Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Avis sur l'épisode 23.13
Avis favorable | Déposé le 01 novembre 2018 à 00:46 |
Spoiler
Il a été écrit dans les pires conditions possibles, et ne conclut pas tout à fait comme il faut l'arc du procès, mais au moins l'épisode marche. Et en fait c'est même peut-être celui que je préfère sur cette saison. On se contente de peu. |
Le procès se conclut par cette histoire centrée à 100% sur la résolution… et qui démarre très bien, une fois n’est pas coutume cette saison (les quatre sérials ont vraiment fait un sans faute sur leurs premières parties respectives, c'est du jamais vu).
Le début de l’épisode est ultra accrocheur. Robert Holmes emprunte son Sabalom Glitz du début de la saison et amène Mel dans le présent du Docteur en tant que témoins venant corroborer sa version. Un concept timey wimey assez cool qui permet d’ailleurs au Doc et à Mel d’être réunis. A ce stade le Docteur n’a plus vraiment de cartes en main, il y a donc un moment assez marrant ultra Phoenix Wright où l’Inquisitrice demande au Docteur une bonne fois pour toute sa théorie. Il doit alors presque improviser en disant “mais c’est le Procureur le coupable, bien sûr !”
Et puis ni une ni deux, le scénar fait apparaître le Maître sorti de nulle part pour venir… en aide au Docteur ?
Comme à chaque apparition du Maître dans la série classique, le tout est de savoir si les astres sont alignés et qu’il sera stylé, charismatique et drôle, ou super cheesy, nul et dans le surjeu. Fort heureusement on est plutôt dans le premier cas ici, Ainey incarnant un Maître qui en jette tout en étant assez décalé, juste à travers un écran..
On ne fera jamais vraiment plus méta que le début du procès, qui avait vraiment l’air de documentaire commenté d’épisodes, mais quelques répliques sont tout de même au rendez-vous. J’aime bien celle-ci de Mel :
J’ai vu passer certaines critiques comme quoi le procès est très “humain” dans sa forme, trop humain même, avec un concept d’avocat, prosécution, témoignage, cross-examination des témoins, etc. Certes, en termes d’inspiration “alienne” on n'est pas à des summums, mais je trouve que la simple existence de la matrice et l’originalité du format de base suffit à rendre le tout frais et original donc.
On assiste pendant le premier acte à une véritable cascade de dialogues qui t’explique tous les mystères de la saison. J’aurais préféré que cela soit dilué à travers plus d’épisodes ou d’autres histoires, mais cela reste quand même super de voir enfin les retombées de tout le build-up. Certains trucs sont prévisibles bien sûr : comme prévu, Gallifrey est à l’origine du déplacement de la Terre, détruite pour masquer les preuves contre la corruption de la Matrice. Quelque chose de résolument honteux qui permet à Colin Baker de s’énerver au travers d’un superbe speech soulignant plus que jamais les pervers de la société Time Lord :
(quel speech <3)
Comme je l’ai dit certains trucs sont prévisibles, la culpabilité du Valeyard aussi, mais c’est tout de même très bien dialogué. Et puis il y a quand même ce twist hallucinant sur l’identité du Valeyard. Tout bascule en une phrase du Maître qui t’explique pourquoi le Doc est en procès, quelles sont les motivations du Valeyard et quel est l’ampleur de tous les événements qu’on a suivis :
Valeyard = Doc ?
Bruh ?!?!
Je savais qui était le Valeyard, j’étais au courant de ce twist, mais je pensais qu’il s’agissait juste d’une grosse théorie issue d’un sous-entendu des fans. L’ère classique étant d’ordinaire si avare en lore sur son protagoniste, du moins, c’est ce que je croyais. Steven Moffat avait repris cette “théorie” dans son Name of the Doctor notamment, qui se situe à la fin des incarnations. Bref, j’imaginais que ça soit anodin ou possiblement ouvert à l’interprétation. Pourtant, un peu comme le Doc qui dit à trois reprises qu’il est à moitié humain dans le film de 1996 : c’est beaucoup plus proche de l’irréfutable ! C'est même une vraie claque !
Quel twist n’empêche. Malheureusement le Valeyard n’est pas trop présent du reste de l’épisode, et je sais que l'histoire a été coupée à cause de la mort prématurée de Robert Holmes, ce qui est tragique et ultra dommage vu le potentiel de cette conclusion. Mais c’est un problème pour la partie 2 : pour le moment, reconnaissons juste cette prise de risque avant-gardiste géniale d’introduire un Docteur corrompu du futur lointain.
A noter aussi que pour une fois, le plan du Master, toujours ultra capillotracté, est ici pas si con. Il vient certes aider le Docteur, mais surtout pour permettre au Valeyard et à “son” Docteur de s’auto-détruire, par la même occasion prouvant la corruption du Haut Conseil qu’il voudrait volontiers voir réduit en cendres. C’est sans doute l’intervention du Maître qui colle le plus à son image d’agent du chaos, de Seigneur du Temps renégat. Il y a aussi ce passage qui m'a fait super rire où Anthony Ainley est topissime :
La deuxième moitié d’épisode se concentre principalement dans l’exploration de la matrice, façon Deadly Assassin. C’est moins prenant, un peu abstrait comme d’hab, mais le changement de décors fait du bien et l’écriture de Holmes sur la bureaucratie est savoureuse. Comment ne pas y voir un direct message contre la BBC de l’époque qui ne faisait que mettre des bâtons dans les roues de la série ?
Le tout sonne comme une reprise absurde de The Deadly Assassin, avec le Docteur qui reprend même les mots de Four “I deny this reality, I deny it”, et un cliffhanger assez glauque. Amusant de se rappeler que c’est le cliffhanger de The Deadly Assassin qui avait pour la première fois causé des controverses sur la série devenue “trop violente”, qui est ici cité, dans l’ère qui a probablement causé le plus de controverses de toutes.
Une première partie qui brille, surtout au début, avec beaucoup d’exposition à l’audience et un sentiment qu’il fallait vite tout conclure, oui. Mais avec aussi beaucoup trop de twists, de Colin Baker et de lore pour ne pas être bluffant.