Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Une très bonne saison ! Sans doute la meilleure de Tennant, du moins celle qui aligne les meilleurs épisodes sans aucun doute.
La nouvelle compagne, Donna, est vraiment exceptionnelle, que ce soit son caractère, l’actrice, son duo avec le Docteur, tout. L’alchimie des deux porte vraiment tous les épisodes (et en sauve même certains).
L’image ne fait que s’améliorer, on voit que la série a eu plus de moyens. En conséquence, la saison est aussi moins avare en science-fiction, avec beaucoup plus de planètes et d’autres mondes. C'est sans doute encore aujourd'hui une des saisons les plus diverses, colorées, intéressantes à explorer.
La seconde partie est vraiment une des meilleures du show et enchaîne 6 épisodes fantastiques.
Les spéciaux sont plus en demi-teinte, les épisodes de Noël sont tous assez mauvais (et cette "saison + spéciaux" en compte 3, de 2007 à 2009), mais les deux différents finaux que Ten a eu, à savoir Journey's End (la fin de la saison 4 elle-même et la fin de l'ère du Dixième Docteur) et The End of Time 2 (pour le personnage de Ten en lui-même), sont tous les deux dans la même veine : bourrés de qualités malgré quelques faux-pas, ils font tout le charme de la saison et lui donnent son importance, mais montrent aussi ses limites.
La beauté de la saison, c'est que TOUS les épisodes contiennent au moins 2 ou 3 petites références étranges qui trouveront finalement leur explication sur la fin. Entre les multiples retours de personnages, de monstres et de lieux, la saison possède l'une des meilleures continuités du show et approfondit beaucoup la mythologie.
Bref, entre Donna, le fanservice, la conclusion de l'ère du Dizième Docteur et les scénarios globalement de haute volée, c’est du très bon Doctor Who !
Mon classement :
- Forest of the Dead - 18
- Silence in Library - 18
- The Waters of Mars - 18
- Turn Left - 17
- Midnight - 17
- The Stolen Earth - 17
- Journey's End - 16
- The End of Time Part Two - 16
- The Fires of Pompeii - 16
- Partners in Crime - 16
- Planet of the Ood - 15
- The Unicorn and the Wasp - 14
- The Doctor's Daughter - 14
- Planet of the Dead - 13
- The End of Time Part One - 10
- The Next Doctor - 9
- Voyage of the Damned - 9
- The Sontaran Stratagem - 9
- The Poison Sky - 8
"La saison 1, c'est un peu le brouillon de la série : le docteur et sa compagne, qui voyagent à travers l'espace, un mélange d'ambiances, d'époques, de genres et d'émotions. Il faudra attendre quelques années pour un peu plus de folie et de maturité."
Voilà l'avis que j'avais écrit il y a quelques années à propos de la série. Mon avis a depuis pas mal changé.
Cette saison 1 n'est pas que le "brouillon" de la nouvelle série, elle est aussi son socle et son modèle qui finalement a inspiré énormément la suite. Un acteur méconnu du grand public mais à la très bonne réputation dans le milieu, une actrice au contraire très mainstream pour attirer les téléspectateurs, une continuité avec l'ancienne série donnant l'impression d'entrer dans un monde au background immense mais aux possibilités encore plus grandes... Cette saison 1 a brillé dans beaucoup d'aspects, et sans elle, le show n'aurait jamais fonctionné et grandi pour être le show que l'on connait maintenant.
Et elle n'est pas qu'une saison servant de base où l'on "pardonne ses défauts car c'était la première", comme bien des œuvres surestimées sous prétexte de nostalgie, non non. Elle a aussi de très nombreuses qualités en soi. Aucun épisode ne brille particulièrement ni est au-dessus des autres, mais le niveau général est plutôt bon. Les histoires sont variées, différentes dans les tons, et la dynamique entre le Neuvième Docteur et Rose Tyler reste à ce jour l'une des meilleures.
Une chose qui explique selon moi le fait que la saison soit aussi réussie, c'est que Russel T. Davies avait convaincu la BBC de lui laisser reprendre le show afin que cette saison devienne le retour triomphant d'une légende, certes, mais à la base le show a également été conçu pour raconter une histoire avec un début et une fin, dans l'optique d'une annulation... Autrement dit en plus de voir plus large, elle raconte tout de même une histoire d'un point A à un point B et possède un vrai développement et une conclusion. C'est ce qui rend les personnages de Rose et du Docteur si attachants. La grande force de la saison 1 c'est le fait de les voir évoluer ensemble depuis le pilot jusqu'au season-finale. Toute la saison repose sur la spontanéité de Rose qui se mêle au monde à la fois tourmenté et merveilleux du Docteur, permettant à ces deux personnages de s'aider mutuellement à devenir de meilleures personnes. Très peu d'épisodes ne servent aucun propos dans la trame, ce qui donne cette atmosphère générale de confiance et de maîtrise dans toute l'histoire.
C'est cette réussite d'avoir réussi à réintroduire doucement mais sûrement toutes les bases pré-existantes d'une série culte, tout en y ajoutant des touches modernes dans les personnages et d'avoir réussi à écrire et boucler une histoire complète en 13 épisodes seulement, sans pour autant nuire de quelconque façon à une potentielle suite, qui fait de cette première saison une vraie réussite.
Et la suite nous réserve encore les meilleures choses !
Une citation pour résumer la saison :
You could stay here, fill your life with work and food and sleep, or you could go anywhere.
Moyenne de la saison 1 : 14.46
Classement :
- The Empty Child - 17
- The Doctor Dances - 17
- Dalek - 17
- The Parting of the Ways - 16
- Father's Day - 16
- The Long Game - 15
- The End of the World - 15
- The Unquiet Dead - 15
- Bad Wolf - 14
- Rose - 13
- Boom Town - 13
- World War Three - 11
- Aliens of London - 9
Le diptyque de Steven Moffat se place dans le haut du classement, clairement l'épisode le plus moderne et mémorable de la saison, même si finalement il ne représente pas vraiment cette dernière, avec son aspect très romantique, absurde et horrifique. Il est accompagné par le très bon one-shot de Robert Sherman, Dalek, qui complète le podium. Le series-finale et Father's Day complète les "16/20" et pour le coup représentent, eux, très bien cette première saison.
The Long Game a longtemps été un vilain petit canard pour ma part mais son commentaire "politique" sur l'humanité du futur, un gros gros thème de la saison qui se retrouve d'ailleurs dans The End of the World, donne vraiment des thèmes directeurs à cette saison 1. Ces deux épisodes sont très bons et dans le haut niveau de la saison. The Unquiet Dead est vraiment un historical sympa à mes yeux et est un nouvel exemple d'épisode qui s'inscrit très bien dans la saison, servant plusieurs rôles et dans lequel Rose et Nine brillent.
Bad Wolf est une première partie de finale perfectible mais très fun, tout comme Rose, un pilote encore plus perfectible et kitch mais très efficace.
Ne reste donc que le trio des épisodes Slitheen, lourdement en fin de classement. Boom Town ne s'en sort pas trop mal. A noter surtout deux ratés dans la saison : les deux parties de l'attaque des Slitheens à Downing Street. Aliens of London, est un pas en arrière après les trois premiers épisodes de la saison, mais est heureusement rattrapé par une deuxième partie plus réussie, mais pas fameuse non plus au contraire. Ils témoignent de l'aspect cheap souvent reproché à cette saison et à raison, et sont beaucoup plus lents et mal écrits que le reste.
Malheureusement l'une des plus mauvaises saisons du show, bien qu'elle reste suffisamment décente pour qu'on n'ait aucun mal à imaginer une saison moins réussie si cela devait se produire un jour - pour l'instant après 9 saisons, cela n'a toujours pas été le cas, espérons que cela continue.
EDIT de 2019 : lolilol la saison 11 existe donc oubliez, la 2 n'est clairement pas
La grande cause de cette saison 2 plus molassonne c'est que la qualité des standalones n'est pas au rendez-vous. Au cours de mon revisionnage, il n'y a pour ainsi dire qu'UN seul épisode que j'ai un peu plus aimé davantage que le précédent visionnage : School Reunion. TOUS les autres épisodes m'ont apparu comme, parfois, identiques, mais le plus souvent, moins bien que dans mes souvenirs par rapport aux autres saisons (la saison 1 comprise). Mis à part le season-finale, le two-parter du diable, School Reunion donc et ce petit bijou de The Girl in the Fireplace, le reste de la saison est souvent juste "pas mal".
J'aborde toujours chaque saison avec deux angles : la qualité intrinsèque de chaque histoire, grosso modo que l'on peut résumer comme étant la "qualité des standalones", ainsi que fil rouge, que ce soit un arc, une intrigue mystérieuse, l'évolution des personnages ou l'agencement et l'ambiance générale, bref l'objet de la saison. Le fond compte autant que la forme en somme.
J'en ai un peu parlé dans mon avis sur Army of Ghosts, mais Ten convaint moins que Nine en tant que Docteur. Je n'ai absolument rien contre Tennant, il est pour le moment bien dans le rôle, sauf qu'il n'a malheureusement pas encore eu beaucoup de palettes d'émotion à démontrer car l'écriture ne lui rend souvent que peu honneur (cela dépend des épisodes en fait, on en revient à la qualité des standalones, cette dernière ayant un rôle à jouer dans mon appréciation du fil rouge, ces deux blocs ne sont pas distincts). Pas de fausse note particulière pour Tennant donc, mais pas de réel moment emblématique non plus.
Le principal problème, c'est que la transition par Rose est très mal gérée. Elle est trop rapidement balayée dans The Christmas Invasion, ce qui laisse juste une saison où l'on est censé voir deux meilleurs amis vivre les meilleures des aventures possibles... et c'est tout ! Ce que la saison 1 avait soigneusement construit : un Docteur moralement complexe, une compagne humaine et attachante à ses côtés, une relation avec un apport mutuel, un point A et un point B... toute la saison 2 ne fait pas vraiment bouger les choses.
Le pitch est surtout : "donnons à Ten et à Rose une romance naissante", c'est assez bien fait mais ça donne une saison sans grand dynamisme.
A part ça le personnage du Doc n'est pas archi intéressant et se dévoile peu, puisqu'il est "humanisé" à l'extrême par Rose. Sauf rares exceptions (School Reunion par le biais de Sarah Jane Smith et de l'écriture de Toby Withouse qui lui rend honneur même face à des scènes triviales comme face aux Krilitaines, et The Satan Pit dans son échange face au Diable et sa croyance sur le temps), le Dixième Docteur n'est pas un Seigneur du Temps de 900 ans qui a fait une Guerre du Temps. Non, le Dixième Docteur est un alien qui a pour meilleure amie une londonnienne et qui a pris goût à la vie humaine. Pour de vrai. On ne retrouve pas le personnage du Docteur dans son ensemble mais seulement par certains endroits, c'est ce qui me gêne avec cette incarnation. Tous les autres Docteurs sont souvent impliqués et posent leur marque, ce qui créé bien sûr des aspects que l'on aime pas, mais Ten est juste... normal ? La saison s'occupe juste de lui trouver des aventures et du bon temps et ce n'est pas l'approche que je préfère chez Doctor Who.
Le Neuvième Docteur avait un égo surdimensionné concernant son importance par rapport à celles des autres races, le Dixième Docteur est à l'inverse le plus proche possible des humains qu'on pourrait l'être. Le contraste est intéressant, et donne lieu à de très belles choses, notamment son émerveillement face à l'humanité et aux agissements des humains (un thème que l'on retrouve même dans The Age of Steel ou The Impossible Planet, ce genre de petits détails très sympathiques). Je n'ai rien contre un Docteur plus "humain", "charmeur", "drôle" et finalement, plus à même à parler à l'audience mainstream, et je trouve le contexte intéressant car cela permettra une descente aux enfers progressive (dans les saisons suivantes). Le problème est que vu que la descente aux enfers ne peut commencer QUE à partir du départ de Rose, c'est-à-dire dans le dernier épisode de la saison, on a donc toute une saison avec un Docteur qui ne bouge pas d'un pouce.
Il aurait été beaucoup plus judicieux d'intégrer des nuances plus subtiles à son personnage plus souvent. Comme je l'ai dit c'est tout de même en grande partie lié à la faible qualité des loners, il suffit de voir The Idiot's Lantern, Fear Her, Love and Monsters ou même New Earth et le two-parter Cyberman pour voir que le Docteur n'est pas à son meilleur jour. Sur une saison de 14 épisodes en incluant le Noël, c'est beaucoup.
Ce n'est pas la seule chose pour laquelle la saison a pris un tournant opposé à la une. Il n'y a pas de mention de la Time War avant très longtemps, une mythologie très peu poussée, un Docteur très peu intéressant d'un point de vue de son passé... mais aussi une Rose beaucoup plus controversée, à raison.
Si je n'ai aucun mal à dire que la relation Nine/Rose est l'une des meilleures du show, Rose Tyler dans la saison 2 est parfois agaçante sur les bords. Dans le Noël, sa réaction avec le Docteur est un peu disproportionnée. Dans la saison elle est hyper dure avec Mickey ou sa mère sans raison valable, parfois jalouse à l'extrême.
Elle n'a pas que de mauvais aspects cela dit, j'aime beaucoup l'assurance dont elle fait preuve dans certains épisodes comme Tooth and Claw, The Idiot's Lantern, Fear Her ou The Satan Pit, où elle n'hésite pas à prendre la situation en main. Mais où est la Rose Tyler qui était prête à se mettre entre un Dalek et le Docteur pour affirmer son opinion ? Où est la Rose Tyler qui a ouvert le coeur du TARDIS pour sauver le Docteur ? Où est la Rose Tyler qui a brisé toutes les lois du temps pour sauver son père ?
Oui, l'aspect téméraire est toujours là, mais il y a bien un facteur qui manque : le cœur, l'affection, l'humanité, la sensibilité de Rose de la saison 1.
En même temps, avec un Docteur aussi bon-copain, ce n'est pas étonnant. Il déborde tellement d'amour, de joie et d'émotions, qu'elle ne passe plus pour la jeune fille qui découvre l'univers et y apporte son humanité dans les pires situations même les plus négatives... non, maintenant en saison 2, Rose Tyler est plutôt la gamine capricieuse qui a eu la chance d'être dans le TARDIS et qui le prend pour acquis. Je grossis les traits car il y a des épisodes où elle est très bien. Et encore une fois, je n'ai rien contre cette évolution, qui est très joliment adressée par Jackie dans Army of Ghosts, quand elle lui dit qu'elle ne reconnaît plus sa fille... mais ça c'était l'épisode 12 ! Durant toute la majorité de la saison, j'aurais aimé avoir plus de nuances de ce type. En saison 1, on voyait déjà les mauvais traits de la personnalité de Rose, elle était déjà ennuyante avec Mickey, elle était déjà jalouse (de Lynda par exemple), mais puisqu'elle offrait beaucoup d'autres choses à côté, ces aspects ne semblaient pas dominer sa personnalité. Rose en saison 2 est toujours aussi attachante, et elle gagne en confiance, mais on perd ce côté si sensible qui faisait tout son charme et qui était pourtant - je le croyais - inscrit dans son personnage (rien que par son nom - fragile comme une Rose).
Forcément, si on associe dynamique de personnages statique et personnages en eux-mêmes attachants mais pas toujours montrés sous leur meilleur profil, et que l'on y ajoute un arc pas tip top ("Torchwood" étant beaucoup moins subtilement amené que Bad Wolf - c'est parfois mentionné deux fois par épisode - et moins mystérieux aussi), le fil rouge de la saison 2 n'est juste pas bon. La succession quasi-constante de loner est agaçante, il n'y a jamais aucune continuité hormis le départ de Mickey et son retour (une moitié de saison donc, au milieu tout est interchangeable). Pour que la continuité de la saison repose sur un personnage aussi médiocre (il faut voir la transition de Mickey entre School Reunion et The Girl in the Fireplace, elle est nulissime), c'est qu'il y a un problème.
Pour résumer tous mes problèmes avec cette saison 2 :
- Un Docteur limite trop puéril, ou qui ne possède pas assez de moments pour briller malgré Tennant qui pouvait pourtant faire "so much more !" (si vous avez capté la référence, bien joué).
- Une compagne qui perd l'un de ses principaux traits pour devenir parfois agaçante, même si paradoxalement elle est quasiment plus mise au centre que son Docteur dans la saison.
- Un arc qui n'en est pas un, ne laissant qu'une continuité branlante entre les épisodes
- Des standalones trop faibles (l'opener, le double sur les Cybermen, celui avec la télé qui bouffe les gens, celui avec la môme...)
On peut trouver de qualités à cette saison dans l'ensemble. Chaque point positif que je peux trouver ne résulte pas QUE de la performance d'un épisode individuel seulement. La relation Ten/Rose, j'ai beau objectivement trouvé les deux personnages un peu faibles, mon petit coeur de fan encore ébranlé par le premier visionnage de Doomsday ne peut s'empêcher des les aimer ! Ils sont charmants. La saison a aussi tenté de nouvelles choses (certains épisodes expérimentent des genres, comme The Girl in the Fireplace ou Love and Monsters, et la saison créé la notion de Christmas Special).
Oui mais voilà, il faut être réaliste, si le seul but de la saison après The Girl in the Fireplace est d'offrir une belle porte de sortie à Rose, il y avait beaucoup, beaucoup mieux à faire.
Mais au moins maintenant, la voie est libre pour que notre Docteur reprenne du pep's et s'affirme, en espérant que la saison 3 saura plus revenir à ce qui avait fait la très bonne qualité de la première saison : une compagne intéressante, une mythologie et un personnage principal complexes et une meilleure balance entre légèreté/kitsh et sérieux. Ce qu'elle réussira à peu près.
Moyenne de la Saison 2 - 13.85 (tout de même pas mal pour la "pire" saison d'un show)
Classement :
- The Girl in the Fireplace - 19
- Doomsday - 17
- The Satan Pit - 17
- School Reunion - 16
- The Impossible Planet - 16
- Tooth and Claw - 15
- Army of Ghosts - 14
- Love & Monsters - 13
- The Christmas Invasion - 13
- The Age of Steel - 12
- New Earth - 12
- The Idiot's Lantern - 11
- Rise of the Cybermen - 11
- Fear Her - 8
Avis sur les épisodes
C'est fantastique.
Premièrement, Serena a de plus en plus une place capitale dans la série. Son rôle est, je pense, fondamental dans la chute à venir de Gilead (qui sera peut-être dans une saison comme dans quatre) comme il l'a été pour sa fondation, et c'est l'un des personnages les plus complexes, ambigus et passionnants du show. De loin mon préféré. J'en viens à être super content dès que je la vois apparaître dans un plan, c'est dire. Et c'est surtout car ses scènes sont toujours magnifiques à plusieurs niveaux. Le premier échange avec June quand elles travaillent ensemble est génial et très satisfaisant. Cet épisode montre que la série se permet, au milieu de toute cette noirceur, d'avoir de vrais bons moments "punch in the air" qui nous foutent la banane.
La fin avec la chanson de Janine va d'ailleurs dans ce sens : il est clair que cette situation idyllique ne va pas rester comme ça, mais c'est pourtant sur cette image qu'on nous laisse, preuve que le message de l'épisode reste positif. A l'image de la Janine toute candide et trop terre-à-terre pour la série, qui est presque une anomalie (la triple référence à la popculture - Star Wars et Alien - accentue ce décalage entre Janine et la série je trouve, c'est ultra malin).
Et puis, ce n'est pas un point de non-retour : la suite aura forcément du changement. A l'image d'une Serena qui certes remet son masque et vient perdre l'empathie récemment gagnée par June... Cette dernière se faisant immédiatement rejetée par le Commandant, et Serena ayant tout de même gardé des traces et un vrai lien sincère avec June, c'est inévitable que le statut quo rétabli n'est qu'une façade branlante.
La réalisation de l'épisode est aussi excellente que d'habitude. Rarement vu une série qui fait autant respirer ses dialogues et ses personnages par de la contemplation sans jamais qu'on n'ait l'impression qu'on filme du vide ou qu'un plan ne serve à rien. Et je l'ai déjà dit dans un avis précédent mais l'impact des mots dans cette série est génial. Le sens des prénoms est ouf, quand un "Serena" est invoqué tu sais que June a franchi la ligne, quand les personnages appellent tous Janine "Janine" et non "Ofwarren" tu constates le changement créé par la situation extrême du bébé en danger, quand Serena lâche un "Fred" à la fin, même chose. Je pense aussi que June lâche dans l'épisode son premier "compliment religieux" (du genre "praised be" et compagnie) sincère, et plusieurs "thank you" lourds de sens entre Serena et June dont la relation est toujours fascinante.
Les choix de montage sont super également : June revient en tant que voix-off qu'elle avait perdu depuis le milieu de saison, logique, puisqu'elle trouve en effet une certaine renaissance par son travail avec Serena. C'est aussi la première fois qu'on voit cette dernière déshabillée (partiellement) en fin d'épisode, pour montrer les cicatrices de sa séquence horrible de fouettage par Fred (bien qu'on tarde à nous les montrer tant que le personnage ne l'a pas vu) avec toute la scène qui suit où Serena retient ses larmes. Ça balance un message sur la violence conjugale intériorisée juste dinguissime. C'est assez ouf de penser que la série n'avait pas encore abordé ce sujet tant il y a aussi des choses à dire là-dessus. C'est fait de façon très subtile, puis énoncé clairement par June qui a retrouvé sa voix et qui balance plus banco le message de la série "eh réveillez-vous ça a toujours été le cas" et c'est pas plus mal.
L'épisode repose autrement sur le schéma assez classique de la série de faire des montages russes émotionnelles entre relâchement de la rigidité du système et retour ferme aux règles établies. Le retour de Fred vient causer une première rupture (fantastique plan de "silence"/d'attente quand Serena dit à Fred qu'elle a bossé en son absence et que ce dernier s'en fout, suivi par un plan génial où Serena, cachant sa déception, se ferme à elle-même la porte du bureau du Commandant). Puis on a la mauvaise nouvelle du bébé, le twist génial sur le genre du meilleur spécialiste de la région (toute une partie géniale avec à nouveau des plans/discussions très symboliquement forts), et un nouveau dilemme se pose. Serena choisit de contourner. Puis la série nous prend à revers en rendant l'intervention de la docteure "inutile" ce qui va poser un énorme problème à Serena quand Fred l'apprendra. Ce qui arrive juste ensuite avec la scène de punition qui s'ensuit. C'est toujours le schéma de va et vient entre June/Serena qui prennent un peu la confiance jusqu'à dépasser un certain seuil. Mais comme je l'ai dit au début, on sent quand même que chaque nouvelle aventure change de façon subtile le statu quo d'apparence final. Et petit à petit, tous les changements s'additionnent...
Même si ce schéma n'est pas novateur et que la série ne réinvente pas l'eau chaude, ce n'est pas comme si elle avait trop usé de ce stratagème qui colle à merveille à tout le thème de cette saison 2. A chaque fois le constat du changement se ressent : on ne revient plus sur les colonies de l'épisode et les servantes semblent avoir plus de libertés. Et les positions au début de l'épisode sont drôlement inversées : Serena veut de plus en plus de liberté et se sent piégée avec le retour de Fred tandis que June trouvait un réconfort dans un peu de liberté (le fait qu'elle travaille) et semble tellement heureuse qu'elle s’accommode un peu trop du reste de la dictature comme le fait remarquer Janine "You're talking like them". Oui, elle qui a immédiatement demandé à retrouver sa fille parce que Serena et elle ont parlé déco (lol), elle semblait bien docile et se doit donc de demander la même chose pour Janine. Et on voit que cette fois, Serena hésite moins et désobéit à son mari.
Cette inversion des rôles a toujours été là dans la série mais là le changement s'opère vraiment. Au début, on détestait tous Serena et on trouvait même (pour ma part en tout cas) que Fred était peut-être plus gentil avec June. Aujourd'hui Serena est le perso le plus pitoyable et Fred, quand il lui dit "je t'ai donné trop de responsabilités" avant de la fouetter, non mais on a juste envie qu'il crève.
Et puis au milieu on a Nick et sa femme, clairement l'intrigue la moins palpitante de la série, mais tout de même, je trouve ça beau et triste que sa femme essaye de tout faire au mieux selon le seul mode de vie qu'elle a appris, "Happy home, happy husband".
Il faut noter que c’est aussi un des premiers rôles importants de Sydney Sweeney et ce n’est pas rien !
Je pense que ça montre le point de vue des femmes avec les meilleures intentions qui ne se rendent même pas compte d'où elles tirent leurs idéologies arriérées (là où des femmes comme Tante Lydia et Serena ont connu l'ancien monde et savent très bien comment penser différemment, elles ont juste choisi de ne pas le faire). C'est vraiment flippant en tout cas, ya un côté très nazi, propagande d'idéologie. Et puis le coup des lettres, ça s'annonce mal (en même temps Nick fait très exactement 1% d'effort pour apparaître comme un bon mari, ça n’a pas l'air d'être l'éclate leur vie, je me demande ce qu'ils racontent au dîner tous les jours).
Pour résumé car cet avis dépasse le stade de la décence : je me suis régalé, ya au moins 10 plans et/ou lignes de dialogues et/ou nuance dans un jeu d'acteur que je remarque chaque minute, c'est merveilleusement bien écrit, les messages de l'épisode sur la violence conjugale sont ouf, c'est un épisode à la fois très très dur à regarder dans certaines scènes mais très inspirant à d'autres moments. J'ai été au bord des larmes plusieurs fois et j'ai levé mon poing en l'air à autant d'autres fois. C'est paradoxal comme toute la série et beaucoup de personnages, bref, c'est topissime.
(TLDR : je suis, pour faire simple, un gros fanboy de tout ce qui implique Serena :D C'est un auto-18 maintenant - donnez-moi un épisode flashback où on la voit faire du jardinage et écrire des trucs pendant 1 heure je mets 19)
Franchement là je ne vois même pas ce qui pourrait arrêter la lancée de cette superbe saison 2. Je vibre avec chaque scène et avec chaque perso.
Un nouvel épisode très réussi avec une identité propre dans cette très bonne saison 2. Le Canada devient enfin une intrigue vraiment utile et intéressante avec le choc des deux mondes. Les confrontations entre Luke et Nick, Luke et Waterford et surtout Moira et Waterford sont assez incroyables et très chargées émotionnellement.
Et comme d'habitude, Serena est sensationnelle. Comme le dit Philocratie, il faut saluer la maîtrise incroyable de la série pour que ce personnage, qui ne parle jamais de ce qu'elle pense à personne, qui n'a pas de voix-off et qui a un ou deux flashbacks à tout casser en 20 épisodes, parvient à dégager comme complexité et comme tiraillement interne. La réal', l'actrice, les sous-entendus : tout est calculé et c'est très beau. On sent à quel point elle tente de résister et de s'auto-convaincre de la nécessité de son mode de vie.
La scène où Lydia laisse un entrevu de son passé m'a mis l'eau à la bouche. On sent à nouveau qu'avec trois fois rien, en étant assez avare mais aussi très riche, la série utilise ses personnages secondaires pour développer son univers. Je veux un épisode sur le passé de Lydia ! Idem pour Rita, qui a un très bel échange avec June. Rita, personnage souvent dans l'ombre mais très intéressant lui aussi.
Et la fin avec la diffusion des lettres donne de la crédibilité à la dictature de Gilead qui, bien sûr, ne tenait qu'en prétextant que les viols et leurs rituels n'étaient qu'une rumeur et que tout n'était que "fake news" (le détestable Fred dit quelque chose similaire). Je trouve d'ailleurs très intéressant le passage où on canonise pour de bon le fait que les Etats-Unis ont encore un gouvernement "américain" (basé à Hawaï visiblement ?), sous-entendant que Gilead n'est pas si grand qu'on ne le pense. Mais comme on n'a été que plongé dans la dictature depuis le début de la série avec très peu de repères spatio-temporel, l'effet de surprise marche vachement bien, et mimique la sensation qu'ont les personnes piégées dans cet univers : celui de se dire que la dictature est partout et trop grande pour être franchie.
Un très bon épisode comme d'habitude, avec juste quelques interactions un peu classiques (Jeanine et le nouveau garde relou, la métaphore des plantes très appuyées de Serena), mais avec à nouveau un excellent niveau de détails, d’ambivalence et de construction du lore.
Un très bon épisode qui prend la dynamique de va-et-vient entre scènes de satisfaction et horreurs malaisantes dans la série, et la pousse à son extrême dans un épisode où se succède faux-accouchement jouissif et dernière cérémonie absolument horrible où le spectateur/June cessent d'être passive. C'était volontairement trop long et insupportable à voir.
Et l'épisode tire plein de parallèles entre ces deux moments clés. Surtout le "you deserve it" absolument risible et hilarant lorsque les "épouses" aident Serena à se détendre (lol...), par rapport au "you deserve it" de Fred à June lorsqu'il l'envoie voir sa surprise.
Et alors qu'on s'était déjà bien accroché, l'épisode en remet une couche avec un moment de malaise extrême dans un cadeau empoisonné bien triste et un cliffhanger haletant.
Maintenant si je veux être tatillon :
- je suis un poil déçu que Serena soit autant revenue en arrière. C'est cohérent, c'est bien écrit, mais c'est frustrant. Franchement toute sympathie que j'ai pour elle s'est envolée en un coup.
- les retrouvailles avec Hannah manquent peut-être un poil de réalisme de son côté niveau dialogue ("why didn't you try harder" bon...), même si la performance phénoménale de Moss suffit à porter l'ensemble.
- brr, la perspective d'un épisode survival où Elizabeth Moss marche dans la neige pendant 2 jours ne me tente PAS. DU. TOUT. et me ramènerait direct au pire épisode de la série jusque là (celui centré sur Luke en saison 1 où il marche le long d'une autoroute pendant 30 minutes).
Un épisode à la construction en trois temps assez exemplaire mais pas vraiment la note la plus haute de la saison pour ma part.
J'ai tout de même monté ma note (par rapport à ce qu'on dit avec Jo dans les commentaires) car en le renvoyant j'ai quand même lâché ma larme quand Hannah balance un "Mummy..." tout fébril... c'est vrai que c'était un crève-coeur.
Si le début mollasson commençait à confirmer mes craintes sur cet épisode huis-clos, l'arrivée inattendue des Waterfords a donné lieu à de beaux moments de tension et un dernier acte qui donne du sens aux flashbacks de l'épisode.
Surtout, à noter que June justifie la présence de la voix-off de la série, ce qui est sacrément fort. Et c'est la plus belle explication : elle nous parle pour s'échapper de sa situation bien sûr et épancher ses sentiments mais surtout pour nous donner vie et nous rendre réel. Le spectateur qui créé la série et qui redonne vie aux personnages dès qu'il allume son écran.
On en devient donc un peu le "dieu" de June et je pense que c'est ce que la série veut faire passer comme message. Que la croyance en soi permet de tenir bon et de s'accrocher, la croyante pour ses convictions et non pour forcer une réalité comme le fait Gilead.
C'est l'explication de Rick & Morty fait en sérieux dans une série archi dramatique, c'est parfait.
Bon, j'ai quand même trouvé le temps trop long, je pense que l'épisode aurait été plus impactant avec 10 minutes de moins et cela le penalise pas mal. D'autant qu'il n'est pas très plaisant à regarder. Le huis clos a été plus un obstacle que bénéfique.
Mais il était intéressant dans une certaine mesure. Et heureusement qu'il y avait la scène des Waterfords où on les observe presque enfin naturellement sans filtre, en train de s'auto reprocher leurs principes à la noix.