Un épisode détesté, que je détestais aussi au début. Il y a, en effet, plein de problèmes, liés à l'omniprésence des enfants qui jouent mal ou sont mal écrits, à un Danny très présent alors qu'il n'est pas le meilleur aspect de la saison, ou encore à un pitch intéressant qui ne développe que des péripéties plates in fine, et un message peu subtil.

Oui mais voilà, ce genre d'épisode maladroit et enfantin mais poétique et bienveillant, vieillit mieux qu'on ne le pense...

Certes, les enfants sont à baffer, leurs acteurs sont presque tous mauvais et ils ne sont pas écrits comme des gosses mais des machines à faire des punchlines irréalistes sur patte. Malgré le potentiel de dingue, la réalisation est maladroite (on ne dirait pas une ville devenue une forêt, on dirait juste une forêt... avec des chaises longues éparpillées), et même si l'épisode a de jolis plans, il en a d'autres de mauvais (le plan CGI du TARDIS suspendu dans l'air, immonde). Les multiples petites références à des contes tels que Le Petit Chaperon Rouge, Hansem et Gretel ou bien la Belle au bois Dormant sont cependant charmantes et contribuent au sens poétique de l'épisode.

Et il y a surtout ce message écolo où une enfant dit à la planète "svp, ne tuez pas les arbres, ils nous protègent", et ben... et ben il n'est pas si con que ça.

Car en 2014, on riait un peu du ton très peu subtil de la morale. Sauf que, bien des années plus tard, ben... beaucoup de dirigeants ne veulent toujours pas l'entendre, cette morale. Le fait qu'il n'y ait aucune menace de l'épisode n'est pas anodin : les humains paniquent alors que les arbres protègent la Terre.

DOCTOR: Catastrophe is the metabolism of the universe. I can fight monsters. I can't fight physics.

Et enfin, un peu à la manière de Fear Her, je ne peux simplement détester un épisode qui prône l'acceptation de la différence, et qui fait figurer une alchimie superbe entre Clara et Twelve. La reprise de la réplique de Kill the Moon par le Docteur pour qu'il fasse comprendre à Clara qu'il ne partira pas, est sublime. La référence à son statut de "dernier de son espèce" également. Tout le passage est juste trop bon :

CLARA: Don't make me say it.
DOCTOR: Say what?
CLARA: I don't want to be the last of my kind.
DOCTOR: Then why did you bring us all here?
CLARA: Because it's the only way to get you back to the Tardis, make you think you're saving someone. Well, you know what, Doctor? This time, the human race is saving you. 
(Clara unlocks the Tardis door.)
CLARA: Make it worthwhile.
DOCTOR: This is my world, too. I walk your earth, I breathe your air.

Et même si Danny est le point faible de la saison, surtout à cause de l'acteur, il a tout son sens ici et est assez nécessaire au contrepoids de la relation Clara/Doc. Ce qui fait de cet épisode un passage assez important pour la saison.

On est clairement passé à côté d'un chef d'oeuvre avec un tel pitch, ce qui prouve que les scénarios les plus simples à la base peuvent se révéler bien meilleurs. Mais trop de défauts dans l'exécution font de cet épisode la lanterne rouge de cette saison, évidemment, ce n'est pas très bon.

Mais je tends à être plus clément sur ce genre d'épisodes avec le temps. Même le retour final de la soeur disparue, qui apparaît vraiment comme une intrigue sortie de nulle part, est assez tendre.

Episode extrêmement moyen. On a de bonnes idées, d'autres mauvaises ou foirées, les enfants sont insupportables en plus d'avoir des personnages idiots (vivement qu'ils réussissent à trouver des enfants acteurs comme la petite amélia ou la gamine dans Rings of Akhaten, parce que là...), Capaldi est un dieu (comme d'habitude), la forêt est sympa sympa alors que le message écolo est un peu lourd. Toujours des points qui trouvent leur opposé dans cet épisode. 5/10 donc. (Par contre ce next time de malade putain...)

(Je pense que Koss n'aimera pas cet ep, et sur le coup, je pense qu'il aura raison.)