes chances certains personnages (mais c'est vraiment très rare et j'ai juste un exemple en tête), mais ici l'accent est mis sur le fait que plus rien ne sera comme avant et que l'univers du 10ème Docteur est mort avec lui. Et c'est ce qui rend cette séquence touchante, c'est Russell T Davies qui décide ici d'adresser sa propre lettre d'adieu aux spectateurs, et qu'il est temps pour la série de changer avec le Docteur, mais ça ça sera pour un autre chapitre.
Et pour en finir avec Russell T Davies, et bah c'était très bien. C'était un excellent showrunner et il représente pour moi l'âge d'or de la série. Il y a quelques complaintes à lui faire, comme comment Martha et Mickey sont maltraités (même si ce sont au final des bons personnages), ou comment toutes les compagnes finissent par tomber amoureuse du Docteur (à l'exception de Donna mais c'est grâce à Catherine Tate), ses deus ex machina sous chaque fin de saison, une saison 2 un peu en retrait ou encore comment sa satire politique peut aller un peu à l'extrême parfois (les aliens qui pètent ça va deux minutes). Mais de manière générale, c'est un showrunner qui a réussi à construire un univers vraiment intéressant avec une continuité très forte, des personnages vraiment bons, des idées très bien exploités, et surtout des excellents épisodes et un pari absolument réussi pour un revival de la série, mais ça je l'explique très bien dans mes autres critiques de saisons que je vous laisse lire.
Et quant au 10ème Docteur de David Tennant, il était juste excellent. Bien qu'il démarre vraiment mal, il arrive à se créer une vraie identité au fur et à mesure et son pic de performance est clairement dans la saison 4. Et sa plus grande qualité, je dirais que c'est à la fois sa palette d'émotions qui reste la plus mémorable de toute la série mêlé à une évolution du Docteur, qui devient au fur et à mesure de sa vidéo de plus en plus humain, aidé par ses compagnes qui arrivent à lui faire prendre les bons choix. Et sans elles, il finit par aller trop loin et se comporter comme une divinité solitaire (The Runaway Bride, The Waters of Mars). Le 10ème Docteur était excellent et était mené par son acteur, et c'est pour cette raison qu'il est si mémorable, bien qu'il soit essentiellement mené par des épisodes d'une qualité parfois vraiment généreuse pour son acteur. Ses mimiques sont très attachantes, bien que la plupart sont reprises de son beau-père Peter Davison qui a joué le 5ème Docteur.
Je ne noterai pas l'ère Russell T Davies puisque je ne trouve pas ça aussi pertinent que de noter les saisons indépendamment, mais pour conclure The End of Time il aurait clairement pu être mieux, mais dans son fond général cet épisode est globalement vraiment bon (enfin la deuxième partie). C'est un épisode qui conclue cependant très bien l'ère Russell T Davies et c'est la meilleure chose qu'on peut retrouver à cet épisode. Je noterai les deux parties indépendamment mais je préfère garder un souvenir de la deuxième partie, qui, à défaut de corriger les problèmes de la première partie, est bien plus poétique et mieux écrite.
Pour finir, mon top 10 strictement personnel des épisodes de l'ère Russell T Davies qui sera amené à changer h24 de toutes façons :
10) Army of Ghosts/Doomsday
9) The End of Time
8) Silence in the Library/Forest of the Dead
7) Midnight
6) Dalek
5) The Empty Child/The Doctor Dances
4) Human Nature/The Family of Blood
3) Bad Wolf/The Parting of the Ways
2) Utopia/The Sound of Drums/Last of the Time Lords
1) Turn Left/The Stolen Earth/Journey's End
Et il est temps pour moi de passer à la nouvelle ère de la série, l'ère Matt Smith.
"I don't wanna go!"
The End of Time est le tout dernier épisode de David Tennant mais surtout de l'ère Russell T Davies, et dernier a fait en sorte de conclure son univers sur un épisode conclusif avec une ambiance crépusculaire et au final assez étrange. Parce que là où toutes les fins de saison étaient joyeux et comiques, cet épisode a une atmosphère assez mélancolique et au final ça le rend assez poétique puisqu'on a vraiment l'impression d'assister à la fin d'un univers.
On va commencer par le Maître de John Simm : là où il était absolument hilarant dans The Sound of Drums, John Simm est ici un Maître bien plus sérieux et expérimental, qui prendra parfois un aspect squelettique qui me fait un peu penser au Maître de Peter Pratt/Geoffrey Beevers mais en franchement assez moche et qui a des pouvoirs surnaturels plus que douteux provoqués par sa scène de résurrection qui... y'a juste rien qui va dans sa scène de résurrection. J'apprécie l'idée d'une secte qui essaye de faire revivre un Premier Ministre déchu puisque ça fait parti de l'aura un peu mystique du Maître, mais en revanche rien ne va dans le concept des élixirs de vie et de... l'ADN d'Harold Saxon retrouvé sur la bouche de Lucy Saxon sur un baiser datant de plusieurs années ? À quel moment la personne ayant écrit des chefs-d'oeuvre tels que Midnight, Turn Left ou The Waters of Mars a pu laisser passer une scène aussi grossière et bourrée d'incompétence ? C'est sincèrement la scène la plus mauvaise de The End of Time et je dis ça en étant fan incontestée du Maître de John Simm. Et son jeu d'acteur reste au top dans cet épisode, il passe son temps à tenter d'attirer l'attention sans essayer d'atteindre l'humour de The Sound of Drums, car il veut montrer aux spectateurs sa folie d'une autre façon. Et en ce qui me concerne, ça fonctionne. Si John Simm de The End of Time a été ma photo de profil pendant si longtemps ce n'est pas par coïncidence, j'adore cette incarnation et particulièrement dans The End of Time. Je veux dire il y a quand même ce magnifique passage où il prend possession des 6 milliards d'être humain et la simple idée d'avoir une Terre remplie de John Simm me fait quand même vraiment plaisir !
La tonalité sérieuse de l'épisode est contrebalancé par la présence de Wilfred Mott, qui donnera à cet épisode un aspect bien plus agréable en y apportant une réelle douceur. C'est un grand-père gentil et il l'assume tout au long de l'épisode, en étant parfois ridicule mais toujours en étant très pur. La scène du café est particulièrement appréciable, voir le Docteur se confier au grand-père de Donna comme si il était la personne la plus importante à qui il pouvait se confier (même si rien n'expliquera au final pourquoi Wilfred retrouve le Docteur). Cette relation entre le Docteur et Wilfred est au final central à l'épisode puisque c'est à cause de cette relation qu'il meurt, mais on y reviendra plus tard. C'est assez satisfaisant de retrouver Bernard Cribbins aussi central dans un épisode, quand on sait qu'il était pressenti à être le 4ème Docteur à la base. Et c'est aussi satisfaisant de revoir Donna, car même si elle a la mémoire effacée les Oods, eux, ne l'ont pas oublié, et aideront le Docteur en se servant de son subconscient.
On va continuer sur les choses un peu bizarre de l'épisode, je vais commencer par les aliens cacti dont j'ai oublié le nom. Alors je ne trouve pas leur présence très intrusive et on dirait clairement un monstre dans la lignée de ce qu'a créé RTD, et c'est peut-être un hommage à sa façon de créer son univers mais je les trouve juste embarassants par moment et je peux comprendre qu'on puisse ne pas les aimer. Ils ne m'ont pas autant dérangé que Joshua Naismith et sa fille dont j'ai dû rechercher le nom sur wikipédia pour me rappeler de ces personnages vite fait introduits dans la première partie et totalement oubliés par la suite, ils sont juste pas du tout important à l'épisode au final et les voir ne servir à rien dans la deuxième partie donne à cet épisode un sentiment d'inachevé par moments. Et y'a aussi Barack Obama pour des raisons que j'ignore et qui est joué par le sosie le moins ressemblant du monde. Et ce moment où le Maître mange un hamburger, je sais pas pourquoi mais ce plan me fume. Mais ça c'est majoritairement la première partie qui a beaucoup de mal.
La deuxième partie en revanche, est absolument excellente. Là où la première partie abordait la solitude du Docteur, la deuxième partie va se reconcentrer sur les retrouvailles. D'une part avec les Seigneurs du Temps, mais d'une autre avec ses compagnons, mais on y reviendra plus tard. Là où la première partie le Docteur était seul et sentait qu'il allait être puni pour ses actions dans The Waters of Mars, et qui amenait un épisode très sérieux malgré ses défauts risibles, la seconde partie va continuer dans la thématique sérieuse mais cette fois-ci il n'est pas seul, il a récupéré ce qu'il souhaitait depuis le début de la première saison : revoir Gallifrey. Et au final c'est clairement pas ce qu'il souhaitait, car il a choisi de se rémomrer les Seigneurs du Temps comme d'un peuple sage et civilisé, alors qu'ici il est mis face à face avec la réalité : ce sont des pourritures. Des pourritures qui ont détruit l'entière existence du Maître en le torturant avec un bruit de tambour dès son enfance (qui n'était malheureusement pas mentionné dans l'ancienne série, ce qui nuit un peu à la consistance de la take de RTD sur le personnage) qui ne servira que d'un signal pour sortir Gallifrey de la Guerre du Temps. Et en particulier le conseil dirigé par Rassilon, le président des Seigneurs du Temps, qui montre son côté dictateur en punissant les deux seules personnes qui ont été contre son action, l'une de ces deux personnes revenant régulièrement au fil de l'épisode. Une Dame du Temps dont on ignore le nom, dont le mystère est volontairement laissé sur son origine ou ses pouvoirs, mais que l'on peut suspecter être la mère du Docteur : ce dernier baissera son arme au moment de la voir.
Parce que dans cet épisode, on a l'occasion de voir le Docteur prendre une arme. Ce même Docteur qui refusera juste avant de prendre l'arme, et s'opposera à Wilfred qui était un ancien militaire qui n'a jamais tué personne en expliquant qu'il a forcé des gens à perdre leur propre vie en les manipulant. Ça démontre un peu l'hypocrisie du Docteur : il refuse de tuer avec des armes, mais il tue avec ses mots, et il le regrette. Il se repenti face à Wilfred, ce dernier étant très réceptif et très amical ("and please don't die") jusqu'au moment où le Maître vient lui parler de l'étoile de Gallifrey, annonçant le retour des Seigneurs du Temps, et le Docteur prend l'arme de Wilfred. Je répète : le Docteur prend une arme, renonce à son pacifisme et ce car ceux qu'ils voulaient de retour sont de retour. Le Docteur réalise l'importance de ses actions et est déterminé jusqu'à la fin de l'épisode à assouvir ses actions. Il va pointer son pistolet face à Rassilon, le Maître, puis de nouveau Rassilon qui finissent chacun son tour à convaincre à l'un de tirer sur l'autre ("l'acte final de votre vie sera un meurtre", aussi simple qu'efficace), puis finira par tirer sur la machine lorsqu'il voit le visage de la Dame du Temps se révéler. Il se refuse à tuer, et il brise le lien. Mais le Maître décide d'avoir sa vengeance sur Rassilon, et finit par utiliser ses pouvoirs électriques (???) sur lui et le ramener en enfer, c'est-à-dire sur une Gallifrey qui a bien eu le temps d'être exposée comme dangereuse puisqu'il s'agit du Gallifrey de la Guerre du Temps (d'ailleurs la scène où Gallifrey apparaît dans le ciel aurait pu être mieux tournée car perso j'y crois pas trop). Et le Docteur fini indemne...
Jusqu'à ce qu'il entende les quatre coups qui le condamnaient à sa perte.
Et ces quatres coups, ils n'étaient pas ceux du Maître, c'était ceux de Wilfred, enfermé dans la machine à radiation. Ce n'est pas le Maître qui tuera le Docteur, c'est le Docteur qui refusera de laisser un innocent se sacrifier qui décidera de lui-même de le sauver malgré les refus de ce dernier. Et c'est comme ça que finira le 10ème Docteur : tué par sa propre humanité, sa propre volonté de laisser les gens vivre. Le "I could do so much more" est l'une de mes répliques préférées de la série, d'autant qu'il est amené avec un jeu d'acteur de David Tennant au top de sa forme. De la colère à la tristesse, il ne laissera rien passer dans cet épisode que je trouve être son meilleur en terme d'acting. Et on n'est même pas à sa scène la plus iconique. Mais avant d'y arriver, on a un long chemin à parcourir.
Car si Turn Left/The Stolen Earth/Journey's End arrivait à exploiter tout l'univers apporté et exploité par Russell T Davies dans une trilogie d'épisode absolument exceptionnelle, The End of Time arrive à donner une conclusion à cet univers de la meilleure des façons. Avant de mourir, le Docteur va décider d'aller voir tous ses compagnons les uns après les autres pour leur dire au revoir avant de se régénérer, comme une lettre d'adieu finale, car il sait que plus rien ne sera comme avant. Et ça donne l'une de mes séquences préférées de toute la série, qui démarre à partir du moment où Vale Decem commence durant la conversation entre le Docteur et Wilfred. On commence par la séquence où Martha Jones et Mickey Smith sont mariés (????????) et affrontent un sontarien, c'est probablement la scène la moins impressionnante de la séquence tant elle a peu de sens mais on s'y prend quand même. Principalement parce que c'est cool de voir qu'il en a quelque chose à faire de Martha et Mickey. La scène suivante, c'est la scène où il sauve Luke Smith, le fils de Sarah Jane Smith. C'est impressionnant de voir qu'elle a marqué une empreinte aussi importante sous l'ère RTD que durant la période du 3ème et du 4ème Docteur où elle était compagne, et voir RTD en prendre conscience fait plaisir. Mais c'est la scène de Jack Harkness que j'apprécie tout particulièrement, c'est un vrai hommage à tout l'univers de RTD. On y entend "My Angel Put The Devil In Me", de Daleks in Manhattan/Evolution of the Daleks, mais surtout une multitude de monstres introduits dans cet univers (Slitheens, Haths, Adipose, Judoons, on y voit même l'aspirant Alonso Frame de Voyage of the Damned). Et ceux qui ont vu Children of Earth (la saison 3 de Torchwood, allez la voir au passage) savent pourquoi cette scène est particulièrement tragique pour Jack Harkness et pourquoi il peine à sourire, jusqu'à ce qu'il drague Alonso. C'est un hommage pas juste à Jack Harkness, mais également à Torchwood.
Mais ma scène favorite, c'est celle qui suit. C'est celle où le Docteur voit la descendante de l'infirmière Joan Redfern de Human Nature/The Family of Blood. Déjà cette scène c'est celle qui me fait systématiquement fondre en larmes, puisqu'elle réussit à réunir le combo Vale Decem et le Docteur qui prend des nouvelles d'un personnage dont il aurait pu totalement oublier, mais qu'il a choisi d'en garder les souvenirs car elle a réussi à prendre soin du Docteur quand il était humain. Et cette scène démontre tout l'impact que peut avoir la présence du Docteur, même en temps qu'humain, sur n'importe quel personnage, et ici il est question d'un livre qui est écrit sur John Smith et le Docteur demande à sa descendante si elle était heureuse, et donne une fin émouvante à ce personnage qu'on n'avait jamais revu et qui est décédée depuis, mais qui avait de l'importance au sein. Un peu dans la lignée de ce que faisait Love & Monsters, mais ici on y revient une saison plus tard. C'est aussi un aveu de la continuité absolument exceptionnelle sous la supervision de Russell T Davies : toutes ses actions peuvent avoir une conséquence au sein de son propre univers, même si c'est dans un épisode qui aurait pu être qu'un simple filler. C'est une scène qui est encore une fois, totalement dictée par Vale Decem (l'une des meilleures musiques de la série), et qui est tout aussi anodine qu'importante au sein de la séquence.
S'ensuit la scène du mariage de Donna, c'est un écho totalement évident à The Runaway Bride et ça fait plaisir de revoir une dernière fois Wilfred et surtout de voir Sylvia Noble contente de l'existence du Docteur. C'est une scène touchante, puisque le Docteur va faire mention du père décédé de Donna, décès qui a mené à la dépression de Donna comme mentionné dans Partners in Crime. Et la scène qui suit, c'est la scène la plus logique pour finir cette séquence : le Docteur décide d'aller voir Rose avant qu'elle ne le suive dans ses aventures, en compagnie de Jackie. Il décide de lui parler une dernière fois sans que cette dernière ne puisse le reconnaître, et ça donne lieu à la fin la plus poignante d'un Docteur. Le Docteur s'approchera en souffrant de son TARDIS, mais sera aidé par les Oods qui lui transmettent les encouragements de toutes les créatures de l'univers qu'il a aidé, encore une fois les actes du Docteur ont une conséquence. Le Docteur finira seul dans son TARDIS, et finira par se mettre à pleurer avant de prononcer la phrase désormais célèbre "I don't wanna go" et nous laisser sur la scène de présentation du 11ème Docteur de Matt Smith, bien plus convaincante que celle du 10ème Docteur pour être honnête. Mais le "I don't wanna go" sort tellement du coeur de l'acteur David Tennant qu'il m'est impossible de ne pas être touchée par cette fin. Car ce qui rend cette conclusion triste, ce n'est pas juste le départ de David Tennant, c'est celui de Russell T Davies et de tout l'univers qu'il a apporté.
Et à l'exception de quelques saisons de The Sarah Jane Adventures, dont l'excellent Death of the Doctor qui reviendra sur cette séquence où le Docteur expliquera qu'il n'a pas juste cherché à aller voir les compagnons du 10ème, mais de toute son existence, détruisant un peu le côté lettre d'adieu à l'univers du 10ème Docteur mais qui paradoxalement prendra un sens bien plus fort grâce aux évènements de Day of the Doctor et Time of the Doctor qui, bien que ce ne soit qu'une coïncidence, donne à cette lettre d'adieu un sens bien plus logique puisqu'il savait que c'était sa dernière régénération et qu'il n'aurait probablement pas d'autres occasions de revoir ses anciens compagnons, ainsi qu'une saison inexistante de Torchwood (oui je déteste Miracle Day), The End of Time est la dernière occasion de revoir l'univers de Russell T Davies. Certes, on reverra quelques ennemis par-ci par-là (comme les Judoons ou les Oods) et par de grandes chances certains personnages (mais c'est vraiment très rare et j'ai juste un exemple en tête), mais ici l'accent est mis sur le fait que plus rien ne sera comme avant et que l'univers du 10ème Docteur est mort avec lui. Et c'est ce qui rend cette séquence touchante, c'est Russell T Davies qui décide ici d'adresser sa propre lettre d'adieu aux spectateurs, et qu'il est temps pour la série de changer avec le Docteur, mais ça ça sera pour un autre chapitre.
Et pour en finir avec Russell T Davies, et bah c'était très bien. C'était un excellent showrunner et il représente pour moi l'âge d'or de la série. Il y a quelques complaintes à lui faire, comme comment Martha et Mickey sont maltraités (même si ce sont au final des bons personnages), ou comment toutes les compagnes finissent par tomber amoureuse du Docteur (à l'exception de Donna mais c'est grâce à Catherine Tate), ses deus ex machina sous chaque fin de saison, une saison 2 un peu en retrait ou encore comment sa satire politique peut aller un peu à l'extrême parfois (les aliens qui pètent ça va deux minutes). Mais de manière générale, c'est un showrunner qui a réussi à construire un univers vraiment intéressant avec une continuité très forte, des personnages vraiment bons, des idées très bien exploités, et surtout des excellents épisodes et un pari absolument réussi pour un revival de la série, mais ça je l'explique très bien dans mes autres critiques de saisons que je vous laisse lire.
Et quant au 10ème Docteur de David Tennant, il était juste excellent. Bien qu'il démarre vraiment mal, il arrive à se créer une vraie identité au fur et à mesure et son pic de performance est clairement dans la saison 4. Et sa plus grande qualité, je dirais que c'est à la fois sa palette d'émotions qui reste la plus mémorable de toute la série mêlé à une évolution du Docteur, qui devient au fur et à mesure de sa vidéo de plus en plus humain, aidé par ses compagnes qui arrivent à lui faire prendre les bons choix. Et sans elles, il finit par aller trop loin et se comporter comme une divinité solitaire (The Runaway Bride, The Waters of Mars). Le 10ème Docteur était excellent et était mené par son acteur, et c'est pour cette raison qu'il est si mémorable, bien qu'il soit essentiellement mené par des épisodes d'une qualité parfois vraiment généreuse pour son acteur. Ses mimiques sont très attachantes, bien que la plupart sont reprises de son beau-père Peter Davison qui a joué le 5ème Docteur.
Je ne noterai pas l'ère Russell T Davies puisque je ne trouve pas ça aussi pertinent que de noter les saisons indépendamment, mais pour conclure The End of Time il aurait clairement pu être mieux, mais dans son fond général cet épisode est globalement vraiment bon (enfin la deuxième partie). C'est un épisode qui conclue cependant très bien l'ère Russell T Davies et c'est la meilleure chose qu'on peut retrouver à cet épisode. Je noterai les deux parties indépendamment mais je préfère garder un souvenir de la deuxième partie, qui, à défaut de corriger les problèmes de la première partie, est bien plus poétique et mieux écrite.
Pour finir, mon top 10 strictement personnel des épisodes de l'ère Russell T Davies qui sera amené à changer h24 de toutes façons :
10) Army of Ghosts/Doomsday
9) The End of Time
8) Silence in the Library/Forest of the Dead
7) Midnight
6) Dalek
5) The Empty Child/The Doctor Dances
4) Human Nature/The Family of Blood
3) Bad Wolf/The Parting of the Ways
2) Utopia/The Sound of Drums/Last of the Time Lords
1) Turn Left/The Stolen Earth/Journey's End
Et il est temps pour moi de passer à la nouvelle ère de la série, l'ère Matt Smith.