Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Une très bonne saison ! Sans doute la meilleure de Tennant, du moins celle qui aligne les meilleurs épisodes sans aucun doute.
La nouvelle compagne, Donna, est vraiment exceptionnelle, que ce soit son caractère, l’actrice, son duo avec le Docteur, tout. L’alchimie des deux porte vraiment tous les épisodes (et en sauve même certains).
L’image ne fait que s’améliorer, on voit que la série a eu plus de moyens. En conséquence, la saison est aussi moins avare en science-fiction, avec beaucoup plus de planètes et d’autres mondes. C'est sans doute encore aujourd'hui une des saisons les plus diverses, colorées, intéressantes à explorer.
La seconde partie est vraiment une des meilleures du show et enchaîne 6 épisodes fantastiques.
Les spéciaux sont plus en demi-teinte, les épisodes de Noël sont tous assez mauvais (et cette "saison + spéciaux" en compte 3, de 2007 à 2009), mais les deux différents finaux que Ten a eu, à savoir Journey's End (la fin de la saison 4 elle-même et la fin de l'ère du Dixième Docteur) et The End of Time 2 (pour le personnage de Ten en lui-même), sont tous les deux dans la même veine : bourrés de qualités malgré quelques faux-pas, ils font tout le charme de la saison et lui donnent son importance, mais montrent aussi ses limites.
La beauté de la saison, c'est que TOUS les épisodes contiennent au moins 2 ou 3 petites références étranges qui trouveront finalement leur explication sur la fin. Entre les multiples retours de personnages, de monstres et de lieux, la saison possède l'une des meilleures continuités du show et approfondit beaucoup la mythologie.
Bref, entre Donna, le fanservice, la conclusion de l'ère du Dizième Docteur et les scénarios globalement de haute volée, c’est du très bon Doctor Who !
Mon classement :
- Forest of the Dead - 18
- Silence in Library - 18
- The Waters of Mars - 18
- Turn Left - 17
- Midnight - 17
- The Stolen Earth - 17
- Journey's End - 16
- The End of Time Part Two - 16
- The Fires of Pompeii - 16
- Partners in Crime - 16
- Planet of the Ood - 15
- The Unicorn and the Wasp - 14
- The Doctor's Daughter - 14
- Planet of the Dead - 13
- The End of Time Part One - 10
- The Next Doctor - 9
- Voyage of the Damned - 9
- The Sontaran Stratagem - 9
- The Poison Sky - 8
"La saison 1, c'est un peu le brouillon de la série : le docteur et sa compagne, qui voyagent à travers l'espace, un mélange d'ambiances, d'époques, de genres et d'émotions. Il faudra attendre quelques années pour un peu plus de folie et de maturité."
Voilà l'avis que j'avais écrit il y a quelques années à propos de la série. Mon avis a depuis pas mal changé.
Cette saison 1 n'est pas que le "brouillon" de la nouvelle série, elle est aussi son socle et son modèle qui finalement a inspiré énormément la suite. Un acteur méconnu du grand public mais à la très bonne réputation dans le milieu, une actrice au contraire très mainstream pour attirer les téléspectateurs, une continuité avec l'ancienne série donnant l'impression d'entrer dans un monde au background immense mais aux possibilités encore plus grandes... Cette saison 1 a brillé dans beaucoup d'aspects, et sans elle, le show n'aurait jamais fonctionné et grandi pour être le show que l'on connait maintenant.
Et elle n'est pas qu'une saison servant de base où l'on "pardonne ses défauts car c'était la première", comme bien des œuvres surestimées sous prétexte de nostalgie, non non. Elle a aussi de très nombreuses qualités en soi. Aucun épisode ne brille particulièrement ni est au-dessus des autres, mais le niveau général est plutôt bon. Les histoires sont variées, différentes dans les tons, et la dynamique entre le Neuvième Docteur et Rose Tyler reste à ce jour l'une des meilleures.
Une chose qui explique selon moi le fait que la saison soit aussi réussie, c'est que Russel T. Davies avait convaincu la BBC de lui laisser reprendre le show afin que cette saison devienne le retour triomphant d'une légende, certes, mais à la base le show a également été conçu pour raconter une histoire avec un début et une fin, dans l'optique d'une annulation... Autrement dit en plus de voir plus large, elle raconte tout de même une histoire d'un point A à un point B et possède un vrai développement et une conclusion. C'est ce qui rend les personnages de Rose et du Docteur si attachants. La grande force de la saison 1 c'est le fait de les voir évoluer ensemble depuis le pilot jusqu'au season-finale. Toute la saison repose sur la spontanéité de Rose qui se mêle au monde à la fois tourmenté et merveilleux du Docteur, permettant à ces deux personnages de s'aider mutuellement à devenir de meilleures personnes. Très peu d'épisodes ne servent aucun propos dans la trame, ce qui donne cette atmosphère générale de confiance et de maîtrise dans toute l'histoire.
C'est cette réussite d'avoir réussi à réintroduire doucement mais sûrement toutes les bases pré-existantes d'une série culte, tout en y ajoutant des touches modernes dans les personnages et d'avoir réussi à écrire et boucler une histoire complète en 13 épisodes seulement, sans pour autant nuire de quelconque façon à une potentielle suite, qui fait de cette première saison une vraie réussite.
Et la suite nous réserve encore les meilleures choses !
Une citation pour résumer la saison :
You could stay here, fill your life with work and food and sleep, or you could go anywhere.
Moyenne de la saison 1 : 14.46
Classement :
- The Empty Child - 17
- The Doctor Dances - 17
- Dalek - 17
- The Parting of the Ways - 16
- Father's Day - 16
- The Long Game - 15
- The End of the World - 15
- The Unquiet Dead - 15
- Bad Wolf - 14
- Rose - 13
- Boom Town - 13
- World War Three - 11
- Aliens of London - 9
Le diptyque de Steven Moffat se place dans le haut du classement, clairement l'épisode le plus moderne et mémorable de la saison, même si finalement il ne représente pas vraiment cette dernière, avec son aspect très romantique, absurde et horrifique. Il est accompagné par le très bon one-shot de Robert Sherman, Dalek, qui complète le podium. Le series-finale et Father's Day complète les "16/20" et pour le coup représentent, eux, très bien cette première saison.
The Long Game a longtemps été un vilain petit canard pour ma part mais son commentaire "politique" sur l'humanité du futur, un gros gros thème de la saison qui se retrouve d'ailleurs dans The End of the World, donne vraiment des thèmes directeurs à cette saison 1. Ces deux épisodes sont très bons et dans le haut niveau de la saison. The Unquiet Dead est vraiment un historical sympa à mes yeux et est un nouvel exemple d'épisode qui s'inscrit très bien dans la saison, servant plusieurs rôles et dans lequel Rose et Nine brillent.
Bad Wolf est une première partie de finale perfectible mais très fun, tout comme Rose, un pilote encore plus perfectible et kitch mais très efficace.
Ne reste donc que le trio des épisodes Slitheen, lourdement en fin de classement. Boom Town ne s'en sort pas trop mal. A noter surtout deux ratés dans la saison : les deux parties de l'attaque des Slitheens à Downing Street. Aliens of London, est un pas en arrière après les trois premiers épisodes de la saison, mais est heureusement rattrapé par une deuxième partie plus réussie, mais pas fameuse non plus au contraire. Ils témoignent de l'aspect cheap souvent reproché à cette saison et à raison, et sont beaucoup plus lents et mal écrits que le reste.
Malheureusement l'une des plus mauvaises saisons du show, bien qu'elle reste suffisamment décente pour qu'on n'ait aucun mal à imaginer une saison moins réussie si cela devait se produire un jour - pour l'instant après 9 saisons, cela n'a toujours pas été le cas, espérons que cela continue.
EDIT de 2019 : lolilol la saison 11 existe donc oubliez, la 2 n'est clairement pas
La grande cause de cette saison 2 plus molassonne c'est que la qualité des standalones n'est pas au rendez-vous. Au cours de mon revisionnage, il n'y a pour ainsi dire qu'UN seul épisode que j'ai un peu plus aimé davantage que le précédent visionnage : School Reunion. TOUS les autres épisodes m'ont apparu comme, parfois, identiques, mais le plus souvent, moins bien que dans mes souvenirs par rapport aux autres saisons (la saison 1 comprise). Mis à part le season-finale, le two-parter du diable, School Reunion donc et ce petit bijou de The Girl in the Fireplace, le reste de la saison est souvent juste "pas mal".
J'aborde toujours chaque saison avec deux angles : la qualité intrinsèque de chaque histoire, grosso modo que l'on peut résumer comme étant la "qualité des standalones", ainsi que fil rouge, que ce soit un arc, une intrigue mystérieuse, l'évolution des personnages ou l'agencement et l'ambiance générale, bref l'objet de la saison. Le fond compte autant que la forme en somme.
J'en ai un peu parlé dans mon avis sur Army of Ghosts, mais Ten convaint moins que Nine en tant que Docteur. Je n'ai absolument rien contre Tennant, il est pour le moment bien dans le rôle, sauf qu'il n'a malheureusement pas encore eu beaucoup de palettes d'émotion à démontrer car l'écriture ne lui rend souvent que peu honneur (cela dépend des épisodes en fait, on en revient à la qualité des standalones, cette dernière ayant un rôle à jouer dans mon appréciation du fil rouge, ces deux blocs ne sont pas distincts). Pas de fausse note particulière pour Tennant donc, mais pas de réel moment emblématique non plus.
Le principal problème, c'est que la transition par Rose est très mal gérée. Elle est trop rapidement balayée dans The Christmas Invasion, ce qui laisse juste une saison où l'on est censé voir deux meilleurs amis vivre les meilleures des aventures possibles... et c'est tout ! Ce que la saison 1 avait soigneusement construit : un Docteur moralement complexe, une compagne humaine et attachante à ses côtés, une relation avec un apport mutuel, un point A et un point B... toute la saison 2 ne fait pas vraiment bouger les choses.
Le pitch est surtout : "donnons à Ten et à Rose une romance naissante", c'est assez bien fait mais ça donne une saison sans grand dynamisme.
A part ça le personnage du Doc n'est pas archi intéressant et se dévoile peu, puisqu'il est "humanisé" à l'extrême par Rose. Sauf rares exceptions (School Reunion par le biais de Sarah Jane Smith et de l'écriture de Toby Withouse qui lui rend honneur même face à des scènes triviales comme face aux Krilitaines, et The Satan Pit dans son échange face au Diable et sa croyance sur le temps), le Dixième Docteur n'est pas un Seigneur du Temps de 900 ans qui a fait une Guerre du Temps. Non, le Dixième Docteur est un alien qui a pour meilleure amie une londonnienne et qui a pris goût à la vie humaine. Pour de vrai. On ne retrouve pas le personnage du Docteur dans son ensemble mais seulement par certains endroits, c'est ce qui me gêne avec cette incarnation. Tous les autres Docteurs sont souvent impliqués et posent leur marque, ce qui créé bien sûr des aspects que l'on aime pas, mais Ten est juste... normal ? La saison s'occupe juste de lui trouver des aventures et du bon temps et ce n'est pas l'approche que je préfère chez Doctor Who.
Le Neuvième Docteur avait un égo surdimensionné concernant son importance par rapport à celles des autres races, le Dixième Docteur est à l'inverse le plus proche possible des humains qu'on pourrait l'être. Le contraste est intéressant, et donne lieu à de très belles choses, notamment son émerveillement face à l'humanité et aux agissements des humains (un thème que l'on retrouve même dans The Age of Steel ou The Impossible Planet, ce genre de petits détails très sympathiques). Je n'ai rien contre un Docteur plus "humain", "charmeur", "drôle" et finalement, plus à même à parler à l'audience mainstream, et je trouve le contexte intéressant car cela permettra une descente aux enfers progressive (dans les saisons suivantes). Le problème est que vu que la descente aux enfers ne peut commencer QUE à partir du départ de Rose, c'est-à-dire dans le dernier épisode de la saison, on a donc toute une saison avec un Docteur qui ne bouge pas d'un pouce.
Il aurait été beaucoup plus judicieux d'intégrer des nuances plus subtiles à son personnage plus souvent. Comme je l'ai dit c'est tout de même en grande partie lié à la faible qualité des loners, il suffit de voir The Idiot's Lantern, Fear Her, Love and Monsters ou même New Earth et le two-parter Cyberman pour voir que le Docteur n'est pas à son meilleur jour. Sur une saison de 14 épisodes en incluant le Noël, c'est beaucoup.
Ce n'est pas la seule chose pour laquelle la saison a pris un tournant opposé à la une. Il n'y a pas de mention de la Time War avant très longtemps, une mythologie très peu poussée, un Docteur très peu intéressant d'un point de vue de son passé... mais aussi une Rose beaucoup plus controversée, à raison.
Si je n'ai aucun mal à dire que la relation Nine/Rose est l'une des meilleures du show, Rose Tyler dans la saison 2 est parfois agaçante sur les bords. Dans le Noël, sa réaction avec le Docteur est un peu disproportionnée. Dans la saison elle est hyper dure avec Mickey ou sa mère sans raison valable, parfois jalouse à l'extrême.
Elle n'a pas que de mauvais aspects cela dit, j'aime beaucoup l'assurance dont elle fait preuve dans certains épisodes comme Tooth and Claw, The Idiot's Lantern, Fear Her ou The Satan Pit, où elle n'hésite pas à prendre la situation en main. Mais où est la Rose Tyler qui était prête à se mettre entre un Dalek et le Docteur pour affirmer son opinion ? Où est la Rose Tyler qui a ouvert le coeur du TARDIS pour sauver le Docteur ? Où est la Rose Tyler qui a brisé toutes les lois du temps pour sauver son père ?
Oui, l'aspect téméraire est toujours là, mais il y a bien un facteur qui manque : le cœur, l'affection, l'humanité, la sensibilité de Rose de la saison 1.
En même temps, avec un Docteur aussi bon-copain, ce n'est pas étonnant. Il déborde tellement d'amour, de joie et d'émotions, qu'elle ne passe plus pour la jeune fille qui découvre l'univers et y apporte son humanité dans les pires situations même les plus négatives... non, maintenant en saison 2, Rose Tyler est plutôt la gamine capricieuse qui a eu la chance d'être dans le TARDIS et qui le prend pour acquis. Je grossis les traits car il y a des épisodes où elle est très bien. Et encore une fois, je n'ai rien contre cette évolution, qui est très joliment adressée par Jackie dans Army of Ghosts, quand elle lui dit qu'elle ne reconnaît plus sa fille... mais ça c'était l'épisode 12 ! Durant toute la majorité de la saison, j'aurais aimé avoir plus de nuances de ce type. En saison 1, on voyait déjà les mauvais traits de la personnalité de Rose, elle était déjà ennuyante avec Mickey, elle était déjà jalouse (de Lynda par exemple), mais puisqu'elle offrait beaucoup d'autres choses à côté, ces aspects ne semblaient pas dominer sa personnalité. Rose en saison 2 est toujours aussi attachante, et elle gagne en confiance, mais on perd ce côté si sensible qui faisait tout son charme et qui était pourtant - je le croyais - inscrit dans son personnage (rien que par son nom - fragile comme une Rose).
Forcément, si on associe dynamique de personnages statique et personnages en eux-mêmes attachants mais pas toujours montrés sous leur meilleur profil, et que l'on y ajoute un arc pas tip top ("Torchwood" étant beaucoup moins subtilement amené que Bad Wolf - c'est parfois mentionné deux fois par épisode - et moins mystérieux aussi), le fil rouge de la saison 2 n'est juste pas bon. La succession quasi-constante de loner est agaçante, il n'y a jamais aucune continuité hormis le départ de Mickey et son retour (une moitié de saison donc, au milieu tout est interchangeable). Pour que la continuité de la saison repose sur un personnage aussi médiocre (il faut voir la transition de Mickey entre School Reunion et The Girl in the Fireplace, elle est nulissime), c'est qu'il y a un problème.
Pour résumer tous mes problèmes avec cette saison 2 :
- Un Docteur limite trop puéril, ou qui ne possède pas assez de moments pour briller malgré Tennant qui pouvait pourtant faire "so much more !" (si vous avez capté la référence, bien joué).
- Une compagne qui perd l'un de ses principaux traits pour devenir parfois agaçante, même si paradoxalement elle est quasiment plus mise au centre que son Docteur dans la saison.
- Un arc qui n'en est pas un, ne laissant qu'une continuité branlante entre les épisodes
- Des standalones trop faibles (l'opener, le double sur les Cybermen, celui avec la télé qui bouffe les gens, celui avec la môme...)
On peut trouver de qualités à cette saison dans l'ensemble. Chaque point positif que je peux trouver ne résulte pas QUE de la performance d'un épisode individuel seulement. La relation Ten/Rose, j'ai beau objectivement trouvé les deux personnages un peu faibles, mon petit coeur de fan encore ébranlé par le premier visionnage de Doomsday ne peut s'empêcher des les aimer ! Ils sont charmants. La saison a aussi tenté de nouvelles choses (certains épisodes expérimentent des genres, comme The Girl in the Fireplace ou Love and Monsters, et la saison créé la notion de Christmas Special).
Oui mais voilà, il faut être réaliste, si le seul but de la saison après The Girl in the Fireplace est d'offrir une belle porte de sortie à Rose, il y avait beaucoup, beaucoup mieux à faire.
Mais au moins maintenant, la voie est libre pour que notre Docteur reprenne du pep's et s'affirme, en espérant que la saison 3 saura plus revenir à ce qui avait fait la très bonne qualité de la première saison : une compagne intéressante, une mythologie et un personnage principal complexes et une meilleure balance entre légèreté/kitsh et sérieux. Ce qu'elle réussira à peu près.
Moyenne de la Saison 2 - 13.85 (tout de même pas mal pour la "pire" saison d'un show)
Classement :
- The Girl in the Fireplace - 19
- Doomsday - 17
- The Satan Pit - 17
- School Reunion - 16
- The Impossible Planet - 16
- Tooth and Claw - 15
- Army of Ghosts - 14
- Love & Monsters - 13
- The Christmas Invasion - 13
- The Age of Steel - 12
- New Earth - 12
- The Idiot's Lantern - 11
- Rise of the Cybermen - 11
- Fear Her - 8
Avis sur les épisodes
Pas facile de faire un final centré sur des héros qui tentent d'arrêter un événement qui, on le sait, va déjà arriver. Thrawn a en effet aucune chance de ne pas revenir dans l'univers. Néanmoins, l'épisode a le bon goût de présenter ça de façon assez illusoire et assez créative. Déjà, ça fait du bien d'avoir un antagoniste qui ne sous-estime pas les gentils, vraiment une première pour la saga je pense. Ça contribue encore à booster le charisme déjà assez ouf du Grand Admiral.
Indéniablement, on a un aspect combat final de jeu vidéo en 4 phases digne d'un Zelda : 1) attaque surprise des TIE dans la plaine, 2) chevauchée vers le lieu du combat, 3) avancée dans le repère des Zombie Troopers et 4) Morgan en boss finale upgradée. Mais d'une part, à chaque étape il y a quelque chose de plutôt stylé ou au moins intéressant :
1) Sabine qui trouve le Super Champignon pour détruire les TIE avec un coup d'accélération, sacrifiant leur vaisseau au passage, dans un joli move bien mis en scène (entre ça et les épisodes 3 et 7, la série a vraiment l'utilisation la plus créative des combats aériens de la saga après The Last Jedi)
2) la pluie de laser durant la chevauchée qui représente bien le fait que nos champions luttent contre une force inatteignable (même si niveau effets spéciaux et réal, pour le coup, on a vu bien mieux)
3) l'idée des Zombie Troopers qui fait ultra fanfic sur le papier (comme toute la série) mais qui est rendue crédible par tout le lore des sorcières, qui s'imbrique donc très bien avec le reste de la série, et qui compense/détourne habilement une faiblesse trop classique des mobs de Star Wars (à savoir leur incompétence et leur tendance à mourir dès qu'un Ewok leur jette un caillou sur le casque). Ici, les protagonistes n'ont pas à "retenir leurs coups", les Stormtroopers n'ont pas à s'agiter entre eux ou rester dans l'arrière-plan, et leur unique fonction de ralentir l'action est appropriée
Et 4) un sabre maléfique de l'apprentie sorcière Sabrina (mais non, c'est Morgan, vous ne suivez pas ?) tout juste promue par ses maîtres (encore la relation apprentie/maître qui intervient à petite échelle ici), dans un combat super bien chorégraphié, malheureusement peu mis en valeur par la caméra la plus plate qu'on ait vu depuis longtemps (c'est limite si les seuls cuts et effets de montage qu'on voit sont ceux vers l'autre scène -- le réalisateur a-t-il compris qu'on s'en fout un peu de voir que les actrices ont retenu leurs mouvements sur 10 secondes d'affilé, et qu'il vaut mieux rendre le combat dynamique ?)
Mais même s'il y autant de maladresses que de bonnes idées... il y a avant tout un côté plaisir coupable de grand enfant qui se lâche et écrit son rêve Star Wars.
Et je trouve que, là où des propositions comme Gideon/le sabre noir de Mandalorian ou le fétichisme Boba Fett tombent dans la fanfic ratée, ce final évite tout à fait le piège d'être creux. On y voit au contraire une grande sincérité, voire une candeur dans chaque scène. Tout cela fonctionne sur toute la ligne, peut-être en grande partie car le reste de la série a été si solide. Mais rien qu'en s'en tenant aux scènes présentes, je ne peux m'empêcher de déceler, même dans un personnage aussi simple que la sorcière Morgan, une certaine émotion quand elle comprend qu'elle doit rester et mourir pour affronter Ahsoka. C'est peut-être le (étonnamment très bon) jeu de l'actrice, mais tu sens finalement une part d'humanité (en tout cas, de "mortelle") tenace en elle, ce qui fait aboutir son petit arc narratif, et ce qui met vachement bien en valeur Thrawn, qui apparaît donc comme l'incarnation même de l'ordre froid et insensible de l'Empire.
Finalement, j'ai trouvé qu'à travers ce final, la série retombe vraiment sur ses pattes à tous les niveaux : Ezra renoue avec son maître Kanan par l'intermédiaire de Huyang qui retrouve sa fonction d'enseignant, Sabine prend confiance en ses capacités pour permettre à Ezra de revenir et de finaliser ainsi la mission principale de la saison. Il y a d'ailleurs un rappel au plan où Sabine s'entraînait à attirer avec la Force un sabre laser, qui revient ici. C'est simple, mais rien n'est laissé au hasard, c'est précis sans apparaître comme automatique ou trop froid.
Il y a aussi une démonstration claire et nette que "l'union fait la force" à plusieurs reprises, ce qui fait toujours son petit effet. A nouveau, c'est peut-être car je connaissais déjà tout le groupe de Rebels, mais franchement mes souvenirs sont plutôt limités, tout comme les apparitions et les liens entre Ahsoka et le groupe d'ailleurs. Je pense que la série est vraiment suffisante là-dessus, et nous fait comprendre que ces personnages ont un passif, ce qui fait qu'on y croit (là où la saga, finalement, repose bien souvent sur des personnages qui ne se connaissent pas et se retrouvent mêlés au destin de la galaxie en l'espace de 2 jours).
On revient en fait sur ce lien Ahsoka/Sabine qui a été créé de toute pièce pour cette série. Il y a, bien sûr, un suivi sur le fait qu'elles choisissent, enfin, de combattre ensemble, ce qui leur permet de triompher cette fois.
Mais au-delà de ça, tout tourne autour de la relation maître/élève entre les deux héroïnes. Et vraiment, ce semi-retcon sorti de nulle part a été l'idée de génie de Filoni pour justifier l'existence de la série, lui donner une thématique fil rouge, et l'inscrire au sein de toute la saga.
Puisqu'Ahsoka a été l'apprentie d'Anakin (un postulat que la série crédibilise d'ailleurs beaucoup), tout est littéralement permis. Les dialogues des deux Jedi paraphrasent même Yoda dans l'Empire Contre-Attaque ("I try... I do", se reprend Sabine), rappelant que Star Wars a toujours été à propos de transmettre des enseignements. La série respecte aussi beaucoup l'intelligence de son spectateur, je trouve, en ne soulignant pas ces instants de fan service et en les rendant toujours cohérents (cf. le "bad feeling" du petit Jaycen de l'épisode 3). Les quelques remarques sages d'Ahsoka nous rappellent aussi qu'elle fait partie de la nouvelle école, et que même si la série joue beaucoup (peut-être hypocritement) avec tous les joujous de la saga, elle rappelle les bases régulièrement ("Being a Jedi isn't about wielding a lightsaber", fait remarquer Ahsoka - tant mieux vu que les duels ne sont clairement pas l'essentiel de la série vu la réalisation, même si je dois dire que le style de combat posé et calme donne peut-être involontairement aux scènes d'action de la série une identité sympa, bien plus à mon goût que l'ambiance Just Dance Hardcore Beat Saber de la prélogie par exemple).
Et puis quand Ezra retrouve enfin Hera et Chopper, même si une part cartésienne de nous se dit "wait, Thrawn n'a pas vu qu'un de ses vaisseaux manquait à l'appel ?" ou encore "pourquoi Ezra ne retire pas son casque de Stormtrooper plus tôt au lieu de faire durer un suspens à la con en arrivant dans la base de la République", une autre part de nous, la part rêveuse qui prend logiquement le dessus, se voit comblée de constater que la saison a accomplit son but et que nos personnages sont heureux d'être réunis ensemble. Malgré la relative issue prévisible de la saison sur Thrawn, on a gagné Ezra au passage, et même sans trop connaître le personnage, bah on est content, ça fait une jolie fin, presque auto-suffisante !
Tout ce montage final d'ailleurs, est franchement excellent, appuyé par une musique douce et apaisante sans être mélodramatique, qui dénote vraiment dans l'univers de Star Wars, habituellement dans l'exagération constante (et avec rarement de piano comme ça).
Ce qui aurait pu rester un final simplement cohérent avec sa série, mais un peu simple dans son déroulé, s'élève vraiment avec cette fin. On enchaîne en effet un triple plan :
- Baylan devant une montage avec les Dieux Mortis,
- Ahsoka qui revoit la chouette et comprend qu'elle est à la bonne place,
- et un force ghost d'Anakin pour achever la passation de toute la série !
Autant dire que c'était l'orgasme. Anakin okay, mais surtout LA MONTAGE MORTIS ! ET LA CHOUETTE PUTAIN !
Je n'arrêtais pas de me demander intérieurement où était la foutue chouette qu'on voit à la fin de Rebels, qui accompagnait Ahsoka dans ses moments charnière (dans la revisite de la meilleure scène de Rebels, dans Mandalorian...). Son absence dans la scène de l'épisode 3 de la série (qui rejouait la fin de Rebels) était un des rares faux-raccords du canon.
Sauf que finalement, son apparition à la toute fin de saison, après qu'Ahsoka ait fait la paix à la fois avec son maître (depuis l'épisode 5) ainsi qu'avec sa padawan (depuis ce final), c'est juste le timing qui fait le plus de sens. Tout est joliment (et très obviously) appuyé par la réalisation, avec son petit nuage paradisiaque laissant fuiter un rayon de lumière, mettant en valeur une apparition apaisée de la manifestation force ghost d'Anakin Skywalker pour son apprentie, apaisée elle aussi. C'est simple et clair, et parfois c'est aussi ce qu'il faut. Je suis le premier à aimer les prises de risque dans la saga, mais il faut aussi reconnaître que la force de celle-ci a toujours été ses symbolismes puissants, et ça reste une valeur sûre sur laquelle il faut jouer (ce n'est pas pour rien qu'on revoit les deux soleils de Tatooine une centaine de fois).
Ce plan avec la chouette, Ahsoka The White et ce rayon de lumière sur Anakin, est tellement évident que ça fait comprendre à n'importe qui, j'imagine, le symbole qu'Ahsoka est vraiment la pureté et l'aboutissement d'une incarnation vivante de la Force, puisque c'est ce qu'elle devient au milieu de Clone Wars, au moment où la série devient importante (et bien). L'essentiel est dit, et sans aucun mot en plus ! Tant mieux vu le côté, à nouveau, très fanfic et assez clichée de l'ensemble, mais aussi très pur et joli, qui sied si bien à la saga.
Et si, par un moyen ou un autre, Ahsoka (ou par extension, Sabine ou encore Ezra) se retrouvent être les personnes qui permettent à la postlogie d'exister, et donc aux Siths d'être détruits, Filoni aura vraiment réussi l'impossible en réconcilliant même toute la prophétie de l'élu (puisque Ahsoka n'existe que par Anakin, et qu'Anakin a été la seule personne qui a soutenu Ahsoka comme elle le confirme ici) que les puristes secouent en parlant de la fin de la saga.
Bref, tout ce passage qui met un point final à la rencontre Ahsoka/Anakin de l'épisode 5 est super intéressant juste en se limitant à leur relation, et même si je m'emballe un peu sur le lien avec la suite de la saga, en tout cas, voir tout ça serait très... chouette ( ;) ) !
Oui, tout ça pour une chouette... Mais le fait que la chouette apparaisse maintenant, m'a un peu fait comprendre ce qui était sans doute évident : que ce n'est pas réellement un compagnon physique à Ahsoka dans la diégèse. Que c'est plus un symbole, presque un curseur de la série pour pointer du doigt une scène meta, charnière. Avec une cohérence dans l'univers, certes (vu que c'est sûrement la manifestation ou le compagnon de The Daughter), mais une cohérence très abstraite et omnisciente.
C'est littéralement une Navi dans Ocarina of Time, pour reprendre la métaphore Zeldaesque.
C'est comme cette balise clignotante que Link, pardon, Baylan Skoll voit au loin au sommet d'une montage, à deux doigts de sortir son parapente pour aller cartographier la map.
Ce plan est d'ailleurs l'autre coup de génie de cette fin d'épisode. Car autant teaser la prochaine saison/film avec les éléments de lore liés à Thrawn, on pouvait s'y attendre : direction Dathomir en l'occurrence. Je me dis que c'est peut-être le partenariat entre la foi aveuglante de Thrawn pour un Empire et la magie des Sorcières qui va permettre de ramener Palpatine, qui sait ? Les sorcières retrouvent ainsi leur planète, et Thrawn son maître.
Mais en revanche, teaser le rôle de Baylan dans l'Histoire (avec un grand H, hein) de Star Wars, en plongeant encore plus dans l'ésotérisme Filonien sur la source de tout l'univers et de la Force, je ne l'avais pas vu venir.
Et même si c'est peut-être le seul point où la saison ne répond pas à ses propres questions, puisque ça ne fait qu'en rajouter... tant mieux ! Vu le pitch (la nouvelle galaxie, le champ des possibles), il valait mieux poursuivre un peu dans cette voie, au moins quelque part. Je trouve que ça donne une aura incroyable à ces derniers plans, et une envie folle de voir la suite. Qu'est-ce qui est si terriblement imposant que même Ezra n'en parle pas, et que même Thrawn voulait fuire ?
La réponse : quelque chose qui inquiète même les scénaristes (sinon il en parlerait plus ouvertement), et surtout qui inquiète aussi les fans de la série. Mortis est en effet une part de lore hautement controversée (même si bien vue dans l'ensemble car la commu de Clone Wars est quand même très spécifique), et franchement, si on pouvait reprocher à la série d'avoir été finalement relativement timide dans l'exploration et l'exotisme de sa nouvelle galaxie, se limitant à de vieilles histoires de sorcières pour l'instant, ce lien avec les "Dieux de la Force" est juste la réponse parfaite. Il y a vraiment, dans ce qui se trame derrière ces montages et sur cette planète, limite une atmosphère "Lost-ienne", à l'échelle Star Wars donc avec encore plus de fantaisie (le titre faisant d'ailleurs référence à Narnia il me semble). Une aura que la série ne m'a jamais vraiment fait resentir, même pas dans ce fameux arc de Clone Wars qui allait un peu vite et avait ce côté cartoon.
Bien sûr, on sait à quel point dans une série, tout peut vite perdre en saveur quand les "vraies" réponses pragmatiques finiront par tomber (j'ai cité Lost d'ailleurs). Mais pour l'instant, Filoni a toujours su répondre à ses fantaisies par des fantaisies plus grandes encore. Et même lorsqu'il concrétise à l'écran des choses imaginées depuis des lustres (typiquement le retour d'Ahsoka dans Mandalorian, ou le sort d'Ezra et la nouvelle galaxie dans Ahsoka), et que forcément ça ne peut pas répondre à toutes les attentes, c'est présenté avec style, poésie, et toujours un regard vers l'avenir. Pas de raison que ça s'arrête ! Il avait fait le même type de conclusion pour Rebels (le cliffhanger du croisement de timelines + des baleines qui changent de réalité et emportent le protagoniste avec elles, quand même, il fallait oser), et il le fait encore une fois avec Baylan, à la surprise pourtant générale.
En espérant que cette fois, contrairement à Rebels, on n'attende pas 6 ans pour voir la suite, la triste mort de l'acteur m'inquiète un peu sur la façon dont ils vont gérer la continuité.
Bref, la conclusion peut s'améliorer sur plein de points, mais sacré run dans l'ensemble. Je l'avais déjà évoqué dans un avis précédent, mais c'est particulièrement ouf qu'avec la série Ahsoka, Star Wars nous ait aussi bien vendu son univers en partant d'une petite carte magique et de baleines volantes, pour glisser vers des sorcières, des zombies, des chouettes magiques et désormais, la canonisation live-action de ses Dieux abstraits. Je trouve que c'est une belle preuve que ces 8 épisodes ont été le théâtre d'une vraie montée en puissance en termes de vision. C'est carrément mon "genre" de Star Wars, tout ça, et après Andor, une autre excellente série.
Le pitch est intéressant et le rythme de l'épisode dans la seconde partie prend vite son envol. Et il y a un joli visuel avec ce contraste entre un Tokoyo plein à craquer puis totalement vide.
C'est un peu dommage que pour un Saw-like ou Cube-like, le "piège" et sa solution présentée sont absolument indevinables pour le spectateur, voire carrément incohérents. De plus les comportements de perso sont parfois étranges, notamment la fille qui arrive ultra confiante en sachant déjà quelles sont les règles, et qui est ultra insecure ensuite.
Le pitch reste assez accrocheur pour continuer.
Un épisode interminable avec un payoff certes brutal et """osé""". Mais à nouveau : les jeux n'ont aucun sens, et ça brise vraiment mon implication premier degré. Sans scénario malin, avec un acteur principal plus qu'inégal (la fin bon sang, je voulais mute l'écran...) et avec des looongueurs pas possibles, cet épisode fut très douloureux.
J'imagine que c'est un hot take mais la série est quand même vachement plus plaisante comme dans cet épisode, sans ses jeux débiles...