L’année dernière, j’avais sûrement regardé beaucoup trop de séries.
Cette année, j'ai réduit la dose.
Cette année, "je veux privilégier la qualité à la quantité", disais-je...
Enfin bon, on ne va pas se mentir, c’est ce qu’on aime se dire quand on n'a juste plus assez de temps pour regarder toutes les séries qu'on veut (ou quand on a juste la flemme d'en reprendre certaines). Étant parti à l’étranger plusieurs mois, une pause s’est imposée d’elle-même.
Du moins, ça vaut surtout pour les nouveautés. Finalement, bien sûr que l'appel naturel de la toute nouvelle saison d'une série fétiche, ça ne se refuse pas. Ce bilan personnel livrera donc mes impressions générales sur un bon petit nombre de séries mais quasiment aucune nouveauté ; mais par définition, vu qu’elles ont au moins été retenues, c’est qu’elles me tenaient à cœur. Donc étant donné que j’ai été beaucoup plus tatillon sur comment je choisis mes séries, la plupart de mes avis seront positifs. Bref, bienvenue dans ce bilan bisounours !
Les nouveaux arrivants
Je n’ai débuté que deux séries cette année. La première est La casa de papel. Quelle originalité, tout à fait ! Et mon avis sera encore plus original : c’est addictif, assez bien ficelé par moment, très "gros sabots" à d’autres, bref, c’est de la consommation sympathique. Quitte à ce qu’une série fasse un buzz mondial sur Netflix, c’est plutôt cool que ce soit un show à concept (qui va sûrement relancer le genre du casse pour quelques temps, de la même façon que Stranger Things a ravivé la SF rétro) et un show hispanique. Par contre tu le sens toi aussi, Netflix qui va tenter d’exploiter jusqu’à la moelle ce succès avec une suite absolument pas utile vu la fin de série ? D’ailleurs, je n’ai toujours pas vu la deuxième saison de Stranger Things, même si c’est dans mes plans à terme. Je pense que je traînerai autant des pieds pour la suite des aventures de la maison de papier...
La deuxième série est... surprise ! La classique Twin Peaks. J’ai cédé après un chantage affectif extrêmement lourd de la part de Jo_ (oui, je balance), fanatique dangereuse, obnubilée mais fascinante de par son obsession. Puisque globalement je ne suis pas fan du tout, du tout (mais vraiment du tout) du travail de David Lynch au cinéma, je n’espérais rien de spécial de la part de Twin Peaks, mais en même temps, c’est un peu un géant des séries, et puisque certaines de mes séries préférées semblent en partie exister grâce à ce que la série de Lynch a apporté en termes de mystères fantastiques (R.I.P. The Leftovers, tu me manques toujours autant <3), je nourrissais toujours l’espoir que ça soit ouf. Eh bien au final, ce n’est ni une déception, ni une excellente surprise.
J’aime beaucoup certains aspects de la série, mais ai été beaucoup trop déstabilisé par d’autres. J’ai cependant appris beaucoup sur le contexte de la diffusion de la série. Après avoir visionné ce pilote avec certains membres du site, nous avons enregistré juste après un podcast dirigé par la susnommée Jo_. Le reste du groupe était composé de trois connaisseurs de la série, y compris une spectatrice l’ayant découvert pour la première fois à la télé à l’époque, et deux découvrant le phénomène (moi compris), ce qui donnait lieu à des échanges assez intéressants, en plus de quelques phrases occasionnelles en langage codé pour zigzaguer entre les spoilers sur la saison 3. Le podcast sortira prochainement sur le site et nos avis plus complets y seront donc détaillés, restez à l’affût si Twin Peaks vous intéresse !
… oui j’inclus cette série dans mon bilan personnel en n’ayant vu que le pilote pour le moment et en ayant exprimé mon avis seulement deux lignes juste pour faire un gros teasing sur un podcast en cours. J'assume...! Mais en même temps j’avoue qu’il me serait difficile de juger si vite la série, ou même de faire un avis structuré sur un pilote aussi dense et (assez) bordélique, alors que je pense avoir mieux rassemblé mes esprits au cours de ce podcast...
Les retours géniaux
Commençons par l'inattendu total : Rick and Morty saison 3, c’est absolument génial. Enfin plutôt : Rick and Morty saison 3, ce sont beaucoup d’épisodes variant de sympathique à très bons, ainsi qu’un épisode absolument génial (l’épisode 7). Qui aurait cru que la série grossière et irrégulière des débuts atteindrait un tel niveau ? J’étais parmi les premiers sceptiques, tout en sachant apprécier les très bons épisodes à concept que la série avait déjà fournis par le passé (Mr. Poopybutthole <3, Pickle Rick cette saison) mais la série s’est vraiment envolée et mélange comique et noirceur du propos avec un talent rare et une animation clean. J’ai déjà envie de me la refaire et j’ai hâte de voir la suite. Je croise les doigts pour un fil rouge encore plus accru car l’univers du show est fascinant. Très belle surprise car j'étais dubitatif. Ça vaut le coup de s'accrocher au début !
The Expanse saison 3 est aussi un de mes coups de cœur de cette année. Je pense que tant que la série continuera à être aussi excellente, je continuerai à tout faire pour tenter d’en parler, de provoquer du bouche à oreille et d’inciter des gens à l’essayer quand je peux. C’est une véritable odyssée SF dans un monde complexe aux personnages, groupes politiques et enjeux fascinants, avec une réalisation sublime et une écriture coupée aux petits oignons qui suit une série de bouquins ayant fait ses preuves. Je dois dire que comme pour Rick and Morty, il faut s'accrocher en première saison, mais j’avais déjà adoré la saison 2 et, sans l’égaler, la troisième est également un très bon cru. La fin de saison est un poil rapide, dû à l’annulation précipitée de la série (pas de panique, elle a été repêchée, rassure-toi Galax) mais on pardonne aisément, tant tout le reste était maîtrisé comme toujours. Sous Amazon, donc sans une pression de network classique et avec sûrement un meilleur budget, la série va sans doute encore briller l’an prochain !
The Handmaid’s Tale saison 2 – que j'ai adorée, si l'image de ce bilan ne vous avait pas déjà mis sur la voie – s’impose comme une suite encore meilleure qu’une première saison déjà fabuleuse. On en a déjà beaucoup parlé mais il est clair qu’il s’agit désormais d’une de mes séries préférées du moment. Chaque épisode me laisse absolument bouche bée voire bouleversé, ce que seules Mr. Robot et dans une moindre mesure The Expanse parviennent également à me faire ressentir en ce moment. Et ça n'a rien à voir avec un scénario imprévisible, un univers instable et explosif ou une réalisation saisissante (bien que tout ça soit aussi présent). Plutôt grâce aux jeux d’acteur phénoménaux qui rendent toutes les subtilités des personnages requises par le contexte de dictature, presque évidentes à lire sur leurs visages, dans leurs intonations, dans les gestes. Chaque dialogue, chaque plan est un régal, parce que dans beaucoup de cas, ce dialogue possédera un double sens, et ce plan indiquera quelque chose de plus que ce qu'il y a à voir.
Une série magnifique donc, au fond pourtant si cru. Une série qu’il ne faut pas forcément se forcer à voir en entier, parce que le visionnage est difficile, que les sujets liés aux violences domestiques, aux viols, aux sectes et à la religion, sont forcément très violents et durs à encaisser. Mais qui mérite malgré tout toute notre attention. En bonne voie pour être à juste titre encore primée de tous les côtés aux Emmys, j’attends la saison 3 avec impatience, mais avec moins d’impatience que l’envie de revoir la saison 2, c’est dire !
Je sais pas si c'est très vendeur comme image mais moi en tout cas je. sur. kiffe ! Regardez ce jeu entre Yvonne Strahovski et Elisabeth Moss !
L’excellente surprise The Good Place et sa fin de première saison d’ores et déjà légendaire revient en force et a su se renouveler à partir du nouveau pitch pour changer complètement la dynamique de la série, et corriger nombre de défauts (l’univers trop minimaliste, le passé des protagonistes trop mis en avant). Résultat, une deuxième saison encore meilleure que la première. Le scénario semble passer son temps à improviser et pourtant à la fin tout retombe sur ses pattes, de sorte qu’on est persuadé qu’ils savaient où aller depuis le début. Et après cette saison assez déjantée, la prochaine saison semble également se diriger vers quelque chose de radicalement différent à nouveau. La série prend constamment des risques et même si elle est loin d’être hilarante, elle est tellement atypique qu’on en redemande sous toutes les formes. À ne pas manquer.
J’adore Black Mirror et j’ai tout autant aimé la récente saison 4. Certes, on peut reprocher au show de faire plus d’épisodes – donc moins d’épisodes de qualité – depuis que Netflix a pris le relais, et d’une certaine façon cela s’est vérifié cette année : j’ai absolument détesté au moins un épisode de la saison (le premier) et suis très mitigé sur un autre. Et c’est vrai que se dire qu’un tiers de saison est à jeter, c’est beaucoup. Mais ça importe peu, vu l’impact que les autres ont eu. Vu que Black Mirror change d’univers à chaque épisode, toutes les saisons comportent leur lot de concepts auxquels on accroche parfois, et d’autres fois non. Généralement on se souvient surtout du meilleur, et cette saison nous a notamment offert une comédie-romantique au twist ébouriffant et un crossover des univers de Black Mirror au détour d’un excellent final qui, j'espère, annonce plus d'épisodes de ce type par la suite.
Les prochains épisodes mettront sûrement un peu de temps à venir, mais en attendant on peut se réjouir (ou pas) de voir quels épisodes de cette saison deviendront réalité… et c’est sans doute dans ces moments que l’on découvrira si les épisodes auront une grande portée ou non. Dans le jeu du "quel épisode verra en premier son histoire résonner avec l'actualité du monde", je mise sur le numéro 2, avec sa technologie espion au service des parents hélicoptères, puis le 6, avec son histoire de crime comme divertissement.
En attendant : jetez vraiment un coup d’œil à cette série.
Enfin, j’ai adoré la troisième saison de Mr. Robot. La série me fout une claque à chaque épisode et à chaque saison cela fait plus mal que la précédente. J’aurai malheureusement beaucoup plus de mal à en parler que les autres séries de ma liste, puisqu’elle a été diffusée il y a maintenant un bon moment. J'aime en effet écrire le bilan personnel en me basant surtout sur ma mémoire et avoir mes impressions générales et mes souvenirs de moments forts laissés par une série plutôt que me lancer dans un descriptif point par point du scénar ou des qualités/défauts. Mais de toute façon, je suppose qu’il s’agit tout de même d’une petite série de "niche" et tout ceux qui ont survécu au changement de ton donné par la saison 2 auront déjà vu la 3 ? Cette dernière vaut vraiment le coup en tout cas, rien que pour son épisode de mi-saison entièrement tourné en plan séquence. Je répète : entièrement tourné en PLAN SÉQUENCE, qui nous plonge dans une tension inégalable. Aucune idée de quoi sera constituée la saison 4 ni quand elle viendra, mais je la suivrai avec grande attention, tout en étant complètement perdu chaque semaine. J’ai déjà hâte de me binge-watcher l’intégralité de la série lorsque celle-ci sera terminée.
Les retours plutôt bons
À deux doigts d'être dans la catégorie du dessus : nous avons déjà beaucoup parlé de Westworld cette année à travers tous nos podcasts hebdomadaires, et si ma relation à la deuxième saison a été plutôt tumultueuse, et que je n’ai vraiment pas accroché à deux-trois intrigues/épisodes de la saison, la fin fut tellement belle et la qualité générale de la série suffisamment solide pour me laisser une très bonne impression dans l’ensemble, quoique moins impressionnante que la première saison. J’ai plus que hâte de voir la suite étant donné la conclusion offerte !
Le personnage de Westworld le plus émotif et attachant de tous (ahem)
How to Get Away With Murder est revenue une fois de plus avec une quatrième saison qui est pour moi la meilleure depuis la première. Après avoir livré un showrunning assez impeccable sur cette première saison en 2014 (! p’tain le temps passe vite !), Shonda Rhymes avait maladroitement tenté, tour à tour en saison 2 et 3, d’imiter le succès de la première saison avec un fil rouge improvisé au rabais, puis de développer le passé de tous les personnages un à un de façon trop forcée. Si la saison 4 se construit en partie sur cette idée, avec la famille de Laurel jouant un rôle central, elle assume finalement sa dimension beaucoup plus soapy et accentue les moments assez sombres avec notamment un climax dans l’ascenseur qui reste en mémoire. Cette année, Murder a lutté contre l’essoufflement et a surtout surpris, notamment avec sa trame en fil rouge. En effet, les allers-retours entre les flashforwards et le présent ont pour une fois été abordés différemment (ça démarre très lentement et monte progressivement la sauce) pour un résultat qui évite les ventre-mous de milieu de saison.
Je ne suis absolument pas confiant pour la prochaine saison, mais pas du tout inquiet non plus : j’attends. Je suivrai sûrement cela avec un plaisir coupable sans savoir à quoi m’attendre. Cela ne vaut plus vraiment le coup de découvrir maintenant la série selon moi, mais si on est déjà dedans, cela n’a pas vraiment d’intérêt de lâcher non plus. Suis-je perdu à jamais dans le Shondaland ?
Même si j’ai préféré la première saison de 13 Reasons Why, je ne suis pas du tout d’accord avec l’avis général considérant qu’une deuxième saison n’avait pas lieu d’être. L’histoire était loin d’être terminée selon moi, et celle d’Hannah n’était qu’une partie du tableau. Il y a encore la vie des victimes derrière qui doivent apprendre à faire leur deuil, l’histoire des autres victimes de l’affaire – Jessica en tête, Justin également. Certes on avait déjà pu avoir un aperçu de ces idées en première saison, mais pas du tout de leur potentiel total, puisque le scénario suivait un schéma à chaque épisode de : "Qui est cette personne ? Comment est-elle liée à Hannah ? Pourquoi a-t-elle été impliquée ?" et que finalement on a eu le fin mot de l’histoire/les raisons les plus importantes/l’identité des coupables que très tardivement. Le pitch du procès six mois après la première saison permet de revenir sur l’histoire d’Hannah pour y apporter des nuances, certes pas toujours nécessaires, mais en général qui complexifient son personnage et son histoire. Ce qui est approprié vu les thèmes abordés sur le harcèlement, le viol, la dépression, l'école.
Par contre, j’ai absolument détesté la toute fin de la saison (les derniers moments de l’autrement très bon final de saison 2) et je suis pour le coup contre l’idée d’une saison 3 étant donné que le chapitre Hannah a véritablement été bouclé. Même si le harcèlement est toujours là dans le monde et donc que la série aura toujours un propos à avoir et une légitimité à exister, la façon dont le final détourne l’histoire vers le sujet des fusillades avec Tyler est au mieux maladroite, au pire, vraiment honteuse. Je suivrai tout de même au moins le début de la prochaine saison, mais quoiqu’il en soit je reste surtout satisfait de ces deux premières et content que cette série ait existé.
The 100 continue son petit bonhomme de chemin avec une saison 5 ma foi sympathique qui a redistribué toutes les cartes de la série. Idée de génie : faire du personnage du show ayant la meilleure évolution (Octavia, passée de petite soeur inutile à chef de clan redoutable) l’un des antagonistes du groupe. La série se suit toujours aussi bien et même si elle joue parfois trop la corde des "péripéties du jour" et de ses love-stories ringardes, on se prête bien au jeu. C’est rythmé, les protagonistes sont attachants et le cast féminin parmi les plus diversifiés et centraux de la télé. Que demander de plus ? Un peu comme Murder plus haut : inutile de démarrer la série maintenant, mais pour les fans, c’est toujours bien, et peu de raison que ça change.
Les séries… aux grands abonnés absents ?
Si je n'ai pas vraiment ressenti le besoin de regarder plus de nouveaux trucs cette année, hormis le fait que les nouveautés ne m'attiraient guère, c'est aussi parce que beaucoup de mes séries fétiches n'étaient pas là cette année. Parce qu'elles sont terminées (j'en ai déjà mentionné une de taille), ou parce qu'elles font une pause, ou parce qu'il faut du temps pour la saison suivante.
Doctor Who n’aura eu qu’un épisode cette année. Nous montrant les dernières scènes de Peter Capaldi dans le rôle titre et les premiers instants de Joddie Whittaker qui sera à l’affiche de la saison 11, l’épisode est certes de taille et livre une conclusion complète avec un invité de marque en la personne du tout premier Docteur faisant son retour... Mais forcément, cela reste peu de contenu pour un hiatus autrement d’un an et demi entre les saisons 10 et 11 dû à la transition entre les deux équipes de production.
Je mentirais si je disais qu’une année sans Game of Thrones n’était pas un peu étrange. Pas que j’aie particulièrement adoré la dernière saison (le dernier envoyait du gros tout de même), mais l’attente pour la fin est là.
J’attends désespérément le retour de Fleabag et ai sauté au plafond quand j’ai appris qu’une saison 2 était bien dans les starting-blocks.
Voilà, voilà. C'est le moment dans ma vie de consommateur de séries où je bade en souvenir des bonnes vieilles séries que je n'aurai plus jamais.
Les déceptions
Extrait des Simpsons, quand ils étaient encore drôles (non je n'ai pas pris la peine de continuer cette année...)
J'ai dit que mon bilan allait être bisounours, mais pas entièrement non plus :
The Walking Dead... is dead. J’ai rattrapé cette année mon retard sur la saison 7, que j’ai trouvé ma foi très sympathique avec un Jeffrey Dean Morgan impérial, un jeu psychologique entre les clans assez fort et des personnages secondaires qui prennent de l’ampleur…. Mais la saison 8 est une catastrophe, avec beaucoup de navets, un rythme lamentable, un format "un épisode = un personnage" absolument nul, des morts vides de sens et globalement beaucoup trop de lenteurs et de vide pour convaincre. Sur huit épisodes, cela aurait pu être bien mieux réglé, mais la guerre Negan/Rick a duré beaucoup trop longtemps. Et cette fin de saison bafouille toute cohérence possible encore présente dans le show et annonce une prochaine année ridicule en perspective avec une rébellion Maggie incompréhensible et qui ne semble être qu'un prétexte pour faire continuer le show. C’est dommage, l’ère Alexandria + Negan s’annonçait si bien en saisons 6/7 ! C’est fou comment une seule saison parvient à faire autant de dégâts. La chute d'audience est l'une des plus douloureuses de l'histoire. Ça sent vraiment le roussi.
Preacher saison 2, c’était vraiment à deux vitesses : une première partie de saison plutôt bonne qui bénéficie de la bonne lancée de la fin de première saison, même si on sent que le potentiel n’est pas encore tout à fait atteint. Et puis une deuxième partie de saison où tout s’effondre. On constate avec douleur que le road trip déjanté et gore se transforme en querelles de couple dans une maison de grand-mère. Douloureux. La série tourne à vide et des idées complètement barrées (Hitler qui s’échappe de l’enfer et revient dans notre monde, un descendant direct de Jésus consanguin et handicapé mental va diriger le monde) paraissent presque... hors-sujet ? Ou bien ce sont nos personnages restés dans leur maison qui font HS ? Quoiqu'il en soit, ça ne va pas, du tout. Dommage car le début était vraiment cool mais Preacher, c’est vraiment une fausse promesse et un gros pétard mouillé. Plus trop d’espoir que ça s’améliore, je ne vous conseille pas de vous y mettre.
"Tire sur mon doigt"
Et enfin, peut-être ma pire déception : American Horror Story : Cult, c’est NUL. Je suis le seul sur Terre visiblement à avoir totalement détesté cette saison, mais c’est le cas. Il s’agit pour moi de la pire du show. Un énorme retour en arrière qui plus est : alors que le show se tournait de plus en plus vers l’horreur fantastique et les crossovers entre saisons (ce que la prochaine saison à la rentrée fera d’ailleurs totalement), Ryan Murphy décide d’injecter de la politique satirique facile et très faible à cette série dans une saison complètement déconnectée de toutes les autres. Mais bon, "regardez on vous sert quand même des clowns tueurs et beaucoup de gore complètement dénué de sens car ça reste American Horror Story" – alors que l’idée d’une saison s’attachant à montrer l’aspect plus "psychologie" et "paranoïa générale" de l’horreur se défendait bien. Une saison qui ne s'assume pas. La seule scène que j'ai vraiment adorée, c'est la toute dernière (que beaucoup de gens ont trouvé décevante, marrant). Sinon, même le talent de certains acteurs est insuffisant pour combler un scénario abyssal. Gênante du début à la fin.
Pire, j’ai très envie de me mettre à la saison 2 d’American Crime Story centrée sur le meurtre de Vesace, même si elle est loin d’avoir fait autant parler d’elle que l’excellente première saison centrée sur le procès d’O.J. Simpson. Pourtant je crois quelque part au fond de moi que la déception liée à l’horrible saison 7 d’American Horror Story, qui est bien sûr dirigée par le même créateur/producteur/scénariste Ryan Murphy, m’a un peu refroidi pour ses autres séries et donc pour Versace. De plus, le thème à la base de la saison devait être l’ouragan Katrina de 2005, ce qui m’avait l’air plus original et intéressant, mais il a été repoussé pour la saison 3 qui arrivera l’année prochaine. Je suppose que, si le casting me plaît, la hype sera suffisante pour me faire rattraper la saison 2 dans la foulée. J’ai finalement plus d’espoir pour cette saga que pour American Horror Story...
Champions du monde mais pas de séries
Je continue mon petit bonhomme de chemin avec Dix pour cent. Je regarde occasionnellement les épisodes avec des amis ayant déjà vu la série et j’ai terminé la saison 1, histoire de bien étaler les épisodes avant la saison 3. C’est rare d’avoir une série française avec laquelle j’accroche vraiment. ll y a parfois les maladresses habituelles, mais le scénario est solide, les personnages tous attachants et je rigole beaucoup à l’occasion.
Autre rattrapage progressif avec une autre série française comique un peu plus vieille : Kaamelott. Cette année, j’ai bouclé la dernière saison "classique" – la quatrième – que je trouve largement sous-estimée par la communauté de fans si comme je l’ai compris, elle est considérée comme une des plus faibles voire même la pire. Le fil rouge ajouté au scénario fait grandement la différence et les moments d’anthologie avec la belle-famille, le tandem Perceval/Karadoc ou l'excellent nouveau personnage du roi Loth sont toujours là.
En train de progresser dans la saison 5, le choc du format est parfois un peu dur à encaisser et j’aimerais souvent mettre pause pour faire autre chose, mais il permet indéniablement plus de contenu. Ce n’est que dans la suite logique de la saison 4, qui mettait l’accent sur le scénario, sans devenir complètement une série dramatique non plus comme j’ai pu le lire. La patte comique reste le principal et heureusement vu la nanarditude de certaines scènes "sérieuses". En tout cas, comme le format allongé de cinquante minutes permet des intrigues plus développées, les bons sketchs sont vraiment utilisés jusqu’au max de leur potentiel. En bref, malgré les défauts toujours présents et l’inégalité des personnages, la saison 5 permet typiquement de passer d‘une scène de dîner hilarante de deux-trois minutes à une scène de dîner hilarante sur cinq-sept minutes. C’est du tout bon et il me tarde de voir la conclusion de toute l’histoire ! En attendant les fameux films, j’ai de la marge pour finir.
Les vrais revenants de 2018
Pour finir avec les séries françaises, une dernière et pas des moindres : j’ai enfin fini la deuxième et dernière saison des Revenants. Le phénomène Canal+ qui a ressuscité le fantastique en France et que tout le monde aura vite fait d’oublier à cause de la pause incroyablement longue entre les deux saisons. Et quel dommage, car non seulement la seconde saison est très bonne, mais la fin de série est absolument sensationnelle selon moi. Ils arrivent vraiment à boucler tout ce qui était nécessaire en ne laissant que des mystères légitimes et aucun sentiment de frustration, tout en jouant à fond la carte des personnages. C’est tout ce que la fin de Lost n’a pas su faire. Aucune troisième saison n’est prévue, ni nécessaire, en fait. Si vous avez déjà vu la première saison même il y a longtemps, je vous recommande vivement la seconde, après une petite piqûre de rappel toutefois puisque malheureusement il est assez difficile de replonger dans le bain. Mais comme on dit, une fois qu’on y est, l’eau est bonne.
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Et voilà en somme ce que cet opus 2017-2018 m’aura réservé : quasiment pas de nouveautés, j'ai joué safe en misant sur des valeurs sûres, ce qui a fonctionné presque tout le temps. Hâte de voir ce que la prochaine année me réserve. C'est cool, j'ai l'impression d'être le protagoniste de ma propre série télé sur ma vie.
Est-ce que je vais aimer la suite ?
Vais-je me lancer dans plus de nouveautés et plus de risques ?
Mes séries classiques vont-elles finalement me décevoir ?
Ryan Murphy regagnera-t-il sa place dans mon cœur ?
Vais-je ENFIN finir Kaamelott, remater Breaking Bad et me mettre à Six Feet Under ?
Vais-je juste regretter les anciennes saisons du temps où c'était mieux avant ?
L'avenir nous le dira ! À la semaine prochaine pour le prochain bilan écrit par Manew !