Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Avis sur les épisodes
"Lots of planets have a North!"
Cet épisode est le premier épisode du reboot, elle a donc la lourde tâche d'introduire l'univers de Doctor Who ainsi que son concept, ainsi que d'arriver à reconquérir les anciens fans de la série de 1963, et à mon sens je trouve que l'épisode est totalement réussi.
Aux premiers coups d'oeil, "Rose" semble raconter l'histoire de mannequins en plastique qui envahissent la Terre, mais en réalité le concept de "Rose" réside dans son nom : c'est l'histoire d'une jeune femme ayant une vie banale et qui trouvera sa vie chamboulée par l'apparition du Docteur.
Cet épisode est très plastique niveau effets spéciaux (excusez le jeu de mot), mais c'est également une partie du charme qui rend cet épisode, d'apparence très raté, intemporel. Ça et "Westminister Bridge" que l'on entend tout le long de l'épisode (https://www.youtube.com/watch?v=A9OAkfCKERI).
Cet épisode n'introduit pas juste le personnage de Rose Tyler, il introduit également son petit ami Mickey Smith et sa mère Jackie Tyler, dont la première interaction avec le Docteur est l'une des scènes les plus hilarantes de toute la série, où le Docteur rentre chez Rose et sa mère essaye de le draguer, le Docteur refusant ses avances avec un grand sourire. Cette scène, bien qu'anodine, démontre bien les procédés d'écriture de Russel T. Davies (abrégeons RTD) : caractériser par l'humour. Ici, Jackie est décrite comme une mère célibataire attirée par le sexe et l'argent, tandis que le 9ème Docteur est introduit comme un personnage d'apparence enfantin et mystérieux, mais qui cache en lui une colère (colère qui est l'un des fils rouges de la saison, mais on y reviendra plus tard).
Le 9ème Docteur, parlons-en, est interprété par Christopher Eccleston. Il s'agit de l'une de mes interprétations préférées (avec Tom Baker et Peter Capaldi, difficile de les ranger donc je les mets sur un pied d'égalité) mais d'ici la fin de la saison j'expliquerai pourquoi il s'agit d'un Docteur sous-estimé et absolument fantastique.
Quant au choix d'avoir choisi les Autons (les mannequins en plastique) comme antagoniste principal du tout premier épisode de la série, je trouve qu'il s'agit d'un choix vraiment pertinent : ce n'est pas un ennemi culte comme les Daleks ou les Cybermens, mais il s'agit néanmoins d'anciens ennemis, apparus pour la première fois lors du tout premier épisode du 3ème Docteur, dont son ère est caractérisée par le début d'une vraie consistance dans le choix des compagnes et d'un fil rouge qui tiendra plusieurs saisons (le Docteur étant abandonné sur Terre dans le présent en ayant oublié comment contrôler son TARDIS). Ce choix d'avoir choisi les Autons et la conscience Nestenne est une preuve de la brillance de RTD : il s'agit d'un écho volontaire à un autre semi-reboot de la série, mais il s'agit également d'ennemis simples sur lesquels tout le monde peut s'appuyer puisqu'il s'agit simplement de mannequins en plastique, il est facile d'imaginer le danger que représenterait une invasion d'une force alien pouvant contrôler le plastique : tous les objets du quotidien en deviendrait dangereux !
Pour finir, je trouve que cet épisode est une superbe introduction à la série mais également un super épisode de continuité vis-à-vis de la première série. C'est un épisode vraiment très puissant, dont beaucoup de choix n'ont pas été pris à la légère et dont le génie se trouve une fois que l'on connaît bien la série (1963 comme 2005). Les choix de RTD sont pertinents et se manifesteront par la suite, et les effets spéciaux ainsi que la simplicité du scénario peuvent être facilement pardonnés !
Après un épisode marquant le nouveau départ d'une série, il peut paraître difficile pour The End of the World de se démarquer. Mais en réalité, il s'agit thématiquement de la deuxième partie de cette volonté de reprendre la série.
Là où le premier épisode se consacrait à introduire les personnages et le concept de la série, cet épisode étends le concept de la série avec ses voyages spatio-temporels, mais il a surtout une volonté bien propre : celle d'en mettre plein la vue.
Car, effectivement, cet épisode cache derrière son budget relativement faible, une très grosse volonté de se montrer ambitieux et de trancher avec l'ancienne série. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence que dès le second épisode on voit la planète Terre exploser. Et la réalisation de cet épisode démontrent bien cette démarche : les décors paraissent bien complexes que dans l'ancienne série, et de même pour les effets spéciaux. Quand j'ai vu cet épisode après avoir terminé mon visionnage de toute la série classique, j'étais juste émerveillée par la volonté de se démarquer de cet épisode, et encore aujourd'hui je pense que c'est volontaire : pas d'autre épisode de cette même saison met en scène la destruction de la planète.
Mais cet épisode, c'est aussi celui qui introduit de manière officielle la Guerre du Temps : celle qui a plongé Gallifrey et tous les Time Lords dans une guerre dont on ignore encore l'antagoniste, et dont le Docteur est l'unique survivant. Christopher Eccleston joue d'ailleurs vraiment très bien son rôle d'unique survivant d'une espèce génocidée : lorsqu'il est fait mention de sa planète natale ou de sa race, il en finit presque paralysé, à deux doigts de verser une larme. On y reviendra plus tard dans la saison, mais la performance d'Eccleston arrive vraiment à transmettre celui d'un guerrier avec des PTSD, et dont sa curiosité reste son seul moyen de cope avec le fait que tout son peuple est mort. Et ça peut se traduire par des moments assez sombres, comme lorsque Cassandra supplie le Docteur de l'humidifier mais celui-ci refuse en rétorquant que toutes les choses finissent par mourir un jour (ce qui est en soi un écho à la morale de l'épisode). Et dans cette scène, le Docteur paraît suffisamment effrayant pour rendre sa décision glaçante.
Mais, au-delà de tout ça, c'est aussi le premier épisode à vraiment jouer la carte de la science-fiction, et il le fait très bien. Les décors paraissent futuristes, sans l'être non plus à un point ridicule (et pas juste par faute de budget), plusieurs espèces aliens sont représentées et beaucoup d'explications sont données pour justifier certaines choses qui pourraient être incohérentes (comme le fait que les continents ne sont pas déplacés en 5 milliards d'années).
Concernant l'histoire en elle-même, elle reste assez simple voire un peu ennuyeuse par moment malgré ses moments de tension. Cassandra n'est pas un antagoniste particulièrement intéressant, même si elle en avait le potentiel. C'est plus un épisode pour introduire la série qu'un véritable stand-alone. C'est un épisode très classique, et contrairement à Rose, ce n'est pas un épisode qui m'amuse particulièrement à revoir.
En revanche il faut admettre que la scène où Christopher Eccleston danse pendant que la Terre explose sur Toxik de Britney Spears est l'une des meilleures scènes de toute la série et rien que pour ça cet épisode mérite un point supplémentaire !
Et souvenez vous de ce nom, parce que Mark Gatiss est mon arch-nemesis !
Je préviens : à partir de cet épisode je risque d'avoir beaucoup moins de choses à dire, non pas car je parle de mauvais épisodes mais juste car je les trouve moins intéressant à aborder que les deux premiers (et que d'autres plus tard).
Là où le premier épisode se déroulait dans le présent et le deuxième dans le futur, il semble logique que le troisième se passe dans le passé. Cet épisode se passe dans les années 1860, et le Docteur et Rose sont accompagnés de Charles Dickens et affrontent des fantômes de l'espace.
Les décors sont clairement le point fort de l'épisode : le travail de reconstitution historique a clairement été réussi et on est plongé dans l'ambiance 19ème siècle installé paisiblement dans cet épisode. En revanche, les Gelths ne sont pas de supers antagonistes : pourquoi était-il nécessaire qu'ils veulent envahir la Terre ? Cet épisode aurait pu être bien mieux si c'était une race alien pacifique mais qu'à la fin le Docteur et Rose découvrent que les Gelths sont plusieurs milliards à vouloir prendre possession des morts et que, par exemple, ils déjectent des gaz toxiques pour l'humanité : l'épisode aurait pu prendre une dimension morale bien plus intéressante que "recueillir des étrangers c'est dangereux il ne faut pas leur faire confiance".
Mais le vrai défaut de l'épisode c'est Charles Dickens : il ne sert à rien. J'apprécie le fait que c'est un épisode où Dickens affronte des fantômes un soir de Noël, mais en dehors de ça on aurait pu l'enlever de l'épisode ça n'aurait pas changé grand chose, et c'est bien dommage car des épisodes comme Vincent and the Doctor ou Nikola Tesla's Night of Terror arriveront parfaitement à retranscrire l'essence-même des personnages historiques impliqués (ici, Vincent Van Gogh et Nikola Tesla). Même City of Death, dans la série Classics, avait fait un meilleur travail pour rendre Léonard de Vinci acteur de cet épisode.
Enfin, je tiens à me laisser une note à moi-même : je trouve cet épisode vraiment ennuyant et pourtant je ne m'ennuie jamais à chaque fois que je le regarde et c'est un vrai mystère, pourquoi j'ai toujours ce souvenir d'un épisode où je baille du début à la fin ?
Mais bon je pense que niveau ennui, Mark Gatiss va clairement pouvoir me resservir dans le futur !
Après un trio d'épisode d'introduction se déroulant respectivement dans le présent, dans le futur et dans le passé, le retour au présent est une démarche évidente. Sauf qu'il ne s'agit pas de revenir juste après le premier épisode, mais plus d'un an après, Rose ayant été portée disparue. Il s'agit également du premier double épisode de la série, je vais essayer d'être concise et de parler des parties en même temps (étant donné qu'elles sont très similaires), mais je noterai les deux épisodes indépendamment. Un double épisode se traduit généralement par un épisode de setup, basé sur le suspens et apportant les questions et par un épisode de payoff, basé sur l'action et apportant les réponses.
Aliens in London/World War Three est célèbre pour avoir l'un des pires antagonistes de la série en terme de design : les Slitheens, et malgré tout ce que je peux apprécier dans l'épisode je dois admettre que même plus jeune j'ai jamais trouvé ça drôle d'avoir en guise d'antagoniste des aliens qui pètent et qui, derrière leur déguisement, sont les pire CGI du monde. Et ne me sortez pas l'excuse du "c'est une critique de la société, démontrant que même dans les situations dangereuses le gouvernement se ridicule", je n'y crois pas une seule seconde et pour moi c'est juste du mauvais goût (par contre j'aime bien l'Axorbaloff donc je suis pas si exigeante). En revanche, je peux apprécier que les Slitheens ne sont pas des aliens qui veulent envahir la Terre : ils veulent déclencher une guerre mondiale afin d'en détruire la population et d'en tirer profit en vendant la planète morceau par morceau.
Et pour exécuter ce plan, ils utilisent une méthode assez réfléchie : au lieu d'envahir la Terre dans l'ombre, ils font un leurre en simulant un crash de vaisseau spatial extraterrestre (détruisant Big Ben au passage, très sûrement une pique sur le terrorisme exploitant un certain évènement de la vie réelle arrivé 4 ans plus tôt à New York) afin de plonger la planète dans le chaos et de pouvoir la diriger depuis 10, Downing Street. C'est un double épisode qui est au final assez intéressant malgré les Slitheens, la seconde partie se passant intégralement dans la résidence britannique.
Mais le point fort de l'épisode reste Jackie Tyler et Mickey Smith : contrairement au premier épisode où ils étaient dispensable, ils ont ici une réelle valeur et sont bien plus que des simples proches de Rose : ce sont des véritables personnages secondaires à part entière. Et mine de rien, voir Jackie s'inquiéter pour sa fille ou Mickey se disputer avec le Docteur est probablement la chose la plus intéressante à retenir de ce double épisode. Ça et le retour d'UNIT !
Par contre il va sérieusement falloir m'expliquer pourquoi le mot de passe d'un des sites les plus sécurisés de la planète est "Buffalo".