Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Avis sur l'épisode 15.04
Avis favorable | Déposé le 23 octobre 2014 à 01:15 |
J'avais trouvé cette histoire très décevante la première fois (cf. commentaires sous cet avis), parce que je trouvais que c'était une piètre tentative de reproduire le schéma de l'épisode horrifique de l'ère précédente, qui se soldait pourtant par un dialogue avec un gros blob vert, chose complètement indigne du talent de Robert Holmes et de son ère. Et en effet, il y a un peu de cela. Quelle horreur ce blob vert fluorescent cliché de la SF du siècle passé ! Je comprends mieux pourquoi ils ont préféré ne pas nous le montrer pendant 2 parties et demi... Si Robert Holmes n'était pas débordé à finir l'écriture de Weng-Chiang, je pense qu'il aurait tirer la sonnette d'alarme, et conservé pour la confrontation finale avec le Docteur, l'aspect fantômatique du vieux gardien de phare possédé, beaucoup plus creepy ! Et non pas un ennemi en plastique avec une voix drôlement robotique. Terrance Dicks tombe constamment dans ce cliché, ce qui se vérifie dans ses autres histoires de Tom Baker (le robot de Robot et l'hybride Morbius dans The Brain of Morbius suivent exactement ce même modèle de voix). D'un autre côté, c'est aussi parce que Terrance Dicks est un "vieu de la vieille" qu'il n'a pas trop respecté les consignes de faire un show moins horrifique et plus léger, et tant mieux car la noirceur de l'épisode est un de ses points forts indéniables ! Malgré ce petit fiasco visuel final, de 1) l'épisode reste plutôt joli et agréable, les effets sont loin d'être moches. Même le blob est bien loin d'être une horreur comparée à d'autres blobs que nous servira la série (cf. Creature from the Pit, saison 17). De 2), il y a tout de même un certain second degré et un humour apporté par Tom Baker et les dialogues avec le Rutan, ce qui semblerait un peu déplacé dans ce sérial mais sachant qu'il y a eu aussi beaucoup de second degré avec les morts et Adelaide qui criait à chaque fois, cela colle assez au ton en général (même si j'aurais préféré que la menace alienne soit restée sérieuse). Et les explications sur les faiblesses, les pouvoirs et les motivations du Rutan sont certes, très explicatives et verbeuses, mais un effort reste fait pour créer une cohérence autour de ces ennemis, ce qui est plutôt bien réussi (et comme toujours c'est grandement aidé par le fait que le Docteur connaisse déjà les aliens).
De 3), oui il y a ce côté "best-of qui immite de façon un peu raté l'âge d'or horrifique de la série", qui m'avait valu d'être virulent avec cet épisode la première fois... mais d'un autre côté avec une vision plus globale de la série, je me rends compte tout de même à quel point cette ambiance m'est si chère et reste si originale, et si propice à de bons épisodes. Et en cela The Horror of Fang-Rock est plus une belle tournée d'adieux perfectible, qu'une imitation ratée. Je regrette tout de même que les explications sur le Rutan évacue tout potentiel parallèle avec les contes de la bête de Fang Rock et le folklore du siècle dernier... tout n'était que pure légende ou coincidence, alors ? Cette dernière partie se concentre sans doute trop à expliquer un mystère qui, dans le Doctor Who moderne, aurait sans doute été encore plus fascinant laissé sans mythologie (cf. la créature de Midnight ou les Anges Pleureurs de Blink). On aurait pu alors vraiment exploiter les très bonnes idées de ce sérial : le nombre de morts peu importe s'il s'agissait de l'innocent et modeste Vince ou de la riche bourge Adelaide, du veinal et égoïste Palmersdale ou du tout aussi veinal mais plus attachant Skinsale. Et exploiter également le folklore et la confrontation entre la tradition et la "modernité" apparente (un thème annoncé par la toute première scène du premier épisode avec ce débat un peu étrange sur électricité VS pétrole pour les phares). Non, au lieu de ça, le sérial abandonne vraiment cet aspect qui m'intéressait plus, et qu'on aurait sans doute eu si Robert Holmes avait été plus en superviseur. Au lieu de ça Terrance Dicks privilégie (bien sûr, comme dans Robot ou Morbius) quelque chose de plus "concret", technoblabla et ultimement décevant. C'est dommage, car en faisant réciter à Four les lignes d'un poème anglais, on sent que Terrance Dicks avait une très bonne inspiation et aurait pu exploiter le côté légendaire du récit. Le monstre a quelques bonnes idées autour de lui malgré tout : le fait que sa race soit en guerre contre les Sontariens (on ne voit pas trop comment vu que les deux races n'ont absolument rien en commun, l'une étant une armée de clone guerriers, l'autre étant des amphibiens amorces d'une lenteur phénoménale possédant des corps d'autres espèces, mais bon). Ils partagent tout de même ce côté "envoyer en reconnaissance un membre de leur espèce pour s'acclimater à la planète et préparer l'invasion". A ce titre, l'épisode est bien plus réussi que ce qu'essayait de proposer The Sontaran Experiment, qui ne mettait jamais à exécution la fameuse invasion. J'aime particulièrement le fait que le Docteur envoie bien un message fort aux Rutans en détruisant le vaisseau à la fin. L'exploitation du phare et du diamant fait un peu "technoblabla sans queue ni tête", mais reste globalement dans la limite conventionnellement crédible des explications de la série, et j'ai bien aimé l'exploitation du phare, entre sa hauteur (le Docteur se suspend à une fenêtre pour ne pas être vu par le monstre), la linéarité de ses escaliers (ce qui donne une plus grande aura au monstre bloquant le passage, qui serait juste ridicule dans un lieu ouvert) ou bien sûr sa fonction (la lumière permettant de détruire le vaisseau final). Le monstre dans la brume, la bête de Fang-Rock, VS un blob vert qui se traînasse dans les escaliers et qui se fait détruire par un explosif., sur le papier ça a moins de gueule et cela fait de cette dernière partie la moins crédible du lot (alors que vraiment, il aurait suffit que ce soit les corps possédés les ennemis finaux jusqu'au bout et tous les problèmes auraient été corrigés !), mais cela n'enlève finalement que pas grand-chose à l'ambiance morbide du sérial. Et quelle brillante idée de la part du Docteur de se réfugier en haut plutôt qu'en bas. C'est vrai c'est toujours mieux d'être coincé que de pouvoir sortir. On se croirait dans Scream ! ^^ Il faut tout de même noter que malgré les ficelles très classiques qui révèlent les failles de l'intrigue, c'est le premier épisode de la série où littéralement tous les personnages secondaires y passent. C'est notamment assez touchant pour le jeune Vince que je trouvais attachant. C'est assez ironique également que Adelaide y passe dans la pièce qu'elle n'osait jamas quitter, se sentant en sécurité. Sa mort est tout de même assez mal montée car on cut directement sur le corps de Reuben-Rutan en train de l'étrangler (léger faux-raccord dans un épisode malgré tout que je qualifierai de supérieur à la moyenne en termes de réal, bourré de bons plans dans l'ensemble, notamment les plans larges sur le phare que je trouve très efficaces). Enfin, la mort de Skinsale, clairement le personnage le plus sympathique des nouveaux arrivants, étaient aussi assez tragique puisqu'il a tenu à tout prix à ramasser des diamants, ce qui a permis au Rutan de le capturer avec des tentacules à la portée inattendue. Finalement, Skinsale valait-il mieux que le riche Seigneur Palmerdale ? Peut-être pas...
Suite à la fameuse scène de la partie précédente entre Baker et Jameson, on sent dans ce sérial que leurs liens sont plus décomplexés. Leela est toujours super drôle en contraste avec la Adelaide qui s'évanouit pour un rien (quand elle roule des yeux, j'ai hurlé !) ou quand elle va rechercher son couteau à tout prix avant de s'enfuir du phare. Et elle toujours autant mignonne lorsqu'elle tente d'appliquer ce qu'elle apprend. Pour la première fois elle semble elle-même remotiver le Docteur lorsque celui-ci a un coup de mou - j'aime d'ailleurs que les personnages de ce sérial admettent tous plus ou moins leurs faiblesses. Et en même temps toujours aussi sauvage, notamment lorsqu'elle nargue la créature finale de l'avoir tuée.
C'est tout de même assez génial ce passage où Leela prend le côté narcissique du Quatrième Docteur dont elle ne saisit pas tout à fait les enjeux ("Vous êtes un Seigneur du Temps") et le retourne contre lui, le forçant alors à admettre qu'il doit trouver une solution. Leela est la définition de l'insolence insouciante et même si cela déplaisait à Baker, c'est juste parfait. Louise Jameson a un petit côté malaisant dans son jeu ou son sourire, qui en temps normal pourrait me gêner mais cela va en fait tellement parfaitement à son rôle, constamment en train d'essayer de s'adapter, que c'est vraiment l'actrice parfaite pour ce personnage.
Il y a une petite scène de fin un peu inutile intrinsèquement, où Leela regarde un flash qui lui fait changer ses yeux de couleur. Cela a en fait justifier à l'actrice de ne plus proter de lentilles de contact qui lui brûlaient les yeux. Cela donne je trouve un beau moment de complicité avec Four, et symboliquement je trouve que c'est très bien placé : cela symbolise vraiment le fait que Louise Jameson va rester longtemps dans la série et rester compagne régulière, cela amène Leela vers une certaine évolution et la série également, qui abandonne avec Horror of Fang-Rock sa rigueur inégalée en saison 14 pour se concentrer sur quelque chose de différent, de nouveau. Horror of Fang-Rock est donc une histoire charmante, un peu trop difficile à prendre au sérieux sur la fin mais terriblement atmosphérique et nostalgique, avec d'excellents personnages (secondaires ou principaux). Un des derniers Classic Who à l'ancienne et un tournant sur bien des points. Note globale : 14.25/20 A noter que, j'ai beau avoir été assez critique (même un peu à l'avance dans les premières parties) de la direction prise par ce final, c'est plus pour justifier en quoi cette histoire ne mérite pas de note dithyrambique comme j'ai pu en mettre en saison 14 par exemple, qu'une véritable critique de l'épisode. Horror of Fang Rock est un des épisodes qui augmente le plus dans mon estime à chaque fois que j'y repense ou le revois. Je défie quiconque de resortir de cette quatrième partie complètement satisfait par ce blob vert, oui c'est sûr. Mais franchement, il y a tant de choses à aimer dans cette histoire que j'ai même l'impression que je l'aimerais encore plus la prochaine fois, et je me restreins même un peu sur ma note finale ! |
Un blob vert qui combat des guerriers patates terrorise un phare, et dit comme ça, c’est nul, mais toute l’histoire est pourtant brillante, et il y a autant dans l’atmosphère que la narration et les personnages quelque chose de franchement très entraînant.
15/20