Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Avis sur l'épisode 25.02
Avis favorable | Déposé le 10 novembre 2020 à 10:29 |
Le serial poursuit son excellente lancée en multipliant les bonnes idées, que ce soit dans l'opacité qui entoure les actions du Docteur et la mythologie des Time Lords, le regard sans concession sur le passé avec Ace confrontée au racisme de sa propre civilisation (ça change du regard doudou nostalgique sur les 50s de Delta and the Bannermen) et la petite blague meta sur l’existence du show Dr Who au sein de la série. Le scénario ne cesse de se relancer avec beaucoup d’intelligence et toujours une mise en perspective pertinente de ses enjeux. |
Avis favorable | Déposé le 28 avril 2020 à 17:21 |
Avis qui ne sert ici qu'à justifier une note supérieure ou égale à 16. Mon avis complet disponible dans la quatrième partie. |
Comment Ace donne tout, c’est génial ! Les scènes d’action sont vachement bien filmées et dynamiques (la traversée de fenêtre !). Le cliff est super. C’est probablement la première fois que ça arrive dans Doctor Who, cet effet “wow”, même si l’ère Davison avait des épisodes particulièrement beaux aussi. Les rares VFX sont vraiment bien : le téléporteur Dalek par exemple. Les explosions sont crédibles (pour l’anecdote, une d’entre elles a même déclenché des alarmes de voitures pas loin durant le tournage, et une autre a alerté la police). Et les plans sont toujours sympas, par exemple le moment où un Dalek tire dans la caméra, un effet réalisé avec une caméra thermique. Le budget a été explosé par le réal’ qui voulait faire mieux que l’affreux Time and the Rani, et malgré son bon travail, pour cette raison il ne fut jamais rappelé...
Mais c’est trop bien que ça arrive avec une nouvelle compagne et face aux Daleks, qui les bazookent à fond - une suggestion bien vue de McCoy, qui était originellement celui qui affrontait les Daleks de front. Cartmel fait du super taff pour rendre cette compagne différente des autres, plus active, et Sophie Aldred a l’air de s’être éclatée à faire ces acrobaties et à défoncer des Daleks.
Tout est punchy et les dialogues ont quelque chose de très moderne, un peu à la Amy/Eleven. C’est écrit avec panache en fait. Humour et réflexions flowent admirablement bien ensemble. Même la musique est super, c’est rare que je fredonne devant un classique...
Et c’est le bal des références. On parle plusieurs fois du premier Docteur, citant sa voix ou ses cheveux gris. On explore aussi le lore Dalek, avec des références à Planet of the Daleks, les vieux modèles des 60’s réutilisés pour les Daleks renégats noirs - une super idée car cela a du sens aussi scénaristiquement, ces derniers représentant des anciens modèles. Et surtout, on référence la guerre civile entre les Daleks impériaux et les Daleks fidèles de Davros. Guerre qui s'instituait dans le sublime Resurrection of the Daleks et qui était toujours d’actualité dans le moins sublime Revelation of the Daleks. C’est très bien fait car assez inattendu vu que nous sommes sur Terre, et les parallèles à la véritable guerre mondiale récente dans les mémoires à l’époque sont assez bien vus.
Et puis en termes de ton c’est toujours super, très nuancé et soigné. Un instant on a de l’absurde assez marrant - le garde du cercueil mystérieux du Docteur qui s’évanouit en le voyant léviter, ou le dialogue au-dessus, assez marrant en contexte. Un autre instant Seven parle avec un serveur, fils d’agriculteur de canne à sucre, et le serial évoque ouvertement le passé colonial esclavagiste du Royaume-Uni, avec une réflexion assez profonde sur les conséquences des actes et l’importance des choix. Damn !
C’est une petite section philosophique si random en apparence, mais bien écrite. Et sûrement en lien thématique avec Omega et le Docteur qui doit prendre une décision vis-à-vis des Daleks. Tu sens donc toujours globalement que le Docteur sait totalement où il va. Ça fuze de partout, il a 1000 coups d’avance sur l’audience et sur tout le monde. Ce qui fait qu’on n’a aucun mal à croire que toute l’armée le suit même si personne ne l’explique jamais. C’est du show don’t tell très bien appliqué. Seven est toujours super ici d’ailleurs, imposant et alien comme il se doit.
Le passage avec le serveur n’est pas le seul moment “politique” de l’épisode. On suit en effet une partie du quotidien des années 60, avec son sexisme, ses traditions de femmes au foyer. Faire l’histoire sur plusieurs jours est toujours un truc mineur que j’aime bien dans les épisodes. Ça ajoute du réalisme aux aventures. Et c’est encore plus prononcé dans pas mal de scènes coupées (dans le script, le militaire qui aime bien Ace demande à la scientifique si elle est aussi alienne comme le Docteur, et est rassuré de savoir qu’elle n’est pas “étrangère”).
On a aussi ce passage brillant qui élève tout l’épisode et en fait un des meilleurs ever. Celui où Ace découvre un panneau “Interdit aux personnes de couleur”... La série a rarement exploré le “passé proche”, en fait avant Delta and the Bannermen, le plus proche qu’elle soit allée était dans les années 20 dans Black Orchid, je crois. Et pour bien enfoncer le clou, juste après, on a cette scène où Ace lance la BBC avec l’annonceur qui lance le début d’une nouvelle série....
Au début je croyais que c’était un peu silly et gratuit. Mais c’est tellement cool et meta que j’adore. Le scénariste ne l’a écrit que comme une blague, mais en y réfléchissant, ce n’est pas anodin que cette rupture du quatrième mur intervienne pile dans la section “vie quotidienne” de l’époque, au moment où Ace découvre le panneau raciste et veut sortir pour prendre “un bol d’air frais”, et part explorer et affronter de front les Daleks, là où les compagnes d’antan seraient restées bien sagement à la maison.
Pour les 25 ans, la team actuelle décide à la fois de multiplier les références et revient aux sources de la série et de son premier épisode… mais constate aussi à quel point elle a fait du chemin depuis ses débuts. Il est donc ultra pertinent que les Daleks, historiquement associés aux Nazis, apparaissent ici dans les années 60 et soient cette fois comparés à des milices fascistes britanniques de l’époque.
C’est assez dingue de se dire que le même show que celui de Remembrance of the Daleks était diffusé à l’époque où le racisme et le sexisme étaient si intégrés dans les foyers britanniques. 25 ans pour une série télé, c’est beaucoup et très bien, mais 25 ans en vrai, c’est à peine suffisant pour que les mœurs évoluent tant que ça. Et c’est ce que ce petit poste télé méta veut aussi rappeler. J’adore encore plus cette scène, et je trouve ça ultra fort que la série célèbre ses 25 ans avec tous ces aspects en tête.