Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Avis sur l'épisode 25.07
Avis favorable | Déposé le 29 avril 2020 à 13:45 |
Des bonbons, Tim Burton, Margaret Thatcher, tous se rencontrent dans un serial fascinant, génial et délirant! La première fois le rose fait bizarre, la seconde fois on est accros. J'ai noté 14/20 ici mais dans mon coeur on est sur un 17. |
Très belle conclusion pour cet épisode qui tire son épingle du jeu avec un humour bien dosé et des dialogues vraiment fins, malgré la satire omniprésente immanquable. Cette dernière partie tire vraiment tout le sérial vers le haut, ce qui est assez rare pour être récompensé.
Dans cette partie, Helen A. est partout, par rapport aux deux premières, et ça élève l’épisode. J’aime beaucoup son interprète Sheila Hancock qui est vraiment parfaite, sa haine contre Thatcher est cristallisée dans une performance vraiment nuancée. La voir parler d’usines, contrer des pseudo-grèves, évoquer les sacrifices des uns pour les “opportunités” de “tous”, résonne bien sûr beaucoup avec la dame de fer, malgré l'atténuation de la satire selon le scénariste.
Mais même sans l’approche satirique, ça en fait une méchante assez tragique qui croit sincèrement en ce qu’elle fait et qui voulait être appréciée. C’est rare dans la série classique de s’éloigner du simple “mwahahah je suis méchant”, c’est un trait assez avant-gardiste que la nouvelle série reprendra souvent pour ses antagonistes.
L'épisode est finalement très dense, et pourtant les fans voient même parfois du sous-texte encore plus loin que l'épisode selon moi (les messages pro-gays de l'époque, une lecture que je ne partage pas trop car je trouve qu'elle rendrait un peu bancale les autres métaphores). Mais cela prouve que l'épisode a vraiment un contenu intéressant et particulier.
Le dialogue final entre Helen et le Doc fait tout l’épisode à mes yeux, et la conclusion où l’on montre que même elle ne peut nier le besoin de tristesse lors de la mort de Fifi (<3) est une fin parfaite.
L’épisode est sinon toujours aussi punchy, avec des répliques marrantes parfois absurdes, une importance accordée à la musique qui permet de tuer Fifi (et aussi des jeux de mots marrants sur les notes de musique dans les dialogues), et contrairement aux précédentes parties : quelques bonnes idées pour les péripéties, comme le Docteur qui force le rire pour échapper à la Happiness Patrol, selon leurs propres règles.
Je citerais en défaut tout de même une certaine monotonie dans l’intrigue. Les éléments sont nombreux mais pas tous utiles ni utilisés à super escient : le peuple poilu des tuyaux n’a que peu d’intérêt. Le Kandyman, finalement anecdotique et surtout présent pour remplir l’épisode, reste assez mémorable. Dommage que sa mort fut une scène coupée, que le réal n’aimait pas. Le mari d’Helen A qui la trahit et part avec l’associé du Kandyman, c’est un peu du osef, vu qu’ils n’ont jamais eu de développement, même si cela rentre dans la lignée de montrer les conséquences d’une “vie sans amour” pour Helen.
Enfin, j’ai eu beaucoup de mal à suivre qui est qui au sein de la Happiness Patrol, vu que les gardes ont toutes la même tenue, les mêmes cheveux roses et des prénoms terriens classiques. C’est un peu dommage cette non-différenciation alors que plusieurs de ces personnages étaient importants et n’évoluent pas du tout de la même façon.
Mais cette monotonie dans l’intrigue colle paradoxalement très bien avec la volonté de prôner le droit à l’ennui, au blues et à la mélancolie. A ce titre je suis très fan de la conclusion qui fait le lien entre le blues dans tout ce que le sentiment incarne, et le “TARDIS blue” que Ace repeint à la fin.
Je suis fan de cette idée de toujours nécessiter la tristesse pour être heureux. C’est très simple, très sain, très Whovien aussi. C’est une morale qui n’a pas vraiment bougé depuis la première partie, et qui est parfois stabilotée au marqueur (avec la métaphore peu inspirée des “deux faces d’une même pièce” que fait le Doc), mais c’est aussi parce que The Happiness Patrol est aussi direct dans ses propos qu’elle marque beaucoup.
Et en associant le TARDIS au symbole du blues, le serial place la fameuse boîte bleue et ses passagers comme les moteurs de la liberté pour l'intrigue, ce qui est très malin. Et finalement, puisque le TARDIS représente la série - plus que jamais avec l'ère McCoy comme en témoigne le générique - cette métaphore du blues à la fin positionne Doctor Who elle-même comme la prise de position contre l'oppression de l'époque, au-delà de l'écran. C'est très très bien pensé et en une idée méta, l'épisode arrive à véhiculer presque autant que des épisodes comme Vengence on Varos meta de A à Z.
Malgré ses quelques défauts d’emballage, les idées sont là, le bonbon à l’intérieur reste très savoureux et j'en ressors tout nostalgiquement heureux.
Note moyenne du serial : 14