Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Avis sur les épisodes
Selon moi, cette fin est une totale réussite, car elle est en accord avec l’esprit de la série. Oui, il n’y a pas de retournement de situation inattendu ou de prise de risque folle, et c’est normal. Je pense que cette fin est supérieure à celle de Breaking Bad qui était un peu trop complaisante. D’abord, elle reste fidèle aux personnages et conclut leurs arcs de manière cohérente. Ensuite, elle fait sens tout en nous réservant quelques surprises (la séquence de cavale, le retour de Marie Schrader et de Bill Oakley). Mieux, elle donne matière à réfléchir et enrichit la mythologie de Breaking Bad au travers des références placées ici et là. La nostalgie ressentie est palpable.
À partir de là, selon moi, Better Call Saul rentre définitivement dans le panthéon des meilleures séries de tous les temps. Cette dernière saison aura eu ses moments forts comme ses moments de faiblesse (le ventre mou de la première partie de saison, la mort précipitée de Lalo et Nacho…). Mais, c’était aussi le cas des saisons précédentes : Better Call Saul a les qualités de ses défauts. Regarder la série, c’est profiter d’une vision artistique sans compromissions et comme c’est rare dans le monde télévisuel ! Bien sûr, seules les années nous diront avec certitude si ce pronostic est juste. Après tout, nombreuses sont les œuvres de fiction pourtant autrefois encensées à avoir mal vieilli, à être tombées dans l’oubli. Quoiqu’il en soit, c’est avec un immense plaisir que je me revisionnerais d’ici quelques années l’intégralité des épisodes.
Peu importe si mon appréciation de la série change en positif ou en négatif. Cela fait sept ans que je te suis. Que de bons moments passés au côté de Jimmy et Kim et ces souvenirs, je les chérirais ! Tu as beaucoup compté pour moi, même si tu nous auras fait subir deux longues années d’attente avant la saison finale. Tu auras adoré nous faire languir, tu auras adoré nous torturer l’esprit avec mille et une hypothèses. Mais, je te pardonne ! Maintenant, il est temps de nous quitter… Comme disait Saul à Francesca, « Well, I guess, that’s it. Quite a ride, huh? » (« Eh bien, je suppose qu’on a fini. Sacrée aventure, hein ? »)
Enfin, je réitère ce que j'avais écrit dans ma critique de l’épisode « Lantern » de 2017 : « Loin de moi l’idée de cracher sur l’héritage laissé par Breaking Bad, l’une des meilleures séries de tous les temps, mais ce que Better Call Saul perd en termes de rythme et d’action, elle le gagne en réflexions philosophiques et en fond, bref, en réflexivité. Le résultat sera sûrement au-delà des attentes de la plupart des spectateurs ; à l’inverse il ne correspondra peut-être pas à ce que d’autres espéraient, mais la moindre des choses est d’aller jusqu’au bout pour se faire sa propre opinion. Car j’ai l’intime conviction que Better Call Saul tient le bon bout et qu’il y a cette étincelle prête à jaillir. La série touche du doigt quelque chose d’authentique en rapport avec la condition humaine qui vaut la peine d’y investir du temps. Et lorsque s’achèvera la série, vous envierez ceux qui demain ou dans un mois, voire dans des années, s’immisceront à leur tour dans cet univers si particulier, habité par des personnages qui méritent qu’on s’y attache. Vous serez alors heureux, à ce moment-là, de ne pas être passé à côté. À côté de quoi ? Au pire, d'une très bonne série ; au mieux, à côté de l’une des meilleures séries modernes. »
Merci Better Call Saul. Merci Peter, Vince, Bob et Rhea. Merci.
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