Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Une saison très compliquée pour Doctor Who et pour l'ère de Tom Baker. Une saison qui succès à une période universellement reconnue comme la meilleure (à raison, je trouve) et qui ne pouvait que chuter. Mais à quel point ?
Ce n'est pas catastrophique, mais clairement, cette saison est : un bordel.
C'est probablement la saison avec la pire production derrière, pour la simple raison que tout était en période de transition, mais que rien n'était réuni pour que ça fonctionne.
Contexte : Philipp Hinchcliffe a tiré sa révérence avec The Talons of Weng-Chiang en dilapidant une trop grosse partie du budget du show. Endetté, le nouveau producteur Graham Williams a dû gérer plein de trucs.
Cette saison est donc, sur bien des aspects, une farce chaotique. Il ne pouvait en être autrement.
Je lis beaucoup de reviews anglaises et le mot qui revenait tout le temps avec cette saison était : "patchwork". Cette saison est en effet décousue comme pas possible et c'est probablement en cela qu'elle laisse une si mauvaise image souvenir, quoique ce n'est pas non plus un cas désespéré. C'est juste une saison composite qui est au croisement de plusieurs ères et est trop tirée dans tous les sens.
On a, tout d'abord, deux Ersatz de l'ère horrifique précédent : Horror of Fang Rock, l'ouverture de la saison. Encore dirigé par Robert Holmes, ce sérial offre une très belle lettre d'adieu à ce genre qui a donné à la série ses lettres de noblesse, non sans tomber dans quelques clichés de "gros blob vert" final. Cela reste atmosphérique, bas-budget mais bien réalisé, drôle, inquiétant, bien mené. Un gagnant, sans aucun doute.
Le second reste de l'ère H&H est Image of the Fendhal, un script qui n'est pourtant plus dirigé par Holmes, mais encore écrit par Chris Boucher, un vétéran de la saison 14. La première partie de ce sérial est probablement l'une des plus belles pièces de réalisation que Doctor Who ait proposé, et le scénario ô combien intrigant et ses personnages (notamment féminins ! une bonne avancée par rapport à l'ère somme toute très masculine de H&H) étaient prometteurs. Malheureusement le scénario se complique beaucoup trop, devient une des pires soupes de la série et se conclut en eau de boudin à nouveau avec quelques monstres en carton dont on se serait passé.
Image of the Fendhal est typiquement un défaut de relecture de script qui fait effet boule de neige sur le reste. Et ce n'est pas le seul épisode inégal de la saison : on retrouve également le vilain petit canard The Invisible Enemy, une histoire complètement dingue, complètement cheap et pourtant délicieusement absurde et créative, un plaisir coupable assumé de ma part où le Doc voyage au centre de son propre cerveau et combat une crevette géante. Un épisode déroutant, je n'aimerais pas que Doctor Who ressemble à ça tous les jours mais pour un temps, cela a fait son effet et cela avait le mérite d'être très novateur et, en effet, plutôt comique.
Je préfère ne pas trop parler pendant cette petite rétrospective d'épisode, du sérial Underworld, dont les trois dernières parties sont probablement la pire chose que j'ai pu voir pour le moment concernant la série, un véritable échec embarrassant qui plombe toute la saison. Une tentative de réécriture d'un mythe grecque ultra sérieuse et ennuyante, qui possède la pire réalisation que j'ai jamais vue.
Deux autres épisodes sont plutôt grotesques mais cette fois dans le bon sens, maîtrisé du terme : The Invasion of Time et The Sun Makers, ce dernier étant mon chouchou de la saison, avec Horror of Fang Rock, pour des raisons totalement opposées à ce dernier : c'est globalement plus moche et plus cheap, on passe d'un historical en huis-clos à un véritable univers futuriste vaste et bien construit, on passe d'idées d'horreur et un scénario très premier degré où les rires viennent alléger l'atmosphère, à un pitch satirique ultra politique où les dialogues sérieux viennent apporter de l'enjeu derrière cette farce. Cela reste un exemple en matière de world-building et on sent que Robert Holmes se fait plaisir avec les contraintes qu'on lui a imposé. The Invasion of Time est déjà beaucoup plus inégal lui aussi, son parti-pris comique ne fonctionnant pas toujours, avec un changement de ton trop déroutant au cours du sérial. Il est cependant très triste de voir à quel point Leela, une compagne aussi cool, ait eu un départ aussi risible.
Ou une saison aussi inégale, d'ailleurs, car forcément cela joue sur le rôle de la compagne.
Et pourtant, il y a bien une lueur dans toute cette saison, ce qui fait que mon avis reste positif, que le tiers des sérials est une franche réussite (et que le deuxième tiers est plutôt honorable), que j'en garde un bon souvenir.
Et cette lueur s'appelle Leela.
Leela est sans exception un point fort des bons épisodes, et toujours une des rares choses à aprécier pour les pires. Là où Sarah Jane était extrêmement basique mais souvent servie par de très bons scénarios, ne la mettant pourtant pas toujours à l'honneur, Leela est extrêmement originale et souvent employée comme telle, dans des histoires intrinsèquement moins bonnes. Mais j'ai vraiment un faible pour Leela qui sauve vraiment la saison à mes yeux. L'actrice est incroyable, elle a toujours l'air ravie d'être là (même quand Tom Baker lui hurle dessus), ravie des retours positifs de son personnage de sauvageonne attachante, décalée et en constante évolution.
Il faut tout de même mentionner le fait qu'on a désormais passé la moitié du run de Tom Baker, et ce dernier est toujours aussi saisissant. Je dirais qu'il est un poil moins bon que dans les saisons 12 à 14, probablement parce qu'il est servi par des scripts un peu moins intelligents, mais il reste malgré tout excellent dans tous les cas.
Coup dur pour le Quatrième Docteur, qui traverse sa pire période, en ressort indemne, de justesse tout de même. Mais Doctor Who c'est aussi un show qu'on regarde justement pour ses aspects inégaux, et parce qu'on sait que même si l'euphorie ne dure pas éternellement, et que la déception viendra toujours, elle sera elle-aussi temporaire, et en général toujours de plus courte durée. Maintenant que la production de Graham Williams est en place et que cette année crash-test a été passée tant bien que mal, les choses peuvent enfin reprendre leur cours créatif !
Moyenne de la saison (par histoires/par épisodes) : 12.28/12.38. La pire saison de Baker sans trop de mal, malgré deux très bons épisodes qui sauvent la saison, le reste est simplement trop inégal et trop faible. Une saison douloureuse derrière les coulisses qui ne résulte pas par un résultat catastrophique à l'écran : c'est dire à quel point le potentiel aurait pu être là, avec un Tom Baker et une Louise Jameson au top de leur niveau, regrettant je pense autant que nous la fadeur de certains épisodes, préférant ne garder que le positif.
Très chouette review ! C'est vrai qu'on est sur une période très difficile mais au moins Williams a mieux réussi la saison 16 ensuite
Tu attaque Davison bientôt ?
Merci ! Je trouve aussi que Williams (comme Hinchcliffe d'ailleurs) n'a fait que s'améliorer sur ses trois saisons, même si Douglas Adams y est pour beaucoup en saison 17.
Oui, bientôt, bientôt ! :p Là j'ai fini mon "revisionnage" à proprement parler de Baker, je vais juste me relire des reviews et repasser derrière mes avis sur les saisons 16/17/18 pour uniformiser le tout (je pense faire des reviews de saison plus détaillées et ajuster quelques notes), puis effectivement je démarre Five.
En tout cas si un jour tu décides de reprendre tes avis sur l'ère Baker, je les lirai avec impatience :)
Je vais sans doute essayer de commenter au moins les saisons 13, 14 et 15 :) Mais il faut que je me raffraîchisse la mémoire sur certains serials car j'ai absolument aucun souvenir de Robots of Death et Image of the Fendahl.